Les politiques actives de promotion des investissements étrangers

3.1 Les politiques actives de promotion des investissements étrangers

3.1.1 Simplification des procédures et mise en place d’un cadre juridique stable avec une définition claire des droits et obligations des investisseurs étrangers

En Corée du Sud, la loi sur la promotion de l’investissement a permis la mise en place d’un cadre juridique très favorable aux IDE ainsi qu’une simplification et une rationalisation

de l’ensemble du processus d’investissement.

• Les démarches nécessaires à l’implantation d’une entreprise ont été simplifiées : remplacement de la procédure d’autorisation par une simple exigence de notification, réduction du nombre de pièces requises pour une demande de création d’entreprise présentée par un ressortissant étranger.

• Un certain nombre d’obstacles transversaux ont été levés : suppression des obstacles à la participation étrangère au marché des obligations des entreprises, de l’interdiction des

fusions et acquisitions hostiles et des plafonds de participation étrangère dans les sociétés coréennes. Le marché financier a également été ouvert : les banques étrangères ont été autorisées à établir des filiales et les sociétés étrangères peuvent depuis janvier 2000 être cotées à la bourse coréenne.

• La législation du travail a été rendue flexible grâce à la mise en œuvre de réformes engagées dans le cadre d’une concertation tripartite (représentants du gouvernement,

syndicats et patronat). Les réformes engagées concernent notamment la mise en place d’une législation de la pratique du licenciement économique, l’introduction du travail

temporaire et une plus grande liberté dans l’aménagement des heures de travail.

Au Chili, les IDE sont régis par le Statut de l'investissement étranger qui, depuis son adoption, a considérablement accru les avantages octroyés aux investisseurs étrangers. L'implantation d'une entreprise étrangère au Chili ne soulève pas de difficulté juridique importante.

Cette législation est caractérisée par l’adoption d’une approche contractuelle entre l’investisseur et l’Etat chilien. Dans ce cadre, l’Etat s’engage à une série d’obligations dont celle de la non-discrimination entre investisseurs chiliens et étrangers. Considérant qu'il s'agit d'un contrat obligeant l'Etat chilien, celui-ci n'est pas autorisé à le modifier de façon unilatérale même si des normes légales sont dictées après sa souscription.

Les investisseurs étrangers ont la possibilité de faire appel d’une loi qu’ils jugent eux- mêmes discriminatoire. L’appel se fait devant le comité des IDE, entité publique autonome autorisée à agir au nom de l'Etat chilien pour habiliter les flux d'investissements étrangers, qui doit se prononcer dans les 60 jours. En cas de refus du comité, l’investisseur étranger a la possibilité de faire appel de sa décision.

Un IDE ne peut être exproprié, sauf sur la base d’une loi votée antérieurement à l’IDE. En cas de litige, l’investisseur étranger a le choix entre la juridiction chilienne et l’arbitrage d’une organisation internationale : Banque Mondiale ou une autre institution de l’ONU.

En Pologne, la transition vers l’économie de marché a été marquée par la révision de l’intégralité de son cadre législatif et réglementaire ainsi que par la libéralisation des prix.

• Les textes déjà simplifiés et modernisés dès le début de la période de transition l’ont encore été dans la perspective de l’adhésion du pays à l’UE, le droit polonais des sociétés

est aujourd’hui largement aligné sur les règles communautaires. Dans ce contexte, la nouvelle loi sur les activités économiques entrée en vigueur en janvier 2001 fournit un cadre général à la création d’entreprise et élargit la notion d’entreprise en donnant notamment une définition des PME. Elle reconnaît un statut équivalent aux sociétés étrangères et nationales régies désormais par un seul et même texte et limite les interventions de l’Etat dans la vie économique en diminuant le nombre d’activités soumises à autorisation. L’adoption du nouveau code des sociétés a permis de faciliter la création, la transformation, la dissolution et la fusion-acquisition de sociétés, ainsi que les augmentations de capital. Il autorise également la création de sociétés en partenariat et de sociétés en commandite par actions.

• La Pologne n’oppose plus aujourd’hui d’obstacle à l’investissement étranger : la loi libérale sur l’investissement étranger autorise les IDE voire même la détention de 100% du capital d’entreprises par des intérêts étrangers dans tous les secteurs sans approbation préalable de ces investissements.

3.1.2 Protection des investisseurs

La démarche de la Corée du Sud est également marquée par une protection des droits des investisseurs étrangers. Ainsi, des moyens fiables de règlement des différends sont mis à la disposition des investisseurs étrangers. Depuis 1999, le KOTRA (Korea Trade-Investment Promotion Agence) met au service des investisseurs étrangers un médiateur « investment ombudsman » dont la mission est d’apporter une solution aux difficultés rencontrées par les investisseurs étrangers et les entreprises à participation étrangère. La Corée du Sud est également membre du centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) de la Banque Mondiale et de l’Agence Mond iale de Garantie des Investissements (AMGI).

