15 mission, nous avons vu que l’on ne faisait usage de la langue sango que lorsqu’une personne
étrangère au groupe pénètre le village. C’est à nous que l’on parlait sango.
4.4 Facteurs démographiques et sociaux
Tout au long de cette enquête sociolinguistique concernant le ngombé, nous avons relevé deux facteurs susceptibles d’influencer positivement la viabilité puis le projet d’une éventuelle
standardisation de la langue ngombé : les mariages et les migrations.
4.4.1 Les mariages
Les mariages constituent un facteur très important dans l’analyse de la question de la viabilité d’une langue ; car la viabilité d’une langue apparaît relative lorsque les mariages mixtes sont
d’un nombre élevé dans un groupe donné Calvet et Dumont 1999 : 77. Les enfants auront deux langues maternelles à apprendre du père puis celle de la mère ; et c’est possible qu’une
soit la plus aimée et maintenue au détriment de l’autre. Les mariages mixtes constituent donc un élément très important pour l’analyse de la question de la viabilité.
En effet, pour la communauté ngombé, dans les trois villages que l’on a visités, il est ressorti que les mariages mixtes sont d’un faible degré 15. Les questionnaires individuels que l’on a
effectués à 190 personnes nous révèlent que les ngombé aiment et se marient pour la plupart entre eux. Soixante dix-sept pourcent de ceux que l’on a entendus nous affirment que leurs
conjoints es sont de leur groupe ethnique. Le traitement des données que l’on a recueillies révèle que les mariages entre ngombé et ngombé sont de 77. Les mariages entre ngombé et
gbaya sont de 10, puis de 5 est le taux de mariages entre ngombé et kaka. Les ngombé se marient donc très peu avec les groupes voisins ; ce qui constitue un facteur très
important pour comprendre la viabilité de la langue ngombé.
4.4.2 Les migrations
Les mouvements effectués par les membres d’une communauté linguistique, de leur terre à une autre, ont d’effets non négligeables sur la viabilité d’une langue. Soit qu’ils perdraient leur
langue maternelle soit qu’ils ne la parleraient plus de manière pure Calvet 1993 : 17. Concernant les ngombé, nous avons retrouvé que la communauté en général ne voyage pas
beaucoup ; cela ni dans de grandes villes telles que Bangui ni à des endroits très loin de la
16 région. Il s’est dégagé de ces questionnaires que la plupart de voyages de la communauté se
font surtout à Berberati ; une ville située à 100 km de Gamboula. Ils y vont pour diverses raisons par exemple, visites, santé, école, conférence, commerce. En effet, de tous ceux que
l’on a entendus 190 personnes, 14 seulement affirment vivre pour une petite durée à Bangui. Peu sont ceux qui sont arrivés au Cameroun 8.
Il ressort donc que nous sommes devant un peuple dont les migrations ne sont tellement fortes pour influencer la langue maternelle.
4.5 Evaluation du bilinguisme au niveau communautaire