04.Part I French 170e 25e c obs r w

(1)

922

(2013-2014) — N° 1

922

(2013-20143) — N° 1

PA R L E M E N T WA L L O N

S E S S I O N 2 0 1 3 - 2 0 1 4

17 DÉCEMBRE 2013

6esession de la 9e législature site internet : www.parlement-wallon.be

email : mail@parlement-wallon.be

25

e

CAHIER D’OBSERVATIONS

ADRESSÉ

PAR LA COUR DES COMPTES

AU PARLEMENT WALLON


(2)

TABLE DES MATIÈRES

I

Comptabilité et budgets

4

1

Reddition des comptes généraux

4

2

Reddition des comptes des organismes d’intérêt public

4

3

Agence wallonne de l’air et du climat – Contrôle des comptes 2010 et 2011

6

4

Commissariat général au tourisme - Contrôle des comptes 2010-2011

11

5

Commission wallonne pour l’énergie – Contrôle des comptes 2011

15

6

Institut du patrimoine wallon – Contrôle des comptes 2010 à 2012

21

7

Office wallon des déchets – Contrôle des comptes 2010 et 2011

31

8

Wallonie-Bruxelles international - Contrôle des comptes 2009 et 2010

40

II

Contrôles et audits

57

1

Contrôle de légalité et de régularité - DGO6, direction générale

opérationnelle de l’économie, de l’emploi et de la recherche

57

2

Contrôle de légalité et de régularité de quatre programmes de la division

organique 17 du budget général des dépenses de la Région wallonne pour

l’année 2012

67

3

Le principe de confiance à la lumière de dix ans de contrôle des

subventions

78

4

Les marchés publics du Centre wallon de recherches agronomiques

102

5

Les marchés publics de l’Institut du patrimoine wallon

109

6

Défaillances du contrôle interne constatées lors du contrôle de comptes

de comptable

115

7

Récupération des traitements indûment versés par la province de Hainaut

– Audit de suivi

116

8

Contrôle des procédures mises en œuvre par le Fonds énergie pour

récupérer les redevances de raccordement aux réseaux électrique et gazier

123

9

Contrôle de la gestion des taxes régionales sur les jeux et paris, les

appareils automatiques de divertissement, les automates et les sites


(3)

(4)

I

Comptabilité et budgets

1

Reddition des comptes généraux

Le dernier compte général transmis à la Cour par la Région wallonne, le 26 juillet 2013, se rapporte à l’exercice 2011. Le processus de résorption du retard dans la production des comptes généraux se poursuit.

Le compte général doit être transmis à la Cour des comptes avant le 30 juin de l’année qui suit celle à laquelle il se rapporte1. Dans le passé, le gouvernement wallon n’a jamais respecté ces délais, provoquant ainsi un retard dans l’arrêt des comptes généraux.

Toutefois, le processus de résorption des retards, qui s’était interrompu au début de l’année 2006 jusqu’en 2009, se poursuit actuellement. De juillet 2010 à juillet 2013, la Région wallonne a produit sept comptes généraux, ceux des années 2005 à 2011.

La Cour a contrôlé les comptes des années 2005 à 2009 et achève le contrôle de ceux des années 2010 et 2011.

2

Reddition des comptes des

organismes d’intérêt public

Les comptes des organismes de catégorie A, établis sous l’autorité du ministre dont ils relèvent, doivent être soumis au contrôle de la Cour des comptes au plus tard le 31 mai de l’année qui suit celle de leur gestion2.

Quant aux comptes des organismes de catégorie B, après avoir été approuvés par le ministre de tutelle, ils doivent également être transmis au ministre des Finances, qui doit les faire parvenir à la Cour des comptes en vue de leur contrôle avant la même échéance du 31 mai 3. Un décret relatif au budget et à la comptabilité des organismes publics, remplaçant la loi du 16 mars 1954, aurait dû entrer en vigueur le 1er janvier 2013. Le projet de ce décret n’a pas encore été déposé au Parlement wallon.

1 Articles 80 et 92 des lois coordonnées sur la comptabilité de l’État du 17 juillet 1991 ; article 50, § 1er, de la loi spéciale du 16 janvier 1989 relative au financement des communautés et des régions. Le décret du 15 décembre 2011 portant organisation du budget et de la comptabilité des services du gouvernement wallon ne s’appliquera qu’aux comptes postérieurs à l’exercice 2012.

2 Article 6, § 3, de la loi du 16 mars 1954 relative au contrôle de certains organismes d’intérêt public. 3 Article 6, § 4, de la loi du 16 mars 1954.


(5)

Un relevé des comptes qui ne sont pas parvenus à la Cour à la date du 30 novembre 2013 est établi ci-après en précisant, par organisme, les exercices des comptes manquants4.

Organismes de catégorie A et assimilés

Institut scientifique de service public (ISSEP) Comptes 2010 à 2012 Agence wallonne pour la promotion d’une agriculture de qualité

(APAQ-W)

Comptes 2012 Centre wallon de recherches agronomiques (CRA-W) Comptes 2007 à 2012

Wallonie Bruxelles international (WBI) Comptes 2011 et 2012

Organismes de catégorie B et assimilés

Port autonome de Charleroi (PAC) Comptes 2012

Port autonome du Centre et de l’Ouest (PACO) Comptes 2012

Port autonome de Namur (PAN) Comptes 2011 et 2012

Port autonome de Liège (PAL) Comptes 2012

Agences wallonne pour l’intégration des personnes handicapées (AWIPH)

Comptes 2012 Société wallonne de financement complémentaire des

infrastructures (Sofico)

Comptes 2012

4 La plupart de ces comptes sont déjà établis et certains ont déjà été contrôlés par la Cour sur la base des comptes établis par l’organisme.


(6)

3

Agence wallonne de l’air et du

climat – Contrôle des comptes

2010 et 2011

5

À l’occasion du contrôle des comptes 2010 et 2011 de l’Agence wallonne de l’air et du climat, la Cour des comptes a effectué un suivi de ses observations antérieures. Par ailleurs, elle a relevé que certaines opérations entre la Région wallonne et l’Agence ne sont pas enregistrées dans leurs comptes respectifs au même moment et que certaines subventions versées à des associations constituent en réalité des marchés publics.

3.1

Introduction

3.1.1 Statut

L’Agence wallonne de l’air et du climat (AWAC) a été créée par le décret du 5 mars 2008. Il s’agit d’un service à gestion séparée au sens de l’article 140 des lois sur la comptabilité de l’État coordonnées le 17 juillet 1991.

3.1.2 Méthode

Le contrôle des comptes 2010 et 2011 de l’Agence, effectué en septembre 2012, s’est concentré sur la tenue de la comptabilité, principalement la comptabilisation des recettes et des dépenses au compte d’exécution du budget, ainsi que sur la légalité des opérations enregistrées.

Le projet de rapport, transmis à l’Agence le 30 octobre 2012, a été discuté lors de la réunion contradictoire du 5 décembre 2012 et l’Agence a répondu par lettre du 17 décembre 2012. Ses commentaires ont été intégrés dans le rapport de contrôle transmis au ministre du Budget, des Finances, de l’Emploi, de la Formation et des Sports ainsi qu’au ministre de l’Environnement, de l’Aménagement du territoire et de la Mobilité, par lettres du 22 janvier 2013. Aucune réponse n’est parvenue à la Cour des comptes.

3.2

Comptes 2010 et 2011

3.2.1 Suivi des observations et des recommandations

3.2.1.1 Organe de direction

La Cour des comptes a relevé que l’organe de direction, prévu par l’article 5 de l’arrêté du 3 juillet 2008 portant organisation de l’AWAC, n’était toujours pas mis en place. Cette situation limite l’autonomie de l’Agence, plus particulièrement en matière d’engagement,


(7)

d’approbation et d’ordonnancement des dépenses. Les autres compétences6 attribuées à l’organe de direction sont toujours remplies par la personne désignée pour assurer les fonctions de présidente de l’Agence. En outre, la Cour des comptes a constaté que le règlement d’ordre intérieur, prévu par l’article 8 de cet arrêté, n’était pas encore établi.

3.2.1.2 Organisation comptable

La Cour des comptes a constaté que la comptabilité de l’organisme était toujours tenue sur un tableur Excel, ce qui ne permet pas de garantir l’irréversibilité7 et l’inaltérabilité des écritures comptables.

3.2.1.3 Comptabilité et reddition des comptes

La Cour des comptes a constaté que l’Agence n’avait pas encore établi le relevé de la situation active et passive prévu à l’article 19 de l’arrêté précité du gouvernement wallon.

Elle a également relevé qu’en 2010, l’Agence a dressé un compte de variations du patrimoine pour les crédits d’émission de gaz à effet de serre. Toutefois les montants y mentionnés ne correspondaient qu’aux mouvements de trésorerie réalisés à partir du compte financier concerné et non à la valeur des actifs acquis. En 2011, ce compte n’a plus été établi. L’Agence a justifié cette situation par le fait qu’elle intervient comme intermédiaire lors de l’acquisition de ces quotas, mais que le compte sur lequel ils sont déposés est ouvert au nom de la Région wallonne.

3.2.2 Comptes d’exécution des budgets 2010 et 2011

3.2.2.1 Recettes

Le compte d’exécution du budget 2011 mentionne parmi ses recettes :

 un montant de 430.000 euros à titre de prélèvement sur la réserve (article 06.04) ;  un montant de 7 millions d’euros relatif à une subvention pour l’achat de quotas

d’émission de gaz à effet de serre (article 06.05);

La Cour des comptes a signalé que les prélèvements sur fonds de réserve ne constituaient pas des recettes budgétaires de l’exercice et que le montant de 7 millions d’euros n’avait été ordonnancé au budget général des dépenses de la Région wallonne que dans le courant du mois de février 2012. Ce montant a été comptabilisé en recettes au compte d’exécution du budget 2011 de l’Agence suite à l’arrêté ministériel du 21 décembre 20118 lui octroyant une subvention de 7 millions d’euros pour cet achat. La Cour a attiré l’attention sur la discordance

6 Programme pluriannuel, programmes annuels de travail, propositions budgétaires, etc.

7 « L'irréversibilité des écritures implique qu'une écriture ne peut être modifiée ultérieurement autrement que de manière visible,

c’est-à-dire en laissant apparaître, d'une part, l'écriture initiale et, d'autre part, la correction apportée ; qu'une écriture ne peut être omise ultérieurement sans que l'écriture initiale et son annulation ultérieure n'apparaissent clairement, ou qu'une écriture additionnelle ne peut être insérée après coup, sans que cela n'apparaisse clairement » (définition figurant dans l’avis de la Commission des normes comptables (CNC) 174 /1 - février 1997).

