Règle : connaître la formule pour calculer le pourcentage. 3. Concept : Différenciation : - savoir la différence entre intérêt et investissement ;

Parmi les exemples de concepts contenant des définitions qui équivalent à une règle, il y a : un litre, qui représente une quantité de liquide égale à 100 millilitres ; un mètre qui équivaut à une longueur de 100 centimètres ; un pourcentage, qui représente une partie d’un certain objet ou d’une quantité ; une bibliothèque, qui désigne une pièce ou un édifice contenant des livres. Gagné 1985, p. 53 fait remarquer qu’il ne suffit pas de connaître la définition ou la règle inhérente au concept, mais qu’il faut savoir l’appliquer ou comprendre comment l’on se sert du concept. Les règles ainsi que les généralisations établissent des principes valables dans de nombreux cas. Ceux-ci sont fréquemment des liens de cause à effet ou des corrélations. Exemples : • règle scientifique : l’air chaud monte, l’air froid descend. • règle de mesures : 100 millilitres de liquide égalent un litre. • règle de grammaire : le verbe s’accorde avec son sujet en personne et en nombre. • règle mathématique : trois fois quatre égalent douze. • règle de conduite : si vous voulez que les autres vous traitent bien, traitez-les bien. Les règles d’ordre supérieur combinent des règles simples en un processus plus complexe. C’est le domaine où la résolution de problèmes se produit. Exemple : Les connaissances requises pour résoudre un problème de mathématiques Question : combien vont me rapporter 2 000 dollars, si je les investis pendant trois ans à un taux d’intérêt de 3,75 ? Processus : établi en appliquant le schéma de Gagné en partant du bas vers le haut. 5. Savoir appliquer les règles d’ordre supérieur combinaisons de règles pour trouver la solution.

4. Règle : connaître la formule pour calculer le pourcentage. 3. Concept :

- savoir comment les intérêts s’ajoutent aux investissements ; - connaître la méthode utilisée pour le paiement des intérêts ; - comprendre le système monétaire en dollars et l’addition, la soustraction, la multiplication, la division et les décimales.

2. Différenciation : - savoir la différence entre intérêt et investissement ;

- comprendre la différence entre calculer des intérêts et calculer une aire ou un volume. 1. Associations : savoir les noms des nombres, leurs symboles et les quantités qu’ils représentent. Contrairement à Piaget, Gagné pensait que tout enfant peut comprendre n’importe quel principe, règle ou généralisation, si on lui a enseigné au préalable les connaissances pré requises associations, différenciation et concepts. Une fois le concept compris, l’élève peut l’utiliser sans limitation. Cette idée, révolutionnaire lorsqu’elle fut exposée pour la première fois, est à présent mieux acceptée. L’importance du concept de hiérarchie Les enseignants, notamment en situation de mixité culturelle, supposent souvent à tort que les élèves connaissent les associations simples et les différenciations pré requises au nouveau concept ou à la nouvelle règle enseignés. En fait, il se peut que les élèves n’aient jamais entendu parler des informations des niveaux inférieurs, qu’ils aient mal compris le sujet ou que cela ne soit pas clair pour eux, ou encore qu’il leur manque des connaissances pour faire les différenciations nécessaires pour s’en sortir avec les règles d’ordre supérieur. Chaque fois qu’un enseignant doit enseigner un nouvel élément, il devrait faire la liste des éléments des niveaux inférieurs inhérents au sujet et s’assurer que les élèves connaissent les pré requis avant d’enseigner ce qui était prévu ce jour-là. Une grande partie de la confusion qui assaille ceux qui apprennent une langue seconde provient du manque d’éléments culturels permettant de faire les différenciations et les associations indispensables au sujet étudié. Les catégories d’apprentissage Gagné Gagné, 1985, p. 47–48 a divisé les conduites humaines en cinq grandes catégories ou aboutissements d’apprentissage. • Les compétences intellectuelles : les connaissances procédurales, lesquelles incluent la connaissance de la langue et autres activités symboliques. • L’information verbale : la connaissance déclarative ou capacité à formuler des idées et des propositions. • Les stratégies cognitives : l’aptitude à organiser son propre apprentissage, sa mémoire et sa pensée. Les stratégies cognitives incluent les