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(1)

M. Bekkar

SUR UN SYST `

EME D’ ´

EQUATIONS AUX D ´

ERIV ´

EES

PARTIELLES DANS L’ESPACE DE HEISENBERG.

R´esum´e. It is well known that in 3-dimensional Euclidean spaceR3,the only developable and minimal surface is the plane. In other words, affine functions z = f(x,y)=ax+by+c, (a,b,c) ǫR3in x,y are the only

solutions of the system of 2 partial differential equations: (sE)

r ts2=0

r(1+q2)2 pqs+t(1+p2)=0

where equation (sE)1 is the equation of developable surfaces and (sE)2 is the equation of minimal surfaces in Euclidean spaceR3.We use the Monge notation p,q,r,s,t for the first and second order derivatives of

f(x,y).

The spaceR3, with Riemannian metric ds2

H=d x2+d y2+ω2, (where ωis the Pfaffian 1-form defined byω=(d z+12yd x12x d y)) is named Heisenberg spaceH3and has a structure of nilpotent Lie group that acts onH3by left translations keeping ds2

Hinvariant. By analogy with the

Eu-clidean space we study in space H3 the system of 2 partial differential equations:

(sH)

r ts2+14 =0

r(1+(qx2)2)2(p+y2)(qx2)s+t(1+(p+2y)2)=0 where equation (sH)1expresses the property of the indicatrix of normals to the surface under left translation to be degenerate. This equation has been studied as particular example of Monge-Amp`ere equation since it inter-prets a phenomenon in physics. Equation (sH)2is the equation of minimal surfaces inH3.

1. Introduction

1.1. Dans R3 euclidien, on consid`ere une surface(S)d´efinie comme graphe d’une fonction z = f(x,y). Tout point de(S)est m =(x,y,f(x,y)),et p= fx,q = fy,

Ce travail a ´et´e fait pendant mon s´ejour `a l’Universit´e de Haute Alsace (f´evrier- juillet 2000). Je

remercie mes professeurs et amis pour leur cordial accueil. Merci `a A¨ıcha et les enfants qui ont ´et´e tr`es compr´ehensifs.


(2)

r = fx x,s= fx y,t = fyy(notation de Monge) sont les d´eriv´ees de f(x,y)de premier et deuxi`eme ordre par rapport `a x et y. Les formes fondamentales de(S)sont

I =Ed x2+2Fd x d y+Gd y2, I I =Ld x2+2Md x d y+N d y2.

Sur l’espace tangent TmS au point m de(S)il existe une base qui diagonalise simul-tan´ement les matrices associ´ees aux formes quadratiques pr´ec´edentes I et I I . Les va-leurs propres k1et k2sont appel´ees courbures principales. Le produit

KG =k1k2=

L N M2

E GF2 =

(r ts2) (1+p2+q2)2 et la demi somme

H =1

2(k1+k2)=

E N +G L2F M

2(E GF2) =

r(1+q2)2 pqs+t(1+p2) 2(1+p2

+q2)32

sont respectivement la courbure de Gauss et la coubure moyenne. Une surface dansR3 est dite d´eveloppable si sa courbure de Gauss KGest nulle (c.-`a-.d. r ts2=0). Elle est dite minimale si sa courbure moyenne H est nulle (c.-`a-.d. r(1+q2)2 pqs+t(1+

p2)=0).

1.2. Sur l’espace num´eriqueR3est d´efinie la structure de groupe de Lie nilpotentH3, dit de Heisenberg, par la multiplication πH :R3

×R3

→R3qui `a(m,m)associe m′′

d´efini par

m=(x,y,z),m= x′,y′,z′,

m′′= x′′,y′′,z′′

=(x+x′,y+y′,z+z+1

2x

y1

2x y

)

o `u x, x′, y, y′, z,z R. Les formes de Pfaff d x,d y, ω sont invariantes par les translations `a gauche surH3.Les champs de vecteurs duaux `a ces trois 1-formes sont

X =x

1

2yz, Y =∂y+ 1

2xz, Z =∂z.