8 Arrêté ministériel du 21 décembre 2011 octroyant une subvention à l’AWAC pour l’acquisition de 500.000 quotas d’émission de gaz à effet de serre destinés à l’alimentation de la réserve des nouveaux entrants.


(8)

d’imputation entre la Région wallonne et l’Agence pour l’enregistrement de cette même opération.

3.2.3 Dépenses

Suite à la décision prise le 1er décembre 2010 par le gouvernement wallon de participer au financement précoce de la lutte contre le changement climatique (Fast start) prévu par l’Accord de Copenhague, l’Agence a comptabilisé parmi ses dépenses budgétaires 2010 :  un montant de 2 millions d’euros à l’article 35.019 ;

 un montant de 886.000 euros à l’article 88.01 pour des investissements dans des mécanismes de développement propres.

Ces imputations ne correspondent pas à des dépenses réalisées en 2010. Les montants affectés à ces décisions ont été transférés, dans le courant de l’année 2010, vers un compte de transit de la Région wallonne, pour exécution ultérieure.

Au moment de la comptabilisation de ces dépenses, aucun projet n’avait en effet encore été approuvé par le gouvernement wallon. Le 9 juin 2011, celui-ci a approuvé l’octroi des premières subventions pour un montant total de 1 million d’euros.10 En 2011, le montant de 2 millions d’euros (ordonnancé en 2010 dans le compte d’exécution du budget de l’Agence) a été utilisé à concurrence de 626.713,14 euros11, tandis que le montant de 886.000 euros est resté inutilisé.

Le 1er décembre 2011, le gouvernement wallon a marqué son accord sur la contribution de la Région wallonne au financement international de la lutte contre le changement climatique pour l’année 2011. À la suite de cette décision, l’Agence a comptabilisé au compte d’exécution du budget 2011, les dépenses budgétaires suivantes :

 un montant de 20.000 euros à la charge de l’article 12.0312 dans le cadre de l’investissement dans la banque mondiale CID-carbon fund ;

 un montant de 900.000 euros à la charge de l’article 88.0113 afin d’acheter des unités de réduction des émissions.

Ces imputations ne correspondent pas à des dépenses réalisées en 2011. Les montants affectés à ces décisions ont été transférés, dans le courant de l’année 2011, vers un autre compte ouvert au nom de l’Agence.

La Cour des comptes considère que la comptabilisation de ces opérations en 2010 et 2011 était prématurée et que ces opérations auraient dû être considérées comme des mouvements internes.

9 Participation aux coûts aux fins de la réalisation du projet « vers un développement local moins émetteur de gaz à effet de

serre et plus résistant aux changements climatiques » : 100.000 euros ; concrétisation du soutien au projet YASUNI ITT : 300.000 euros ; réalisation d’un projet avec l’Institut de l’énergie et de l’environnement de la francophonie (IEPF) : 1.600.000 euros.

10 Montant à prélever sur le montant de 1,6 million d’euros à la charge de l’allocation de base 35.01 de l’AWAC.

11 Le 9 juin 2011, le gouvernement wallon a approuvé quatre projets pour un montant global de 1 million d’euros à prélever sur le montant de 1,6 million d’euros réservé pour le projet Fast start.

12 330.000 euros en engagement. 13 1.800.000 euros en engagement.


(9)

L’Agence a justifié l’imputation prématurée de certaines dépenses aux comptes d’exécution des budgets 2010 et 2011 pour des raisons de prudence, compte tenu des décisions prises par le gouvernement wallon pour assurer les engagements dans le cadre d’accords internationaux.

3.2.4 Dépassements

En 2011, un dépassement de 3.190 euros a été constaté à l’article 52.01 Subvention aux organismes privés sans but lucratif.

3.3

Comptabilisation des dépenses relatives à des missions à

l’étranger

La Cour des comptes a constaté qu’en matière de dépenses relatives aux missions à l’étranger, l’Agence n’avait pas élaboré de règles propres mais appliquait les règles en vigueur dans l’administration. Elle a par ailleurs relevé que les réservations effectuées dans le cadre des missions à l’étranger étaient toujours réalisées auprès de la même agence de voyage, sans aucune consultation de la concurrence.

3.4

Subventions

3.4.1 Subvention pour des actions de formation et d’information sur l’environnement auprès de l’industrie, des PME et PMI

La Cour des comptes a examiné les subventions accordées en 2010 et 2011 à un bureau constitué sous forme d’ASBL pour le financement des frais nécessaires aux actions de formation et d’information sur l’environnement auprès de l’industrie, des PME et PMI. Ces subventions ont été accordées à l’ASBL par arrêtés ministériels du 26 juillet 2010 et du 2 décembre 2011, respectivement pour des montants de 34.380 euros et de 76.453,31 euros. La subvention 2010 couvre des opérations réalisées entre le 1er septembre 2010 et le 30 novembre 2011. Fin novembre 2011, cette ASBL a adressé à l’Agence sa dernière note d’honoraires, accompagnée des pièces justificatives qui se résument à un tableau récapitulatif des dépenses réalisées alors que l’article 3 de l’arrêté ministériel précise que « la subvention sera payée par l’Agence sur la base d’une déclaration de créance accompagnée des pièces justificatives et des preuves de paiement ».

Le développement des campagnes de sensibilisation et d’information faisant partie des missions de l’Agence14, la Cour des comptes considère que les prestations confiées à ce bureau d’études constituent un marché public. À ce titre, l’Agence aurait dû procéder à une mise en concurrence.


(10)

3.4.2 Subvention pour l’organisation d’une journée de sensibilisation et de récolte de fonds en matière de changements climatiques

Par arrêté ministériel du 4 novembre 2010, une subvention d’un montant de 20.000 euros a été accordée à une ASBL pour l’organisation d’une journée de sensibilisation et de récolte de fonds en matière de changements climatiques.

La Cour des comptes estime que cette subvention manque de base réglementaire. En effet, aucune disposition de l’article 3 de l’arrêté précité du gouvernement wallon du 3 juillet 2008 ne prévoit explicitement l’octroi de subventions à des tiers. En revanche, l’Agence est chargée de développer des campagnes de sensibilisation et d’information visant à renforcer l’engagement des citoyens à contribuer aux mesures et actions diminuant la pollution atmosphérique. Cela implique que l’Agence les développe elle-même ou sous-traite leur développement à des tiers par voie de marchés publics.

3.5

Établissement de fiches fiscales

La Cour des comptes a constaté que l’Agence ne respecte pas les dispositions de l’article 57,1°CIR 92, qui prévoit l’établissement de fiches individuelles pour toute rétribution constituant des revenus professionnels imposables ou non en Belgique dans le chef des bénéficiaires. Elle considère que, même s’il n’existe pas, pour les organismes publics, de mécanisme de sanction en cas de non-respect de cette formalité, l’Agence devrait établir des fiches individuelles et relevés récapitulatifs15 pour les commissions, honoraires (par exemple, pour les avocats), rétributions, etc., qu’elle paie dans le cadre de ses activités.


(11)

4

Commissariat général au tourisme

- Contrôle des comptes

2010-2011

16

À l’occasion du contrôle des comptes 2010 et 2011 du Commissariat général au tourisme, la Cour des comptes a constaté que les bilans ne reprenaient pas encore le patrimoine transféré par la Région wallonne et que le Commissariat continuait à appliquer le système de report des crédits non dissociés, lequel n’est pas applicable aux organismes publics soumis à la loi du 16 mars 1954. La Cour des comptes a, par ailleurs, relevé certaines dépenses faites en l’absence de crédits et a corrigé le montant des recettes des exercices 2010 et 2011.

4.1

Introduction

4.1.1 Statut

Le Commissariat général au tourisme (CGT), initialement service de l’administration wallonne, a été constitué en organisme d’intérêt public de catégorie A soumis à la loi du 16 mars 1954 relative au contrôle de certains organismes d’intérêt public par le décret du 27 mai 2004 relatif à l’organisation du tourisme. Ce décret définit les missions ainsi que l’organisation du CGT.

Le changement de statut du service de la Région wallonne en organisme public a été réalisé le 1er juillet 200817, date du transfert des membres du personnel et de l’activité du ministère de la Région wallonne au CGT.

4.1.2 Méthode

Le contrôle a porté uniquement sur les comptabilités économique et budgétaire de l’organisme.

Le rapport de contrôle a été transmis au ministre du Budget, des Finances, de l’Emploi, de la Formation et des Sports et au ministre des Pouvoirs locaux et de la Ville le 6 mai 2013. Par lettre du 26 juillet 2013, le ministre du Budget s’est engagé à mettre en œuvre les recommandations de la Courdes comptes.

4.2

Immobilisations

En exécution du titre II du décret précité du 27 mai 2004, l’arrêté du gouvernement wallon du 19 juin 2008 a réglé le transfert des droits immobiliers, des meubles et des droits et

16 Dr 3.672.265.

17 Arrêté du gouvernement wallon du 19 juin 2008 portant certaines dispositions d’exécution du décret précité du 27 mai 2004.


(12)

obligations de la Région wallonne au CGT. Comme lors du précédent contrôle des comptes18, la Cour aconstaté que le bilan ne comprend pas encore le patrimoine transféré par la Région wallonne, mais uniquement les immobilisations corporelles acquises depuis l’entrée en activité de l’organisme, le 1er juillet 2008.

