Lerins RapportdePresentationetevaluationenvironnementale

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DEPARTEMENT DES ALPES-MARITIMES

1

COMMUNE DE CANNES

REVISION SIMPLIFIEE DU PLAN LOCAL D’URBANISME

REQUALIFICATION D’UNE PARTIE DU DOMAINE PUBLIC

DE L’ILE SAINTE-MARGUERITE COMPRENANT

LA REHABILITATION DE L’HOTELLERIE DU MASQUE DE FER ET LA

REALISATION D’UN CHANTIER NAVAL ECOLOGIQUE

RAPPORT DE PRESENTATION

ET EVALUATION ENVIRONNEMENTALE

,

menée par « Even Conseil »- Agence méditerranéenne à Toulon

P.L.U. APPROUVE LE 24 OCTOBRE 2005

Vu pour être annexé à la délibération du

conseil municipal en date du :

REVISION SIMPLIFIEE PRESCRITE PAR

DCM LE 25 FEVRIER 2008

ENQUETE PUBLIQUE DE LA

REVISION SIMPLIFIEE

du 5 septembre au 8 octobre 2013

Monsieur le Député-Maire

MODIFICATIONS

REVISIONS SIMPLIFIEES/

DECLARATIONS DE PROJETS

25 SEPTEMBRE 2006 (N°1) 14 MAI 2007 (ILE STE-MARGUERITE)

25 JUIN 2007 (N°2) 02 MARS 2009 (GENS DU VOYAGE)

25 FEVRIER 2008 (N°3) 14 SEPTEMBRE 2009 (UKz)

21 JUILLET 2008 (N° 4) 11 FEVRIER 2013 (JARDINS FAMILIAUX)

29 JUIN 2009 (N° 5) MISES A JOUR

12 SEPTEMBRE 2011 (N° 6) 20 MAI 2009 (M2 PPRI)

23 JANVIER 2012 (N° 7) 13 AOUT 2010 (ACI, I3, PT1, PT2)

11 FEVRIER 2013 (N° 8) 21 MARS 2011 (PPRIF)

29 OCTOBRE 2012 (DUP BHNS ET VOIE FERREE)


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SOMMAIRE

RAPPORT DE PRESENTATION,PARTIE1 : ... 3

DIAGNOSTIC TERRITORIAL DE L’ILE SAINTE-MARGUERITE... 3

RAPPORT DE PRESENTATION,PARTIE2 : ... 11

ETAT INITIAL DE L’ENVIRONNEMENT... 11

RAPPORT DE PRESENTATION,PARTIE3 : ... 54

ARTICULATION DU PLAN AVEC LES AUTRES DOCUMENTS D’URBANISME ET LES PLANS OU PROGRAMMES MENTIONNES A L’ARTICLE L.122-4 DU CODE DE L’ENVIRONNEMENT... 54

RAPPORT DE PRESENTATION,PARTIE4 : ... 61

EXPOSE DES MOTIFS DE CHANGEMENTS APPORTES PAR LA REVISION SIMPLIFIEE DU PLU SUR L’ILE SAINTE MARGUERITE... 61

EVALUATIONENVIRONNEMENTALE,PARTIE1 : ... 71

ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DE L’ENVIRONNEMENT... 71

EVALUATIONENVIRONNEMENTALE,PARTIE2 : ... 73

PERSPECTIVES D’EVOLUTIONS EN L’ABSENCE DE PLAN, SCENARIO DE REFERENCE... 73

EVALUATIONENVIRONNEMENTALE,PARTIE3 : ... 75

CARACTERISTIQUES DES ZONES SUSCEPTIBLES D’ETRE TOUCHEES DE MANIERE NOTABLE PAR LA MISE EN ŒUVRE DU PLAN... 75

EVALUATIONENVIRONNEMENTALE,PARTIE4 : ... 81

ANALYSE DES INCIDENCES NOTABLES PREVISIBLES... 81

EVALUATIONENVIRONNEMENTALE,PARTIE5 : ... 107

MESURES DE SUPPRESSION, DE REDUCTION, DE COMPENSATION... 107

EVALUATIONENVIRONNEMENTALE,PARTIE6:... 111

EXPLICATION DES CHOIX RETENUS AU REGARD DES OBJECTIFS ENVIRONNEMENTAUX ETABLIS AU NIVEAU INTERNATIONAL, COMMUNAUTAIRE ET NATIONAL... 111

EVALUATIONENVIRONNEMENTALE,PARTIE7: ... 115

MOTIFS DE DELIMITATION DES ZONES ET DES REGLES QUI Y SONT APPLICABLES... 115

EVALUATIONENVIRONNEMENTALE,PARTIE8 : ... 117

INDICATEURS DE SUIVI DES EFFETS DU PLAN SUR L’ENVIRONNEMENT... 117

EVALUATIONENVIRONNEMENTALE,PARTIE9:... 128

METHODOLOGIE UTILISEE ET DIFFICULTES RENCONTREES... 128


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RAPPORT DE PRESENTATION, PARTIE 1 :

D

IAGNOSTIC TERRITORIAL DE L

ILE

S

AINTE

-M

ARGUERITE


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A) DEMOGRAPHIE ET HABITAT

L’île Sainte Marguerite est très faiblement peuplée et la seule zone de constructions agglomérées se situe sur la côte Nord de l’île, où le Village réunit une vingtaine de cabanons, nichés au pied du fort royal Notre Dame, selon une organisation linéaire le long de la rue d’accès au Fort Royal.

Ils correspondent à un habitat particulier non permanent, trouvant son origine dans d’anciennes cabanes de pêcheurs qui se sont peu à peu transformées en logements plus élaborés.

La présence d’habitat de l’île reste confidentielle et n’a pas vocation à être renforcée. Aujourd’hui le PLU de Cannes tolère sur l’île la présence de cet habitat « îlien » à condition qu’il ne soit occupé que quelques mois dans l’année.

Il convient de signaler également la présence d’une habitation privée isolée au lieu-dit Le Grand Jardin et celle de la maison forestière, elle aussi située au Sud de l’île.

B) ECONOMIE

La renommée internationale de la ville de Cannes en a fait depuis longtemps un des hauts lieux touristiques de la Côte d’Azur et attire par conséquent une clientèle riche et aisée. L’économie de la ville s’appuie ainsi sur les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration, du commerce de luxe mais aussi du nautisme.

La plupart de ces activités se retrouvent sur l’île Sainte Marguerite où l’on note la présence de : - quelques restaurants au niveau du village mais aussi un isolé à l’Est du Fort Royal, - du chantier naval de l’Esterel,

- d’une forte fréquentation touristique liée au patrimoine culturel et naturel du site.

Le chantier naval de l’Esterel, installé depuis les années 1930, est le dernier de ce type sur le territoire maritime de Cannes et ses environs. Il reste le seul à pouvoir accueillir des bateaux de fort tonnage ; la portance "des berceaux sur rails" est en effet bien plus importante que celle des grues dans les ports de plaisance. Il apparaît donc particulièrement adapté à la réparation des bateaux de plaisance, omniprésents dans la région du fait de la forte fréquentation touristique (cf. ci-après).

De par sa spécificité, ce chantier contribue fortement à l’économie de la filière nautique de Cannes et fait partie du patrimoine local. En termes d’emplois, il fait intervenir huit corps de métier et travaille avec pas moins de 150 sous-traitants du bassin cannois.

Le maintien de la présence du chantier sur l’île s’inscrit dans le cadre du projet d’aménagement et de développement durable du PLU de la ville de Cannes qui s’attache à renforcer la double vocation économique de la ville à travers l’affirmation d’un pôle nautique.

La pêche professionnelle reste fortement représentée par les petits métiers qui calent leurs filets principalement au Nord de l'archipel plus protégé des houles et des vents. Les îlots et hauts fonds sont souvent fréquentés par les chasseurs sous-marins, les ramasseurs d'oursins (professionnels ou non) et les pêcheurs amateurs. Une ferme aquacole s'est implantée au Nord de l'île Sainte Marguerite.


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C) TOURISME ET FREQUENTATION

Une île très attractive et très fréquentée

L’attraction dont les îles de Lérins s’explique par la conjonction de plusieurs facteurs :

- elles s’inscrivent dans un territoire ultra-urbanisé où le continuum urbain relie désormais tout le littoral de Mandelieu à Menton,

- ce sont les seules îles des Alpes-Maritimes, - elles sont facilement et rapidement accessibles,

- elles cumulent qualité paysagère, patrimoine culturel et richesse écologique,

- elles disposent d’un dense réseau de cheminements balisés, facilement accessibles par tous les types de publics.

L’île Sainte Marguerite est ainsi fréquentée annuellement par une population estimée à 500 000 à 600 000 visiteurs (1996). Ces chiffres dépassent ainsi largement les premiers comptages réalisés en 1977 qui faisait alors état d’environ 200 000 à 300 000 visiteurs annuels. Les pics sont atteints en période estivale avec parfois plus de 10 000 visiteurs par jour. Aujourd’hui les chiffres communiqués en termes d’accueil de touristes sur l’île restent toujours aux alentours d’un demi-million de visiteurs par an.

A cette fréquentation terrestre axée sur les visites patrimoniales ou la découverte des espaces naturels, s’ajoute la très forte proportion de plaisanciers qui jettent l’ancre sur tout le pourtour de l’île et dont une partie débarque à terre pour visiter.

Liaisons avec le continent

Seulement accessible en navette, les liaisons sont assurées par plusieurs compagnies maritimes quasi quotidiennement et en moins d’une demi-heure de trajet. En effet, 3 compagnies (Trans Azur, Horizon et Riviera Lines) effectuent des départs depuis le port de Cannes. Les villes de Mandelieu-la-Napoule, Théoule-sur-Mer, Juan-les-Pins, Golfe Juan et Saint-Raphaël disposent également de navettes faisant la liaison avec l’île. Le débarquement se fait au niveau du principal débarcadère situé légèrement à l’Ouest du Village. La fréquence des liaisons est renforcée en juillet et août avec un départ toutes les 30 minutes contre un départ

toutes les heures pour les autres périodes. Les liaisons avec le continent sont également essentielles pour assurer le ravitaillement des quelques équipements publics mais aussi l’évacuation des déchets.


