Si la merde m’était contée : l’Assainissement total piloté par la

1. Si la merde m’était contée : l’Assainissement total piloté par la

communauté en Afrique – Tour d’horizon Petra Bongartz, Samuel Musembi Musyoki, Angela Milligan et Holly Ashley Plus de 2,6 milliards de gens dans le monde ne disposent pas de toilettes dignes de ce nom. C’est la raison pour laquelle la diarrhée et les maladies tuent quelque 1,8 million de personnes chaque année, et surtout des enfants de moins de cinq ans. Dans ce tour d’horizon, nos éditeurs invités brossent un tableau qui présente l’Assainissement total piloté par la communauté ATPC, une nouvelle approche radicale en matière d’assainissement rural. Bien qu’il n’ait été déployé en Afrique qu’au cours des trois dernières années, l’ATPC a fait de nombreux adeptes et s’est propagé à un rythme étonnant. Les approches classiques en matière d’assainissement rural supposent que, si les gens sont suffisamment éduqués concernant l’assainissement et l’hygiène, ils changeront de comportement et si on les aide à construire des toilettes, ils les utiliseront. Toutefois, ces hypothèses de départ se révèlent souvent erronées. L’ATPC ne cherche pas à éduquer et n’offre pas d’incitations financières. Au lieu de cela, il a recours à un processus participatif appelé « déclenchement » qui débouche sur une prise de conscience et mobilise les communautés en faveur d’une action collective pour le changement. Au lieu de compter le nombre de latrines construites, le succès Photo : Galerie de photos sur l’A TPC, Flickr Des enfants chantent la merde à Masaffie, Port Loko, Sierra Leone Résumés Si la merde m’était contée : l’Assainissement total piloté par la communauté en Afrique du projet est indiqué par le nombre de communautés qui obtiennent une certification de Fin de défécation à l’air libre FDAL. L’ATPC souligne que même si une minorité fait toujours ses besoins en plein air au lieu d’utiliser des toilettes, tous les membres de la communauté finissent par « manger la merde des autres ». L’ATPC encourage les gens à rompre le silence autour de ce sujet tabou en utilisant un langage cru et explicite qui permet de faire toute la lumière sur la merde et ses dangers. L’ATPC exige un changement de mentalité et de comportement à tous les niveaux – communautés, facilitateurs, organisations et gouvernements sont mis au défi de penser et d’agir autrement. Les auteurs décrivent quelques-uns des enseignements de la masse croissante d’expériences acquises en matière d’ATPC en Afrique. Au niveau communautaire, ils mettent en lumière des formes de déclenchement inédites, l’importance du registre linguistique employé, en s’appuyant sur une appréciation des tabous locaux, et ils évoquent le potentiel de l’ATPC pour responsabiliser les jeunes et les enfants. Ils identifient les difficultés que présente le passage à l’échelle et ils considèrent certains des changements organisationnels et d’encadrement requis pour que l’ATPC soit efficace ainsi que les possibilités, les défis et les enseignements associés au passage à l’échelle de l’ATPC. Ils abordent également l’importance que revêtent une formation et une facilitation de qualité, l’identification des champions et des leaders naturels de l’ATPC, le dialogue avec les pouvoirs publics et l’implication de tous les secteurs. L’article fait également mention des problèmes liés à la vérification, la certification et aux activités de suivi pour s’assurer de la pérennité du statut FDAL et il évoque la poursuite d’actions afin de prolonger l’élan de développement communautaire. Les auteurs concluent que la documentation et le partage d’expériences entre praticiens doivent être encouragés de façon à ce que les leçons apprises ne soient pas perdues mais puissent aider à améliorer constamment les pratiques et les politiques en matière d’ATPC.

2. Passage à l’échelle de l’ATPC en Afrique subsaharienne