L’inventaire valorisé des biens transférés est actuellement en cours de réalisation.

4.3

Comptabilité budgétaire

Le CGT a continué à appliquer, en 2010 et 2011, les dispositions de l’article 34 de l’arrêté royal du 17 juillet 1991 portant coordination des lois sur la comptabilité de l’État, lequel prévoit le report à l’année suivante des crédits non dissociés disponibles à la fin de l’année budgétaire pour ordonnancer toute dépense engagée pendant l’année budgétaire révolue.

Toutefois, ce système de report de crédits n’est pas applicable à la comptabilité budgétaire des organismes d’intérêt public soumis à la loi du 16 mars 1954. Les crédits budgétaires non utilisés tombent en annulation en fin d’exercice.

Ce problème est à présent réglé puisque le budget 2013 de l’organisme ne contient plus que des crédits dissociés.

4.3.1 Compte d’exécution du budget 2011

Compte d’exécution du budget 2011

Budget Compte Écart

Crédits non dissociés ex

ante

Exercice

2011 Total (1)

Exercice antérieur

Exercice

2011 Total (2) (1)– (2)

Recettes 1.483.914 56.211.800 57.695.714 1.483.914 54.456.366 55.940.280 1.755.434 Dépenses 1.483.914 56.106.800 57.590.714 1.364.441 51.628.045 52.992.486 4.598.228

Résultat 105.000 105.000 119.473 2.828.321 2.947.794

(en euros)

Le compte d’exécution du budget 2011 présente un boni de 2.947.793,65 euros.

Toutefois, le compte d’exécution du budget 2011 reprend des reports de crédits non dissociés de l’exercice antérieur d’un montant de 1.483.914,27 euros, qui ne sont pas des droits constatés de l’exercice, mais il ne tient pas compte des recettes reportées à l’exercice suivant de 1.964.095,65 euros, qui sont des droits constatés de l’exercice.

Par conséquent, les recettes de l’exercice s’élèvent à 56.420.461,41 euros et le résultat budgétaire à + 3.427.975,03 euros.

18 23e cahier d’observations adressé par la Cour des comptes au Parlement wallon, Fasc. Ier, Doc. Parl., Rég. w. (2011-2012) - N° 1, p. 27 à 34.


(13)

4.3.2 Compte d’exécution du budget 2010

Compte d’exécution du budget 2010

Budget Compte Écart

Crédits non dissociés ex

ante

Exercice

2010 Total (1)

Exercice antérieur

Exercice

2010 Total (2) (1)– (2)

Recettes 1.197.110 56.817.413 58.014.523 1.197.110 53.782.867 54.979.978 3.034.546 Dépenses 1.197.110 56.817.413 58.014.523 1.068.284 50.194.162 51.262.445 6.752.078

Résultat 0 0 128.827 3.588.706 3.717.532

(en euros)

Le compte d’exécution du budget 2010 présente un boni de 3.717.532,48 euros.

Toutefois, le compte d’exécution du budget 2010 reprend des reports de crédits non dissociés de l’exercice antérieur d’un montant de 1.197.110,42 euros, qui ne sont pas des droits constatés de l’exercice, mais ne tient pas compte des recettes reportées à l’exercice suivant de 1.483.914,27 euros, qui sont des droits constatés de l’exercice.

Par conséquent, les recettes de l’exercice s’élèvent à 55.266.781,58 euros et le résultat budgétaire à + 4.004.336,33 euros.

4.3.3 Dépenses sans crédits

Le Commissariat incorpore dans la colonne Crédits de son compte d’exécution du budget, les crédits qui proviennent des transferts de la division organique 32 Provisions

interdépartementales pour la programmation 2007-2013 des cofinancements européens du

budget du service public de Wallonie (SPW) vers le programme 09.08 Commissariat général

au tourisme du même budget. Ces crédits n’étaient pas prévus dans les budgets initiaux du

CGT et s’ajoutent au total des crédits votés pour l’organisme par le Parlement wallon dans le dispositif des budgets généraux des dépenses de la Région wallonne pour les années 2010 et 2011.

Les tableaux suivants reprennent des dépenses19 faites par le CGT en l’absence de crédits régulièrement inscrits à son budget. Il appartiendra au Parlement de régulariser ces crédits lors du vote du décret portant règlement du budget de l’organisme en application des dispositions de l’article 6, § 3, de la loi précitée du 16 mars 1954. Cette régularisation n’aura aucune conséquence sur les budgets de la Région wallonne, puisque ces dépenses sont couvertes par des subventions de la Région wallonne et de l’Union européenne.

19 Les dépenses en cause sont régulières et cofinancées par l’Union européenne. L’organisme omet d’inscrire des crédits dans ses budgets annexés aux budgets généraux des dépenses de la Région wallonne.


(14)

Dépenses sans crédits de l’exercice 2010

Allocations de base

Libellé Dépenses

1203 Études FEDER 07/13 49.912,86

4304 Actions FEDER 07/13 743.490,66

5208 Subventions ASBL FEDER 07/13 497.357,75

6308 Subventions pouvoirs subordonnés FEDER 07/13 2.028.650,99

TOTAL 3.319.412,26

(en euros) Dépenses sans crédits de l’exercice 2011

Allocations de base

Libellé Dépenses

12.03 Études FEDER 07/13 20.193,20

43.04 Actions FEDER 07/13 1.359.854,80

52.08 Subventions ASBL FEDER 07/13 848.005,51

63.08 Subventions pouvoirs subordonnés FEDER 07/13 1.711.508,79

TOTAL 3.939.562,30

(en euros) Il conviendrait que le Commissariat inscrive ces crédits dans ses budgets soumis au Parlement ou sollicite des ajustements de son budget en temps utile pour acter l’utilisation de crédits européens.


(15)

5

Commission wallonne pour

l’énergie – Contrôle des comptes

2011

20

Lors du contrôle des comptes 2011 de la Commission wallonne pour l’énergie, la Cour des comptes a examiné l’évolution du financement de l’organisme. Elle a émis des remarques en matière d’inventaires physique et comptable, de contrôle interne, de placements de trésorerie et de respect de la réglementation des marchés publics.

5.1

Introduction

5.1.1 Statut

La Commission wallonne pour l'énergie (CWaPE) a été instituée par l'article 43, § 1er, du décret du 12 avril 2001 relatif à l'organisation du marché régional de l'électricité21. Il s'agit d'un organisme autonome disposant de la personnalité juridique et soumis au contrôle du gouvernement wallon par l’intermédiaire de deux commissaires nommés et révoqués par lui22.

L'article 47ter, § 5, du décret précité prévoit que l'organisme est soumis au contrôle de la Cour des comptes, mais n'en précise cependant pas les modalités. Les principes de la loi du 16 mai 200323 n’ont pas encore été transposés dans un décret de la Région wallonne pour ce qui concerne les organismes publics. Toutefois, s’agissant de comptes antérieurs à 2012, les dispositions de l'article 71, § 3, de la loi spéciale du 16 janvier 1989 relative au financement des communautés et des régions qui prévoient que le contrôle de la Cour des comptes sur un organisme public dépendant de la Région wallonne doit s'exercer selon le mode prévu dans la loi du 16 mars 1954 relative au contrôle de certains organismes d'intérêt public, sont encore d’application.

5.1.2 Méthode

Le contrôle s’est déroulé durant le mois de février 2013. Le projet de rapport a été communiqué le 26 mars 2013 à la CWaPE. Celle-ci a répondu à la Cour des comptes par courrier du 26 avril 2011. Les commentaires de cet organisme ont été incorporés dans le rapport de contrôle transmis au ministre du Budget, des Finances, de l’Emploi, de la Formation et des Sports ainsi qu’au ministre du Développement durable et de la Fonction

20 Dr 3.698.098.

21 Ce décret, dénommé ci-après « décret électricité », constitue la transposition de la directive 96/92/CE du Parlement et du Conseil européens du 19 décembre 1996 concernant des règles communes pour le marché intérieur de l'électricité. Il a été modifié par le décret du 19 décembre 2002 relatif à l'organisation du marché régional du gaz et par le décret-programme du 18 décembre 2003 et le décret du 17 juillet 2008.

22 Article 47 ter, §1, du décret du 12 avril 2001 modifié par le décret du 17 juillet 2008.

23 Loi du 16 mai 2003 fixant les dispositions générales applicables aux budgets, au contrôle des subventions et à la comptabilité des communautés et des régions ainsi qu'à l'organisation du contrôle de la Cour des comptes.


(16)

publique par lettres du 11 juin 2013. Par lettre du 25 juillet 2013, le ministre du Budget a accusé réception du rapport.

5.2

Financement

5.2.1 Dotation annuelle

Pour l’exercice 2011, la dotation de la CWaPE s’est élevée à 5.596.002,51 euros24 ; ce montant correspond à celui fixé dans le décret électricité (3.610.950 euros en base 2009, soit 4.596.002,51 euros en 2011)25, auquel s’est ajouté un montant de 1 million d’euros en vue de financer le recrutement de personnel, des frais de déménagement et diverses études, dont la réalisation du projet de réseaux électriques durables et intelligents26.

5.2.2 Rétrocession des soldes non utilisés

Le décret du 17 juillet 2008 modifiant le décret électricité précise à l’article 51ter, § 1er, 10°, que le Fonds énergie est « alimenté par la rétrocession des soldes non utilisés des dotations

allouées à la CWaPE ». Le compte de résultats 2011 de la CWaPE affiche un bénéfice de

178.257,90 euros. Celui-ci a été entièrement mis en réserve. En effet, en application des règles décidées par le comité de direction27, le montant réellement remboursé au Fonds énergie est limité à celui obtenu après affectation à la réserve indisponible. Cette réserve, alimentée sur la base du résultat économique à concurrence de 5 % de la dotation de l’année, s’élève à 1.978.313,45 euros28 au 31 décembre 2011. Comme la Cour des comptes l’a déjà fait remarquer lors de ses contrôles précédents, en l’absence de définition des conditions et des modalités de remboursement des soldes de dotations, les montants restitués au Fonds énergie sont actuellement calculés selon des règles que la CWaPE a elle-même fixées.