Une surface (S)dansH3 d´ecrite comme graphe d’une fonction a pour ´equation

z= f(x,y).Un vecteur unitaire normal `a(S)au point m(x,y,z= f(x,y))s’exprime par:

Nm =

1 p

1+P2+Q2(P X +QYZ) o `u P= p+

y

2, Q=q

x

2. La diff´erentielle d(Lm)−1de la translation `a gauche(Lm)−1transporte le vecteur Nm en l’´el´ement neutre du groupeH3, c’est `a dire en 0.Soit donc:

d(Lm)−1(Nm)=

1 p


(3)

L’application qui `a(x,y)R2associe d(L

m)−1(Nm)∈S02⊂(TH3)0,o `u S02d´esigne la sph`ere unit´e de l’espace Euclidien(TH3)0,est d´eg´en´er´ee si et seulement si:

PPxPy QQxQy

−1 0 0 =

P r s+12

Q s12 t

−1 0 0

=r ts2+1

4 =0 o `u|-| repr´esente le d´eterminant. Ceci explique la provenance de l’´equation (sH)1.

1.3. L’espaceH3est aussi l’espace num´eriqueR3muni de la m´etrique Riemannienne

ds2=d x2+d y2+ω2.Celle-ci d´efinit la structure Riemannienne invariante `a gauche surH3. Cette m´etrique est invariante par les translations `a gauche et aussi les rotations autour de l’axe(Oz).H3est un espace homog`ene qui jouit de la plus grande mobilit´e apr`esR3Euclidien, la sph`ereS3et l’espace hyperboliqueH3. Son groupe d’isom´etries est de dimension quatre. Plus pr´ecisement, la composante connexe de l’identit´e est le groupe des transformations affines deR3suivantes:

  x y z  − − − − − −− −→  

cosθ sinθ 0 sinθ cosθ 0

A B 1

    x y z  +   a b c  

o `uθ ,a,b,c sont des r´eels, A=12(a sinθb cosθ )et B =12(a cosθ+b sinθ ). Dans la suite les ´el´ements de ce groupe seront not´ees(θ;a,b,c).Ce groupe contient des rota-tions(θ;0,0,0)deR3autour de l’axe(Oz)et aussi les translations `a gauche(0;a,b,c).

Les ´el´ements de la premi`ere forme fondamentale dansH3sont E =1+P2,F

=

P Q,G=1+Q2.Le vecteur normal Nm,norm´e en tout point d’une surface dansH3, a pour composantes:

Nm =

1 p

1+P2+Q2(P, Q, −1).

La d´eg´en´erescense de la diff´erentielle d(Lm)−1de la translation `a gauche(Lm)−1peut aussi se traduire par

Nm, ∂xNm, ∂yNm=0

o `u le crochet d´esigne le produit mixte entre le vecteur normal Nmet ses d´eriv´ees∂xNm, ∂yNm par rapport `a x et y. C’est l’´equation (sH)1. Elle est du type Monge-Amp`ere; elle apparait en th´eorie m´ecanique de la chaleur et est ´etudi´ee par les Classiques dans plusieurs ouvrages qui traitent la th´eorie des ´equations aux d´eriv´ees partielles et leurs applications aux surfaces (voir [5] ou [4]).

REMARQUE1. On peut observer que pour une surface deR3,la condition d’avoir la diff´erentielle de l’application de Gauss d´eg´en´er´ee ´equivaut `a la courbure de Gauss nulle. Cette condition est interpr´et´ee par l’´equation (sE)1et de telles surfaces sont dites d´eveloppables. La condition analogue pour une surface deH3donne l’´equation (sH)1 sans pour autant permettre l’annulation de la courbure de Gauss qui est donn´ee par

KH=r ts

2

−34−(rt)P Qs(Q 2

P2)12(Q2+P2)


(4)

1.4. Dans [1] on trouve l’´equation des surfaces minimales (sH)2 dans H3 et aussi quelques solutions particuli`eres. Dans [3] on donne une description g´en´erale de toutes les surfaces minimales r´egl´ees dansH3,soit par des droites g´eod´esiques ou par des droites qui ne sont pas g´eod´esiques. Certaines surfaces minimales deH3,(c.-`a-.d., cer-taines solutions de (sH)2), sont aussi solutions de (sH)1. Dans cet article on r´esoud le syst`eme (sH). Nous allons, avant cela, rappeler et d´emontrer une propri´et´e g´eom´etrique du plan dansR3interpr´et´ee par (sE).