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Réseau de cheminements

La découverte de l’île se fait exclusivement à pied, puisque le règlement de la réserve biologique (95% de l’île) interdit toutes autres formes de circulation, y compris les vélos et les déplacements motorisés (sauf autorisations spéciales). Un réseau de plus de 20km de chemins se déploie sur la totalité de l’île sous la forme caractéristique de grandes allées rectilignes, donnant une sensation de profondeur. Taillant à travers les bois selon des tracés rectilignes, ces allées aux noms évocateurs (Allées des Eucalyptus, Allées du Grand Jardin, Route du Centre..) témoignent du passé militaire de l’île.

Plus sinueux, un sentier longe le littoral de l’île et offre des vues sur l’île Saint-Honorat, la ville de Cannes ou plus largement la côte niçoise. Des parcours de découverte pédagogiques complètent enfin l’offre et sont dédiés tantôt à la botanique de l’île, tantôt à la faune comme autour de l’étang du Batéguier.

La fréquentation marine : plaisance, pêche, plongée 1

Les îles sont le siège d'un très important mouillage forain, principalement sur le plateau du milieu entre les deux îles où, les jours d'affluence, plus de 500 unités viennent mouiller. La qualité des paysages sous-marins, la clarté et la température de l'eau font des îles un site de plongée très prisé. Plus de 20 sites différents ont été répertoriés autour des îles et îlots.

Un sentier sous-marin d'initiation à l'environnement a été mis en place au Sud-Ouest de l'île de Sainte Marguerite par des associations cannoises, notamment le CPIE des îles de Lérins. Le site est très largement utilisé par des activités nautiques (voile, planche à voile), motonautisme (ski et scooter).

D) EQUIPEMENTS

Les principaux équipements que l’on peut signaler sur Sainte Marguerite sont : - La zone de débarcadère (navettes et autres bateaux),

- le poste du Service Départemental d’Incendie et de Secours au niveau de l’Enclos Saint Hubert et la petite base de loisirs nautiques qui l’accompagne,

- le centre de transit des déchets.

E) RESEAUX

L’approvisionnement en eau potable2

L’île est reliée au continent par deux canalisations en eau potable et la distribution de l’eau potable est assurée par le SICASIL sur un territoire regroupant les communes d’Auribeau-sur-Siagne, Cannes, Le Cannet, Mougins, Pégomas, La Roquette-sur-Siagne, Théoule-sur-Mer et Vallauris. Les ressources en eau sollicitées par le SICASIL pour l’approvisionnement en eau de la ville de Cannes consistent en :

- la prise en rivière de la Siagne, au barrage de Tanneron (Le Tignet) pour l'usine de l'Apié (Peymeinade).

- les prises en rivière de la Siagne du pont de Mons (St-Cézaire) et des Veyans (Le Tignet) et source Foux de Saint-Cézaire dont l'eau transite par le canal de la Siagne.

- les sources de Gréolières et de Bramafan et prise en rivière du Loup à Bramafan (Courmes) qui alimentent le canal du Loup.

- Puis de la nappe alluviale de la Siagne, à Auribeau sur Siagne et Pégomas

Au global, le syndicat exploite 8 captages qui totalisent une capacité de production de 242 000 m3/jour. En période estivale, la capacité de production diminue et peut atteindre 204 000 m3/jour en année très

sèche (données du rapport annuel 2010). 138


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L’année 2010 s’est caractérisée par une situation hydrologique comparable à celle de 2009, avec une capacité de production largement excédentaire y compris en période estivale.

Les eaux sont acheminées via le canal de la Siagne et celui du Loup. Le service dispose de 5 usines de production d’eau potable : Apié, Saint Jacques, Châteauneuf, Nartassier, Auribeau- Pégomas. Le rendement des réseaux est évalué à 77,8%, soir un indice de perte de 15,3 m3/km/jour (rapport annuel

2010)

La production du jour de pointe (le 29 juillet 2010) s’est élevée à 148 473 m3. Celle-ci reste très

nettement inférieure à la capacité de production théorique de 242 000 m3/jour et de 204 000 m3/jour en période très sèche. Dans le cas le plus défavorable, la réserve de production journalière disponible en pointe serait de 55 527 m3/jour, soit près de 30% de la capacité de production globale.

La capacité des infrastructures de production d’eau potable est donc largement suffisante pour répondre aux besoins engendrés par la réhabilitation de l’Hôtellerie et au maintien d’un chantier naval.

Des travaux de fiabilisation et de distribution d’eau potable sur l’île Sainte Marguerite ont été réalisés en 2011, avec la fourniture et la pose de 2 800 ml de canalisations de petit diamètre de polyéthylène.

L’évacuation des eaux usées

La ville de Cannes a confié la gestion de son assainissement au Syndicat Intercommunal d’Assainissement Unifié du Bassin Cannois (SIAUBC) qui a pour compétences d’assainir les eaux usées, gérer les eaux pluviales, contrôler l’assainissement non collectif.

Le SIAUBC regroupe les communes d’Auribeau-sur-Siagne, Cannes, Le Cannet, Mandelieu-la-Napoule, Mougins, Pégomas, La Roquette-sur-Siagne et Théoule-sur-Mer. L’exploitation du service est déléguée à la Lyonnaise des Eaux.

Le projet phare du syndicat est la réhabilitation de la station d’épuration de Saint-Cassien qui traite les effluents des huit communes du bassin. Implantée en bordure de l’aérodrome de Cannes-Mandelieu, elle a été conçue pour traiter jusqu’à 89 000 m3 d’eaux usées par jour, avec une capacité de 225 000 équivalents habitants. Cette station a été réhabilitée en 2011, pour une mise en conformité du système d’assainissement avec la Directive européenne relatives aux eaux résiduaires urbaines en utilisant un traitement biologique couplé à une filtration membranaire.


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La station ayant un taux de desserte de 95,9% en 2010, sa capacité a été portée lors de réhabilitation à 300 000 équivalents habitants, avec un traitement de 172 800 m3/jour.

Ainsi, la capacité de la station d’épuration est largement suffisante pour répondre aux besoins engendrés par la réhabilitation de l’Hôtellerie et au maintien d’un chantier naval.

Comme pour l’eau potable, une canalisation relie l’île au continent et permet le rejet des eaux usées dans le réseau collectif du continent et leur traitement dans la station d’épuration inter-communale. Le réseau est de type séparatif.

Depuis 2010, le SIAUBC et le SICASIL ont mutualisé leurs moyens afin de réaliser le plus efficacement possible les travaux nécessaires à la pérennité des services de l’eau et de l’assainissement.


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Les réseaux secs


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RAPPORT DE PRESENTATION, PARTIE 2 :

E

TAT INITIAL DE L

ENVIRONNEMENT


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L’île Sainte-Marguerite est l’une des 4 îles qui composent l’archipel des îles de Lérins avec l’île de Saint-Honorat ; l'île de la Tradelière et l'île de Saint-Ferréol. Seules îles des Alpes-Maritimes, elles se situent à 800 m de la ville de Cannes.

L’île Sainte Marguerite est dominée par les peuplements de Pins d’Alep, entourée de milieux marins riches et rares et constituent également un site paysager emblématique ayant justifié son classement au titre de la loi de 1930.

A priori, les enjeux environnementaux sur l’île Sainte Marguerite portent sur :

- la qualité des milieux naturels aussi bien terrestres que marins, renforcée par le caractère insulaire de l’île et la présence d’une étendue d’eau salée (étang du Batéguier),

- La qualité paysagère du site.

Les principaux facteurs de pression existants consistent en la forte fréquentation du public (sur terre mais aussi sur mer avec des activités comme la plaisance ou la plongée), la fragilité des milieux, l’exposition aux risques incendies et la coexistence avec le chantier naval qui a généré et génère encore des phénomènes de pollution des eaux.

Cet état initial de l’environnement sera donc volontairement ciblé sur les principaux enjeux de l’île et lorsque cela s’avère pertinent axé sur le site d’étude qui correspond au secteur de l’Hôtellerie du Masque de Fer et du chantier naval.

A) BIODIVERSITE ET MILIEUX NATURELS

OCCUPATION DES SOLS

L’île présente un couvert largement naturel, dominée par les boisements de pins qui contribuent à sa qualité paysagère et écologique. Plus ponctuellement, on trouve d’autres types de formations comme l’étang du Batéguier, le fort Sainte Marguerite.

L’analyse de la photographie aérienne permet de répartir l’occupation des sols dans les différentes unités ci-dessous.

Description Nomenclature Corine Land Cover Taux de recouvrement

Urbanisation diffuse (y compris fort, maison forestière, batterie)

1.1.2 Tissu urbain discontinu 2%

Chantier naval 1.2.3. Zones portuaires <1%

Boisements de pins 3.1.2. Forêts de conifères 95%

Plages 3.3.1. Plages, dunes et sable <1%

Falaises 3.3.2. Roches nues <1%


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INVENTAIRES DU PATRIMOINE NATUREL

Les Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) sont fondées à partir d’un inventaire des espaces naturels présentant un intérêt soit par la richesse d’un écosystème, soit par la présence d’espèces animales ou végétales rares ou menacées. Ces inventaires constituent un outil de connaissance du patrimoine national de la France, qui identifie, localise et décrit les territoires d’intérêt patrimonial pour les espèces vivantes et les habitats.

Les ZNIEFF ne constituent pas une mesure de protection juridique directe mais leur vocation est de permettre aux collectivités d’aménager leur territoire en prenant en compte ce patrimoine naturel, en prévoyant les incidences des aménagements ainsi que les mesures de protection à mettre en œuvre. Ainsi, tout aménagement dans cette zone ne devra pas entraver cette qualité spécifique au milieu.

Sur l’île Sainte Marguerite, on recense 2 ZNIEFF :

- la ZNIEFF terrestre de type II « Iles de Lérins » (n°06-106-100) :

Superficie : 232,9 ha, entièrement situés sur l’île Sainte-Marguerite

Peu élevées au-dessus du niveau des flots, les îles de Lérins sont formées par un banc de rochers qui n’est en réalité qu’un prolongement de la côte.

Le couvert végétal de l’île Sainte-Marguerite, la plus grande et la plus proche des deux îles, est essentiellement composé d’une futaie de Pins d’Alep couvrant un maquis dont la composition floristique et la diversité varient en fonction de la nature du sol et de la xérophilie. Il convient de noter la très bonne conservation des formations végétales littorales. On y trouve en particulier les derniers peuplements significatifs du Lis de mer (pancratium maritimum) et les derniers individus de la grande graminée Imperata cylindrica du département. En termes faunistique, les îles de Lérins présentent un intérêt biologique élevé avec 23 espèces animales d’intérêt patrimonial (mammifères, oiseaux, reptiles, insectes), dont 4 sont déterminantes.