À ce propos, la CWaPE a fait les remarques suivantes :

 la décision de constituer une réserve indisponible a été adoptée par le comité de direction, en présence des commissaires du gouvernement ;

 la réserve doit permettre à l’organisme, s’il était amené à disparaître, de prendre en charge le paiement de l’ensemble des préavis de son personnel29 ;

 le solde de la dotation de l’année N est régulièrement versé dans le courant de l’année N + 1 ;

24 Dotation à la charge de l’allocation de base 01.01 intitulée Fonds énergie du programme 31 Énergie de la division organique 16 Aménagement du territoire, logement, patrimoine et énergie.

25 « Le montant de la dotation de la CWaPE s’élève à 3.610.950 euros. Le gouvernement adapte annuellement ce montant à

l’indice des prix à la consommation, en le multipliant par l’indice des prix à la consommation pour le mois de juin de l’année et en le divisant par l’indice des prix à la consommation du mois de juin de l’année précédant l’entrée en vigueur du présent décret ».

26 Comme l’autorise l’article 51ter du décret électricité : « après avis de la CWaPE, le gouvernement peut majorer le montant

de la dotation, en fonction des besoins dûment établis par la CWaPE ».

27 Conformément à l’article 9, §4, du règlement d’ordre intérieur de la Commission : « le comité de direction arrête les règles

d’évaluation des comptes de résultat et du bilan sur proposition du président ». Le montant à rembourser à la Région wallonne en N + 1 est calculé sur la base du résultat économique de l’année N. Le montant restitué correspond au résultat à affecter sous déduction de la dotation à la réserve indisponible. Celle-ci est alimentée à concurrence de 5 % de la dotation de l’année.

28 Ce qui représente 36,3 % du coût de fonctionnement de l’année 2011.


(17)

 les modalités de calcul de cette réserve ont, à plusieurs reprises, été revues de manière à respecter au mieux les intérêts de la CWaPE et du Fonds énergie.

La Cour des comptes fait observer que l’alimentation de la réserve indisponible est significative et ne se justifierait qu’en cas de doute sur la continuité de la Commission. Les graphiques ci-dessous montrent l’évolution de la réserve indisponible de la CWaPE ainsi que les montants rétrocédés à la Région wallonne au cours des exercices 2003 à 2011.

Évolution de la réserve indisponible Évolution des rétrocessions à la Région30

5.3

Contrôle des comptes 2011

5.3.1 Inventaire comptable et physique

La tenue des inventaires appelle trois remarques :

 le tableau des mutations de valeurs établi par la CWaPE au 31 décembre 2011 ne fait pas apparaître les biens sortis de l’inventaire en cours d’année ;

 l’inventaire comptable des immobilisations ne renseigne pas toujours de manière précise la nature des biens acquis par l’organisme

 la CWaPE ne réalise pas d’inventaire physique de ses biens.

La Cour des comptes a recommandé de remédier à ces carences et, une fois l’inventaire physique réalisé, de le réconcilier avec l’inventaire comptable.

À sa réponse, la CWaPE a joint un tableau des mutations de valeurs qui fait apparaître les sorties d’inventaire. Toutefois, la recommandation de la Cour sur l’inventaire physique reste d’actualité.

5.3.2 Provisions

Les comptes de provisions s’élèvent à la fin de l’exercice 2011 à un montant de 987.033,49 euros.

30 Les résultats des exercices 2008 (134.861,64 euros), 2009 (49.546,70 euros) et 2011 (178.257,90 euros) ont été affectés totalement à la réserve indisponible, conformément à la règle d’évaluation décidée par le comité de direction de la CWaPE.


(18)

Évolution des comptes de provisions

Provisions 2008 2009 2010 2011

Provision indemnités fins de mandat 380.911 398.871 411.823 422.395

Provision litige fin de mandat 5.000 106.924 106.924 264.639

Provisions litiges 200.000 300.000 300.000 300.000

Total provisions 585.911 805.795 818.747 987.033

(en euros)

La provision pour indemnités de fin de mandat des administrateurs a été adaptée conformément à l’article 2 de l’arrêté du gouvernement du 14 juin 2001 déterminant les principes de base relatifs à la rémunération du président et des administrateurs du comité de direction de la Commission wallonne pour l’énergie31.

La provision pour litiges liée aux fins de mandat a été majorée de 157.715 euros en 2011 afin de faire face principalement au litige qui oppose la CWaPE à un de ses anciens directeurs. Le règlement définitif de ce litige, qui donnera lieu à utilisation de la provision, devait intervenir dans le courant de l’année 2013.

Enfin, les provisions, d’un montant total de 300.000 euros, constituées pour couvrir les litiges avec deux sociétés n’ont pas évolué alors que l’une d’elles s’est désistée de son recours le 1er décembre 2011. Cette information n’étant parvenue à la CWaPE qu’en 201232, les comptes 2011 n’intègrent pas encore cette décision. Celle-ci devra se concrétiser dans les comptes 2012 par une reprise de provision. Le second litige est, quant à lui, toujours pendant.

5.3.3 Placements de trésorerie

Au 31 décembre 2011, les placements de trésorerie (1.741.101,54 millions d’euros) sont représentés par des billets de trésorerie (1,54 millions d’euros) et des parts de SICAV Dexia

Money Market Euro Sustainable (0,2 million d’euros).

Pour rappel, lors de ses précédents contrôles, la Cour des comptes avait recommandé à la CWaPE, dont les comptes financiers ne font pas partie de la fusion d’échelle, de privilégier les placements en titres de la dette de l’État fédéral et des entités fédérées. Elle constate qu’en 2011, l’organisme a continué à réaliser des placements dans cette SICAV33.

La CWaPE a souligné qu’elle privilégie les placements en billets de trésorerie34 et que les placements dans la SICAV précitée, qui présente un risque très faible, sont réalisés afin d’assurer une souplesse dans la gestion de trésorerie.

31 Article 2 : « En considération de l'interdiction visée à l'article 2 de l'arrêté du gouvernement wallon du 14 juin 2001 fixant les

règles applicables au président et aux administrateurs du comité de direction de la CWaPE en matière d'incompatibilité et de conflit d'intérêt, il est alloué au président ou à l'administrateur concerné à l'issue de son mandat, si celui-ci n'est pas renouvelé ou s'il y est mis fin anticipativement sans qu'il y ait eu faute grave, une indemnité compensatoire équivalent à la moitié de son traitement pour les douze mois qui précèdent la fin de son mandat. »

32 Arrêt du Conseil d’état n° 218.959 prononcé le 19 avril 2012. 33 2.333,781 parts acquises et 2.425,523 parts vendues en 2011. 34 Suite notamment aux versements irréguliers des dotations (cf. supra).


(19)

5.4

Contrôle interne

5.4.1 Procédure en matière de paiement

Afin d’assurer une séparation des fonctions correcte, la Cour des comptes avait recommandé que la personne chargée de l’enregistrement journalier des opérations comptables ne dispose pas du pouvoir de signature en matière de paiement et que les paiements soient soumis à une double signature électronique. D’après les informations communiquées par la CWaPE en cours d’audit, la situation n’avait pas évolué depuis le dernier contrôle. Par conséquent, la Cour des comptes a réitéré sa recommandation.

Dans sa réponse, la CWaPE a signalé qu’une procédure interne est mise en œuvre afin d’assurer une meilleure séparation des fonctions, mais que les adaptations informatiques n’ont pas encore pu être réalisées en raison de la nécessité d’une adaptation du logiciel comptable, prévue à court terme.

5.4.2 Contrôle des cartes carburant

Lors de l’examen des pièces justificatives, la Cour des comptes a constaté que les détenteurs des cartes carburant n’enregistraient jamais l’index kilométrique lorsqu’ils ravitaillaient leur véhicule. Afin de permettre un contrôle des consommations de carburant, la Cour a recommandé d’imposer cette formalité.

La CWaPE a signalé qu’elle allait mettre cette recommandation en œuvre.

5.5

Marché de services, de conseils et de consultation en matière

d’ingénierie

Le 25 octobre 2010, la CWaPE a été chargée, par son ministre de tutelle, de mettre en place un groupe de réflexion sur le développement des réseaux électriques durables et intelligents35. Dans ce cadre, elle a décidé de s’adjoindre les services d’un bureau spécialisé pour la réalisation d’études spécifiques.

Ce marché, d’un montant de 40.000 euros hors TVA a été passé par procédure négociée sans publicité et sans appel à la concurrence sur la base de l’article 17, § 2, 1°, f,36 de la loi du 24 décembre 1993 relative aux marchés publics et à certains marchés de travaux, de fournitures et de services (services ne pouvant être confiés qu’à une entreprise déterminée en raison de leur spécificité technique).

La CWaPE a justifié le recours à cette procédure de la manière suivante :

 un outil d’évaluation du mécanisme des certificats verts a été développé pour le département de l’énergie et du bâtiment durable de la direction générale opérationnelle de l’aménagement du territoire, du logement, du patrimoine et de l’énergie (DGO4) du

35 Ce groupe de travail devait remettre au gouvernement un rapport sur les priorités en matière de développement des réseaux durables et intelligents en vue d’assurer l’intégration des productions décentralisées, de limiter la consommation des clients finals, de réduire les pertes réseaux et d’améliorer l’efficacité et le rapport coût-bénéfice des investissements « réseaux ». Le rapport final a été rendu public le 23 janvier 2012.


(20)

service public de Wallonie (SPW) sur la base d’un marché public de services conclu par procédure négociée sans publicité après mise en concurrence de plusieurs firmes ;  ce marché arrive à échéance à la fin de 2010 ;

 les études envisagées se basent notamment sur des hypothèses utilisées et des résultats obtenus dans le cadre de l’outil développé et visent à développer l’outil existant en lui adjoignant des modules spécifiques mais complémentaires ; ces services requièrent des compétences techniques spécifiques et la maîtrise de l’outil initial ;

 des contraintes sont imposées en termes de délai par la directive européenne 2009/72-73/EC ; le service doit être opérationnel et utilisable de manière immédiate.

