63 négligeable en eau douce se localise aux environs de la frontière avec la Guinée. De
l’embouchure aux sources, on passe d’un milieu marin à un milieu hyper halin.
4.2. Evolution des facteurs environnementaux
4.2.1. Evolution des températures 4.2.1.1. Température de l’air au niveau de la côte
Les données de température de l’air disponibles à partir de Direction de la Météorologie Nationale couvrent la période 1950-2005 Figure 50. Au cours de cette période, l’évolution
de la température de l’air au niveau des trois grandes stations météorologiques de Saint-Louis au nord, de Dakar presqu’île du Cap Vert et de Ziguinchor au sud montre de légères
fluctuations coefficients de variation inférieurs à 3. Les valeurs les plus remarquables ont été observées durant les années 1969-1970 avec des niveaux de température
exceptionnellement élevés dans les trois stations jusqu’à 25,9° C à Saint Louis, 24,7° C à Dakar et 27,1° C à Ziguinchor. Sur le long terme, on note une tendance globalement
croissante dans les trois stations. Ainsi, la température de l’air qui n’était qu’en moyenne de 23,2° C en 1950 à Dakar est passée à 25,2 après une cinquantaine d’années. Au cours de la
même période, elle a pratiquement augmenté d’un degré à Ziguinchor.
Figure 59 : Température moyenne de l’air dans trois stations météorologiques
4.2.1.2. Température de l’eau de mer au niveau de la côte Les données sur la température de surface de l’eau SST proviennent du processus de
collecte des données environnementales au niveau des stations côtières du CRODT. Toutefois, la collecte de ces données s’est arrêtée en 1997 Figure 51. Les données
disponibles permettent cependant de bien décrire la tendance des SST au niveau de la côte jusqu’à la fin des années 90. Avec des coefficients de variation situés entre 2 et 3, les
fluctuations de la température de surface de l’eau de mer sont relativement faibles dans les quatre principales stations côtières de Saint Louis Grande Côte, Kayar Grande Côte,
Thiaroye Cap Vert et Mbour Petite Côte. En ce qui concerne la tendance générale des séries, dans toutes les stations le réchauffement des eaux semble être beaucoup plus manifeste
depuis la fin des années 80.
20 21
22 23
24 25
26 27
28 29
30
19 50
19 55
19 60
19 65
19 70
19 75
19 80
19 85
19 90
19 95
20 00
20 05
Te m
pé ra
tu re
e n
°C
St Louis Dakar
Ziguinchor
64
Figure 60 : Température moyenne de l’eau de mer dans quatre stations côtières
4.2.2. Evolution de la pluviométrie 4.2.2.1. Quantité de précipitations au niveau de la côte
Les données de température de l’air disponibles à partir de Direction Nationale de la Météorologie couvrent la période 1950-2003 Figure 52. Avec des coefficients de variation
supérieurs à 20 38 à Saint Louis, 47 à Dakar et 24 à Ziguinchor, la pluviométrie est caractérisée par une grande irrégularité au cours de la période. Ces fluctuations interannuelles
sont caractérisées par des écarts pluviométriques qui peuvent atteindre des centaines de millimètres mm de pluies d’une année à l’autre jusqu’à 815 mm entre 1977 et 1978 à
Ziguinchor. Outre cette importante variabilité, il faut noter que l’allure générale de la pluviométrie traduit une tendance significativement décroissante dans les trois stations.
L’intensité de la baisse semble être d’autant plus importante que le niveau pluviométrique moyen est élevé. Ainsi, à Ziguinchor dont la moyenne pluviométrique annuelle sur la période
1950-2003 et de 1 315 mm avec des pointes proches de 2 000 mm, on note une baisse de 9,4 mm par an. Par contre, pour les stations situées plus au nord du pays, le rythme annuel de
décroissance est plus modéré avec -6,7 mman à Dakar et -2,4 mman à Saint Louis pour des niveaux moyens annuels respectifs de 435 mm et 269 mm sur la période.
15 18
21 24
27 30
1 9
5 2
1 9
5 4
1 9
5 6
1 9
5 8
1 9
6 1
9 6
2 1
9 6
4 1
9 6
6 1
9 6
8 1
9 7
1 9
7 2
1 9
7 4
1 9
7 6
1 9
7 8
1 9
8 1
9 8
2 1
9 8
4 1
9 8
6 1
9 8
8 1
9 9
1 9
9 2
1 9
9 4
1 9
9 6
Te m
p ér
at u
re e
n °
C
St Louis Kayar
Thiaroye Mbour
65
Figure 61 : Pluviométrie moyenne dans trois stations météorologiques
4.2.2.2. Déplacement des isohyètes à l’échelle nationale Sur une échelle spatio-temporelle plus large, des études sont concordantes sur la forte
variabilité et la baisse généralisée des pluies au Sénégal Malou et al., 1999 ; Niang-Diop et al., 2002, etc.. En effet, à partir du début du siècle, on observe une diminution générale des
précipitations annuelles ponctuée par de véritables crises pluviométriques notamment entre 1913 et 1915 puis entre 1941 et 1945. En outre, sur la période 1940-1994, des estimations font
état d’un recul pluviométrique touchant globalement l’ensemble du pays avec des baisses variant entre 20 et 40 selon les zones. Par ailleurs, on note de plus en plus un déplacement
des isohyètes du nord vers le sud Figure 53 entraînant ainsi l’apparition et l’extension progressive d’un climat de type nord sahélien que Malou et al. 1999 désignent par
l’expression « sahélisation progressive du pays ».