La délimitation de la ZNIEFF « Iles de Lérins » a été dictée par la ligne de côte de façon à prendre en compte l’ensemble des populations littorales d’espèces de faune et de flore, tout en évitant les parties urbanisées du Nord de l’Ile. De ce fait, l’hôtellerie et le chantier naval se trouvent exclus du périmètre de ZNIEFF.

- la ZNIEFF marine de type II « Iles de Lérins » (n°06-002-000):

Cette zone est la plus grande zone ZNIEFF des Alpes-Maritimes (1255,6 ha) ; elle s’étend autour des îles de Lérins (Sainte Marguerite et Saint Honorat). Cette zone se caractérise essentiellement par la diversité des habitats (biocénoses, paysages, exposition) et la diversité des espèces présentes. La zone maritime entourant les îles est très fréquentée par les bateaux, en particulier pendant la saison estivale, ce qui constitue un facteur de pression important pour les milieux. La présence de Caulerpa taxifolia a été signalée en différents points de la zone, surtout entre les deux îles, et sa diffusion par les ancres des bateaux de plaisance est d’autant plus problématique. Aussi une gestion du mouillage forain durant la période estivale est souhaitable entre les deux îles.

Cette ZNIEFF marine borde l’île et inclut une petite portion du chantier naval.


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Les autres ZNIEFF proches des deux sites de projet se situent :

- à plus de 900 mètres : ZNIEFF marine de type I « De la pointe Fourcade à la pointe croisette » (06000003 – n°1 sur la carte ci-dessous)

- à plus de 1900 mètres : ZNIEFF marine de type I « Ile de Lérins (Sud Saint-Honorat) » (06002001 – n°2 sur la carte ci-dessous)

- à plus de 3 km : ZNIEFF marine de type I « Est du Golfe de la Napoule » (06003002 – n°3 sur la carte ci-dessous)

1

2 3


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PROTECTIONS DU MILIEU NATUREL

Le Site d’Importance Communautaire (SIC) du réseau Natura 2000

L’île Sainte Marguerite est concernée par Natura 2000 au titre de la Directive Habitats. Un Site d’Intérêt Communautaire (SIC) a ainsi été approuvé par la Commission Européenne sur le secteur « Baie et cap d’Antibes – Iles de Lérins (FR9301573) ».

Constitué à 98% du domaine maritime sur une superficie de plus de 13 590 ha, l’intérêt de ce site réside dans la mosaïque de milieux qui compose notamment sa partie côtière (falaises, golfes, bancs de sable,…) et qui permet d’abriter une végétation et des espèces rares. La partie marine du SIC est réputée pour accueillir régulièrement des populations de grand dauphin.

Parmi les 12 habitats d’intérêt communautaire, un seul est classé comme prioritaires (*) et inscrit de ce fait dans l’annexe 1 de la Directive. Il s’agit des Herbiers à Posidonia (Posidonia oceanica). Les autres habitats sont les suivants :

- 1110-Bancs de sable à faible couverture permanente d'eau marine - 1160-Grandes criques et baies peu profondes

- 1170-Récifs

- 1210-Végétation annuelle des laissés de mer

- 1240-Falaises avec végétation des côtes méditerranéennes avec Limonium spp. endémiques - 1310-Végétations pionnières à Salicornia et autres espèces annuelles des zones boueuses et

sableuses

- 1410-Prés-salés méditerranéens (Juncetalia maritimi)

- 1420-Fourrés halophiles méditerranéens et thermo-atlantiques (Sarcocornetea fructicosi) - 1430-Fourrés halo-nitrophiles (Pegano-Salsoletea)

- 8330-Grottes marines submergées ou semi-submergées - 9340-Forêts à Quercus ilex et Quercus rotundifolia

Les objectifs généraux de conservation définis lors de la désignation du site sont reportés ci-après : - Maintenir les habitats d’intérêt communautaire dans un état de conservation favorable,

- Préserver les milieux et les habitats d’espèces et les espèces de très grande rareté et menacées de disparition,

- Maintenir la qualité et la diversité paysagère,

- Maintenir les activités forestières traditionnelles en conservant ou restaurant des pratiques de gestion compatibles avec ou adaptées à la conservation des espèces et des espèces

- Maintenir les différents types d’habitat sur des superficies suffisantes

Ces objectifs de conservation vont faire l’objet de mesures de gestion concertées et actualisées, traduites au sein de Documents d’Objectifs (DOCOB). La démarche pour l’élaboration d’un tel document est en cours. La démarche Natura 2000 vise à créer au niveau européen un réseau de sites afin de préserver la diversité du patrimoine biologique. Ce réseau Natura 2000 a pour objet de maintenir ou de rétablir dans un état de conservation favorable les habitats et espèces de faune et de flore d'intérêt communautaire. Il est défini par 2 directives européennes complémentaires : La directive du 2 avril 1979 dite "Oiseaux" visant la protection des habitats nécessaires à la reproduction et à la survie d'espèces d'oiseaux rares ou menacés et la directive du 21 mai 1992 dite "Habitats" visant la conservation d'espèces et d'habitats (milieux) sauvages.

Cette démarche Natura 2000 constitue une avancée majeure par rapport notamment à la législation française sur les espèces protégées dans la mesure où elle privilégie la préservation de milieux étendus et non plus d'espèces isolées, dans le cadre d'une démarche scientifique cohérente et transnationale.


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La réserve biologique dirigée de l’île Sainte Marguerite

Un arrêté du 26 septembre 2006 du Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable a créé

la réserve biologique domaniale dirigée de l’île Sainte-Marguerite, sur une surface de 152,51 hectares en forêt domaniale de l’île Sainte-Marguerite. La réserve concerne la totalité de la forêt domaniale et inclut l’étang du Batéguier.

Ce statut de protection s’applique aux forêts domaniales et permet de protéger et d’assurer la gestion conservatoire d'habitats naturels particulièrement intéressants ou rares, d'espèces rares ou menacées de la faune et de la flore, voire d'autres ressources du milieu naturel (gisements de minéraux, etc.). Dans le cas de l’île Sainte Marguerite, il s’agit de conserver un ensemble remarquable d’espèces végétales et animales et de milieux naturels méditerranéens, ainsi que de préserver et d’améliorer la diversité biologique générale du site.

A la différence des réserves biologiques intégrales, la réserve biologique dirigée permet une ouverture contrôlée du site au public à des fins d’information et d’éducation. Ainsi, le plan de gestion règlemente les activités humaines sur le site et l’on peut en retenir les principes suivants :

- interdiction de fumer, de faire du feu,

- interdiction de déposer des ordures ou matériaux inertes hors des lieux prévus à cet effet, - circulation des véhicules à moteur, véhicules hippomobiles, attelages de chien, vélos et

engins de loisir (trottinettes, rollers et tout autre moyen de locomotion autonome) interdite sur les voies forestières et sentiers,

- interdiction de cueillir des fleurs, - camping et bivouac interdit,

- chiens autorisés à condition de ne pas les laisser divaguer,

- interdiction d’introduire des animaux sauvages ou domestiques ainsi que des végétaux, - les armes et assimilés sont interdits notamment les arcs, les fléchettes ou le paint-ball, - les affichages et balisages sont interdits,

- le niveau sonore des appareils producteurs de sons doit respecter le caractère naturel de la forêt et la quiétude de ses visiteurs,

Le plan de gestion définit ainsi les objectifs de protection de la réserve : « La gestion de la Réserve Biologique Dirigée de l’île Sainte-Marguerite doit concilier protection des milieux et accueil du public. En effet, l’importante fréquentation touristique de l’île n’est pas incompatible avec la préservation des habitats et des espèces remarquables. L’Office National des Forêts s’efforce de canaliser les touristes sur les allées et les bordures littorales grâce à des aménagements permettant de préserver le patrimoine naturel et historique de l’île. L’île est également un site naturel classé au titre des paysages et les diverses interventions de gestion dans la Réserve Biologique Dirigée doivent en tenir compte. »


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MILIEUX MARINS

L’île s’étend sur près de 3 km au droit de l’agglomération cannoise. Ses côtes sont assez découpées et se composent d’une alternance de falaises et de petites plages. Les milieux marins autour de l’île se divisent en 3 grands types de milieux : fonds rocheux, fonds sableux et des herbiers de Posidonie, ces derniers présentant un grand intérêt patrimonial.

Description des milieux et intérêt patrimonial3

Les îles de Lérins se caractérisent par un milieu marin riche et à protéger, comme en attestent la définition d’une ZNIEFF marine de type II à cet endroit. Le relief sous-marin est très varié, avec de nombreux tombants, principalement à l'Est et des petits fonds au Nord et entre les deux îles. La profondeur devient très rapidement importante pour atteindre les 800 mètres à moins de 3 km du rivage.

Les plus grandes surfaces d'herbiers de Posidonies de la région (Posidonia oceanica) se sont formées autour de cet archipel avec les limites inférieures (-40 m) et supérieure (-1 m) les plus importantes du département.

Posidonia oceanica est une plante à fleur endémique stricte de la Méditerranée, où elle constitue des herbiers caractéristiques de l’étage infralittoral (profondeur : de quelques dizaines de centimètres jusqu’à 30 à 40 m). Sur substrat dur ou meuble, ceux-ci constituent l’un des principaux climax méditerranéens. Ils tolèrent des variations d’amplitude relativement grandes en ce qui concerne la température et l’hydrodynamisme. Ils craignent par contre la dessalure ; il leur faut généralement une salinité comprise entre 36 et 39 PSU. On ne les rencontre jamais ni dans les lagunes ni à l’ouvert des estuaires. Posidonia oceanica est une plante dont les feuilles peuvent atteindre un mètre de hauteur. Après l’enracinement, ses rhizomes constituent un lacis colmaté par du sédiment auquel on donne le nom de « matte » et dont l’épaisseur peut atteindre plusieurs mètres.

Elle est protégée en France au niveau national par un arrêté, depuis le 19 juillet 1988.