La CWaPE s’est donc adressée au prestataire retenu dans le cadre du marché attribué par la DGO4, à savoir un bureau d’études constitué en ASBL.

La Cour des comptes a rappelé que la mise en concurrence est un principe fondamental en matière de marchés publics.

En l’occurrence, le fait qu’une consultation de la concurrence a été réalisée précédemment par le SPW montre que le marché passé par la CWaPE ne revêtait pas une spécificité technique telle qu’il ne pouvait être confié qu’à un seul prestataire de services. Quant à l’urgence évoquée mais non invoquée par la référence à l’article 17, § 2, 1°, c), de la loi précitée, encore eût-il fallu démontrer qu’il s’agissait d’une urgence impérieuse résultant d’événements imprévisibles ne permettant pas de respecter les délais exigés par les autres procédures.

Par conséquent, la Cour des comptes est d’avis qu’il convenait d’appliquer strictement la réglementation en matière de marchés publics et d’organiser une mise en concurrence pour les marchés de consultance.

La CWaPE a insisté sur le fait qu’elle est très attentive au respect du principe de mise en concurrence mais, pour le marché en question, elle a justifié la procédure suivie par les délais imposés dans la lettre de mission adressée par le ministre. Selon elle, il n’aurait pas été possible à un autre opérateur de concevoir, dans des délais aussi restreints, un outil permettant de définir les hypothèses de travail indispensables au groupe de travail concerné.


(21)

6

Institut du patrimoine wallon –

Contrôle des comptes 2010 à

2012

37

À l’occasion du contrôle des comptes 2010 à 2012 de l’Institut du patrimoine wallon, la Cour des comptes a réalisé le suivi de ses recommandations antérieures. Elle a également souligné l’importance de l’encours des engagements par rapport aux ressources de l’organisme. Enfin, elle a procédé à une évaluation des procédures en matière de facturation et de paiement.

6.1

Introduction

6.1.1 Statut

Le décret du 1er avril 199938, réformant la politique wallonne en matière de patrimoine, a notamment créé l’Institut du patrimoine wallon (IPW), organisme d’intérêt public de catégorie A au sens de la loi du 16 mars 1954 relative au contrôle de certains organismes d’intérêt public. Les dispositions de ce décret, relatives à l’Institut, font l’objet des nouveaux articles 217 à 229 du code wallon de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme et du patrimoine (Cwatup) et sont entrées en vigueur le 1er mai 1999.

Ce décret organique confie à l’IPW cinq missions :

 assister des propriétaires de biens classés en vue de les réhabiliter ;

 assurer la conservation des savoir-faire et le perfectionnement dans les métiers du patrimoine (principalement sur le site de l’ancienne abbaye de la Paix-Dieu à Amay);  valoriser des propriétés ou parties de propriétés classées n’ayant pas d’affectation

administrative39 ;

 sensibiliser le public à la protection et à la valorisation du patrimoine (y compris l’organisation des Journées du patrimoine) ;

 donner des conseils en matière de réaffectation de monuments classés.40

6.1.2 Méthode

Le contrôle porte sur les comptes 2010 à 2012 de l’Institut, transmis à la Cour des comptes par le vice-président, ministre du Budget, des Finances, de l’Emploi, de la Formation et des

37 Dr 3.702.231.

38 Décret du 1er avril 1999 relatif à la conservation et à la protection du patrimoine, modifié aux articles 218, 219 et complété d’un article 220 bis par le décret-programme du 18 décembre 2003.

39 Cette dernière mission a fait l’objet d’un ajout au décret organique par le décret-programme du 18 décembre 2003 précité. On retrouve les propriétés régionales suivantes : Archéoforum de Liège et Centre wallon d’archéologie du bâti à Liège, auditorium des Moulins de Beez, chapelle du Béguinage à Mons, ancienne abbaye de Stavelot.

40 Décret du 15 juillet 2008 modifiant le code wallon de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme et du patrimoine, en ce qui concerne l’objet et les missions de l’Institut du patrimoine wallon.


(22)

Sports du gouvernement wallon, respectivement les 1er juillet 2011, 10 décembre 2012 et 24 mai 2013.

Le projet de rapport a été communiqué à l’administrateur général de l’Institut, qui, par courriel du 2 août 2013, a fait savoir qu’il n’avait aucune remarque à formuler et qu’il mettrait en œuvre les recommandations de la Cour.

Le rapport a été transmis au vice-président et ministre du Budget, des Finances, de l’Emploi, de la Formation et des Sports ainsi qu’au ministre des Travaux publics, de l’Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine par lettres du 20 août 2013. Le ministre du Budget a accusé réception du rapport de la Cour par lettre du 19 septembre 2013.

6.2

Suivi des observations antérieures

Suite aux observations et recommandations formulées par la Cour des comptes à l’occasion du contrôle des comptes 2008 et 2009, l’Institut a effectué les corrections et pris les mesures suivantes :

 fin de la comptabilisation de productions immobilisées à partir de l’exercice 2011 ;  aucune acquisition d’œuvres d’art au cours de la période contrôlée ;

 vérification, par le service comptable, des caisses en espèces des différentes implantations de l’Institut ; signature de toutes les pièces par l’administrateur général ;  établissement du compte d’exécution du budget par transposition des imputations

budgétaires effectuées simultanément dans la comptabilité générale ;

 mise en place d’une comptabilité d’engagements budgétaires et de procédures de vérification des crédits disponibles ;

 restriction au nécessaire de l’usage de la carte de crédit, les retraits d’argent liquide et pleins de carburant étant, par ailleurs, évités ;

 mise en place d’un contrôle systématique des consommations de carburant ;

 rédaction d’un rapport annuel d’analyse de l’activité et de la situation financière des principaux organismes subventionnés par l’Institut, les montants des subventions accordées pouvant être remis en cause à cette occasion.

6.3

Comptabilité économique

6.3.1 Bilan

6.3.1.1 Compte 22127000 Travaux financés par le FEDER

Ce compte concerne des travaux réalisés sur le site de Villers-la-Ville, partiellement subsidiés par le FEDER.

Selon les règles d'évaluation de l’Institut, les biens sont considérés comme des immobilisations corporelles s’ils lui appartiennent. Or, le transfert de ce site à l’IPW n'a pas encore été effectué.

Une production immobilisée de 101.844 euros en 2009 et de 217.583 euros en 2010 a été comptabilisée sur ce compte ; ces montants correspondent à une estimation du salaire des membres du personnel de l’Institut affectés à ce projet. Or les règles d’évaluation de l’Institut


(23)

n’évoquent pas de productions immobilisées ; l’Institut n’en comptabilise pour aucun autre projet.

Si les travaux de Villers-la-Ville sont entièrement couverts par des subsides (Région wallonne et FEDER), les salaires ne constituent pas des dépenses éligibles.

Suite à la recommandation formulée par la Cour des comptes au terme du contrôle des comptes 2008 et 2009, l’Institut n’a plus comptabilisé de productions immobilisées à partir de l’exercice 2011. Il n’a cependant pas annulé celles déjà actées.

Les règles d’évaluation prévoient que l’Institut compense la valeur des immobilisés par une affectation équivalente de subsides en capital. Pour ce projet, si l’Institut n’annule pas les écritures antérieures, il devra donc compenser l’ensemble des productions immobilisées par un prélèvement sur la dotation de l’année au cours de laquelle interviendra le décompte final des travaux.

6.3.1.2 Comptabilisation des terrains et constructions

Dans son rapport sur les comptes 2008 et 2009, la Cour des comptesavait relevé de mauvaises comptabilisations entre comptes d’immobilisés, ainsi que l’enregistrement de dépenses dans des comptes de charges (biens et services divers) au lieu de comptes d’immobilisés.

Les corrections nécessaires n’ont pas été effectuées dans les comptes clôturés au 31 décembre 2012.

Afin de comptabiliser correctement les immobilisés et, particulièrement, les terrains et constructions, la Cour des comptesa recommandé à l’Institut de réconcilier ses chiffres avec les décomptes des services opérationnels. Elle a formulé la même recommandation pour les subsides.

6.3.1.3 Compte 24091000 Amortissements sur matériel informatique

En 2011, le tableau d’amortissement comporte de nombreuses erreurs pour le matériel acquis au cours de l’exercice. Si les règles d’évaluation prévoient un amortissement de ce matériel sur trois ans, le taux appliqué aux acquisitions de 2011 va de 36 % à 86 %. Il en résulte, en 2011, un amortissement excessif de 8.631 euros.

L’Institut devra corriger les amortissements actés sur le matériel informatique acquis en 2011, et revoir ses tableaux d’amortissement afin que cette erreur ne se reproduise pas systématiquement.

6.3.1.4 Inventaires

Les tableaux d’amortissement contiennent de nombreux immobilisés, dont du matériel informatique et bureautique de plus de dix ans.

La Cour des comptes a recommandé que les immobilisés comptabilisés en installations, machines, outils, ainsi qu’en mobilier et matériel roulant soient mis en concordance avec les inventaires physiques à réaliser périodiquement.


(24)

6.3.1.5 Triage-Lavoir du Centre

Les règles d’évaluation de l’Institut prévoient que les immobilisations financières et les créances font l’objet de réductions de valeur si leur remboursement à l’échéance est, en tout ou en partie, incertain.

L’Institut possède une participation de 250.000 euros dans la société Triage-Lavoir du Centre, soit 20 % du capital souscrit. Les comptes de cette société, arrêtés au 31 décembre 2012, indiquent que les fonds propres sont de 217.057,36 euros, avec une perte reportée de 1.032.942,64 euros.

La valorisation des participations de l’Institut sur la base de l’actif net donne un montant de 43.411,47 euros, soit une réduction de valeur non actée de 206.588,53 euros.

