TAXES, CONTRIBUTIONS ET REDEVANCES SUR LES PRÉLÈVEMENTS ET DÉVERSEMENTS D’EAUX 54
La situation de l’encours au décembre présentée par ancienneté des droits s’établit
comme suit.
Tableau 12 – Situation de l’encours, en termes d’ancienneté des droits, au décembre
Taxes 2010
2010 2011
2012 2013
2014 Total
TEUI 4.745.828
425.092 399.379
371.599 338.171
682.520 6.962.588
TEUA 122.831
31.971 47.123
57.474 77.687
48.870 385.954
TEUD 1.336.232
221.520 380
35.817 50.427
310.903 1.955.278
Redevances 3.151
5.366 3.727
2.131 1.142
2.731 18.248
Contribution ENP 1.026.461
89.376 89.482
75.224 131.940
693.746 2.106.228
Contribution EP 15.704
417.603 433.307
Total 7.234.501
773.324 540.091
542.245 615.069
2.156.373 11.861.603
en euros La Cour des comptes constate qu’environ de l’encours porte sur des droits constatés
antérieurement à l’année
115
. Elle ne peut se prononcer sur le degré de recouvrabilité de ces droits dont certains font toujours l’objet d’un contentieux.
7.4 Droits annulés
D’après les informations communiquées par la DGO
116
, le montant total des droits inscrits en annulation dans le système i-
GCOM au cours des années et
s’élève respectivement à , million d’euros et , million d’euros.
Ces montants ne concernent que l’annulation de droits constatés au cours d’une année
antérieure. En effet, les droits constatés et annulés au cours d’une même année
n’apparaissent pas distinctement dans l’application comptable. Ce constat pose question à l’égard du principe de la traçabilité des opérations comptables.
Tableau 13 – Annulations en 2013 et 2014 de droits constatés au cours d’années antérieures Annulations
31122013 31122014
Taxes sur les eaux usées industrielles 318.260,68
54.761,36 Taxes sur les eaux usées agricoles
537.624,87 55.482,48
Taxes sur les eaux usées domestiques 11.256,98
4,82 Redevances
74,38 -
Contribution eau non potabilisable 9,42
25,86 Contribution eau potabilisable
- -
Total 867.226,33
110.274,52
en euros En 2013, des taxes ont été annulées pour un montant total de 867.142,5 euros
117
. Ces demandes d’annulation ont été adressées par la DOF au receveur de la DGO par simple lettre
demandant l’arrêt immédiat de la procédure de recouvrement. La Cour des comptes relève que certains droits ont été annulés sans justification juridique suffisante. Elle rappelle que,
pour annuler un droit établi initialement au vu des dispositions légales et réglementaires,
115
Ces droits constatés n’ont pas été imputés au compte d’exécution du budget puisque, jusqu’en , la Région wallonne
imputait les recettes sur la base des recettes perçues.
116
Données communiquées en date du 12 janvier 2015.
117
Dont principalement 318.109 euros pour les taxes sur les eaux usées industrielles et 537.562,21 euros pour les taxes sur les eaux usées agricoles.
TAXES, CONTRIBUTIONS ET REDEVANCES SUR LES PRÉLÈVEMENTS ET DÉVERSEMENTS D’EAUX 55
une décision officielle de dégrèvement aurait dû être prise par l’autorité compétente et notifiée au contribuable. Elle relève également que, dans certains cas, des paiements avaient
déjà été réalisés et signale que les annulations de droits devront dorénavant faire l’objet d’une demande de mise en décharge conformément à l’article quinquies du décret du 6 mai
1999
118
. D’après les informations transmises par la DGO , certains des dossiers pour lesquels les
droits ont été annulés étaient introuvables, de sorte qu’en justice, l’administration, incapable de produire les éléments de preuve, aurait systématiquement été déboutée. Des demandes
d’annulation de taxes portaient également sur des redevables ayant cessé toute activité, décédés,
partis sans laisser d’adresse ou encore radiés du registre de la population. La Cour souligne que cette situation, qui ré
sulte essentiellement de l’absence de bases de données fiables pour établir les taxes
119
, a généré des frais inutiles à charge du budget wallon. Enfin, la Cour des comptes
invite l’administration fiscale à mener avec diligence toutes les actions en recouvre
ment en vue de résorber l’encours résiduel des taxes sur les eaux.