L’herbier à Posidonie est considéré comme l’écosystème le plus important de la Méditerranée, et ce pour diverses raisons : l’importance de sa production primaire, la richesse et la diversité de sa faune, sa participation au maintien des rivages en équilibre et à l’exportation de matières organiques vers d’autres écosystèmes, son rôle de frayères et de nurseries, ses paysages sous-marins de haute valeur esthétique. L’évolution naturelle des feuilles mortes de Posidonies, de la formation de banquettes côtières médiolittorales présentes dans l’ensemble des fonds meubles méditerranéens, a une importance considérable dans les apports en matière organique utilisable au travers des différents réseaux trophiques rencontrés, jusque dans l’étage bathyal. L’herbier à Posidonie se révèle être un excellent indicateur de la qualité du milieu marin dans son ensemble.

Fragiles et vulnérables, les herbiers de Posidonie régressent à cause de la pollution des eaux marines (polluants ou sédiments), des aménagements portuaires, des endigages et de l’action mécanique des ancres ou des arts traînants de pêche.

Les herbiers de Posidonie autour de l’île présente en deux endroits une forme très particulière correspondant à des récifs barrières. Ces formations rarissimes en France – recensées en seulement 4 endroits - naissent de l’accumulation de la matte qui au fur et à mesure s'épaissit, conduisant l'herbier à s'approcher lentement de la surface de la mer et formant alors un véritable récif barrière. Il se forme alors un lagon entre la côte et ce récif. L'édification de la matte correspond à un équilibre harmonieux entre le développement des rhizomes luttant pour avoir de la lumière et l'accumulation de sédiments piégés.

Présentes également en quantités non négligeables autour de l’île, les populations de Cymodocées (Cymodocea nodosa), de Zoostères (Nanozostera noltii), deux plantes à fleurs qui forment des prairies 138

3 Source : RAMOGE 2000. Espaces remarquables d'intérêt écologique dans la zone RAMOGE.


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gazonnantes progressant de plusieurs dizaines de centimètres par an, sont protégées par la loi. Elles abritent aussi une faune et une flore aquatique remarquables et contribuent au nourrissage et à la reproduction de nombreuses autres espèces. « Les Cymodocées semblent jouer également un rôle important dans la dynamique de colonisation de P. oceanica en favorisant l’humification du substrat et en participant à la création d’un sol. »4

Les reliefs accidentés (tombants, concrétionnements corralligènes, éboulis et grottes) accueillent toute la faune associée à ce type de biotope. Ainsi, peut-on noter la présence de poissons, Epinephelus marginatus, Sciaena umbra, Dentex dentex, de crustacés comme Palinurus elephas, Scyllarides latus, et de corail Corallium rubrum (à moins de 20 mètres de profondeur). Une faune plus exotique vient chercher nourriture et refuge, permettant ainsi d'observer des Sphyraena sphyraena, des Seriola dumerili, et des raies mantas. De même, quelques mammifères marins et Caretta caretta (tortue marine), fréquentent les eaux de l'archipel. On rencontre dans ces herbiers, quelques grandes nacres (Pinna nobilis) adultes et une certaine abondance de juvéniles qui est une espèce exceptionnelle et protégée.

Les herbiers de Posidonie5 : pressions et surveillance

Dans le cas de l’île Sainte Marguerite, la Posidonie est très exposée à l’importance de l’activité de plaisance encore accrue en période estivale. En effet, la vitesse de croissance des Posidonies est très lente et leur régression est irréversible à l’échelle humaine. Lorsque les herbiers diminuent, c’est toute la faune qui y a élu domicile qui est menacée. Les actions de maîtrise de l’assainissement et des aménagements, menées dans la région PACA, ont permis de ralentir ce phénomène de régression et parfois même de l’inverser. Compte tenu de cette forte régression, un Réseau de Surveillance Posidonies (RSP) a été créé en 1984, à l’initiative du Conseil Régional Provence-Alpes-Côte d’Azur, avec comme objectifs la surveillance à long terme de l’évolution de l’état des herbiers de Posidonies de la région et l’utilisation de l’herbier comme indicateur biologique de la qualité globale des eaux littorales.

Parmi les 33 sites de suivi des herbiers, l’un d’eux se situe au large des côtes cannoises : du fait de l’évolution potentielle très lente de l’herbier de Posidonie (croissance des rhizomes de 3 à 7 centimètres par an), le suivi scientifique s’effectue avec un pas de temps de trois ans.

Les observations menées dans la baie de Cannes tendent à montrer une dynamique générale de croissance des herbiers.

Les milieux marins de l’île Sainte Marguerite sont remarquables de par les surfaces et le bon état des herbiers de Posidonie. Nous renvoyons le lecteur aux paragraphes suivants pour un diagnostic plus précis des herbiers au niveau de la zone concernée par la révision simplifiée.

MILIEUX TERRESTRES

La zone des îles de Lérins présente une forte diversité de milieux terrestres sous influence maritime. On distingue les grands types de milieux suivants sur l’île :

- Les milieux littoraux situés au niveau de la bordure littorale : adaptés à la forte présence du sel dans l’atmosphère, ils se caractérisent par des espèces spécifiques et adaptées à ces conditions particulières. C’est sur cette bande littorale que l’on trouve les habitats naturels les plus intéressants de l’île ;

- Les milieux forestiers, couvrant l’essentiel de l’île, sont dominés par le pin d’Alep, les chênes verts et les pins pignons ;

- Les milieux inféodés aux eaux salées de l’étang du Batéguier, qui abritent des espèces rarissimes. - Dans les zones les plus urbanisées, incluant la zone visée par la révision simplifiée, on trouve des

milieux plus rudéraux caractérisés par des milieux en friches, comportant des espèces horticoles voire envahissantes.

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L’île se caractérise également par un grand nombre de plantations d’arbres d’essences variées (eucalyptus, pins pignon, cèdre, cyprès, pin de Monterey…), héritées de la gestion de l’île par l’administration des Eaux et Forêts au cours du 19ème siècle. Ces plantations occupent de vastes superficies au sein des îlots délimités par les principales allées.

Les habitats naturels de l’île Sainte-Marguerite prioritaires et d’intérêt communautaire au sens de la directive européenne Habitats

- Lagunes : un groupement des eaux salées peu profondes caractérisé par une végétation immergée comprenant principalement la rupelle de mer (Ruppia maritima, protégée au niveau régional), la cymodocée noueuse (Cymodocea nodosa, protégée au niveau national) ainsi que des algues (dont des Characées). Les espèces végétales et animales qui occupent ces étangs sont soumises à de fortes variations de salinité et de température entre les saisons estivales (eaux chaudes et salées) et hivernales (eaux fraîches et « dessalées »).

- Parcours substeppiques de graminées et annuelles : végétations rases de petites plantes annuelles qui poussent sur les sols dolomitiques rouges décarbonatés de l’île Sainte-Marguerite. Ces formations constituent le terme ultime de dégradation de la végétation méditerranéenne du littoral.. - Falaises avec végétation des côtes méditerranéennes : Ce groupement, floristiquement très pauvre,

se reconnaît par la codominance de trois espèces : le criste-marine (Crithmum maritimum), le statice pubescent (Limonium cordatum, protégé au niveau national) et le lotier faux-cytise (Lotus cytisoïdes) avec souvent un plus fort recouvrement du criste-marine. Ce groupement se développe après les premiers rochers nus du bord de mer avec un recouvrement de plus en plus élevé du criste-marine et du statice pubescent au fur et à mesure que l’on s’en éloigne. Outre ces conditions climatiques très dures, il est sérieusement menacé par la fréquentation touristique et sur l’île Sainte-Marguerite il atteint rarement son optimum floristique se réduisant souvent à des lambeaux de criste-marine mêlés à quelques pieds de statice. Il est donc d’autant plus important de protéger les quelques sites, plus difficilement accessibles, où cette association semble perdurer étant donné qu’elle est rare et menacée sur tout le littoral des Alpes-Maritimes.

- Végétation annuelle pionières à Salicornia et autres zones boueuses et sableuses : Sur l’îlot central de l’étang du Batéguier aménagé par l’Office National des Forêts en 1982, diverses espèces halophiles se sont développées. Cet habitat à salicorne d’Emeric et soude des mers est extrêmement rare sur le littoral des Alpes-Maritimes puisqu’il ne subsiste qu’à la pointe nord de l’îlot central de l’étang du Batéguier.

- Forêts à Olea et Ceratonia : Ce matorral est composé de vieux filaires et pistachiers arborescents dépassant huit mètres de hauteur (certains atteignant douze à quinze mètres) avec un cortège floristique relativement pauvre Or, ces formations arbustives méditerranéennes n’atteignent généralement que 2 à 3 mètres de hauteur et sont relativement denses, il s’agit d’un stade pionnier de reconstitution des pinèdes à pin d’Alep et des yeuseraies à capuchon de moine. Il est extrêmement rare de pouvoir observer sur le littoral des Alpes-Maritimes de telles formations où les filaires et lentisques généralement arbustifs arrivent à constituer de vieux matorrals arborescents. - Forêts à Quercus ilex : Cette forêt se caractérise par le capuchon de moine (Arisarum vulgare),

espèce thermophile assez ubiquiste que l’on peut retrouver aussi bien en sous-bois que dans les milieux ouverts.

- Pinèdes provenço-liguriennes de Pins d’Alep : Une pinède à pin d’Alep dont le sous-bois se compose d’herbacées et arbustes sclérophylles Méditerranéens. La pinède à pin d’Alep de l’île Sainte-Marguerite présente deux aspects relativement différents selon qu’elle se trouve en bordure côtière soumise aux vents et aux embruns ou qu’elle se développe plus à l’intérieur des terres en zone abritée.

Les habitats naturels de l’île Sainte-Marguerite non concernés par la directive européenne Habitats

- Forêts à Quercus ilex avec un faciès à chênes pubescents : Des chênes pubescents ont été introduits dans certaines parcelles de l’île Sainte-Marguerite et se sont maintenus bien que naturellement ils se retrouvent plutôt dans l’étage mésoméditerranéen (200-800 m).


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- Fruticées sclérophylles thermo-méditerranéennes à pistachier lentisque et filaire à larges feuilles : Ces fourrés sont constitués essentiellement d’arbustes et lianes sclérophylles méditerranéennes (la filaire à larges feuilles, la filaire à feuilles étroites, le pistachier lentisque, la myrte commune, le nerprun alaterne, la viorne tin … Il s’agit de groupements de reconstitution des formations forestières de l’île, ils doivent être maintenus car ils participent à l’évolution naturelle de la végétation et offrent un abri à de nombreux passereaux et autres animaux (couleuvres de Montpellier, hérissons…).