techniques d’analyse et la résolution de problèmes. • Les compétences motrices : la capacité organisée d’exécuter des mouvements comme conduire une voiture ou jouer au tennis. • Les attitudes : les états mentaux qui influencent, chez un individu, le choix de ses actions. L’état de l’élève, ainsi que les conditions d’apprentissage, ont des effets différents sur ces cinq catégories d’activités et affectent grandement les résultats. Selon Gagné, l’élève trouve de la motivation grâce à la motivation incitative l’usage de récompenses, la motivation pour la tâche elle-même la satisfaction d’acquérir de nouvelles connaissances, la motivation pour atteindre des objectifs choisis la recherche du succès et en l’informant des objectifs afin qu’il puisse faire correspondre ce qu’il fait aux attentes de l’enseignant. Le transfert de connaissances d’une situation à l’autre est obtenu par la généralisation du stimulus quand les stimuli sont similaires ou par la généralisation du concept. Les stratégies cognitives, les règles classificatoires et les indices nécessaires au rappel de l’information jouent tous un rôle dans la généralisation du concept. L’oubli est dû aux interférences, aux inhibitions et à l’extinction. Pour Gagné, il est important de noter que lorsqu’un élève traite un nouveau contenu, comme indiqué ci-dessus, il acquiert de nouvelles structures mnésiques. Celles-ci permettent à l’apprenant de montrer ce qu’il a retenu et de changer sa façon de procéder Gagné et White, 1978, p. 187. La conception d’un enseignement permettant d’améliorer l’apprentissage Selon Gagné 1985, voir aussi Gagné et Briggs 1979 et Gagné et Dick 1983, il existe une forte relation entre de bonnes techniques d’enseignement et l’ordre dans lequel le cerveau traite les informations. Gagné les schématise comme suit les explications en italique sont de Patricia Davis : Processus d’apprentissage dans la tête de l’apprenant Élément de la leçon ce que l’enseignant doit faire Réceptivité - Attirer l’attention nécessaire pour que l’apprentissage ait lieu. Attente - Informer les apprenants de l’objectif afin qu’ils visent un objectif précis. Rappel dans la mémoire de travail - Stimuler le rappel des connaissances préalables. Poser des questions. Perception sélective - Présenter le contenu servant de stimulus la leçon avec tout ce qui peut marquer les apprenants et les aider à apprendre. Encodage sémantique - Guider l’apprentissage. Proposer une organisation logique, donner des exercices dirigés. Réponse ou Réaction - Obtenir de l’apprenant qu’il fasse un exercice seul. Il est bon qu’il le fasse sans aide pour voir s’il maîtrise bien la leçon. Renforcement - Faire des commentaires aux apprenants leur indiquer ce qu’ils font bien ou mal. Rappel et renforcements - Évaluer la performance. Ce qu’a fait l’apprenant. Donner des exercices supplémentaires, des devoirs ou un contrôle. Le corriger dès que possible ; il est important de commenter le travail fait dans les plus brefs délais. Rappel et généralisation - Renforcer la rétention et le transfert en donnant différents exercices et en faisant de révisions de temps à autre. d’après Gagné 1985, p. 246 Explication : Selon Gagné, on capte l’attention en utilisant un procédé quelconque, parfois une simple phrase comme « Nous allons commencer », Cela informe les élèves que le cours va débuter et qu’il est temps d’écouter. Les attentes dirigent l’attention des élèves vers les buts choisis afin qu’ils puissent se concentrer sur ces objectifs et soient motivés pour les atteindre. Il faut leur dire ce qu’ils doivent être capables de faire à la fin du cours ou bien leur faire lire le questionnaire final pour qu’ils sachent ce qu’ils doivent apprendre. Le rappel des connaissances préalables dans la mémoire de travail se fait par des rappels et à l’aide des concepts intégrateurs. On peut aussi poser des questions qui aideront les élèves à organiser leurs idées. La perception sélective est obtenue grâce à une présentation très claire du contenu de la leçon à l’aide d’objets ou d’illustrations. Le plan doit être rigoureux et conçu pour faire ressortir les informations importantes. L’enseignement doit être très vivant pour que les élèves perçoivent facilement son importance et sélectionnent les données importantes à mémoriser. L’encodage fait référence à la forme sémantique verbale, sous laquelle une donnée est mise en mémoire. L’enseignant