2. R´esolution des syst`emes (sE) et (sH)

PROPOSITION1. Le plan est la seule surface d´eveloppable et minimale dansR3

euclidien.

Preuve. Analytiquement cela revient a r´esoudre le syst`eme d’´equations aux

d´eriv´ees partielles suivant: (sE)

r ts2=0

r(1+q2)2 pqs+t(1+p2)=0.

Dans [5] (pp.70-71, Vol. 3) on trouve la r´esolution de l’´equation (sE)1qui est du type Monge-Amp`ere et qui admet les trois int´egrales premi`eres:

 

q=F(p)

zpxq y =8(p)

x+y F′(p)+8′(p)=0.

Le prime d´esigne la d´erivation par rapport `a p et la troisi`eme ´equation est obtenue en diff´erentiant la deuxi`eme. En d´erivant par rapport `a x et `a y la premi`ere ´equation du syst`eme pr´ec´edent on obtient qx = s = r Fet qy = t = s F′.En les portant dans l’´equation (sE)2des surfaces minimales, on doit avoir, pour F′6=0,

s(1+q2)2 pqs F+s(1+p2)F′2=0.

Si s 6= 0, on obtient l’´equation du second degr´e en F′ dont le discriminant vaut

−(1+ p2+q2). Comme il n’y a pas de solution r´eelle on doit avoir s = 0, ou

t=0;la solution est z= f(x,y)=ax+by+c. On obtient aussi le mˆeme r´esultat si F=0.

En ce qui concerne le syst`eme (sH) dansH3nous avons le THEOR´ EME` 1. Les solutions du syst`eme(sH) (sH)

r ts2+14 =0


(5)

sont les solutions de l’´equation diff´erentielle

(E1) (1+ϕ′2αϕ′ϕ′′)=(αϕ′(1+α2)ϕ′′)ψ′′,o `u ψ′′ϕ′′6=0.

o `uϕetψsont deux fonctions arbitraires qui d´ependent, s´eparement et respectivement,

des param`etresαetβ, et dont la surface z = f(x,y)est param`etr´ee comme suit:

x =ψ′ϕ′, y=αβ,z=(α+β)

2 x+ϕ−ψ

Preuve. Selon la r´esolution classique des ´equations aux d´eriv´ees partielles (voir

[5], pp.71-73, Vol.3), (sH)1 est du type Monge-Amp`ere. En effet, (pour une surface

z= f(x,y))pour sa r´esolution on pose:

(s1)

 

x=ψ′ϕ′

y=αβ

z= ψ′−2ϕ′(α+β)+ϕψ=(α+2β)x+ϕψ

o `uαetβsont deux param`etres quelconques dontϕetψsont deux fonctions arbitraires qui en d´ependent respectivement et le prime indique la d´erivation. Les diff´erentielles s’´ecrivent:

(s2)

 

d x=ψ′′dβϕ′′dα

d y=dαdβ

d z= x2(dα+dβ)+(α+2β)(ψ′′dβϕ′′dα)+ϕ′dαψ′dβ soit donc:

dα= 1

ψ′′ϕ′′(d x+ψ′′d y), dβ=

1

ψ′′ϕ′′(d x+ϕ′′d y)

ce qui nous permet d’avoir la diff´erentielle

d z= 1

2(α+β)d x+ 1 2(ψ

+ϕ)d y.

En comparant avec d z=pd x+qd y on a

p=1

2(α+β), q = 1 2(ψ

+ϕ).

De nouveau les diff´erentielles des fonctions pr´ec´edentes sont:

d p= 1

2(dα+dβ)=r d x+sd y, dq=

1 2(dψ

+dϕ)=sd x+td y

ce qui donne, via les expressions de dαet dβ pr´ec´edentes:

r= 1

ψ′′ϕ′′, s=

ψ′′+ϕ′′

2(ψ′′ϕ′′), t= ψ′′ϕ′′ ψ′′ϕ′′.