250 500
750 1000
1250 1500
1750 2000
2250 2500
2750
19 50
19 55
19 60
19 65
19 70
19 75
19 80
19 85
19 90
19 95
20 00
P lu
vi o
m ét
ri e
en m
m
St Louis Dakar
Ziguinchor
66
Source : Niang-Diop et al., 2000
Figure 62 : Evolution spatio-temporelle des isohyètes au Sénégal
4.2.3. Evolution de la salinité des eaux L’analyse des relevés de salinité effectués par le CRODT dans quatre principales stations
côtières au cours de la période 1970-1997 met en évidence un processus de salinisation progressif de l’eau de mer des côtes sénégalaises Figure 54. En effet, on note des tendances
nettement croissantes au niveau des quatre stations côtières. Le rythme de salinisation semble être plus accéléré à Mbour avec une hausse annuelle de 0,032 gl. Au niveau de la Grande
Côte, l’augmentation annuelle de la salinité est légèrement supérieure à 0,020 gl 0,023 gan à Saint Louis et 0,022 glan à Kayar. Au Cap Vert, avec une hausse annuelle de 0,011 gl, les
relevés effectués au niveau de la station de Thiaroye font état d’un rythme de salinisation relativement plus modéré par rapport aux autres stations.
Figure 63 : Salinité moyenne de l’eau de mer dans quatre stations côtières
34,0 34,5
35,0 35,5
36,0 36,5
37,0 37,5
1 9
7 1
9 7
2 1
9 7
4 1
9 7
6 1
9 7
8 1
9 8
1 9
8 2
1 9
8 4
1 9
8 6
1 9
8 8
1 9
9 1
9 9
2 1
9 9
4 1
9 9
6
Sa lin
it é
e n
g l
St Louis Kayar
Thiaroye Mbour
67 4.2.4. Evolution des vents côtiers
Les données de vent disponibles couvrent la période 1951-2004 Figure 55. Ces données sont recueillies par la Direction de la Météorologie Nationale du Sénégal. A partir de ces séries on
peut effectivement noter une décroissance générale de la vitesse du vent au niveau des trois grandes stations météorologiques de Saint-Louis, Dakar et Ziguinchor. A Dakar presqu’île du
Cap Vert, la vitesse moyenne du vent a chuté d’un niveau maximum de 7 ms au début les années 50 à environ 4 ms au début des années 2000. A Saint-Louis au nord du pays, à partir
d’un maximum d’un peu plus de 5 ms, la vitesse du vent n’est plus que de 3,3 ms en 2004. Durant toute la période, l’intensité moyenne du vent est nettement plus faible à la station de
Ziguinchor comparée aux deux autres stations. Toutefois, à Ziguinchor également on note une tendance générale à la baisse. Ainsi, de 3 ms en 19951, la vitesse du vent est descendue à 1
ms en 2004.
Figure 64 : Vitesse moyenne du vent dans trois stations météorologiques
4.2.5. Evolution de l’upwelling côtier La saison d’upwelling s’étend jusqu’en juin sur la côte nord et juillet sur la côte sud mais son
intensité est maximale entre mars et avril Figure 56. Cette situation peut être perturbée par des chutes de l’intensité des alizés de nord-ouest remplacés par des vents d’harmattan fort
avec un réchauffement local. Au Sénégal, on note que la majeure partie de la saison d’upwellings se produirait avec des vents supérieurs à 6,0 ms Roy, 1992. Les eaux froides
issues d’upwelling se propagent du nord vers le sud Laloë et Samba, 1990, envahissant la côte nord à la latitude de Saint-Louis deuxième quinzaine d’octobre, puis celle de Kayar et
Yoff première quinzaine de novembre. L’épaisseur de ce courant superficiel oscille entre 20 et 50 m. L’intensité de l’upwelling est couramment mesurée par l’indice d’upwelling côtier
IUC qui estime la quantité d’eau déplacée vers le large par le vent. Des valeurs élevées de cet indice sont notées jusqu’au mois de mai alors que la température commence à s’accroître
1 2
3 4
5 6
7 8
1 9
5 1
1 9
5 4
1 9
5 7
1 9
6 1
9 6
3 1
9 6
6 1
9 6
9 1
9 7
2 1
9 7
5 1
9 7
8 1
9 8
1 1
9 8
4 1
9 8
7 1
9 9
1 9
9 3
1 9
9 6
1 9
9 9
2 2
V it
e ss
e d
u v
e n
t e
n m
s
St Louis Dakar
Ziguinchor
68 dès le mois d’avril. Globalement, l’IUC reste supérieur à 1 m
3
.s
-1
.m
-1
entre décembre à avril Oudot et Roy, 1991.
Figure 65 : Saisonnalité de l’upwelling dans les côtes sénégalaises
Les données concernant l’upwelling côtier sont obtenues à travers le site de la NOAA. Pour cause de résolution spatiale, elles ont été cumulées par grande zone maritime Grade Côte et
Petite Côte. En termes de tendance, on peut noter que sur la période 1991-2007, l’indice d’upwelling côtier est relativement stable Figure 57. Les écarts entre zone maritimes sont
également très faibles. Le fait le plus marquant durant cette période, est la légère baisse de l’indice d’upwelling durant le début des années 2000. Toutefois suite à ce léger
affaiblissement, l’indice d’upwelling côtier a enregistré une hausse rapide et considérable entre 2005 et 2007.
69
Figure 66 : Indice d’upwelling côtier au niveau des côtes sénégalaises
4.3. Dynamique des pêcheries de sardinelles au Sénégal