peut poser des questions pour aider les élèves à formuler les concepts avec leurs propres mots. En donnant différents types d’exercices dirigés, il leur permettra de maîtriser le nouveau contenu et de l’emmagasiner en mémoire à long terme. Cette étape prolonge la leçon. Elle donne aux élèves l’occasion de consolider leurs connaissances et d’avoir une réponse claire à leurs questions. On obtient la réponse d’abord à l’aide d’exercices souvent oraux et en groupe sous forme de questions, puis par des travaux individuels. L’enseignant pourra proposer des façons pertinentes d’organiser le contenu. Les exercices ou activités contribueront à fixer les nouvelles connaissances dans la mémoire. Le renforcement se fait par des exercices supplémentaires exercices systématiques, devoirs à la maison ou série de questions avec une correction immédiate. Des études ont montré que la rétention est meilleure quand les enseignants ont trouvé un moyen permettant à chaque élève de répondre individuellement soit en levant la main, soit en montrant la réponse sur sa feuille au lieu d’avoir une réponse de groupe. L’apprenant doit pouvoir vérifier aussitôt si sa réponse est juste ou, sinon, quelle est la bonne réponse. Le rappel et le renforcement s’obtiennent souvent en donnant aux élèves un moyen mnémotechnique aide-mémoire dont ils pourront se servir pour se rappeler une réponse. Il est aussi important de les habituer à répondre à des questions qui nécessitent le transfert et la mise en pratique des connaissances. Quand les élèves semblent avoir appris le contenu enseigné, on les soumet à un contrôle officiel. Ce test va montrer tout ce dont ils arrivent à se souvenir. Revoir ensuite le contrôle en classe va aider les élèves à en fixer le contenu. Après le contrôle, il est important de réviser les concepts de temps à autres pour qu’ils ne soient pas oubliés. Le rappel et la généralisation s’obtiennent en habituant les élèves à répondre à des questions qui nécessitent le transfert et la mise en pratique d’informations. Ces questions doivent être préparées avant le cours, en tenant compte d’autres sujets et événements connus de la classe. Pour favoriser la rétention à long terme, il y aura de temps à autre des révisions. Pour les enseignants de classes multiculturelles, le déroulement de l’enseignement selon Gagné donne un plan et une série de points-clés utiles pour améliorer l’efficacité de l’enseignement et accroître la réussite et la satisfaction de l’élève. McKenzie, un disciple de Gagné, a développé une version légèrement modifiée du plan et des stratégies pédagogiques de Gagné pour enseigner les différents types de connaissances McKenzie, 1974, 1979, 1980. Application La théorie du traitement de l’information de Gagné nous apprend : • Comment la pensée traite l’information ; • La nécessité de présenter tous les éléments de base nécessaires avant d’aborder l’enseignement à des niveaux de fonctionnement supérieurs dans la hiérarchie de l’information. Cela est important en particulier dans l’enseignement interculturel ; • Que les enfants peuvent raisonner avec des concepts de niveau supérieur s’ils ont appris toutes les informations de base pré requises ; • L’importance d’avoir des étapes pédagogiques qui correspondent à l’ordre dans lequel le cerveau traite les informations. La Théorie de l’Apprentissage Social – Albert Bandura Albert Bandura est psychologue de l’éducation. Béhavioriste au départ, il reconnaît que, dans de nombreux cas, l’anticipation d’un résultat avant même qu’il ne se produise suffit à motiver un comportement au lieu de la récompense ou de la punition de celui-ci. Bandura est aujourd’hui considéré comme cognitiviste et il est à l’origine de la théorie de l’apprentissage social Bandura 1963, 1965, 1977, 1986. Cette théorie cherche à expliquer comment il se fait que la société transmette si efficacement des mœurs, des valeurs et des compétences, alors même que les apprenants n’ont pas, le plus souvent, conscience d’avoir été enseignés. Bandura décrit les processus mentaux inhérents à l’apprentissage social, d’une manière différente de Ausubel, Anderson et Gagné. Par ailleurs, comme sa théorie de l’apprentissage social se concentre sur les méthodes pédagogiques, certains pédagogues la considèrent plutôt comme une méthodologie éducative que comme une théorie de la cognition. Condensé de la théorie de Bandura La théorie de