en Ouganda pour aider une équipe de bénévoles américains à mettre en œuvre
un projet d’eau salubre. Mais ils ont fini par aborder le problème et sa solution
d’une façon totalement différente. Qu’ont-ils compris ? Qu’il ne s’agissait pas
d’un problème d’eau, mais d’un problème de merde. Cet article explique comment
ils sont passés d’une approche subventionnée par l’extérieur et basée sur
la technologie qui était axée sur l’eau salubre pour adopter une relation de
travail avec des collègues ougandais locaux afin de mettre en œuvre une
approche plus participative, inspirée par la base et axée sur l’information centrée
autour de l’Assainissement total piloté par la communauté ATPC. Les auteurs
décrivent les effets de l’intervention ATPC sur de nombreuses relations au sein
même des communautés, entre elles et entre les chefs communautaires et l’ONG
marraine.
6. Rompre les tabous de merde : l’ATPC au Kenya
Buluma Bwire L’Assainissement total piloté par la
communauté ATPC a été introduit dans le district de Kilifi au Kenya par Plan
Kenya en 2007, en association avec le ministère kenyan de la Santé publique et
de l’Assainissement. Depuis lors, le projet a connu un rythme endiablé de
construction et d’utilisation des latrines par les communautés locales. Alors qu’il
n’y avait qu’un village FDAL en 2007, on en compte désormais plus de 200. Le
nombre de latrines est passé de 300 en 2007 à plus de 4 550 en 2009. Le succès
de l’ATPC a tiré parti des pratiques d’assainissement locales, qui reposent sur
les croyances culturelles qui affectent tous les aspects de la vie quotidienne des
villageois. Cela a permis de déclencher au sein des communautés un désir de mettre
fin à la défécation à l’air libre et d’adopter l’approche ATPC. Cet article examine le
lien entre ces pratiques d’assainissement local et le succès de l’ATPC dans le district
de Kilifi.
7. L’ATPC en Afrique de l’Est : un moyen de responsabiliser les enfants et
les jeunes ? Cathy Shutt
Cet article se penche sur les conclusions de recherches menées afin d’encourager
les praticiens et les membres de la communauté à explorer l’étendue et les
effets de l’implication des jeunes et des enfants dans les changements au niveau
communautaire essentiels pour la réussite de l’Assainissement total piloté par la
communauté ATPC. Le principal argument est que la phase de
déclenchement équipe les jeunes et les enfants du désir et de l’aptitude à
contribuer à ces changements mais des contraintes pratiques, de même que des
facteurs culturels et sociaux, façonnent la nature même de l’aptitude de chaque
enfant. Tout semble indiquer que la participation des jeunes et des enfants
aux processus ATPC peut, dans certains cas, contribuer à une transformation des
relations entre les adultes et les jeunes, en ouvrant la voie à une responsabilisation
des jeunes et des enfants. Toutefois, les conclusions indiquent qu’il n’est jamais
sans risque de défier les relations de pouvoir. L’auteure termine avec une mise
en garde, en soulevant des questions auxquelles devront répondre les
praticiens qui sont intéressés par le potentiel de l’ATPC pour mettre en œuvre
une participation plus sérieuse des jeunes et des enfants dans les programmes de
développement de la communauté et dans la gouvernance.
2
e
PARTIE : CHANGEMENTS ORGANISATIONNELS ET DE GESTION
8. Les approches participatives en matière de développement exigent une
gestion participative Ashley Raeside
L’Assainissement total piloté par la
communauté ATPC est une manière foncièrement différente d’aider les villages
ruraux à se mettre, et à rester, à l’abri des dangers que pose leur propre merde.
L’ATPC exige des agents de terrain qu’ils deviennent les facilitateurs à la fois
provocants et participatifs de processus complexes de changement de
comportement individuel et collectif. Ils ne se contentent plus de diffuser des
brochures et des messages sanitaires préparés par des experts dans la capitale.
Pour que les agents de terrain puissent se transformer en facilitateurs ATPC
talentueux, ils ont besoin d’un autre genre de formation et d’un soutien permanent de
la part de leurs responsables locaux différent de celui qui leur a été prodigué
dans le passé. Le style de gestion directif qui a longtemps dominé doit céder la place
à un style caractérisé par un accompagnement plus bienveillant. Mais
les responsables en première ligne seront- ils prêts à reconnaître ce besoin de
travailler autrement avec leurs agents de terrain ? Peuvent-ils développer
indépendamment les attitudes et les compétences requises pour devenir des
gestionnaires plus participatifs et plus stratégiques ? Cet article s’efforce de
motiver les gens qui fournissent un soutien technique aux responsables de l’ATPC sur
le terrain en guise de moyen de renforcer et d’élargir leur capacité de gestion de leurs
facilitateurs et de leurs programmes. L’article fait part de l’expérience aléatoire
de l’auteure lorsqu’elle a été amenée à fournir un appui technique à 12 équipes de
gestion de projet ATPC issues des collectivités locales au Malawi. S’il arrive à
ses fins, l’article pourra peut-être inciter d’autres prestataires de soutien technique à
modifier pour le mieux leur propre style de soutien technique.
9. Adoption de l’ATPC : votre organisation est-elle prête ? Analyse des