- Fourrés halophiles à grands statices en périphérie de l’étang du Batéguier : Ces fourrés à grand statice ne présentent d’intérêt que parce qu’ils abritent deux espèces végétales protégées au niveau national : le grand statice et la barbe de Jupiter dont il ne reste, pour cette dernière espèce, que 2 à 3 beaux pieds dans l’angle nord-ouest de l’étang.

- Friches nitrophiles méditerranéennes à maceron et ortie membraneuse : Elle se développe, généralement le long du littoral, dans des milieux thermophiles enrichis en nutriments azotés sur des sols relativement profonds. Il s’agit d’une formation fermée, très recouvrante, où les fortes tiges du maceron atteignent facilement 1 à 1,5 mètres. Ce groupement se développe dès janvier jusqu’en avril mai (groupement hivernal à printanier) puis se dessèche en été.

- Friche méditerranéenne rudérale à piptathérum faux-millet et inule visqueuse : Ces friches se rapportant à l’association végétale décrite par O. de BOLÓS (1970) sont fragmentaires et se mêlent à d’autres groupements (pelouses fauchées à brome mou et brome stérile dans la plantation d’oliviers ou fourrés à grands statices sur l’îlot central du Batéguier par exemple). Ce sont des groupements pionniers s’installant sur des sols remaniés, rudéralisés et relativement profonds.

Dans l’ensemble, ces milieux sont typiques du milieu méditerranéen et présentent une grande qualité.

Ils sont fortement soumis à la pression de la fréquentation par le public, aux risques incendies et à la dispersion de déchets.


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LA FAUNE

Corrélée à la richesse et à la diversité des habitats, la faune de l’île Sainte Marguerite est remarquable dans ces différents groupements faunistiques :

- L’avifaune est riche et variée (133 espèces recensées dont 107 protégées). L’étang du Batéguier attire de nombreux oiseaux aquatiques migrateurs et hivernants. Le premier cas de colonisation et de nidification de sternes pierregarins sur un îlot artificiel est très intéressant.

- Les peuplements d’insectes et plus spécialement la famille des coléoptères puisque, outre une espèce protégée, le grand capricorne, l’île abrite surtout 43 espèces devenues très rares sur la partie continentale des Alpes-Maritimes suite à l’urbanisation de la zone côtière et à la disparition progressive des plantes hôtes de ces coléoptères sur le littoral. Cette île serait également l’unique station française du staphylin Remus obscuripennis inféodé aux banquettes de posidonies.

- Sainte-Marguerite accueille à ce jour 6 espèces de chauve-souris ce qui est intéressant vu la faible taille du site et l’absence de points d’eau douce.

- Pour les reptiles, 4 ont pu être recensés : la couleuvre de Montpellier, la coronelle bordelaise, le lézard des murailles et le tarente de Mauritanie.

L’île Sainte Marguerite présente donc une faune très intéressante notamment du point de vue des oiseaux qui utilise l’étang du Batéguier comme lieu de nourrissage, de reproduction voire d’étape lors des migrations. Cette sensibilité est à mettre en perspective avec l’importante fréquentation dont l’île est l’objet.

LA FLORE PROTEGEE ET PATRIMONIALE

La mosaïque des milieux qui composent l’île abrite des espèces végétales et animales rares et protégées. D’après le plan de gestion de la réserve biologique, l’île Sainte-Marguerite héberge 17 espèces végétales protégées dont 8 sont inscrites sur la liste nationale (grand statice, barbe de Jupiter, caroubier, statice pubescent, cymodocée noueuse, linaire grecque, sérapias négligé, germandrée arbustive), 8 sur la liste régionale (rupelle de mer, lis de mer, lavatère ponctuée, bugrane sans épines, immortelle d’Italie, passerine hérissée, chou de montagne, romulée de Colonna) et la dernière bénéficie d’une réglementation préfectorale (narcisse à bouquets). Il est nécessaire de conserver ce patrimoine floristique exceptionnel, plusieurs de ces espèces trouvant là leur unique station pour les Alpes-Maritimes (lis de mer, bugrane sans épines, rupelle de mer). Certaines de ces espèces ont été introduites sur l’île et y sont maintenant relativement bien acclimatées (caroubier, grand statice, barbe-de-jupiter).

Les principales menaces pouvant affecter ces plantes sont le piétinement, la cueillette, le dépérissement induit par la remontée des embruns marins, une fauche trop précoce des stations ou au contraire l’enfrichement de celles-ci.

D’autres espèces végétales rares et/ou menacées dans les Alpes-Maritimes sont présentes sur l’île et elles permettent avec les espèces protégées de définir des zones de fort intérêt patrimonial. Les 18 km de côtes rocheuses de l’île et les vases salées de l’étang du Batéguier et de son îlot central accueillent de nombreuses halophytes dont certaines trouvent là l’un de leur dernier refuge dans le département (salicorne d’Emeric, lis de mer, rupelle de mer, salicorne à gros épis, soude commune). Les pelouses rases qui se développent sur sol décalcifié dans l’île hébergent de nombreuses espèces intéressantes (astérolide aquatique, vulpia fasciculé, orpin étoilé) ainsi que les plages nues de terra rossa (romulée de Colonna) ou les terrains arides et incultes du bord de mer (centaurée de Malte, réséda des teinturiers, anarrhinum à fleurs lâches, bugrane sans épines).


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LES INVENTAIRES SUR LA ZONE VISEE PAR LA REVISION

SIMPLIFIEE

Cartographie des Herbiers de Posidonie et de Cymodocées autour du ponton du Chantier Naval

Dans le cadre de travaux d’aménagement de pontons flottants au droit du Village de Sainte Marguerite, le CSIL a pu établir la cartographie précise des herbiers de Posidonie et de Cymodocées à cet endroit et faire un diagnostic de leur dynamique dans la zone.

Extrait des résultats des prospections du CSIL autour du ponton du chantier naval – Mars 2008 :

« Le secteur des pontons Chantier Naval est assez artificialisé en bordure de littoral. En particulier, nous avons relevé la présence d’une large bande de galets jusqu’à environ 50 m du littoral. Des taches de sable et des touffes de posidonies sont observables dans le secteur et attestent de leurs présences avant les aménagements.

Vers le ponton Chantier Naval est, l’herbier de posidonies est proche du littoral et dans de faibles profondeurs, sous forme de taches isolées avec recouvrements de l’ordre de 20 ou 50 %. Nous pouvons en déduire que le milieu devait présenter autrefois un herbier de posidonies dense que les aménagements divers ont atteint petit à petit. La régression de l’herbier semble être stabilisée.

Entre les deux pontons, deux poutres en béton posées sur les galets sont recouvertes d’algues vertes filamenteuses. Une succession de 8 rails de mise à l’eau a également été repérée, rails entre lesquels se développe de nouveau, en certains endroits, un herbier de posidonies. Cette observation témoigne de la vitalité de l’herbier dans le secteur qui tend à recoloniser les espaces laissés libres lorsque les perturbations mécaniques ont cessé.

Le ponton ouest du chantier est tombé à son extrémité. Le fond à ce niveau est composé de galets, puis il est recouvert par un herbier de posidonies dense. Une tache de cymodocées sur sable avec ripple marks, témoins d’un hydrodynamisme, a été relevée à 60 m environ du littoral. Plus à l’ouest, un petit herbier de cymodocées se développe sur de la matte morte de posidonies (ensemble constitué de rhizomes, d’écailles et de racines de posidonies peu putrescibles). Des émissaires hors d’usage et une canalisation d’eau ont été repérés dans le secteur6».

La partie terrestre du chantier naval, du fait de la nature de l’activité, ne présente aucun intérêt écologique majeur. A l’inverse, la partie marine présente une proximité importante avec des herbiers de Posidonie qui semble de surcroît avoir bénéficié de la baisse des activités mécaniques pour entamer une recolonisation des fonds sous-marins.

Inventaires des abords de l’Hôtellerie du Masque de Fer

Ils ont été réalisés en septembre 2008 selon un transect Sud-Nord effectué depuis le bord de l’Hôtellerie du Masque de Fer jusqu’à la ligne de laisse des eaux. Les prospections ont mis en évidence la présence principale de :

1. Milieux apparentés à de la friche méditerranéenne rudérale à piptathérum faux-millet et Inule visqueuse : ils correspondent à des groupements pionniers s’installant sur des sols remaniés, rudéralisés et relativement profonds et présentant peu d’intérêt sur le plan écologique.

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Comité Scientifique des Iles de Lérins, 11 av. Cdt BRET, 06400 Cannes – Cartographie sous-marine autour des pontons de l’île Sainte Marguerite – Relevé des herbiers de Posidonie et de Cymodocées, Mars 2008.


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2. Milieux plus anthropisés caractérisés par la présence d’espèces horticoles arborées notamment (palmiers, yuccas, agave, phytosposrum sp. Arbre de judée, Iris..), témoignant du caractère jardiné du site par le passé. Un tapis de griffe de sorcière, espèce envahissante réputée a été observée (cf ci-après).

3. Milieux apparentés à la bordure littorale, formant les premiers mètres depuis le rivage : ils constituent les premiers stades de colonisation de la végétation et le couvert sableux compte quelques espèces caractéristiques comme la Christe marine, le Caquilier ou bien encore le Cinéraire.

Les abords de l’Hôtellerie montrent une nette tendance à l’enfrichement et à l’envahissement par des espèces très colonisatrices comme des grimpantes, au pouvoir très recouvrant et étouffant ainsi la friche méditerranéenne. Parmi les espèces inventoriées, on peut citer :

- Acanthe,

- Inule visqueuse, - Garance voyageuse, - Lentisque,

- Ronce, - Rumex…

Plusieurs pieds d’Asperge maritime (Asparagus maritimus), espèce protégée au niveau régional, ont été identifiés au niveau de la limite entre la bande littorale et la zone de friche. Le Code de l’Environnement interdit la destruction de ces espèces protégées.

En conclusion, les inventaires sur la zone n’ont révélé aucun habitat ou espèce classée prioritaire au titre de Natura 2000. L’intérêt floristique de la zone est réduit, hormis la présence de stations d’Asperge maritime.

