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2.-BIO-ECOLOGIE DES SARDINELLES DE LA ZONE NORD-OUEST AFRICAINE
En zone Nord-Ouest Africaine, les poissons pélagiques côtiers constituent, en tonnage débarqué, les ressources marines les plus importantes et les mieux partagées du fait de leur
comportement migratoire. Les ressources pélagiques côtières sont constituées principalement de sardinelles Sardinella aurita et Sardinella maderensis, de chinchards noirs Trachurus
trachurus et Trachurus trecae, de chinchards jaunes Decapterus rhonchus, de maquereau Scomber japonicus et de lethmalose Ethmalosa fimbriata. Les espèces pélagiques côtières
représentent en moyenne 70 des captures de la pêche artisanale sénégalaise. Parmi les petits pélagiques côtiers les deux espèces de sardinelles occupent une place importante dans les
captures.
Du fait de leur importance dans la sous-région ouest africaine, ces sardinelles ont fait lobjet de plusieurs études portant sur la biologie Conand, 1977a ; Boëly et al., 1982a ; Camarena-
Lurhs, 1986 ; Fréon , 1988 ; Diouf et al., 2010 et Samba, 2011. Ce chapitre fait le point sur les travaux antérieurs disponibles portant sur les deux espèces de sardinelles.
2.1. Systématiques des sardinelles
Les sardinelles appartiennent au règne Animal, à lembranchement des Chordés, au sous- embranchement des Vertébrés, à la super classe des Ostéichtyens, à la classe des
Actinoptérygiens, à lordre des Clupéiformes, à la Famille des Clupéidés, au genre Sardinella et aux espèces Sardinella aurita et Sardinella maderensis.
2.2. Traits morphologiques
La famille des Clupéidés est constituée de petits poissons argentés au corps oblong plus ou moins comprimé. Des écailles lisses et caduques en chevrons forment une carène aiguë sur le
bord ventral de l’abdomen. La bouche a une mandibule prognathe typique du groupe. Il n’existe qu’une seule nageoire dorsale, sans rayon épineux située au milieu du dos, la caudale
est fourchue bien échancrée. Les clupéidés ont un système branchial bien développé agissant comme un véritable filtre à plancton. C’est une famille cosmopolite qui comprend des espèces
d’eaux froides et des espèces d’eaux chaudes, ces dernières étant les plus diversifiées Seret, 1990.
Le genre Sardinella a été décrit par Valenciennes et il apparait pour la première fois dans son Histoire naturelle des poissons Cuvier et Valenciennes en 1847. Sardinella aurita
Valenciennes, 1847 est qualifiée de « sardinelle ronde » tandis que Sardinella maderensis Lowe, 1938 de « sardinelle plate ».
2.2.1. Caractères distinctifs La sardinelle ronde a un corps allongé de section transversale sub-cylindrique section pas
ronde mais plutôt ovale. Elle est plus arrondie que la sardinelle plate et sa carène ventrale est moins aiguë. Outre l’allure générale du corps, les deux espèces peuvent se distinguer par le
nombre de rayons de la nageoire pelvienne 9 chez la Sardinelle ronde et 8 chez la Sardinelle plate et par leur coloration.
15 2.2.2. Coloration
La sardinelle ronde a le dos bleu-vert, la partie inférieure des flancs est blanc argentée. Chez Sardinella aurita à la limite du dos et des flancs se situe une bande jaune dorée chez les
spécimens frais et il existe une tache diffuse sombre sur le bord supérieur de l’opercule Figure 1. La nageoire caudale a une couleur jaune très claire près de la base, tandis que le
reste est sombre avec des extrémités très foncées ou noires. La sardinelle plate est de couleur gris-bleuté dorsalement avec les flancs et le ventre blanc-argenté sans bande dorée, une tache
diffuse et sombre est située en arrière de l’opercule et il en existe une à la base des premiers rayons de la dorsale. Les pectorales sont noires entre des rayons blancs dans la partie
supérieure, incolores au-dessous Figure 2.
Figure 10 : Sardinelle Ronde, Sardinella aurita
Figure 11 :
Sardinelle Plate, Sardinella maderensis
2.3. Répartition géographique des sardinelles