Le 16 septembre 2009, l’Institut a conclu avec la société Triage-Lavoir du Centre une convention de prêt d’un montant de 1.200.000 euros, d’une durée initiale de quatre mois. Un avenant à cette convention, signé le 10 novembre 2011, a retardé l’échéance de remboursement à quatre mois après cession des différents espaces composant le Triage-Lavoir du Centre, ou au plus tard le 31 décembre 2014.

Malgré la situation des fonds propres, évoquée ci-dessus, et de la trésorerie (3.064,84 euros au 31 décembre 2012) de cette société, l’Institut n’a comptabilisé aucune créance douteuse ou réduction de valeur.

En accord avec les règles d’évaluation de l’Institut, la Cour des comptesa demandé de :  comptabiliser une réduction de valeur sur les participations détenues dans le

Triage-Lavoir du Centre ;

 comptabiliser une créance douteuse voire des réductions de valeur sur la créance détenue sur cette société.

6.3.2 Compte de résultats

6.3.2.1 Services et biens divers

Le total de la rubrique 61 Services et biens divers évolue comme suit.

Évolution des services et biens divers

2012 2011 2012

61 Services et biens divers 6.183.523 3.563.063 5.178.098

(en euros)

L’interprétation des montants enregistrés dans les comptes de services et biens divers est difficile car l’Institut y comptabilise les travaux sur des biens propriété de la Région wallonne41. En 2012 par exemple, ces travaux représentent plus de 2,7 millions d’euros.


(25)

6.3.2.2 Compte 644000 Pénalités et amendes

En plus de certains intérêts de retard, l’Institut a comptabilisé, dans ce compte, les contraventions de roulage, soit 544 euros en 2010, 477 euros en 2011 et 305 euros en 201242. Ces contraventions ne peuvent être prises en charge par l’Institut, mais doivent être réclamées aux conducteurs des véhicules.

6.3.2.3 Interventions dans les travaux : comptes 740100 et 740200

L’Institut comptabilise les subsides des projets cofinancés par le FEDER et par la Région wallonne sur la base des sommes reçues et non sur la base des droits constatés comme l’impose l’article 2 de l’arrêté royal du 7 avril 1954 portant règlement général sur le budget et la comptabilité des organismes d'intérêt public visés par la loi du 16 mars 1954. Ce mode de comptabilisation des subsides crée un déséquilibre de 1.239.210 euros au détriment du résultat de l’exercice 2009 et en faveur des comptes de résultats 2010 et 2011.

Le même déséquilibre s’observe au compte d’exécution du budget, puisque ces déclarations de créances ne sont pas non plus imputées à l’article 66.11.10 Interventions des pouvoirs régionaux dans les travaux de rénovation, restauration et réaffectation des biens classés. Afin d’assurer la correspondance des charges et des produits dans le temps, et de respecter les règles d’imputation en comptabilité, la Cour des comptesa recommandé à l’Institut :  de comptabiliser ses recettes et dépenses sur la base des droits constatés43 ;

 d’effectuer une réconciliation entre les montants comptabilisés en charges44 et produits45 et les données dont dispose la cellule immobilière afin de s’assurer de la cohérence des chiffres relatifs aux différents projets de travaux en fin d’exercice.

Par ailleurs, les transferts aux comptes de subsides en capital de classe 15 ainsi que l’amortissement de ces subsides, qui font également intervenir les comptes 740100 et 740200, pourraient s’effectuer dans des comptes distincts afin d’améliorer la lecture du compte de résultats.

6.4

Comptabilité budgétaire

6.4.1 Compte d’exécution du budget

Depuis l’exercice 2011, l’Institut établit son compte d’exécution du budget par la transposition des imputations budgétaires effectuées simultanément aux enregistrements en comptabilité économique.

42 En 2012, une contravention a été remboursée par l’utilisateur du véhicule. 43 Cf. également le point 6.5.1 Factures et déclarations de créance.

44 Ou en immobilisés, dans le cas de biens appartenant à l’Institut.

45 Subsides et subsides en capital. Et donc, si nécessaire, comptabiliser des déclarations de créance à établir, ou comptabiliser en dettes diverses les avances reçues, ces écritures étant non relevantes budgétairement.


(26)

En annexe à ses comptes annuels, l’Institut présente un rapprochement entre les résultats budgétaires et économiques. Si ces tableaux sont exacts, il subsiste des erreurs d’imputation de mouvements internes au compte d’exécution du budget.

6.4.1.1 Comptabilisation des subsides en capital

L’enregistrement, en comptabilité générale, des transferts aux subsides en capital (pour compenser la valeur des immobilisés) dans les comptes de classe 15, ainsi que l’amortissement de ces subsides sont des mouvements internes, qui ne devraient pas être imputés en recettes et dépenses au compte d’exécution du budget.

L’institut a cependant imputé ces mouvements internes sur les articles 59.11.10 Interventions

des institutions européennes et 66.11.10 Interventions RW dans les travaux sur bâtiments

classés.

Exécution du budget IPW 2010 à 2012 : mouvements internes

Article Imputations Mouvements

internes

Imputations corrigées 2010

59.11 Interventions institutions européennes 49.554 0 49.554

69.11 Interventions Région wallonne 2.808.411 -38.770 2.847.182

2011

59.11 Interventions institutions européennes 0 0 0

69.11 Interventions Région wallonne 4.477.436 - 3.507.393 7.984.829

2012

59.11 Interventions institutions européennes -120.723 - 676.297 555.573

69.11 Interventions Région wallonne 776.810 - 498.642 1.275.452

Total 2012 656.087 - 1.174.939 1.831.025

(en euros) 6.4.1.2 Production immobilisée

En 2010, l’Institut a imputé 217.583,72 euros sur l’article 76.11.00 Produits de la vente de biens

réhabilités. Ce montant n’est pas une recette liée à une vente, mais une production

immobilisée pour le chantier de Villers-la-Ville, soit un mouvement interne qui ne peut être imputé en recettes au compte d’exécution du budget de l’IPW.

L’Institut n’a plus comptabilisé de productions immobilisées en 2011 et 2012.

6.4.2 Dépassements

La Cour des comptesa relevé plusieurs dépassements de crédits limitatifs dans les comptes d’exécution du budget des années 2010 à 2012.


(27)

6.4.3 Encours des engagements

Au 31 décembre 2012, l’encours des engagements pour les articles des dépenses d’investissements liées aux missions décrétales est de 13.961.859,44 euros :

Encours des engagements au 31 décembre 2012

Articles Encours

72.11 Travaux biens classés IPW 8.023.743,72

72.12 Travaux biens classés Région wallonne 5.031.197,35

72.13 Travaux Paix-Dieu 747.213,93

72.14 Travaux siège IPW 10.347,50

72.16 Travaux autres biens classés 149.356,94

Total 13.961.859,44

(en euros)

Selon les échéances des travaux planifiés, 85 % de cet encours devraient être réalisés pour la fin de l’exercice 2014, soit environ 11,9 millions d’euros.

Pour estimer l’importance de ces engagements, le tableau ci-dessous reprend une synthèse de l’évolution des recettes budgétaires de l’Institut.

Comptes d’exécution du budget de l’Institut : recettes

2010 2011 2012

Dotation Région wallonne 6.731.000 6.862.000 6.774.000

Dotation complémentaire (pour subventions) 2.125.000 2.138.000 2.085.000

Interventions dans les travaux 2.808.000 4.477.436 776.810

Autres 1.010.000 855.554 802.614

Total des recettes budgétaires 12.674.000 14.332.990 10.438.424

(en euros)

L’Institut peut employer les soldes non utilisés des exercices antérieurs pour financer ses activités46. Il évalue ces soldes à 3.188.000 euros au 31 décembre 2012. Cependant, ce calcul ne tient pas compte de nombreuses erreurs relevées par la Cour des comptes dans les différents comptes d’exécution de l’Institut depuis sa création.

Afin de déterminer plus précisément l’état des ressources disponibles, une méthode alternative consiste à additionner au 31 décembre 2012 les valeurs disponibles et les créances à court terme, puis à en déduire les dettes à court terme. Avec cette méthode, les ressources disponibles sont évaluées à 2.260.865 euros.


(28)

L’absence de comptabilisation de recettes budgétaires sur la base des droits constatés, notamment les subsides pour travaux47, entraîne cependant une sous-évaluation des ressources disponibles.

Au vu de ce qui précède, l’encours des engagements en matière de dépenses d’investissements liées aux missions décrétales est particulièrement élevé par rapport aux ressources disponibles et mobilisables au 31 décembre 2012 et imposera une gestion rigoureuse des investissements futurs.

6.5

Organisation et contrôle interne

6.5.1 Factures et déclarations de créance

L’Institut comptabilise la plupart des produits (en comptabilité économique) et des recettes (en comptabilité budgétaire) sur la base des sommes reçues et non sur la base des droits constatés comme imposé par l’article 2 de l’arrêté royal du 7 avril 1954 portant règlement général sur le budget et la comptabilité des organismes d'intérêt public visés par la loi du 16 mars 1954.

Par ailleurs, l’édition des factures et déclarations de créance ainsi que la gestion des débiteurs sont réalisées en grande partie par les services opérationnels en dehors du logiciel comptable.

6.5.1.1 Archéoforum

L’Institut dispose d’un relevé journalier, tiré du logiciel de la caisse enregistreuse de l’Archéoforum, détaillant les recettes des entrées au musée et des ventes de la boutique. Les sommes perçues par virements bancaires sont réconciliées avec les relevés bancaires du compte de l’Archéoforum auprès du caissier Belfius ; les sommes reçues en liquide sont versées dans une caisse « recettes » que le service comptable contrôle périodiquement. L’Archéoforum perçoit également des recettes sur la base de factures, notamment celles relatives à la location de salles, qu’il édite dans un traitement de texte. Ces factures48 sont transmises une fois par mois au service comptable,… qui les enregistre dans un compte client

Ventes Archéoforum.