ESPECES ENVAHISSANTES

Une plante envahissante est par définition une “espèce exotique naturalisée dans un territoire qui modifie la composition, la structure et le fonctionnement des écosystèmes naturels ou semi-naturels dans lesquels elle se propage” (Cronq et Fuller, 1995). Depuis les grandes expéditions, les échanges de marchandises et les flux de personnes n’ont cessé d’augmenter à l’échelle planétaire ce qui explique que des plantes d’origine lointaine aient ainsi été vendues ou échangées, et parfois involontairement introduites dans de nouveaux espaces.

Ces invasions biologiques sont unanimement reconnues comme un réel problème à l’échelle mondiale et considérés comme l’une des plus grandes causes de perte de biodiversité.

Les plantes envahissantes présentent ont souvent une croissance rapide, des modes de reproduction sexuée ou végétative très actifs. Elles sont, par ailleurs, très compétitives et résistantes. Elles se caractérisent en fait par les nuisances qu’elles génèrent sur l’environnement, sur les activités humaines, sur la santé ou encore sur les paysages. Elles entrent en compétition avec les espèces autochtones et peuvent concurrencer ou menacer des espèces rares, protégées ou à forte valeur patrimoniale. Par leur prolifération, elles modifient également les écosystèmes et peuvent, en conséquence, perturber la faune sauvage.

Ces plantes, modèles de productivité, d’adaptation et de résistance, sont souvent vendues dans le commerce et présentent d’indéniables qualités ornementales qui expliquent leur grande utilisation dans les jardins méditerranéens notamment, lesquels sont souvent à l’origine d’une dispersion dans le milieu naturel.

Sur le site, on a pu noter un début de colonisation par des tapis de Griffes de sorcières à proximité du chemin séparant le chantier naval et la parcelle de l’Hôtellerie. Elles sont parmi les végétaux exotiques posant le plus de problèmes écologiques dans les zones littorales à climat méditerranéen. Dans les falaises et les dunes, elles entrent en compétition pour la lumière et l’eau avec la flore locale et modifient le milieu. Elles peuvent aussi compromettre la survie d’espèces endémiques, rares ou protégées (deux espèces de Romulea endémiques sont menacées en Provence).


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Le caractère insulaire de l’île Sainte Marguerite expose d’autant plus les milieux naturels à ce type d’agressions car l’insularité se traduit souvent par de phénomènes d’hyper-adaptation des espèces qui les rendent d’autant plus vulnérables.


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GESTION PARTENARIALE DES MILIEUX NATURELS

Accord RAMOGE

L'Accord RAMOGE est l'instrument dont se sont dotés les gouvernements Français, Monégasque et Italien pour que les façades maritimes de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, de la Principauté de Monaco et de la Région Ligurie, constituent une zone pilote de lutte et de prévention des pollutions en milieu marin et de protection de l'environnement de ce milieu. L'Accord RAMOGE constitue un cadre de concertation scientifique, technique, juridique et administrative, concertation entreprise par des États en vue de protéger une zone littorale.

Les activités entreprises dans le cadre de l'Accord RAMOGE peuvent être regroupées sous quatre thèmes principaux : la lutte contre la pollution, la sensibilisation, l'information et la participation du public, les aspects juridiques, la préservation des limites naturelles.

Dans ce cadre, des actions de recherche et de sensibilisation sur les zones les plus sensibles sont menées. Un recensement des espaces remarquables a ainsi été réalisé et les îles de Lérins ont été particulièrement étudiées.

Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux SDAGE et contrat de baie

Le PLU doit respecter les dispositionsdu Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) du bassin Rhône-Méditerranée-Corse (RMC) approuvé en 1996 et révisé en 2009. Ce Schéma fixe les orientations fondamentales en matière de gestion des eaux, les mesures et les modalités de leur mise en œuvre et des cartographies spatialisent ces objectifs et les priorités. Les décisions administratives dans le domaine de l’eau devront s’inscrire en compatibilité.

Le nouveau SDAGE 2010-2015 porte désormais uniquement sur le bassin Rhône – Méditerranée et est en vigueur pour 6 ans. Il traduit la directive-cadre européenne sur l’eau, et décline les objectifs et les

orientations qui permettront d’atteindre une bonne qualité des eaux et des milieux aquatiques d’ici 2015.

Le SDAGE définit huit grandes orientations. Il doit faire l’objet d’une traduction locale par un Schéma Directeur de Gestion des Eaux : le SAGE du Golf des Îles de Lérins, en cours d’élaboration.

Il est décliné localement à travers un contrat de milieux (contrat de baie) qui est en cours d’élaboration sur toute la zone des golfes de Lérins. Il constitue un outil d'intervention à l'échelle de tout le bassin versant qui regroupe 12 communes réparties de Théoule à Antibes et dont la ville de Cannes fait partie.

Après avoir été initiée par l’Etat, la démarche est aujourd’hui portée par un Syndicat Intercommunal qui définira prochainement une centaine d’actions qui devraient s’attacher – à travers une démarche partenariale – à concilier protection de cette fragile bande côtière et maintien de son attractivité touristique et économique.


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ETAT DE CONSERVATION DES MILIEUX ET FACTEURS DE

PRESSION

La fréquentation terrestre constitue l’un des principaux facteurs de pression sur l’environnement de l’île dans la mesure où ils génèrent des phénomènes :

- De dispersion des déchets y compris organiques,

- De piétinement des milieux en particulier ceux halophiles situés le long du littoral qui sont l’objet d’une attractivité plus forte liée aux plages et au sentier du littoral,

- D’érosion des sols dans les endroits les plus parcourus (zones de pique-nique, accès aux plages..), - De cueillette des fleurs ou de pillage des pins pignon,

- De dérangement de la faune,

- De développement de risques incendies, enjeu d’autant plus grand que le couvert forestier domine la quasi-totalité de l’île.

Cette fréquentation se concentre en particulier sur le pourtour littoral de l’île, phénomène qui s’explique par l’attraction du bord de mer pour la baignade ou plus simplement la contemplation. Cette zone présente les milieux les plus fragiles et les plus rares mais aussi de nombreuses espèces protégées comme on a pu le voir dans les chapitres précédents.

Au niveau des milieux marins, les facteurs de pression consistent en :

- l’importance des mouillages de plaisance qui fragilisent l'herbier de Posidonia oceanica mais aussi les autres formations végétales sous-marines,

- la pollution organique issue des bateaux, - le développement de la plongée

- l’apparition de la Caulerpa taxifolia en 1995 et qui est maintenant présente sur plus de 13 stations. Sa diffusion pourrait faire peser une grave menace pour la biodiversité sous-marine de l’île.

La plus importante zone de mouillage des plaisanciers se situent dans la zone entre l’île Sainte-Marguerite et l’île Saint-Honorat.


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B) QUALITE DES MILIEUX ET POLLUTIONS

QUALITE DE L’AIR

La loi sur l’air du 30 décembre 1996 reconnaît “ le droit à chacun de respirer un air qui ne nuise pas à sa santé”. La mise en place de réseaux de suivi de qualité de l’air dont la gestion a été confiée à des Associations Agréées de Surveillance de la Qualité de l’Air (ATMO).

On trouve une station fixe de surveillance ATMOPACA à Cannes qui fonctionne depuis le printemps 1998 (station « Ecole des Broussailles »). Il s’agit d’une station urbaine, implantée à moins de 100 m de l’avenue de Gaulle, axe routier à fort trafic.

Toutefois, cette station urbaine ne peut être considérée comme représentative de la qualité de l’air de l’île Sainte Marguerite. Aussi, au vu de l’occupation des sols de l’île, dominée par les milieux naturels et de l’absence de sources majeures de pollution (trafic routier, industries…), la qualité de l’air peut être qualifiée de bonne.

La fermeture en 2002 puis le remplacement en 2008 du four d’incinération des déchets par le nouveau centre de transit a permis de résorber les problèmes de surdose d’émissions de polluants atmosphériques qui résultait du fonctionnement de cet équipement obsolète.

La majorité des vents affectant l’île étant des vents d’Est ou de Sud-Est, ils limitent la dispersion des polluants depuis l’agglomération cannoise vers l’île Sainte Marguerite et contribuent ainsi à la préservation d’une bonne qualité de l’air. Seul le Mistral, vent d’Ouest peut être à l’origine d’une diffusion des pollutions en direction des îles de Lérins.

La qualité de l’air n’est donc pas un enjeu majeur de l’île Sainte Marguerite.

CLIMAT

L’île Sainte Marguerite est soumise à un climat méditerranéen, caractérisé par une période estivale chaude et sèche et des précipitations importantes en automne et au printemps. L'hiver y est plutôt doux et humide. La température moyenne annuelle est de 15,9°C, le maximum étant de 35,8°C et le minimum de -2,9°C. Les précipitations représentent 875 mm d'eau.

D’après le diagramme ombrothermique de Cannes, les variations de température et de précipitations et met en évidence une période de sécheresse estivale s’étalant entre juin et août. Elle est à l’origine de la végétation si particulière des milieux méditerranéens, qui ont dû s’adapter pour survivre dans de telles conditions édaphiques.

Fortement représentés, les vents parcourent régulièrement l’île et l’on distingue : - des vents d’Est à l’Est et de Sud–Est

- un vent de Sud : le Sirocco

- des vents d’Ouest dont essentiellement le Mistral.


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QUALITE DES EAUX SOUTERRAINES

L’île Sainte Marguerite est située sur un aquifère complexe dit du système alpin7 . Il n’y a pas de stations de mesures de la qualité des eaux souterraines sur l’île.

Précisons par ailleurs que les eaux de ruissellement du centre de transit des déchets sont collectées, traitées dans un débourbeur déshuileur avant leur rejet dans le réseau d’eaux usées, ce qui limite les pollutions de la nappe.

Néanmoins, compte tenu de la faiblesse de l’urbanisation et du caractère assez imperméable des sols, les risques de pollutions restent limités sur l’île.

QUALITE DES EAUX SUPERFICIELLES ET MARINES

Qualité des eaux marines

L’agence de l’eau Rhône-Méditerranée identifie pour l’année 2009 un bon état écologique et chimique de l’eau du Golf de Lérins. L’objectif du SDAGE (atteinte du bon état d’ici 2015) est atteint.

