Respect des critères d’imputation 1. Normes
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opérationnel 02 de la division organique 11, une réallocation entre les différents programmes opérationnels de cette division organique n’aurait pas permis d’éviter le dépassement.
La Cour des comptes relève que l’article 168 du dispositif autorise le paiement de rémunérations et de frais connexes sur avance de trésorerie en cas d’insuffisance de crédits
, mais ne permet pas formellement d’imputer ces dépenses au budget. Elle considère qu’afin
de permettre l’imputation de ces dépenses en 2013, le gouvernement aurait dû adopter une délibération suivie du dépôt, auprès du Parlement, d’un projet d’ajustement pour la rendre
exécutoire.
2.2.3. Respect des critères d’imputation 2.2.3.1. Normes
En vertu de l’a rticle 16, § 1
er
, 2°, du décret du 15 décembre 2011, sont imputées au budget durant l’exercice budgétaire
, en dépenses à charge des crédits de liquidation, les sommes qui sont liquidées au cours de l’année budgétai
re du chef des droits constatés découlant des obligations préalablement engagées. Les droits constatés au 31 décembre de l’année
budgétaire non imputés au budget de cette année avant le 1
er
février de l’année suivante appartiennent d’office à cette nouvell
e année budgétaire. Pour qu’un droit soit constaté, quatre conditions doivent être remplies :
le montant est connu avec exactitude ; l’identité du débiteur ou du créancier est connue ;
l’obligation de payer existe ; une pièce justificative est présente.
L’article 26 de l’arrêté du gouvernement wallon du 13 décembre 2012 portant exécution du décret précité précise que la troisième condition, à savoir l’existence de lobligation de payer,
est remplie au moment où, en vertu des dispositions légales ou réglementaires applicables, une dette ou une créance existe à charge ou en faveur de lentité concernée et ce,
indépendamment de sa date d’échéance. Ce même article 26 fixe, pour un certain nombre de cas particuliers, le moment à partir
duquel cette obligation de payer est réputée exister : au moment de la prestation pour les rémunérations, ou du service fait et accepté pour les marchés de travaux, fournitures ou
services, au moment où la subvention est due si son octroi est réglé par une disposition organique ou, à défaut, au moment de la signature de l’arrêté d’octroi, dès que la vente est
parfaite entre les parties lors de l’acquisition et la vente de biens immobiliers, etc. En dépenses, la règle de césure a été précisée par l’article 16, § 1
er
, de l’arrêté du gouvernement wallon portant organisation des contrôle et audit internes budgétaires et comptables ainsi
que du contrôle administratif et budgétaire. Selon cette disposition, le correct rattachement des droits constatés à l’année budgétaire implique que «
la pièce justificative obligatoire pour obtenir le paiement soit datée du 31 décembre au plus tard, transmise par l’ordonnateur et
parvenue au pôle budgetfinances, pour cette même date, et validée par l’unité de contrôle des liquidations ».
La Cour rappelle que la règle de césure adoptée par le gouvernement wallon ne respecte pas le prescrit des articles 2, 10°, 13°, et 16 du décret du 15 décembre 2011, de l’article 26 de l’arrêté
du gouvernement wallon du 13 décembre 2012 et des articles 18 à 22 de l’arrêté royal du 10 novembre 2009 fixant le plan comptable.