Outre les Accords de Promotion et de Protection des Investissements (APPI) et les Accords de Double Fiscalisation conclus avec d’autres pays, le Chili a adhéré à la Convention portant création de l'Agence multilatérale de Garantie des Investissements (AMGI), laquelle assure les investissements contre les risques politiques. Il a également signé la Convention de Washington pour le règlement des différends relatifs aux investissements entre Etats et ressortissants d'autres Etats.

En Pologne, la libéralisation de l’activité économique s’est accompagnée d’une sécurisation croissante des investisseurs étrangers. La loi garantit à ces derniers l’indemnisation des pertes qu’ils pourraient subir du fait d’une mesure d’expropriation ou de toute mesure équivalente et chaque société peut faire appel d’une telle décision devant les tribunaux. Le libre-jeu de la concurrence fait l’objet de véritables mesures de protection : la loi contre les pratiques et pour la protection du consommateur introduit un contrôle des concentrations a priori, l’Office de Protection de la Concurrence et des Consommateurs devant être tenu informé des projets de fusion susceptibles de créer des situations de position dominante.

Les investisseurs bénéficient également d’une protection spécifique de la propriété intellectuelle et industrielle qui a été adaptée aux dispositions communautaires et aux accords

de Marrakech. Les droits de propriétés intellectuelle et industrielle sont clairement établis et transmissibles.

3.1.3 Valorisation du capital humain

Au delà de l’aspect quantitatif du coût du travail, l’aspect qualitatif de la main d’œuvre qui assure l’avantage compétitif des firmes a constitué un élément fondamental dans l’attractivité des investissements étrangers à haute valeur ajoutée.

• L’apport de compétences et de capital humain a constitué un élément fondamental de la démarche irlandaise. Les autorités se sont employées à accroître l’offre des qualifications qu’exige l’économie : des investissements substantiels dans la formation de capital humain avec des programmes qui couvrent une large gamme de qualifications de tous les niveaux et la création d’un fonds national pour la formation visant à appuyer la formation

en entreprise.

• La politique de valorisation du capital humain menée par le Chili lui a permis de bénéficier d’une force de travail bien préparée que ce soit au niveau professionnel ou technique. Les efforts développés ces dix dernières années par le gouvernement dans le domaine de l’éducation ont permis d’atteindre un taux d’alphabétisation de plus de 95%. Selon un rapport d’octobre 2000 élaboré par la Commission pour l’Amérique Latine et les Caraï bes (CEPAL), le Chili a une scolarité moyenne de 10,4 ans, la plus importante de la région latino-américaine. L’investissement total du pays dans l’éducation représente 7% du PIB.

• En Pologne, la bonne qualification de la main d’œuvre et sa capacité à utiliser le matériel

de pointe a constitué l’attrait principal pour les délocalisations des firmes allemandes dans des secteurs comme la construction mécanique.

3.1.4 Politique commerciale ouverte et insertion marquée dans une dynamique régionale

Au Chili, une stratégie commerciale qui combine une libéralisation unilatérale des échanges et un régionalisme ouvert a été mise en place.

• Le Chili a adopté une stratégie visant à internationaliser l’économie et à relever son niveau de compétitivité. Dans ce cadre, la protection accordée aux entreprises locales a été

réduite. Les taux de droit douane ont été baissés unilatéralement, toutes les restrictions non tarifaires ont été éliminées et la liste des importations autorisées ne contient plus que

cinq articles. • Une stratégie de développement des exportations a été mise en œuvre. Celle -ci a permis une simplification des procédures d’exportation, une augmentation des services de transport aérien et une diminution des coûts du transport. Les transports maritimes ont été

libéralisés et la gestion portuaire a été améliorée. La priorité a été accordée au développement du système bancaire et un programme d’incitations fiscales destiné aux exportateurs a été mis sur pied.

• Le Chili a conclu des accords préférentiels bilatéraux et régionaux qui ont permis de garantir un accès plus large des exportations chiliennes aux marchés internationaux : accord d’association avec le MERCOSUR et accords de libre-échange bilatéraux avec les pays latino-américains (Colombie, Equateur, Venezuela, Mexique, Pérou, Cuba, Amérique Centrale) et le Canada. Cette orientation se poursuit avec le lancement en avril 1998 au sommet des Amériques des négociations relatives à la création d’ici 2005 d’une

zone de libre-échange des Amériques (ZLEA) liant l’Amérique Latine et les Caraï bes à l’Amérique du Nord. Ces négociations visent à éliminer progressivement les obstacles au

commerce des marchandises, des services et à l’investissement. En juin 1999, lors du

sommet de Rio de Janeiro, l'UE et le Chili ont décidé de lancer des négociations visant à permettre la libéralisation bilatérale, progressive et réciproque des échanges.