L’Institut national de recherche marine (Ifremer) opère de façon coordonnée à l'échelle du littoral français trois programmes nationaux de surveillance :

- le réseau de contrôle microbiologique des coquillages (REMI),

- le réseau de surveillance du phytoplancton, des paramètres physico-chimiques dans l’eau et des phycotoxines dans les coquillages (REPHY),

- le réseau de surveillance des contaminants chimiques (ROCCH).

La zone littorale Cannes à Menton comporte une station ROCCH (RNO jusqu’en 2008) au niveau du golfe de la Napoule (au droit de Cannes) et une station du réseau REPHY à Villefranche-sur-Mer. Par extension, ces données peuvent être exploitées pour donner une idée de la qualité du milieu marin dans le secteur de l’île Sainte-Marguerite.


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LE ROCCH constitue le principal outil de connaissance des niveaux de contamination chimique du littoral français. Les moules et les huîtres sont ici utilisées comme indicateurs quantitatifs de contamination, car ils possèdent la propriété de concentrer certains contaminants présents dans le milieu où ils vivent (métaux, contaminants organiques hydrophobes).

Jusqu'en 2007 inclus, le RNO a mesuré les métaux (Ag, Cd, Cr, Cu, Hg, Ni, Pb, V, Zn), les hydrocarbures polyaromatiques (HAP), les PCB, le lindane et les résidus de DDT. Depuis sa restructuration en 2008, la surveillance des contaminants chimiques dans le cadre du ROCCH est décentralisée auprès des agences de l'eau. La surveillance chimique coordonnée et réalisée par Ifremer ne concerne plus que les 3 métaux réglementés au titre de la surveillance sanitaire (Cd, Hg et Pb). Il n'y a donc de données nouvelles que pour ces trois métaux, présentés ci-après. Néanmoins, les séries temporelles d'autres contaminants sont consultables sur la base de données de la surveillance du site Environnement Littoral de l'Ifremer : http://envlit.ifremer.fr/, rubrique " Résultats ", puis " Surval ".

Les résultats du ROCCH dans le golfe de la Napoule pour l’année 2007 montrent une présence de contaminants chimiques dans les coquillages de la station supérieure à la médiane nationale, qui s’explique par la proximité d’une vaste zone urbaine qui entraîne des concentrations généralement élevées en métaux lourds (plomb, cadmium), mais aussi en contaminants organiques (PCB).

Bien qu’interdits, plusieurs anciens polluants (Fluoranthène, DDT) persistent dans l’environnement. Le DDT persiste dans l’environnement avec un taux relativement important : 2,17 fois la médiane nationale.

Plusieurs sources de pollutions des eaux marines peuvent être répertoriées : - Rejets d’eaux usées provenant du milieu terrestre,

- Pollution de macro-déchets liés aux activités de plaisance ou de baignade,

- Rejets d’hydrocarbures ou d’huiles usagées depuis les bateaux (pêche ou plaisance)

- Rejets accidentels du chantier naval ou issus de l’accumulation des polluants depuis sa création (1936),


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Le chantier naval constitue une source notable de pollution des eaux marines connue depuis longtemps et ayant fait l’objet de plusieurs procès-verbaux de la part de l’Etat. Cette situation est en partie à l’origine du projet de réhabilitation. En 2006, la Ville de Cannes a fait réaliser des analyses des sédiments marins présents au droit du chantier afin d’évaluer leur niveau de pollution. La recherche a porté sur la présence de substances polluantes : Tributylétain (TBT), HCT et HAP ainsi que les 8 métaux lourds réputés toxiques. Les résultats sont présentés ci-après :

• Hydrocarbures Totaux (HCT)

Les teneurs mesurées en HTC sont inférieures au seuil de détection ou très faibles, la teneur la plus élevée (99 mg/kg) a été trouvé sur CAPS5 qui se trouve au droit et au plus proche du chantier naval.

• Composés aromatiques volatils (BTEX)

Les valeurs mesurées en BTEX sur l’ensemble des échantillons sont inférieures aux seuils de détection du Laboratoire

• Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP)

La présence d’HAP a été détectée sur l’ensemble des échantillons prélevés. Cependant seul le prélèvement au droit du chantier naval présente des valeurs en Fluoranthène, Benzo(b)Fluoranthène, Benzo(ghi)pérylène et Benzo(a)pyrène qui indique une contamination remarquable des sédiments.

• Métaux (As, Cd, Cr, Cu, Hg, Pb, Ni, Zn)

Seul le cuivre présente sur 7 points sur 8 des teneurs supérieures au Niveau N1 avec pour les points CAPS4, CAPS5, CAPS6 et CAPS7 des valeurs supérieures au niveau N2, la teneur la plus élevée ayant été mesurée au droit du prélèvement situé au droit du chantier naval (636,8 mg/kg). Il est considéré qu’il existe une contamination des sédiments par le cuivre dans la zone investiguée. Toutefois, les teneurs mesurées restent admissibles en épandage de boues de STEP (seuil de 1000 mg/kg pour le Cuivre). Toutes les autres substances analysées ont des teneurs < à N1 et peuvent être considérées ou comparables aux bruits de fond environnementaux.

• Le Tributylétain (TBT)

Le point de prélèvement au droit du chantier présente une teneur très forte (12815,92) par rapport aux autres points mesurés. Le résultat des analyses qui ont été effectuées sur la zone d’étude montre une contamination des sédiments par le TBT sur 5 des 8 points mesurés.

En conclusion, les analyses effectuées sur le point de prélèvement de sédiment (CAPS5) localisé à l’aval immédiat du chantier naval indiquent un impact des activités du chantier naval sur les sédiments marins. Dès que l’on s’éloigne de ce point, les teneurs mesurées diminuent indiquant une dégradation et une dispersion spatiale des substances mesurées.

Qualité des eaux de baignade

L’Agence Régionale de la Santé (région PACA) surveille la qualité sanitaire des eaux de baignade en 2 points de l’île Sainte-Marguerite : Est et Ouest. Les prélèvements sont effectués par le laboratoire départemental d’analyses du VAR (site de Draguignan). Sont notamment suivis les teneurs en germes fécaux (Escherichia Coli, Enterocoques, coliformes). Ces contrôles visent à donner une appréciation globale saisonnière de la qualité bactériologique des eaux du littoral Cannois.


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Les deux stations affichent une eau de bonne qualité au prélèvement du 14 juin 2012.

Gestion des eaux usées

La plupart des constructions situées au niveau du Village sont raccordés à l’assainissement collectif, via une canalisation reliant l’île au continent. Les effluents sont traités par la station d’épuration inter-communale de Saint-Cassien.

Des rejets sauvages d’eaux usées directement dans le milieu naturel ne sont pas à exclure totalement.

Gestion des eaux pluviales

Faute de réseau d’eaux pluviales clairement constitué, l’essentiel des eaux pluviales est rejeté dans la mer, exutoire naturel de l’île.

Ces eaux ayant lessivé des sols imperméabilisés, elles peuvent se charger de polluants ou de macro déchets qui sont alors libérés dans le milieu. Toutefois, ce point peut être relativisé compte tenu de la faiblesse des sols artificialisés.

POLLUTIONS DES SOLS ET DES SOUS-SOLS

Dans le cadre de la politique nationale en matière de gestion des sites et sols pollués, des inventaires historiques régionaux (IHR) des sites industriels et activités de services, en activité ou non, pouvant avoir occasionné une pollution des sols ont été mis en place. Ainsi deux bases de données ont ainsi été mises en place par le Ministère de l’Ecologie depuis 1994 :

♦ BASIAS (Base des Anciens Sites Industriels et Activités de Service) : elle est avant tout destinée au grand public, aux notaires, aux aménageurs et doit servir à apprécier les enjeux relatifs à l’état d’un terrain en raison des activités qui s’y sont déroulées : aucun site n’est recensé dans cette base de données sur l’île.

♦ BASOL met à disposition la liste des sites pollués recensés par les pouvoirs publics, faisant l’objet d’une action. Cette base est le prolongement des importantes actions de recensement entamées au début des années 1990 ; dans ce cadre, de nombreux diagnostics ont été réalisés au cours de la décennie passée pour connaître les problèmes posés par ces sites et mettre en place les mesures afin qu’ils ne soient pas générateurs de risque compte tenu de l’usage qui en est fait. Aucun site n’est recensé dans BASOL sur l’île.

Ces bases de données ne recouvrent que les sites terrestres et il convient donc de rappeler la présence de contaminants chimiques dans les sédiments situés au droit du chantier naval.

C) GESTION DES RESSOURCES NATURELLES

APPROVISIONNEMENT ET CONSOMMATION EN EAU POTABLE

Le service public de distribution de l’eau potable des communes d’Auribeau-sur- Siagne, Cannes, Le Cannet, Mougins, Pégomas, La Roquette-sur-Siagne, Théoule-sur-Mer et Vallauris est assuré par le SICASIL, établissement public de coopération intercommunale. La gestion, l’entretien et l’exploitation sont délégués à Lyonnaise des Eaux – Suez.


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L’eau distribuée par le SICASIL fait l’objet d’un contrôle permanent avec 5 analyses par jour pour un résultat 100% conforme aux normes de qualité sanitaire en vigueur (rapport annuel 2010). Le contrôle sanitaire est réalisé par l’Agence Régionale de la Santé (ARS), la surveillance de la qualité de l’eau par la Lyonnaise des Eaux.

Surveillance Lyonnaise des Eaux Contrôle officiel ARS Paramètres

Conformité Taux de conformité

Bactériologie 100 % 100 %

Nitrates 100 % 100 %

Pesticides 100 % 100 %

Solvants chlorés 100 % 100 %

Autres paramètres toxiques

et substances indésirables 100 % 100 %

Les îles de Lérins sont alimentées par le réseau d’eau potable du SICASIL grâce à une conduite d’alimentation en eau sous-marine. L’eau du robinet du bassin cannois provient essentiellement du captage de sources naturelles situées en tête des bassins hydrographiques de la Siagne et du Loup.

La ressource en eau potable sur l’île est aujourd’hui satisfaisante et permet de répondre aux besoins de la actuels. Des travaux sont néanmoins programmés par le SICASIL pour améliorer la qualité de l’eau distribuée.

Globalement, entre 2009 et 2010, les consommations en eau des usagers du réseau SICASIL a diminué de 0,5%. La commune de Cannes représente 47% de la consommation du réseau Sicasil. La consommation moyenne par branchement s’élève à 247 m3/an pour l’année 2010, soit une diminution de 1,05% par rapport à 2009.

