TAXES, CONTRIBUTIONS ET REDEVANCES SUR LES PRÉLÈVEMENTS ET DÉVERSEMENTS D’EAUX 50
Recouvrement
Le receveur en matière de taxes sur les eaux, qui relève de la direction du recouvrement externe de la DGO7, est habilité à procéder au recouvrement des droits constatés à la charge
de tiers.
Le présent rapport examine les procédures de recouvrement conformément aux dispositions légales prévues par le code de l’eau. Suite à l’entrée en vigueur du décret-programme, le
recouvrement des taxes visées par le présent rapport devra, à partir de l’exercice d’imposition , être réalisé dans le respect du décret du mai
relatif à l’établissement, au recouvrement et au contentieux en matière de taxes régionales.
7.1 Base de données des droits
Lors de son contrôle, la Cour des comptes a constaté que l ’administration fiscale ne disposait
d’aucune application informatique spécifique pour assurer le recouvrement de ces taxes. Les seules informations disponibles sont celles de l’application i-GCOM-Recettes, mais elles ne
sont pas directement exploitables p ar l’administration fiscale. Faute de disposer de l’outil de
rapportage pour le module spécifique dédié aux taxes sur les eaux, elle est en effet tributaire du prestataire informatique pour extraire sous format exploitable les données relatives à
l’encours des droits constatés. Le système comptable de la Région wallonne ne lui permet donc pas d’obtenir directement une vue globale des droits composant l’encours et d’en suivre
l’évolution.
Le service du receveur chargé du recouvrement des taxes sur les eaux a entamé la réalisation d’une base de données à l’aide d’un tableur en vue d’assurer le suivi de ces taxes, mais celle-
ci n’est pas encore opérationnelle. Cet outil n’est toutefois pas suffisant. Par ailleurs, puisqu’il ne permet aucune traçabilité des mod
ifications opérées et que son accès n’est pas limité, la protection des données qu’il contient n’est pas garantie. Dès lors, la Cour des comptes
recommande à l’administration de se doter des outils nécessaires pour lui permettre d’opérer un suivi efficace des créances fiscales en matière de taxes sur les eaux. Elle considère que la
tenue d’une comptabilité générale en partie double à l’aide d’un logiciel comptable adapté
favoriserait un meilleur suivi de ces créances.
7.2 Procédure de recouvrement
7.2.1 Rappels et contraintes
En vertu d u code de l’eau, les taxes, redevances et contributions en matière d’eaux, perçues
par voie de provision, d’invitation à payer ou de rôle, se prescrivent par cinq ans à compter de leur date d’échéance
107
.
107
Article 265, § , du code de l’eau pour les redevances et contributions et article 301 du code de l’eau pour les taxes.
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En cas d’absence de paiement dans le délai fixé par le rôle ou l’invitation à payer, le système informatique i-GCOM génère un rappel automatique
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. Un second rappel est envoyé au redevable pour les petits montants
109
. Le code de l’eau prévoit qu’à défaut de paiement, le premier acte de poursuite est une
contrainte
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. Si aucune suite n’est donnée au x rappel s , les contraintes ne sont pas générées automatiquement par le système informatique i-GCOM. Elles le sont, à la demande
du receveur, et sont déjà datées lorsqu’elles lui parviennent. Or, le code de l’eau prévoit que
les intérêts moratoires courent à partir de la notification ou de la signification de la contrainte. Le receveur doit dès lors veiller à son envoi dans les plus brefs délais à dater de
son édition.
La Cour constate, par ailleurs, que les contraintes ne sont pas toujours établies systématiquement dès l’échéance de la date fixée par le rappel puisque, jusqu’au décembre
2014, elles étaient générées seulement trois à quatre fois par an. Elle relève, en outre, que la DGO ne dispose actuellement d’aucune situation globale de l’ensemble des contraintes
impayées.
La contrainte est décernée par le fonctionnaire chargé du recouvrement et signifiée par exploit d’huissier de justice avec commandement de payer. Toutefois, lorsque le montant
réclamé en principal et intérêts nexcède pas la somme de 495,79 euros, le fonctionnaire chargé du recouvrement peut notifier la contrainte au redevable, par lettre recommandée ou
par toute modalité conférant date certaine à lenvoi.
La Cour des comptes a constaté que, dans le cadre de la taxation d’office, le montant de la base d’imposition de la taxe sur le déversement des eaux usées agricoles relative à l’année de
déversement 2012 a été fixé à 500 euros, soit juste au-dessus du seuil de 495,79 euros. En raison des problèmes liés à la mise à jour de la base de données des redevables
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, de nombreuses taxes établies d’office ont par la suite été annulées. La Cour en déduit que, si le
montant avait été fixé juste en-des sous de ce seuil, l’administration aurait pu éviter le
paiement de frais d’huissiers inutiles. Dans sa réponse, le ministre de l’Environnement confirme que les taxes établies d’office et
annulées concernent principalement la taxe agricole. Elles portent sur 1.291 notes de calcul établies entre 1992 et 2006 pour lesquelles la procédure de recouvrement a été arrêtée en
raison des retards entre l’envoi de la note de calcul et l’entame de cette procédure. Les droits
annulés plus récents relatifs à la taxe agricole concernent des taxations d’office appliquées à des exploitants qui avaient cessé leur activité agricole, ce dont la DOF
n’avait pas été informée. Le ministre ajoute que cette situation ne se produira plus car les nouvelles
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Dans un délai de quinze jours à un mois à dater de l’échéance de paiement.
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Soit les montants réclamés inférieurs à 500 euros.
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Pour les taxes réclamées par voie de rôle, la contrainte constitue le titre exécutoire. N’étant qu’un résumé des données reprises sur le rôle, elle reproduit donc le titre exécutoire. Par contre, pour les taxes réclamées par voie d’invitation à payer,
la contrainte constitue le titre exécutoire. l convient de noter qu’en cas de contentieux notamment, la contrainte peut être bloquée.
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Pas d’information automatique en cas de cessation d’activité, par exemple.
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dispositions légales permettront à la DOF d’avoir accès aux données du SIGEC validées par
le département des aides
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. Enfin, au cours du mois de mars
, l’administration a constaté une faille dans le système informatique, à sav
oir l’impossibilité, pour une même année imposable, de générer automatiquement plusieurs contraintes pour un même redevable. Dès lors, en ce qui
concerne les contributions et redevances donnant lieu à paiement par voie de provisions, seule la première contrainte était produite par le système et décernée au redevable. Le
22 décembre
, le prestataire informatique n’avait pas encore entièrement résolu ces problèmes.
7.2.2 Protocoles d’accord avec les huissiers