Structure organisationnelle WGEA Home Dutch

61 Certaines nouvelles missions de la Creg requièrent des investissements informatiques considérables. La Creg devra par exemple échanger quantités d’informations coniden- tielles avec l’Acer à partir d’octobre 2015 dans le cadre du règlement Remit voir point 2.2.2. L’Acer a publié des directives détaillées en matière de sécurité que les régulateurs nationaux doivent respecter avant de pouvoir consulter les données de l’Acer. La Creg a déjà pris des mesures physiques pour les respecter. L’analyse des données nécessite aussi un logiciel spé- ciique, que l’Acer met à disposition pour 100.000 euros par an. La Creg ne disposant pas des efectifs ni du budget pour développer elle-même un tel logiciel, elle dépend de l’Acer à cet égard. La disponibilité du logiciel n’est pas garantie après juin 2018 et la communication sur le prix total déinitif manque de clarté. Par ailleurs, en utilisant le logiciel de l’Acer, la Creg est couverte en cas d’infraction ou de vol de données éventuels. Le reste de l’infrastructure informatique de la Creg doit aussi respecter des normes de sécu- rité strictes. En décembre 2014, un bureau externe a efectué un audit de sécurité visant à tester la possibilité d’attaquer le réseau de l’intérieur ou de l’extérieur. L’optimisation du réseau, réalisée en grande partie en 2015, coûtera probablement quelque 50.000 euros. Des analyses préparatoires ont été menées concernant le nouveau site internet et un cahier spécial des charges a été rédigé. La Creg a externalisé ces deux phases pour 45.000 euros. Le coût du développement inal n’est pas encore connu.

4.6 Conclusion

La gestion de l’organisation interne présente plusieurs lacunes, que le comité de direction a déjà en grande partie identiiées. Il est ainsi nécessaire d’améliorer la communication interne pour contrer le cloisonnement des directions. En outre, la politique du personnel est encore peu développée. La Creg n’a pas de vue d’ensemble suisante de l’efectif et des compétences dont elle a besoin. De plus, le recrutement, le suivi et l’évaluation du person- nel ne se déroulent pas de manière uniforme et structurée. Le comité de direction a établi un plan d’action pour les deux domaines, mais ce plan doit encore être mis en œuvre en grande partie. Les objectifs organisationnels n’ont pas été déclinés en objectifs mesurables et en critères par service et par collaborateur. Dans ces conditions, il est diicile de suivre et d’ajuster la mise en œuvre du plan stratégique. Enin, la sécurisation du réseau informatique est en cours d’optimisation. La iabilité et la disponibilité du système informatique seront également accrues pour la in 2015 grâce à la nouvelle infrastructure de serveurs et à un système de sauvegarde avec récupération rapide via l’ASBL Smals. La Creg pense qu’elle pourra remplir tous les critères informatiques pour l’exécution de ses missions dans le cadre du règlement Remit, mais elle ignore encore le coût total de l’opération. 63 Chapitre 5 Conclusions et recommandations

5.1 Conclusion générale

Depuis 2012, la législation belge a largement étendu l’indépendance de la Creg vis-à-vis de l’État, un changement nécessaire pour satisfaire aux exigences du troisième paquet de directives européennes en matière d’énergie. La Creg est devenue indépendante sur le plan fonctionnel et son obligation de rendre compte est passée du pouvoir exécutif au législatif, à savoir la Chambre des représentants. Le ministre chargé de l’Énergie ne peut plus inter- venir dans les décisions ni dans la gestion de la Creg. Pour compenser la suppression du contrôle gouvernemental, l’existence d’autres garanties suisantes est cruciale au bon fonctionnement de la Creg. Ces garanties doivent permettre à la Creg de rester indépendante et impartiale vis-à-vis de tous les intervenants et d’être perçue comme telle. Une grande transparence quant au fonctionnement de la Creg est né- cessaire pour évaluer son impartialité et son intégrité. En outre, pour que la Chambre des représentants puisse exercer un contrôle eicace, il convient que la Creg fasse rapport de son fonctionnement de manière adéquate. Seule la réunion de toutes ces conditions peut contrebalancer à suisance son indépendance. La Cour des comptes a examiné si la Creg remplit son rôle de régulateur tout en respectant les normes de qualité. Son audit s’est articulé autour de cinq questions. 5.1.1 La Creg remplit-elle son rôle de régulateur ? La Creg est investie par la législation belge de missions et d’objectifs qui correspondent à ceux d’un régulateur du marché énergétique conformément aux directives européennes. La loi lui conie aussi un large éventail de missions consultatives. La délimitation de ce rôle de conseil par rapport au rôle de conseil de la Direction générale de l’énergie du SPF Économie de même que les canaux que la Creg emprunte pour rendre ses avis ne sont toutefois pas clariiés à suisance. Des conventions et procédures formelles en la matière font défaut. 5.1.2 La Creg dispose-t-elle de suisamment de compétences et de moyens pour réa- liser ses objectifs et les utilise-t-elle de manière eiciente ? La transposition des directives européennes dans la législation belge demeure probléma- tique au niveau des compétences. L’Union européenne a mis l’État belge en demeure à cet égard en 2014. Ses griefs concernent notamment : • l’autonomie de la Creg en matière de prise de décisions contraignantes et de mesures à l’égard des entreprises ; • les directives relatives à l’établissement de la méthodologie tarifaire ;