118
Article 57quinquies : sur rapport du receveur, la mise en décharge d’une créance non recouvrée peut lui être accordée par le gouvernement, dans les cas suivants : a lorsque les créances sont prescrites ou non suffisamment établies … .
119
Voir les points 5.2.1 Déclaration à la taxe sur le déversement des eaux usées industrielles et 5.2.2 Déclaration à la taxe sur le déversement des eaux usées agricoles.
TAXES, CONTRIBUTIONS ET REDEVANCES SUR LES PRÉLÈVEMENTS ET DÉVERSEMENTS D’EAUX 56
Rétrocession à la Société publique de gestion de l’eau
L’article du contrat de gestion -2016, conclu le 30 juin 2011 entre le gouvernement
wallon et la SPGE, précise « que la Rég ion s’engage à transférer annuellement à la SPGE
l’ensemble des recettes fiscales existantes de la section “eau” du fonds pour la protection de l’environnement, à l’exception du produit de la contribution de prélèvement des eaux
souterraines, à majorer d’un montant maximum de 700.000 euros pour le financement des actions spéciales approuvées par le gouvernement wallon. Toute modification de transfert de
flux financier nécessitera la conclusion d’un avenant au contrat. » Depuis la conclusion de ce contrat de gestion, est apparue la contribution de prélèvement sur les prises d’eaux
potabilisables. Bien qu’elle alimente le fonds pour la protection de l’environnement, cette taxe
n’est pas rétrocédée à la SPGE. Le contrat de gestion devrait par conséquent être modifié, par avenant, afin de tenir compte de cette évolution législative.
La Cour des comptes a constaté qu’en infraction aux dispositions du contrat de gestion, des
recettes perçues en pour un montant de , millions euros n’ont pas été rétrocédées à la
SPGE au cours de l’année . L’imputation de la dépense à charge du fonds a été reportée
en avril 2014 en exécution d’une décision du gouvernement wallon du janvier 2013 dont
l’objectif visait à réaliser des économies, ce que confirme le ministre de l’Environnement dans sa réponse.
L’article , § 1
er
, 4°, du décret du 15 décembre 2011 dispose que « sont i mputés au budget d’une
année budgétaire déterminée, en dépenses, à la charge des fonds budgétaires, sur les moyens disponibles pour la liquidation, les sommes qui sont liquidées au cours de l’année budgétaire
du chef de droits constatés découlant des obligations préalablement engagées ». Les conditions nécessaires à la comptabilisation d’un droit constaté étant réunies en
, la Cour considère que ces dépenses auraient dû être liquidées au cours de cette même année. Les reports
d’imputation de dépenses pour des raisons d’équilibres budgétaires sont, en effet, contraires aux principes fondamentaux de la nouvelle comptabilité publique, ainsi qu’aux dispositions
du SEC qui imposent une comptabilisation des flux au moment de la naissance de l’obligation.
Enfin, parce que le décret-programme instaure de nouvelles taxes
120
et prévoit que les produits des taxes sur le déversement des eaux usées industrielles et de la taxe sur les eaux
usées domestiques seront dorénavant affectés à 95 à la SPGE
121
, la Cour souligne que ces modifications devront faire l’objet d’un avenant au contrat de gestion conclu entre la SPGE
et le gouvernement wallon.
120
Contribution sur les eaux de surface et taxe sur les charges environnementales.
121
Article D.288, § 1
er
, du code de l’eau.
TAXES, CONTRIBUTIONS ET REDEVANCES SUR LES PRÉLÈVEMENTS ET DÉVERSEMENTS D’EAUX 57
Le m inistre de l’Environnement répond qu’un avenant au contrat de gestion va être proposé
au gouvernement wallon pour que ce document soit en phase avec le décret-programme. Il précise
toutefois que les dispositions prévues dans le décret s’imposent au contrat de gestion de la SPGE en cas de mesures contradictoires.
TAXES, CONTRIBUTIONS ET REDEVANCES SUR LES PRÉLÈVEMENTS ET DÉVERSEMENTS D’EAUX 58
Conclusions
9.1 Cadre et enjeu financier