l’apprentissage social est perspicace et vaste ; Lefrançois 1988, p. 171 en a résumé les principaux points comme suit : • une grande partie de l’apprentissage humain consiste à observer, puis à imiter des modèles symboliques ou le comportement des autres ; • nous apprenons à imiter les autres en obtenant des renforcements positifs. Lorsqu’on le fait, et grâce à des renforcements constants, ce comportement imitatif est durable ; • l’imitation, ou l’apprentissage par l’observation, peut donc s’expliquer en termes de conditionnement. La contagion de l’exemple Bandura affirme que, dans la vie courante, « les gens apprennent la majeure partie de leurs comportements en observant ceux qui en donnent l’exemple » 1977, p. 22. Il souligne l’immense diversité des comportements bien imités : par exemple, les compétences linguistiques, les styles de vie, les attitudes, les émotions, les modes, les habitudes, les façons de faire comment se raser ou faire le ménage, les comportements obéissant à des règles, les normes sociales et morales. Il reconnaît la forte influence des personnes importantes dans notre entourage parents, héros sportifs… et étudie l’énorme potentiel multiplicateur des modèles présentés dans les média acteurs, personnalités de la télévision…. « Les exemples peuvent instruire, inhiber, désinhiber, faciliter, renforcer un stimulus et provoquer des émotions. » Bandura 1977, p. 50. Les publicités à la télévision inculquent souvent quelque chose par l’exemple. Voici un exemple hypothétique, quoique correspondant bien à la réalité : On montre un 4x4 traversant un terrain accidenté alors que son conducteur est assis dans le véhicule climatisé. Exemple instructif : le spectateur apprend quelles sont les performances du véhicule. Les vêtements et l’attitude du propriétaire du 4x4 indiquent que le véhicule est celui de Monsieur Tout-le-monde. Désinhibiteur, au cas où la réaction initiale du spectateur serait que le véhicule est trop cher. La femme séduisante assise à côté du chauffeur montre que le véhicule apporte prestige et succès amoureux. Renforcement du stimulus et éveil d’émotions. On voit le couple s’avancer vers un grand garage où ces 4x4 sont vendus à bas prix. Facilitation : cela montre au spectateur comment acheter un nouveau 4x4. Une vidéo finale montre des amis déçus d’avoir acheté un modèle plus cher qui n’a pas les mêmes performances. Inhibiteur : le spectateur apprend à se méfier des modèles plus chers. Les catégories de modèles Le terme « modèle » peut se rapporter à une personne dont le comportement peut être perçu comme positif par quelqu’un qui essaiera de l’imiter. Cependant, des individus qui ne respectent ni les règles, ni les conventions, ni la morale peuvent aussi donner indirectement un fort enseignement. Leurs pairs, voyant les conséquences de leurs actes, décident souvent que cela ne vaut pas la peine de prendre de tels risques. Les modèles exemplaires : Ceux qui manifestent un comportement, qu’il soit bon ou mauvais, sont appelés modèles exemplaires. Observer le choc et les regrets de ceux qui ont perdu des êtres chers dans des accidents causés par la conduite en état d’ivresse, par exemple, a fortement contribué à ce que, dans notre société, on accepte que, si l’on boit, on ne doit pas conduire. Les modèles symboliques : Contrairement aux modèles vivants, ces modèles peuvent être des livres, des enseignements écrits, des photos, des images mentales, des personnages de bandes dessinées, dessins animés ou de films, des figures religieuses et des personnalités de la télévision. Casimir, le sympathique dinosaure orange de la télévision française des années 1980, est un modèle symbolique qui enseigne des règles sociales aux jeunes enfants en leur montrant ce qu’est la gentillesse, l’adaptation aux besoins des autres et la prise en considération de leurs sentiments. Lire dans un journal les problèmes rencontrés par un adolescent rebelle qui a été exclu de l’école ou a plongé dans la drogue peut avertir d’autres jeunes des risques d’un tel comportement. La façon efficace de montrer l’exemple L’exemple sera efficace s’il respecte les étapes que Bandura a identifiées. Dans la société, ce processus se produit naturellement. Si des enseignants veulent préparer un enseignement par l’exemple, ils devront suivre chacune des étapes suivantes :

1. Le processus attentionel : pour toucher l’apprenant, le modèle doit attirer