Le suivi de ces factures et la gestion des débiteurs sont réalisés par le service de l’Archéoforum.

6.5.1.2 Centre de la Paix-Dieu

Les contributions financières des participants aux stages organisés par le Centre de la Paix-Dieu sont versées directement sur un compte spécifique, sans émission de facture. Le service comptable enregistre donc directement en produits49 les versements réalisés sur ce compte. Le contrôle des paiements reçus des participants est effectué par le Centre de la Paix-Dieu.

47 Cf. le point 6.3.2.3 Interventions dans les travaux : comptes 740100 et 740200. 48 En 2012, l’Archéoforum a édité 133 factures.


(29)

Le Centre de la Paix-Dieu édite également des déclarations de créance50, notamment pour :  les locations de salles ;

 les interventions de la Région wallonne dans certains stages ;

 les interventions de l’agence Wallonie-Bruxelles international (WBI) dans les stages et coopérations à l’étranger.

Ces déclarations de créance ne sont pas systématiquement transmises au service comptable, qui enregistre ces produits51 à l’encaissement. La gestion des débiteurs est réalisée par le Centre de la Paix-Dieu.

6.5.1.3 Ventes de publications

La cellule des publications gère son stock et ses ventes dans une application externe au système comptable. Elle édite ses factures dans cette application52 et les transmet à la comptabilité, qui les enregistre dans le logiciel comptable dans le compte client Ventes publications.

La cellule des publications gère les débiteurs liés à ses ventes, même s’il s’agit, avant tout, de ventes au comptant.

6.5.1.4 Auditorium des Moulins de Beez

L’auditorium des Moulins de Beez édite directement des déclarations de créance lorsqu’il loue ses espaces de réception. Le service comptable enregistre ces produits53 à l’encaissement. Des extraits de comptes sont transmis à l’auditorium afin de gérer les débiteurs.

6.5.1.5 Cellule immobilière Projets FEDER

L’Institut gère actuellement deux projets cofinancés par le FEDER54, pour lesquels le service comptable établit des déclarations de créance trimestrielles, mais enregistre les produits55 à l’encaissement.

50 En 2012, le Centre de la Paix-Dieu a édité 59 déclarations de créances. 51 Et recettes au compte d’exécution du budget.

52 En 2012, la cellule publications a édité 2.082 factures. 53 Et recettes au compte d’exécution du budget.

54 Travaux à l’Abbaye de Villers-la-Ville et la manufacture Boch Kéramis, cf. le point 6.3.2.3 Interventions dans les travaux :

comptes 740100 et 740200.


(30)

Autres projets

La cellule immobilière édite les déclarations de créance pour les travaux sur les biens appartenant à la Région wallonne et les lui transmet. Le service comptable les enregistre lors du paiement par la Région.

Afin de respecter les dispositions de l’article 2 de l’arrêté royal du 7 avril 1954 portant règlement général sur le budget et la comptabilité des organismes d'intérêt public visés par la loi du 16 mars 1954, d’améliorer le contrôle interne en matière de ventes et d’alléger le travail des services, la Cour des comptesa recommandé que l’Institut :

 centralise l’édition des factures et des déclarations de créance dans le logiciel comptable56 ;

 comptabilise ses produits et recettes budgétaires sur la base des droits constatés lorsque c’est possible, et non à l’encaissement;

 définisse des procédures de suivi des débiteurs.

6.5.2 Cycle des paiements

Pour des raisons techniques, les fichiers de paiement ne peuvent pas être édités au départ du programme comptable ; ils le sont dans l’application externe Belfius Soft.

6.5.2.1 Signalétiques des bénéficiaires

Les signalétiques des bénéficiaires sont encodées dans l’application Belfius Soft par le service comptable, en plus de l’être dans le logiciel comptable.

Ce double encodage peut être source d’erreurs.

6.5.2.2 Dates d’échéance

Le service comptable n’indique pas de date mémo pour les paiements ; ils sont préparés, avec échéance immédiate, dès la réception des documents signés par l’ordonnateur.

Dans de nombreux cas, particulièrement en matière de travaux, les paiements interviennent avant les délais prévus par la législation sur les marchés publics et ce, pour des montants importants. Pour le chantier de Villers-la-Ville, des intérêts de retard de 1.466,17 euros et 936,65 euros ont cependant été payés en novembre 2013 pour des factures payées avec retard. Cependant, d’autres factures de ce même fournisseur ont été payées avant l’échéance. Les factures de fournitures de la Paix-Dieu sont le plus souvent directement adressées à ce centre et non à la comptabilité, ce qui peut contrarier le respect des échéances car la transmission à la comptabilité peut parfois prendre plus d’un mois.

6.5.2.3 Exécution des paiements

Les enveloppes de paiement préparées dans Belfius Soft sont envoyées dans Belfius Web, où elles ne peuvent plus être modifiées, mais sont en attente de signature. À l’Institut, une seule


(31)

signature électronique est nécessaire ; elle est exécutée électroniquement par une personne du service comptable.

Pour les paiements qui excèdent 74.987 euros, l’Institut envoie une demande de paiement écrite à la banque signée par le ministre.

Afin d’améliorer le contrôle interne du cycle des paiements, la Cour des comptes a recommandé à l’Institut :

 de centraliser l’arrivée des factures en priorité au service comptable ;

 de mettre en place une procédure sécurisée de validation et de modification des comptes financiers dans les signalétiques des bénéficiaires ;

 d’utiliser les dates mémo afin de payer les factures à l’échéance, ce qui pourrait également améliorer la planification de la trésorerie ;

 de séparer les fonctions de préparation et d’autorisation des paiements57.

7

Office wallon des déchets –

Contrôle des comptes 2010 et

2011

58

À l’occasion du contrôle des comptes 2010 et 2011 de l’Office wallon des déchets, la Cour des comptes a relevé l’existence de créances et dettes anciennes et constaté des dépassements de crédits. Elle a, par ailleurs, formulé des observations sur la procédure d’engagement et d’ordonnancement des dépenses, ainsi que sur certaines subventions allouées aux pouvoirs publics subordonnés et à quelques ASBL. Enfin, la Cour a relevé qu’un marché de services avait été passé par procédure négociée sans motivation adéquate.

7.1

Introduction

7.1.1 Statut

L’Office wallon des déchets est une entreprise régionale, soumise aux dispositions du titre III Des entreprises d’État des lois coordonnées sur la comptabilité de l’État du 17 juillet 1991. Il est géré par le département du sol et des déchets, qui fait partie de la direction générale opérationnelle de l’agriculture, des ressources naturelles et de l’environnement (DGARNE ou DGO3) du service public de Wallonie (SPW).

57 Et prévoir éventuellement une seconde signature électronique. 58 Drs 3.696.910 et 3.701.137.


(1)

Participations acquises par des institutions non soumises au contrôle de la Cour et reprises dans le périmètre

Liens Montant

souscrit Montant non appelé Réduction de valeur Valeur comptable % détention

Vitrufin 3.500.000,0 0,0 0,0 3.500.000,0 25,00 %

Total Fiwapac 3.500.000,0 3.500.000,0

Vesalius Biocapital II Sicar 10.000.000,0 7.500.000,0 0,0 2.500.000,0 14,78 %

TOTAL Sofipole 10.000.000,0 7.500.000,0 0,0 2.500.000,0

Entreprises liées 410.381.505 10.530.583 37.565.910 362.285.012,0

Fiwapac n.c. n.c. n.c. n.c. 51,00 %

Geligar n.c. n.c. n.c. n.c. 99,92 %

Samanda SA n.c. n.c. n.c. n.c. 99,99 %

SRIW Finance SA n.c. n.c. n.c. n.c. 99,99 %

SRIW Immobilier n.c. n.c. n.c. n.c. 99,99 %

Société de financement des eaux n.c. n.c. n.c. n.c. 80,00 %

Société d'invest. agricole de Wallonie n.c. n.c. n.c. n.c. 90,00 %

Sofibail n.c. n.c. n.c. n.c. 77,67 %

Sofipole n.c. n.c. n.c. n.c. 60,00 %

Sofriwal n.c. n.c. n.c. n.c. 99,99 %

Sowafinal n.c. n.c. n.c. n.c. 99,84 %

Sowaspace n.c. n.c. n.c. n.c. 99,92 %

Sowecsom SA n.c. n.c. n.c. n.c. 50,50 %

Sparaxis SA n.c. n.c. n.c. n.c. 99,98 %

SRIW Techno SA n.c. n.c. n.c. n.c. 99,99 %

SRIW Environnement SA n.c. n.c. n.c. n.c. 75,75 %

Entreprises avec liens 142.933.285 7.560.716 38.532.600 96.839.969

Gauder & Cie n.c. n.c. n.c. n.c. 37,61 %

Acapela Group SA n.c. n.c. n.c. n.c. 32,51 %

Aseptic Technologies SA n.c. n.c. n.c. n.c. 39,79 %

CASQC Préfarails SA n.c. n.c. n.c. n.c. 20,00 %

Prayon SA n.c. n.c. n.c. n.c. 45,31 %

All Tag Security SA n.c. n.c. n.c. n.c. 13,00 %

Barthel Pauls SA n.c. n.c. n.c. n.c. 22,09 %

Belrobotics SA n.c. n.c. n.c. n.c. 14,47 %

Capricorn Health Tech Fund SA n.c. n.c. n.c. n.c. 11,89 %

Cissoïd SA n.c. n.c. n.c. n.c. 25,84 %

DCINEX SA n.c. n.c. n.c. n.c. 15,61 %

De Smet SA Engineers n.c. n.c. n.c. n.c. 18,00 %

DG Infra + SA n.c. n.c. n.c. n.c. 15,04 %

Eurogare SA n.c. n.c. n.c. n.c. 25,00 %

Euroscreen SA n.c. n.c. n.c. n.c. 13,56 %

Floridienne Chimie n.c. n.c. n.c. n.c. 27,43 %

Fonderies J.Marichal Ketin SA n.c. n.c. n.c. n.c. 20,00 %

IBV SA n.c. n.c. n.c. n.c. 37,61 %

Immo TN SA n.c. n.c. n.c. n.c. 25,13 %

Ipex SA n.c. n.c. n.c. n.c. 26,19 %

Isomatex SA n.c. n.c. n.c. n.c. 26,19 %

Kitozyme SA n.c. n.c. n.c. n.c. 16,81 %

Lazer SA n.c. n.c. n.c. n.c. 40,00 %

Liège Expo SCRL n.c. n.c. n.c. n.c. 12,89 %

Nanocyl SA n.c. n.c. n.c. n.c. 15,30 %

Pairi Daiza SA n.c. n.c. n.c. n.c. 15,30 %

Promethera Biosciences SA n.c. n.c. n.c. n.c. 12,16 %

Quality Assistance SA n.c. n.c. n.c. n.c. 12,22 %

Sofinex n.c. n.c. n.c. n.c. 20,00 %

Sowalfin SA n.c. n.c. n.c. n.c. 13,24 %

Viridaxis SA n.c. n.c. n.c. n.c. 24,13 %

Xylowatt SA n.c. n.c. n.c. n.c. 16,38 %

Zentech SA n.c. n.c. n.c. n.c. 18,66 %

Entreprises autres 57.531.140 8.990.934 48.540.206

Total SRIW 610.845.930,0 18.091.299,0 85.089.444,0 507.665.187,0 (en euros)