Néanmoins, les épisodes de sécheresse sévère comme ceux qui se sont produits en 2003 et en 2006 peuvent conduire à des tensions sur la ressource. Dans un contexte global de réchauffement climatique, ces épisodes sont appelés à se répéter et nécessitent donc une optimisation du fonctionnement du réseau (rationalité, limitation des fuites..), ainsi qu’une sensibilisation des habitants à un usage plus économe de la ressource (restrictions estivales pour certains usages).


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RECUPERATION DES EAUX PLUVIALES

La récupération des eaux pluviales est peu utilisée sur le site. Les caractéristiques des sols de l’île se traduisent par une faible rétention des eaux au niveau des sols qui ont donc tendance à ruisseler assez fortement sur l’île jusqu’à se rejeter dans la mer.

EXTRACTION DE MATERIAUX

Une petite zone d’extraction de matériaux existe sur l’île au Sud de l’Allée Sainte-Marguerite. Elle permet de fournir les matériaux nécessaires à certains aménagements de l’île et d’accueillir les matériaux de démolition inertes de l’île qui sont traités par concassage.

ENERGIE

La principale source d’énergie sur l’île consiste en une alimentation électrique via le continent. Les énergies renouvelables sont a priori absentes. Le potentiel éolien du département des Alpes-Maritimes n’a pas encore été évalué.

Quoiqu’il en soit, la possibilité d’implanter des éoliennes apparaît aujourd’hui difficile du fait de la servitude AC2, relative au classement au titre de la loi de 1930 de la totalité de l‘île et de sa forêt. L’énergie solaire apparaît plus facilement valorisable sur les bâtiments existants.

CONSOMMATION DES SOLS

La consommation des sols est extrêmement réduite sur l’île du fait des nombreuses contraintes qui l’affectent ; site classé, Espace Boisé Classé…, qui confinent strictement les possibilités des constructions aux zones déjà urbanisées (secteur du Village).

D) RISQUES NATURELS ET TECHNOLOGIQUES

RISQUES NATURELS

La ville de Canne est exposée à 4 types de risques naturels : Inondations, Incendies, Mouvements de Terrains et Séisme. L’île Saint-Marguerite est concernée par les risques sismiques, feux de forêt et mouvement de terrain.

Deux Plan de Prévention des Risques (PPR) sont approuvés sur la commune : un PPR Inondation (liée à la Basse Vallée de la Siagne), approuvé le 6 juin 2008 et un PPR Feux de forêt, approuvé le 29 décembre 2010.

♦ Le risque sismique

La commune de Cannes s’inscrit en zone de sismicité 3 (modérée, sur une échelle de 1 à 5) rendant applicables les dispositions du décret n°91-461 du 14 mai 1991 modifié par le décret 2000-892 du 13 décembre 2000, de l’arrêté du 2 mai 1997 et du décret du 22 octobre 2010, relatives à la délimitation des zones de sismicité et aux conditions d’applications des règles parasismiques pour les constructions.

Selon le décret du 22 octobre 2010, les bâtiments de la classe dite « à risque normal » (non ICPE par exemple) se répartissent en 4 catégories d’importance :

- La catégorie I : bâtiments dont la défaillance présente un risque minime pour les personnes et

l’activité économique

- La catégorie II : bâtiments dont la défaillance présente un risque moyen pour les personnes


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- La catégorie III : bâtiments dont la défaillance présente un risque élevé pour la sécurité des personnes et en raison de leur importance socio-économique (dont établissements scolaires, commercial ou de bureaux et bâtiments industriels de plus de 300 personnes, …)

- La catégorie IV : Bâtiment dont la performance est primordiale pour la sécurité civile, la défense et le maintien de l’ordre public (centre de secours, bâtiment de la défense, aéroports, …)

Les bâtiments en zone de sismicité 3 doivent répondre à des nouvelles normes :

La conception des structures selon l’Eurocode 8 correspond aux règles de construction parasismique harmonisées à l’échelle européenne. La sécurité des personnes est l’objectif du dimensionnement parasismique mais également la limitation des dommages causés par un séisme.

Les règles PS-MI « construction parasismique des maisons individuelles et bâtiments assimilés » répondent à un certain nombre de critères, notamment géométriques.

Les deux sites de projet sont donc concernés par cette réglementation.

♦ Le risque de feux de forêt

Le risque incendie y est très élevé en raison de la forte fréquentation touristique pendant les mois d’été (cigarettes, feux de camps…) et de l’importance des peuplements de résineux extrêmement inflammables. Les secteurs identifiés comme présentant le plus de risque sont les peuplements d’eucalyptus aux écorces desquamantes, les denses fruticées méditerranéennes sclérophylles entourant les plantations et les peuplements de pins d’Alep non débroussaillés.

On peut noter que les droits à construire étant fortement contraints sur l’île (omniprésence des espaces boisés classés, site classé), on n’observe pas le phénomène de mitage qui affecte nombre de communes du littoral et qui est de nature à augmenter sensiblement l’exposition au risque incendie et rend d’autant plus difficile la lutte contre les feux.

A l’échelle de la commune, un Plan de Prévention des Risques (PPR) Incendies a été approuvé le 29 décembre 2010 qui vaut servitude d’utilité publique et est annexé au PLU. Le zonage classe toute la partie naturelle de l’île en zone rouge (danger fort, R) et la partie urbanisée au niveau du Village en zone bleue de danger modéré (B1).

La défense contre les feux est aujourd’hui assurée à travers de nombreux dispositifs sous la responsabilité de l’ONF :

- le débroussaillement sur une largeur de 3m environ des pistes et des chemins de l’île (sauf le sentier de ceinture longeant le littoral),

- la mise en place de pare-feux au niveau de l’Allée du Grand Jardin et de l’Allée du Portet, qui sont débroussaillés sur une largeur totale de 50 mètres,

- le débroussaillage régulier de près de 40% de l’île (plantations, arbres morts..)

- la présence permanente sur l’île des services du SDIS disposant de moyens de lutte importants,

- l’existence d’un réseau DFCI comprenant une vingtaine de poteaux incendies répartis sur toute le site et assurant ainsi une couverture totale des zones naturelles.


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E) CADRE DE VIE

LE GRAND PAYSAGE

L’île Sainte-Marguerite est la plus perceptible des îles de l’archipel de Lérins et compose ainsi la toile de fond de la baie de Cannes. Située à moins de 2km, l’île est particulièrement visible et donne une sensation de grande proximité. L’arrivée sur l’île se fait par voie navigable et sa silhouette plane dénote fortement avec le relief très accidenté du massif de l’Esterel qui apparaît en arrière plan par jour de bonne visibilité.

A l’approche de l’île, la silhouette allongée et plane de l’île, dominée par le couvert forestier se découvre et le regard navigue du point haut que constitue le fort Royal de Notre Dame jusqu’au point bas de l’étang du Batéguier, qui côtoie le niveau de la mer.

Cette silhouette très douce, agréable au regard est soulignée par la couverture boisée de l’île et au niveau de l’étang du Batéguier, les pins parasols dessinent des formes très particulières en ombres chinoises. Le paysage de l’île peut être divisé en plusieurs unités paysagères :

- « l’île habitée et équipée » : elle correspond à la façade littorale Nord et englobe la zone bâtie allant du Fort à la base de loisirs en passant par le chantier naval et le Village. Zone d’accès privilégiée à l’île, elle se caractérise par la présence d’un noyau bâti ancien autour du Village, ce tissu assez lâche donne l’impression d’être immergé dans la végétation et se trouve dominé par l’imposante silhouette du Fort. L’Hôtellerie et le chantier naval constituent avec le fort des points d’appels visuels forts.

- « l’île sauvage, ouverte sur la mer » : cette unité s’appuie sur le chemin de ceinture de l’île, sentier littoral qui longe la mer et ouvre des vues lointaines et panoramiques sur la mer, l’île Saint-Honorat ou encore tout le continuum urbain de la baie de Cannes jusqu’au Cap d’Antibes. Le chemin alterne entre les fenêtres visuelles et les passages où la vue est plus contrainte, offrant ainsi un jeu d’ouverture-fermeture qui rend le parcours varié et plein de surprises. Cette unité est ponctuée d’éléments paysagers remarquables comme les silhouettes torturée de vieux pins anamorphosés (déformés par le vent) ou encore les blanches falaises très découpées. Autre point particulier, le passage à travers la zone ravagée par les tempêtes de 1999 ne laisse pas indifférent avec les silhouettes spectrales des arbres survivants. L’intérêt de cette unité réside dans son aspect sauvage et largement ouvert sur la mer Méditerranée.

- « l’île forestière et intime » : c’est l’unité paysagère la plus importante car elle englobe tout le cœur de l’île avec ses boisements forestiers. La déambulation se fait dans une atmosphère nettement plus intime et feutrée, les sons étant comme amortis par l’épaisseur de la forêt et de l’humus. Elle est parcourue de nombreuses et larges allées aux noms évocateurs « Eucalyptus », « Allée du Grand jardin »… qui révèle une forêt divisée, entretenue, … presque domptée. Les croisées des chemins donnent le sentiment d’évoluer dans un vaste parc.

- « l’île humide et salée » : localisée autour de l’étang du Batéguier, cette unité particulière constituée d’une étendue d’eau fermée et intérieure crée une poche d’aération dans le dense couvert forestier de l’île, qui en forme l’arrière-plan. Elle se découvre au détour d’un magnifique rideau de pins parasols très perceptibles depuis l’arrivée sur l’île et repérant tout de suite cette unité. Le foisonnement des oiseaux et l’observatoire invitent au silence et à une approche discrète. De cet îlot aquatique, se dégage une impression de confinement.


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Annexe 1 : Localisation des points de mesures et des points de vue pour

les indicateurs (qualité des eaux, bruit, paysage).


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Annexe 2 : Photographies pour l’indicateur n°7 (Année 2012)

Point du vue n°1 : Vue sur le chantier naval et l’Hôtellerie depuis la navette

Point du vue n°2 : Vue sur l’Hôtellerie depuis le ponton


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Point du vue n°4 : Vue sur l’Hôtellerie depuis la plage


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Point du vue n°7 : Vue rapprochée sur l’Hôtellerie depuis la rue


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Point du vue n°9 : Vue rapprochée sur le chantier naval