Histoire et identité du groupe Situation culturelle du groupe

5

2.2 Histoire et identité du groupe

Il ressort de nos entretiens que les ngombé déclarent être d’origine sénégalaise. La peur d’être pris en esclave ; puis fuyant d’être utilisés pour les travaux de chemin de fer, les ngombé ont quitté le Sénégal. Cela sous le commandement du grand ancêtre ngombé que l’on appelle WATA ; lequel n’était pas mort ni enterré mais plutôt, qui était rentré vivant dans à la rivière Kadéï. Par voie fluviale, une partie du groupe était partie s’installer à Ouesso en République du Congo actuel tandis que d’autres ont continué jusqu’au Cameroun où ils ont élu domicile au bord de la rivière Kadéï. De Cameroun, sur l’initiative de NGBAMBAKI fils de WATA, une partie a encore déménagé pour rentrer en République Centrafricaine s’installant au niveau de la frontière avec le Cameroun, à Gamboula et les villages environnants. Cette installation sest passée autour des années 1940. NGBAMBAKI est l’ancêtre des ngombé de Centrafrique. À la suite des guerres tribales que celui-ci a menées contre les kaka, il s’est replié avec tout son peuple pour occuper les terres allant de Gamboula 2 jusqu’à Mondèlè. NGBAMBAKI était un grand guerrier, très puissant dans les pratiques rituelles. Sur sa recommandation, il est enterré au village Mbandjifolo, dans un grand arbre spécial. Cet arbre est encore en vie et l’on a vu lors de notre mission de recherche. Après la mort de NGBAMBAKI certains membres de la communauté avaient encore quitté, pour de raisons de femmes. Ils sont partis s’installer à Boda. C’est ceux là que l’on appelle aujourd’hui les bofi.

2.3 Situation culturelle du groupe

De nos entretiens avec la communauté, il ressort que les ngombé constituent un peuple riverain. Les ngombé observent de profond respect pour l’île et les tourbillons d’eau : l’île est pour eux la résidence de leurs grands parents. L’ancêtre des ngombé est dans la Kadéï au dessous de tourbillon. Des nouveaux nés lui sont, de temps en temps, donnés pour bénédiction et protection. L’enfant est déposé le soir au bord de la Kadéï pour être repris le lendemain matin. Il s’agit là d’une croyance liée à une pratique rituelle connue de tout ngombé. Elle est cependant en voie de disparition car on ne l’observe plus comme hier. Les vieux ngombé ne mourraient pas ; ils quittaient eux mêmes le village pour disparaître dans la rivière. La partie tourbillonne de rivière est, pour les ngombé, le lieu de résidence et d’action des ancêtres. La croyance aux esprits des ancêtres occupe alors une place non négligeable dans la culture dudit groupe. 6 Deux principales activités socioprofessionnelles sont connues et pratiquées par les ngombé : la pêche et les activités minières diamant et or, auxquels on peut ajouter l’agriculture que la communauté pratique pour la subsistance.

2.4 Situation religieuse du groupe