(6)

En reportant ces d´eriv´ees dans l’´equation des surfaces minimales (sH)2 on obtient l’´equation diff´erentielle

(E1) (1+ϕ′2αϕ′ϕ′′)=(αϕ′(1+α2)ϕ′′)ψ′′,o `u ψ′′ϕ′′6=0 ou aussi

ψ′′ = 1+ϕ

′2

−αϕ′ϕ′′

αϕ′(1+α2′′, o `u ψ′′−ϕ′′6=0.

C’est une ´equation diff´erentielle (`a variables s´eparables) enϕetψ.Selon la r´esolution classique des ´equations diff´erentielles on aψ′′=k (k cste), c’est `a dire:

ψ(β)= k

2

+c1β+c2, c1,c2∈R.

La solution de l’´equation diff´erentielle d´ependra de cette constante fondamentale k. On a deux cas:

i) k =0. Apr`es un calcul classique, la solution de l’´equation diff´erentielle (E1) est:

(

ψ(β)=c1β+c2

ϕ(α)=21λhλα√λ2α21Log(λα+λ2α21)i+c 3,

avecλ et c3 comme constantes d’int´egration (notons par()l’expressionϕ′(α) =

±√λ2α21).

En utilisant les relations du syst`eme(s1)on en d´eduit: α= 1

λ p

(xc1)2+1, β = 1 λ

p

(xc1)2+1−y qui donne l’expression z de(s1)

z= (xc1)

2 1

λ p

(xc1)2+1−y

21λh(xc1) p

(xc1)2+1−Log((xc1)+ p

(xc1)2+1) i

+c3. L’isom´etrie(0; −c1,0,−c3)deH3permet de ramener cette surface au graphe de la fonction

z= f(x,y)=η 2 h

xpx2+1Log(x+px2+1)ix y/2, ηR.

On retrouve donc l’une des surfaces annonc´ee dans [1].

ii) k 6= 0. On aura doncψ(β) = 12kβ2+c1β +c2 et on observe que l’´equation diff´erentielle enϕs’exprime comme:


(7)

qui admet comme solution particuli`ere ϕ′ = −α/k,soitϕ(α) = −α2/2k+c3. A partir des ´equations du syst`eme(s1)on obtient les expressions

α= k

k2+1(xc1+ky), β =

1

k2+1(k(xc1)−y) et en reportant dans z de (s1)on aura:

z= 1

2(k2

+1) h

k(x2y2)+(k21)x y2c1(kxy)+c12k i

+c3−c2. L’isom´etrie(arctan k;0,12c1

1+k2,0)deH

3permet de ramener cette surface au gra-phe de la fonction z= f(x,y)= −x y/2. Ainsi la solution particuli`ere de(E1)donne

cette surface, appel´ee parabolo¨ıde hyperbolique, surface d´ej`a annonc´ee dans [1] aussi. Pour la solution g´en´erale de(E1)on a:

ϕ′′= 1+ϕ

′2

kαϕ′ αϕ′k(1+α2)

qui se ram`ene `a une ´equation du premier ordre par le changement ϕ′ = γ et qui

devient:

γ′= 1+γ 2

kαγ αγk(1+α2). Le changement de variables

σ = 1

k2+1α+

k

k2+1γ, Ŵ=

k

k2+1α+

1

k2+1γ ,

permet de ramener cette ´equation diff´erentielle `a l’´equation diff´erentielle `a variables s´eparables

ŴdŴ Ŵ2+1 =

dσ

σ

Ce changement de variables correspond `a une rotation d’angle

arccos(1/√1+k2) autour de l’origine et exprime les nouvelles coordonn´ees(σ,Ŵ) par rapport aux coordonn´ees(α,γ ). L’´equation diff´erentielle pr´ec´edente est exprim´ee dans le nouveau rep`ere(γ1,γ2)o `uγ1= −α/k=ϕ′(solution particuli`ere qui est une droite) et γ2 =kαqui lui est perpendiculaire.Cette ´equation diff´erentielle s’int`egre facilement du fait qu’elle est comparable `a ()de i) et la solution est:

Ŵ(σ )= ± q

µσ21, µR.