D’après les informations reprises dans les comptes annuels de la SRIW, celle-ci possède un portefeuille de participations d’un montant estimé, fin 2012, à quelque 507,7 millions d’euros.


(2)

10.7

Rapportage

Le règlement (CE) 479/2009 du Conseil du 25 mai 2009276 impose aux États membres de transmettre des données277 relatives à la procédure concernant les déficits excessifs à Eurostat deux fois par an278 en vue de la production de statistiques.

En Belgique, l’ICN279 est responsable de la production des comptes des administrations publiques, de la collecte des données statistiques280 et de la production des statistiques à la Commission (Eurostat). C’est donc à l’ICN que la Région wallonne doit communiquer les données nécessaires.

Afin de définir les modalités de transmission des données nécessaires à l’établissement des comptes des administrations publiques et des statistiques liées à la procédure concernant les déficits excessifs, un protocole a été établi entre l’ICN, l’État fédéral, les régions et les communautés ; il prévoit notamment l’établissement, dans les deux ans à partir de sa signature, de tableaux, tableurs et listes en vue de la production de données cohérentes établies conformément à la méthodologie du règlement (CE) 479/2009 et du SEC. Le protocole recommande en outre d’utiliser la base documentaire générale, créée par l’accord de coopération du 1er octobre 1991, pour la transmission des données. Des fiches ont été établies afin de standardiser la transmission des données notamment pour ce qui concerne les garanties, les comptes financiers des administrations publiques, les participations financières, et le rapportage pour les administrations qui ne relèvent pas du secteur des administrations publiques. Ce protocole a été approuvé par le gouvernement wallon le 12 juillet 2013 et adopté par le comité de concertation le 17 juillet 2013.

Par ailleurs, la directive 2011/85/UE du Conseil du 8 novembre 2011 sur les exigences applicables aux cadres budgétaires des États membres prévoit que les systèmes nationaux de comptabilité publique couvrent de manière exhaustive et cohérente tous les sous-secteurs des administrations publiques et contiennent toutes les informations nécessaires à la production de donnés fondées sur les droits constatés en vue de la préparation de données établies sur la base des normes du SEC. Elle précise également que, pour tous les sous-secteurs de leurs administrations publiques, les États membres publient des informations pertinentes sur les engagements conditionnels281 susceptibles d’avoir un impact élevé sur les budgets publics, y compris les garanties publiques, les prêts improductifs et les passifs découlant de l’activité d’entreprises publiques, y compris leur étendue. Les États membres publient également des informations sur les participations des administrations publiques au capital de sociétés privées et publiques pour des montants économiquement significatifs. Les dispositions pour se conformer à cette directive doivent entrer en vigueur au plus tard le 31 décembre 2013.

Lors de son audit, la Cour a constaté un manque d’exhaustivité des données transmises par l’administration en matière de dettes garanties. Cette situation résulte notamment de


(3)

l’absence de centralisation des données nécessaires au rapportage à l’ICN. La Cour attire également l’attention sur le fait que la Région ne dispose actuellement d’aucun inventaire exhaustif de ses participations. Par conséquent, elle ne peut se prononcer sur la capacité de la Région wallonne à répondre à ses obligations de rapportage pour le 31 décembre 2013.

10.8

Conclusions

Dans le cadre de l’examen qu’elle a consacré aux dettes et aux participations de la Région wallonne, la Cour a étendu son analyse à l’ensemble des institutions reprises dans son périmètre de consolidation au sens du SEC. Elle ne peut toutefois garantir l’exhaustivité des informations recueillies, puisque toutes ces institutions ne sont pas soumises à son contrôle et que, par conséquent, certaines opérations lui échappent. La Cour rappelle également que le gouvernement wallon avait prévu dans sa Déclaration de politique régionale wallonne 2009-2014 d’examiner, en collaboration avec elle, la manière d’étendre sa mission de contrôle sur les institutions dépendant de la Région, dont les sociétés anonymes de droit public chargées de missions déléguées au nom et pour le compte de la Région wallonne.

Dans l’attente de la mise en place de la nouvelle comptabilité publique, la Région wallonne est toujours soumise, pour ce qui concerne les aspects patrimoniaux, aux dispositions des lois coordonnées sur la comptabilité de l’État du 17 juillet 1991 . Celles-ci imposent, entre autres, la production d’un compte des variations du patrimoine, l’établissement d’un bilan et la tenue d’un inventaire des éléments constitutifs du patrimoine. Le bilan et le compte des variations du patrimoine figurent dans les comptes généraux établis annuellement par la Région. La Cour a constaté que l’exhaustivité et l’exactitude des opérations qui y étaient enregistrées ne pouvaient toutefois être garanties. Par ailleurs, l’administration n’a pu produire un inventaire détaillé des participations financières qui justifiaient le solde du compte en fin d’exercice. La Cour rappelle que les principes comptables de régularité, de sincérité et d’image fidèle constituent les fondements de toute comptabilité. Ces principes sont également repris dans le décret du 15 décembre 2011 précité. Toutefois, les bilan et compte de patrimoine établis par la Région n’y répondent actuellement pas. La Cour insiste dès lors sur la nécessité de veiller à que ces comptes donnent dorénavant une image fidèle, sincère et régulière de la situation financière et patrimoniale de la Région.

Concernant le cadre organisationnel, la Cour relève que le nombre d’agents affectés au service chargé de la gestion de la dette directe de l’administration est insuffisant pour assurer une séparation des fonctions correcte. Du fait de l’implication dans la gestion de la dette directe du cabinet du ministre des Finances et d’un consultant externe, elle recommande de s’assurer que l’administration puisse disposer en permanence de toute l’information utile. De manière générale, la Cour constate que la Région wallonne n’a pas échappé au contexte économique et financier difficile de ces dernières années et qu’elle a été confrontée à un accroissement de sa dette.


(4)

Au 31 décembre 2012, la dette à long terme de la Région se présente comme suit.

Dette long terme consolidée Montants

Dette à long terme de la Région 7.128,7

Dette directe et dette reprise 5.459,9

Dette indirecte 797,0

Dette Fadels 790,2

Leasings financiers immobiliers de la Région 81,6

Dette à long terme des institutions consolidées 1.301,3

Dettes des institutions consolidées 1.257,3

Leasings financiers immobiliers des institutions consolidées 44,0

Engagements de remboursement de la Région 2.808,0

Engagements de remboursement du CRAC 2.197,4

Engagements de remboursement de Sowafinal 610,6

En matière de garanties accordées, la Cour estime que, pour assurer une saine gestion des finances publiques, la Région doit être en mesure, d’une part, d’identifier et de suivre quotidiennement l’ensemble de ses engagements et, d’autre part, d’évaluer les risques qui en découlent. La Cour est d’avis que ces objectifs ne peuvent être atteints que par un suivi centralisé et par la mise en place de procédures pour assurer un rapportage régulier des opérations impliquant un engagement régional qui sont réalisées par les institutions publiques wallonnes.

Au 31 décembre 2012, les dettes garanties par la Région se présentent comme suit.

Dettes garanties Montants

Garanties de 1er rang 4.917,4

Garanties de bonne fin 1.089,8

Garanties agricoles 199,3

Par ailleurs, à l’occasion de l’examen des dettes garanties par la Région wallonne, la Cour a identifié un compte bancaire, dénommé fonds de solidarité, qui n’est pas repris dans les comptes généraux établis par la Région. Ce compte enregistre, d’une part, les contributions des entreprises hypothécaires désireuses de bénéficier de la garantie de la Région pour les prêts qu’elles accordent et, d’autre part, l’exécution des garanties. La Cour a également signalé le manque de transparence des opérations imputées sur ce compte, puisqu’elles ne font l’objet d’aucune imputation au budget de la Région.

Enfin, suite aux crises des dettes souveraines de certains États membres de la zone euro, les instances européennes insistent de plus en plus sur la qualité des données et des


(5)

une information de la situation économique et financière selon un système normalisé et réglementé de comptes.

Sur ce point, le ministre rejoint l’analyse de la Cour sur l’existence d’une comptabilité publique exhaustive comme condition préalable et essentielle à la production de statistiques de qualité. Il rappelle le travail législatif déjà accompli et signale que le développement complet de la comptabilité générale est, quant à lui, lié à la mise en place d’un nouvel outil informatique destiné à remplacer le GCOM.


(6)

Ce 25e cahier d’observations adressé au Parlement wallon a été adopté le 17 décembre 2013 par la chambre française de la Cour des comptes.

Le premier président : Ph. ROLAND ;

Les conseillers : M. de FAYS, P. RION, D. CLAISSE, Fr. WASCOTTE ;