La Pologne a développé son commerce extérieur et l’a très largement orienté vers les pays de l’UE. La libéralisation des échanges dans le cadre de l’accord d’association signé entre la Pologne et l’UE, entré en vigueur en 1992, a permis des baisses rapides de doits de douane dont le taux moyen est de 3,7% en 2000.

3.1.5 Incitations fiscales

En Corée du Sud, les incitations fiscales sont octroyées aux investisseurs étrangers en fonction du contenu technologique et du lieu géographique de l’implantation.

• Les secteurs éligibles à des exonérations ou à des déductions fiscales concernent essentiellement les technologies avancées qui ne sont pas maîtrisées par les entreprises

coréennes. Les sociétés étrangères éligibles peuvent bénéficier d’une exonération de l’impôt sur les sociétés et de l’impôt général sur le Revenu pendant les sept premières années d’activité et d’une déduction de 50% pour les trois années suivantes. Les investisseurs étrangers bénéficient également de déduction en matière de TVA, de droits

de douane, de droits d’enregistrement et de taxes locales. Le taux de TVA est fixé à 10% et s’applique uniformément à l’ensemble des produits et services. Un taux zéro de TVA s’applique notamment aux activités de transport international maritime et aérien ainsi qu’aux produits destinés à l’exportation.

• La nouvelle loi sur la promotion de l’investissement étranger a permis la création des Foreign Investment Zones (FIZ) sur le modèle des zones franches à fiscalité préférentielle.

Ces FIZ font office de zones franches d’implantation qui offrent des avantages en termes d’incitations fiscales (IS, droits de douane,…) et de soutien aux entreprises en termes d’infrastructures (loyers). Ainsi, une exonération d’impôt sur le s sociétés pendant les sept premières années d’activité et une déduction de 50% pour les trois années suivantes est accordée aux entreprises dont l’investissement réalisé porte sur plus de 30 millions de dollars US. Des incitations sont également accordées au niveau des droits de douane avec notamment un paiement différé ainsi qu’une exonération sur certains produits manufacturés. Au niveau des infrastructures, des loyers préférentiels équivalents à 1% de la valeur du terrain sont accordés et ce pendant une durée de 50 ans. Dans les secteurs spécifiques comme l’automobile et les hautes technologies, les entreprises n’ont pas à acquitter de loyer.

Concernant les incitations spéciales aux investisseurs étrangers au Chili, il est important de souligner que ce pays ne leur offre aucun type d'incitation fiscale, à l'exception du régime fiscal spécial établi dans le statut d’investissement étranger.

• Le régime fiscal spécial établi dans le statut d’investissement étranger, concerne la manière dont les investisseurs étrangers peuvent se soumettre à l'impôt chilien sur les

sociétés. Les investisseurs étrangers ont la possibilité de choisir entre deux régimes fiscaux d’imposition sur les bénéfices : soit le régime commun, soit le régime spécial d’invariabilité fiscale. Sous ce régime spécial, les investisseurs étrangers sont taxés sur leurs recettes selon un taux fixe invariable de 42% pendant une période de dix ans. Ce délai passe à vingt ans pour les investissements supérieurs à 50 millions de dollars US. La caractéristique principale de ce régime spécial est que d’éventuelles modifications à la législation fiscale ne seront pas applicables aux investisseurs qui auront choisi ce régime. Le taux d’imposition est en baisse constante depuis quelques années du fait de la course à la compétitivité entre les Etats d’Amérique Latine pour attirer les IDE.

• Cependant, quelques incitations à caractère régional, liées à des zones extrêmes ou géographiquement isolées, peuvent être utilisées par les investisseurs aussi bien chiliens qu'étrangers. En général, ces incitations concernent le cofinancement d’études de faisabilité, des subventions à l’achat de terrains dans des zones industrielles et l’embauche

de main d’œuvre locale et des mesures visant à faciliter le financement des projets.

Les autorités polonaises se sont employées à créer un cadre fiscal favorable à l’investissement. Des exemptions d’impôts sont consenties dans les zones économiques spéciales (ZES) situées dans des régions économiques prioritaires. Pour une durée de 20 ans, l’entreprise peut bénéficier d’une série d’avantages fiscaux modulables.

L’impôt sur les sociétés (IS), la TVA et l’impôt sur le revenu des personnes physiques (l’IRPP) ont été introduits après 1992. Le taux actuel (avril 2002) de l’IS est de 28%, il est prévu qu’il baisse à 22% en 2004. Le taux de base de la TVA est de 22% avec des taux minorés de 0%, 3% et de 7% applicables à certains produits et services. Les taux de l’IRPP sont de 19, 30 et 40%.