REMARQUE2. L’int´egration du syst`eme(sH)dansH3qui se ram`ene `a celle d’une ´equation diff´erentielle permet donc, dans des cas particuliers, de retrouver des surfaces explicites z = f(x,y). Dans le cas g´en´eral on int`egre l’´equation diff´erentielle sans avoir explicitement la (ou les) surface(s) correspondante(s).


(8)

R´ef´erences

[1] BEKKAR M., Exemples de surfaces minimales dans l’espace de Heisenberg, Rend. del Sem. Univ. Cagliari (Italie), 61 2 (1991), 123–130.

[2] BEKKARM., M´etriques riemanniennes qui admettent les plans comme surfaces

minimales, Th`ese de doctorat, Universit´e de Haute Alsace, sept. 1993, Mulhouse,

France.

[3] BEKKARM.ANDSARIT., Surfaces minimales r´egl´ees dans l’espace de

Heisen-berg, Rend. del Sem. Mat. Politec. Torino (Italie), 50 3 (1992), 243–254.

[4] DARBOUXG., Lec¸ons sur la th´eorie g´en´erale des surfaces. 1, 2, Gauthier-Villars et Fils, Paris 1894.

[5] GOURSATE., Cours d’analyse. 1, 2, 3, Gauthier-Villars, Paris 1956.

[6] HANGANTH., Sur les distributions totalement g´eod´esiques du groupe nilpotent

riemanien H2 p+1, Rend. del Sem. Univ. Cagliari (Italie), LV 1 (1985), 17–24.

[7] SANINIA., Gauss map of a surface of the Heisenberg group, Boll. dell’ Unione Mat. Italiana, 7 11-B (1997), suppl. fasc. 2, 79–93.

AMS Subject Classification: 49Q05, 53A10.

Mohamed Bekkar

Departement de Math´ematiques Facult´e des Sciences

Universit´e d’Oran Es-S´enia Oran, ALG ´ERIE

e-mail:[email protected] ou

Laboratoire de math´ematiques, F. S. T. Universit´e de Haute Alsace

4, rue des Fr`eres Lumi`ere

68093 Mulhouse c´edex, FRANCE


(1)

L’application qui `a(x,y)R2associe d(L

m)−1(Nm)∈S02⊂(TH3)0,o `u S02d´esigne la sph`ere unit´e de l’espace Euclidien(TH3)0,est d´eg´en´er´ee si et seulement si:

PPxPy QQxQy −1 0 0

=

P r s+12

Q s12 t

−1 0 0

=r ts2+1 4 =0 o `u|-| repr´esente le d´eterminant. Ceci explique la provenance de l’´equation (sH)1.

1.3. L’espaceH3est aussi l’espace num´eriqueR3muni de la m´etrique Riemannienne ds2=d x2+d y2+ω2.Celle-ci d´efinit la structure Riemannienne invariante `a gauche surH3. Cette m´etrique est invariante par les translations `a gauche et aussi les rotations

autour de l’axe(Oz).H3est un espace homog`ene qui jouit de la plus grande mobilit´e

apr`esR3Euclidien, la sph`ereS3et l’espace hyperboliqueH3. Son groupe d’isom´etries est de dimension quatre. Plus pr´ecisement, la composante connexe de l’identit´e est le groupe des transformations affines deR3suivantes:

  x y z  − − − − − −− −→  

cosθ sinθ 0 sinθ cosθ 0

A B 1

    x y z  +   a b c  

o `uθ ,a,b,c sont des r´eels, A=12(a sinθb cosθ )et B =12(a cosθ+b sinθ ). Dans la suite les ´el´ements de ce groupe seront not´ees(θ;a,b,c).Ce groupe contient des rota-tions(θ;0,0,0)deR3autour de l’axe(Oz)et aussi les translations `a gauche(0;a,b,c).