Elle considère en effet que les dépenses à imputer au budget d’une année budgétaire déterminée sont les sommes liquidées au cours de l’année budgétaire du chef de droits
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constatés. La liquidation de la dépense, acte par lequel il convient de s’assurer de l’existence de droits constatés en faveur de tiers, est une mission confiée à l’ordonnateur
, et non à l’unité de contrôle des liquidations. Les dépenses budgétaires ne doivent dès lors plus être imputées
sur la base des ordonnancements, mais bien uniquement sur la base des droits constatés par les ordonnateurs, lesquels ne peuvent souffrir aucun retard d’enregistrement. Il appartient
ensuite à l’unité de liquidation de valider les imputations . Elle dispose du mois de janvier de
l’année qui suit pour opérer ses vérifications. Au terme d’un audit précédent, la Cour
des comptes soulignait qu’en confiant le rôle de constatation définitive du droit à l’unité de contrôle des liquidations, la modulation des
imputations comptables de fin d’exercice, en fonction du résultat budgétaire souhaité, serait plus aisée. Toutefois, elle considérait que de telles pratiques devraient être proscrites, car
contraires aux dispositions du SEC et aux principes fondamentaux de la nouvelle comptabilité publique
94
. Dans sa réponse, la DGT précise que cette règle a été adoptée par le gouvernement wallon
qui souhaitait avoir une certaine maîtrise de l’exécution du budget. Par ailleurs, diverses dépenses non conformes à la réglementation peuvent être annulées et donc a fortiori non
imputées au budget de l’année visée. La Cour rappelle que l’unité de contrôle des liquidations a la possibilité de valider ou d’annuler une liquidation jusqu’au 31 janvier de l’année suivante
. La DGT ajoute que la révision potentielle de cette règle est à l’examen dans le cadre de
l’adaptation des dispositions exécutoires qui accompagneront la modification en préparation du décret du 15 décembre 2011 pour y intégrer les organismes administratifs publics et les
obligations européennes. En accord avec l’I
nstitut des comptes nationaux, la Région wallonne procède à des corrections de ses soldes budgétaires, qui visent à se conformer aux dispositions du SEC et
aux principes fondamentaux de la nouvelle comptabilité publique
95
.
2.2.3.2. Constats En contravention aux dispositions du décret du 15 décembre 2011 et de la règle de césure qu’il
s’est lui -même fixé, le gouvernement wallon a décidé, en fin d’année 2013, de bloquer la
liquidation d’une série d’ordonnances
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pourtant valablement introduites auprès des services comptables
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. Des demandes de liquidation émanant des services fonctionnels pour un montant total de 122,9 millions d’euros portant sur 7.758 factures et parvenues au pôle
budgetfinances pour le 31 décembre 2013 ont ainsi été reportées et liquidées sur les crédits de 2014
98
. Toutefois, sur la base de la requête BO extraite avec l’aide de l’administration le 21
janvier 2015, le montant total des factures relatives à l’exercice 2013 liquidées à charge des crédits
2014 s’élève in fine à 496,9 millions d’euros. Ce montant englobe les dépenses précitées, dont la liquidation a été volontairement reportée à l’exercice suivant
, mais aussi les factures qui
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Voir Cour des comptes, Le système informatique comptable du service public de Wallonie dans le cadre de la nouvelle comptabilité publique, rapport transmis au Parlement wallon, Bruxelles, février 2014, point 2.3 Comptabilisation des droits
constatés, p. 27 à 31. Disponible sur le site www.courdescomptes.be.
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Voir le point 2.2.3.2 Constats.
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Une ordonnance regroupe une ou plusieurs dépenses.
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Voir le rapport d’analyse du premier feuilleton d’ajustement du budget 2014 de la Région wallonne. Ce report de dépenses sur l’exercice suivant n’est pas neuf. Ainsi, en 2012, une série d’ordonnances pourtant valablement introduites
auprès des services comptables avaient été reportées sur l’année 2013.
98
Factures reçues en 2013 et ayant fait l’objet d’un bordereau de liquidation transmis à la cellule comptable ad hoc avant le 31 décembre, acceptées par la direction du contrôle budgétaire, mais imputées sur le compte 2014.
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n’ont pas été traitées avant la fin de l’exercice comptable par les administrations
fonctionnelles. En prenant en compte le report de dépenses 2013 sur 2014 à hauteur de 477,4 millions d’euros
dans son calcul de la correction du solde de financement 2014 lors de l’ajustement du budget, le gouvernement wallon a confirmé la non-conformité de la règle de césure fixée aux
dispositions du SEC
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. En avril 2015, lors de la détermination du solde de financement de l’année 2014, l’Institut des
comptes nationaux a confirmé ce point de vue en opérant une correction positive du solde de la Région wallonne à hauteur de 285,2 millions d’euros afin de neutraliser les dépenses
imputées en 2014, mais relatives à des exercices antérieurs. Puisque des données fiables relatives aux reports intervenus au cours d’exercices antérieurs n’étaient pas disponibles, le
solde de financement de l’année 2013 n’a pas été corrigé.
2.2.4. Commentaires particuliers relatifs à certaines dépenses 2.2.4.1. Dépenses de personnel