Les ´el´ements de la premi`ere forme fondamentale dansH3sont E =1+P2,F = P Q,G=1+Q2.Le vecteur normal Nm,norm´e en tout point d’une surface dansH3, a pour composantes:

Nm =

1 p

1+P2+Q2(P, Q, −1).

La d´eg´en´erescense de la diff´erentielle d(Lm)−1de la translation `a gauche(Lm)−1peut aussi se traduire par

Nm, ∂xNm, ∂yNm=0

o `u le crochet d´esigne le produit mixte entre le vecteur normal Nmet ses d´eriv´ees∂xNm,

yNm par rapport `a x et y. C’est l’´equation (sH)1. Elle est du type Monge-Amp`ere; elle apparait en th´eorie m´ecanique de la chaleur et est ´etudi´ee par les Classiques dans plusieurs ouvrages qui traitent la th´eorie des ´equations aux d´eriv´ees partielles et leurs applications aux surfaces (voir [5] ou [4]).

REMARQUE1. On peut observer que pour une surface deR3,la condition d’avoir la diff´erentielle de l’application de Gauss d´eg´en´er´ee ´equivaut `a la courbure de Gauss nulle. Cette condition est interpr´et´ee par l’´equation (sE)1et de telles surfaces sont dites d´eveloppables. La condition analogue pour une surface deH3donne l’´equation (sH)1 sans pour autant permettre l’annulation de la courbure de Gauss qui est donn´ee par

KH=r ts 2

−34−(rt)P Qs(Q 2

P2)12(Q2+P2)


(2)

1.4. Dans [1] on trouve l’´equation des surfaces minimales (sH)2 dans H3 et aussi

quelques solutions particuli`eres. Dans [3] on donne une description g´en´erale de toutes les surfaces minimales r´egl´ees dansH3,soit par des droites g´eod´esiques ou par des

droites qui ne sont pas g´eod´esiques. Certaines surfaces minimales deH3,(c.-`a-.d.,

cer-taines solutions de (sH)2), sont aussi solutions de (sH)1. Dans cet article on r´esoud le syst`eme (sH). Nous allons, avant cela, rappeler et d´emontrer une propri´et´e g´eom´etrique du plan dansR3interpr´et´ee par (sE).

2. R´esolution des syst`emes (sE) et (sH)

PROPOSITION1. Le plan est la seule surface d´eveloppable et minimale dansR3 euclidien.

Preuve. Analytiquement cela revient a r´esoudre le syst`eme d’´equations aux d´eriv´ees partielles suivant:

(sE)

r ts2=0

r(1+q2)2 pqs+t(1+p2)=0.

Dans [5] (pp.70-71, Vol. 3) on trouve la r´esolution de l’´equation (sE)1qui est du type Monge-Amp`ere et qui admet les trois int´egrales premi`eres:

 

q=F(p)

zpxq y =8(p) x+y F′(p)+8′(p)=0.

Le prime d´esigne la d´erivation par rapport `a p et la troisi`eme ´equation est obtenue en diff´erentiant la deuxi`eme. En d´erivant par rapport `a x et `a y la premi`ere ´equation du syst`eme pr´ec´edent on obtient qx = s = r Fet qy = t = s F′.En les portant dans l’´equation (sE)2des surfaces minimales, on doit avoir, pour F′6=0,

s(1+q2)2 pqs F+s(1+p2)F′2=0.

Si s 6= 0, on obtient l’´equation du second degr´e en F′ dont le discriminant vaut −(1+ p2+q2). Comme il n’y a pas de solution r´eelle on doit avoir s = 0, ou t=0;la solution est z= f(x,y)=ax+by+c. On obtient aussi le mˆeme r´esultat si F=0.

En ce qui concerne le syst`eme (sH) dansH3nous avons le

THEOR´ EME` 1. Les solutions du syst`eme(sH)

(sH)

r ts2+14 =0


(3)

sont les solutions de l’´equation diff´erentielle

(E1) (1+ϕ′2αϕ′ϕ′′)=(αϕ′(1+α2)ϕ′′)ψ′′,o `u ψ′′ϕ′′6=0.

o `uϕetψsont deux fonctions arbitraires qui d´ependent, s´eparement et respectivement, des param`etresαetβ, et dont la surface z = f(x,y)est param`etr´ee comme suit:

x =ψ′ϕ′, y=αβ,z=(α+β)

2 x+ϕ−ψ

Preuve. Selon la r´esolution classique des ´equations aux d´eriv´ees partielles (voir [5], pp.71-73, Vol.3), (sH)1 est du type Monge-Amp`ere. En effet, (pour une surface z= f(x,y))pour sa r´esolution on pose:

(s1)

 

x=ψ′ϕ′ y=αβ

z= ψ′−2ϕ′(α+β)+ϕψ=(α+2β)x+ϕψ

o `uαetβsont deux param`etres quelconques dontϕetψsont deux fonctions arbitraires qui en d´ependent respectivement et le prime indique la d´erivation. Les diff´erentielles s’´ecrivent:

(s2)

 

d x=ψ′′dβϕ′′dα d y=dαdβ

d z= x2(dα+dβ)+(α+2β)(ψ′′dβϕ′′dα)+ϕ′dαψ′dβ

soit donc:

dα= 1

ψ′′ϕ′′(d x+ψ′′d y), dβ=

1

ψ′′ϕ′′(d x+ϕ′′d y)

ce qui nous permet d’avoir la diff´erentielle d z= 1

2(α+β)d x+ 1 2(ψ

+ϕ)d y.

En comparant avec d z=pd x+qd y on a p=1

2(α+β), q = 1 2(ψ

+ϕ).

De nouveau les diff´erentielles des fonctions pr´ec´edentes sont: d p= 1

2(dα+dβ)=r d x+sd y, dq= 1 2(dψ

+dϕ)=sd x+td y

ce qui donne, via les expressions de dαet dβ pr´ec´edentes:

r= 1

ψ′′ϕ′′, s=

ψ′′+ϕ′′

2(ψ′′ϕ′′), t= ψ′′ϕ′′ ψ′′ϕ′′.


(4)

En reportant ces d´eriv´ees dans l’´equation des surfaces minimales (sH)2 on obtient l’´equation diff´erentielle

(E1) (1+ϕ′2αϕ′ϕ′′)=(αϕ′(1+α2)ϕ′′)ψ′′,o `u ψ′′ϕ′′6=0 ou aussi

ψ′′ = 1+ϕ ′2

−αϕ′ϕ′′

αϕ′(1+α2′′, o `u ψ′′−ϕ′′6=0.

C’est une ´equation diff´erentielle (`a variables s´eparables) enϕetψ.Selon la r´esolution classique des ´equations diff´erentielles on aψ′′=k (k cste), c’est `a dire:

ψ(β)= k

2β 2

+c1β+c2, c1,c2∈R.

La solution de l’´equation diff´erentielle d´ependra de cette constante fondamentale k. On a deux cas:

i) k =0. Apr`es un calcul classique, la solution de l’´equation diff´erentielle (E1) est: (

ψ(β)=c1β+c2

ϕ(α)=21λhλα√λ2α21Log(λα+λ2α21)i+c 3,

avecλ et c3 comme constantes d’int´egration (notons par()l’expressionϕ′(α) =

±√λ2α21).

En utilisant les relations du syst`eme(s1)on en d´eduit:

α= 1 λ

p

(xc1)2+1, β = 1

λ

p

(xc1)2+1−y qui donne l’expression z de(s1)

z= (xc1) 2

1

λ

p

(xc1)2+1−y

21λh(xc1) p

(xc1)2+1−Log((xc1)+ p

(xc1)2+1) i

+c3. L’isom´etrie(0; −c1,0,−c3)deH3permet de ramener cette surface au graphe de la fonction

z= f(x,y)=η

2 h

xpx2+1Log(x+px2+1)ix y/2, ηR.

On retrouve donc l’une des surfaces annonc´ee dans [1].

ii) k 6= 0. On aura doncψ(β) = 12kβ2+c1β +c2 et on observe que l’´equation diff´erentielle enϕs’exprime comme:


(5)

qui admet comme solution particuli`ere ϕ′ = −α/k,soitϕ(α) = −α2/2k+c3. A partir des ´equations du syst`eme(s1)on obtient les expressions

α= k

k2+1(xc1+ky), β = 1

k2+1(k(xc1)−y) et en reportant dans z de (s1)on aura:

z= 1

2(k2 +1)

h

k(x2y2)+(k21)x y2c1(kxy)+c12k i

+c3−c2. L’isom´etrie(arctan k;0,12c1

1+k2,0)deH

3permet de ramener cette surface au gra-phe de la fonction z= f(x,y)= −x y/2. Ainsi la solution particuli`ere de(E1)donne cette surface, appel´ee parabolo¨ıde hyperbolique, surface d´ej`a annonc´ee dans [1] aussi. Pour la solution g´en´erale de(E1)on a:

ϕ′′= 1+ϕ ′2

kαϕ′ αϕ′k(1+α2)

qui se ram`ene `a une ´equation du premier ordre par le changement ϕ′ = γ et qui

devient:

γ′= 1+γ

2

kαγ αγk(1+α2). Le changement de variables

σ = 1 k2+1α+

k

k2+1γ, Ŵ= −k

k2+1α+ 1 √

k2+1γ ,

permet de ramener cette ´equation diff´erentielle `a l’´equation diff´erentielle `a variables s´eparables

ŴdŴ Ŵ2+1 =

dσ σ

Ce changement de variables correspond `a une rotation d’angle

arccos(1/√1+k2) autour de l’origine et exprime les nouvelles coordonn´ees(σ,Ŵ) par rapport aux coordonn´ees(α,γ ). L’´equation diff´erentielle pr´ec´edente est exprim´ee dans le nouveau rep`ere(γ1,γ2)o `uγ1= −α/k=ϕ′(solution particuli`ere qui est une droite) et γ2 =kαqui lui est perpendiculaire.Cette ´equation diff´erentielle s’int`egre facilement du fait qu’elle est comparable `a ()de i) et la solution est:

Ŵ(σ )= ±

q

µσ21, µR.

REMARQUE2. L’int´egration du syst`eme(sH)dansH3qui se ram`ene `a celle d’une

´equation diff´erentielle permet donc, dans des cas particuliers, de retrouver des surfaces explicites z = f(x,y). Dans le cas g´en´eral on int`egre l’´equation diff´erentielle sans avoir explicitement la (ou les) surface(s) correspondante(s).


(6)

R´ef´erences

[1] BEKKAR M., Exemples de surfaces minimales dans l’espace de Heisenberg, Rend. del Sem. Univ. Cagliari (Italie), 61 2 (1991), 123–130.

[2] BEKKARM., M´etriques riemanniennes qui admettent les plans comme surfaces minimales, Th`ese de doctorat, Universit´e de Haute Alsace, sept. 1993, Mulhouse, France.

[3] BEKKARM.ANDSARIT., Surfaces minimales r´egl´ees dans l’espace de Heisen-berg, Rend. del Sem. Mat. Politec. Torino (Italie), 50 3 (1992), 243–254. [4] DARBOUXG., Lec¸ons sur la th´eorie g´en´erale des surfaces. 1, 2, Gauthier-Villars

et Fils, Paris 1894.

[5] GOURSATE., Cours d’analyse. 1, 2, 3, Gauthier-Villars, Paris 1956.

[6] HANGANTH., Sur les distributions totalement g´eod´esiques du groupe nilpotent riemanien H2 p+1, Rend. del Sem. Univ. Cagliari (Italie), LV 1 (1985), 17–24. [7] SANINIA., Gauss map of a surface of the Heisenberg group, Boll. dell’ Unione

Mat. Italiana, 7 11-B (1997), suppl. fasc. 2, 79–93.

AMS Subject Classification: 49Q05, 53A10.

Mohamed Bekkar

Departement de Math´ematiques Facult´e des Sciences

Universit´e d’Oran Es-S´enia Oran, ALG ´ERIE

e-mail:[email protected] ou

Laboratoire de math´ematiques, F. S. T. Universit´e de Haute Alsace

4, rue des Fr`eres Lumi`ere

68093 Mulhouse c´edex, FRANCE