Schéma 7. Un clan
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le trait discontinu montre le saut de générations
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3. LA CLASSIFICATION DES PARENTS
C’est Lewis M
ORGAN
1877, trad. franç. 1971 qui, le premier au dix-neuvième siècle, s’est
rendu compte que les nomenclatures de parenté étaient des systèmes de classification des parents.
F
OX
dit dans son ouvrage sur la parenté 1972:237 : « Comprendre le système de parenté, c’est comprendre les catégories
indigènes et que celles-ci nous sont données dans la nomenclature. [...] il arrive que la nomenclature reflète avec exactitude les catégories significatives de
parents qui, dans une société donnée, composent l’univers de l’individu. Elle nous dit comment les gens « eux-mêmes » conçoivent leur univers de parenté, « qui »
distinguent-ils et selon quels critères ».
3.1. La terminologie ou nomenclature de la parenté
La
terminologie
, ou nomenclature de parenté, détermine la position de l’individu dans la
famille, le lignage et le clan quand il existe. Il est important de connaître la terminologie de la parenté termes par les quels on désigne les
personnes que l’on considère comme parents et en particulier lorsque dans la traduction nous allons nous rendre compte qu’elle diffère de celle du français ou de l’anglais. Si nous ne prenons pas la peine
de la connaître nous aurons toujours des problèmes de compréhension et il peut en résulter une grande confusion.
Dans tout système de parenté, il existe un nombre limité de termes pour désigner les personnes qui sont apparentées entre elles. Les nomenclatures ou terminologies de parenté sont l’ensemble des
termes dont Ego fait usage pour distinguer ses consanguins et ses alliés, c’est-à-dire ses parents par consanguinité et ceux avec qui il ou son lignage est allié par mariage.
Il y a un nombre très élevé de parents, et si nous avions un terme pour chacun cela compliquerait beaucoup la situation et nous risquerions de tout mélanger. C’est ainsi qu’un même
terme, comme en français, oncle ou cousin, fait référence à divers parents. Avant d’étudier les divers types de nomenclatures, il faut encore prendre en considération les degrés de parenté, c’est-à-dire la
proximité relative entre les divers parents.
3.1.1. Les degrés de parenté
Dans certaines sociétés, le degré de parenté joue un rôle, comme dans les sociétés occidentales, pour distinguer les cousins entre eux, et il faut en tenir compte, tout en sachant que ce n’est pas un
critère universel. Le degré de parenté est parfois utilisé dans certaines règles de mariage. Plusieurs systèmes ont été établis et les tableaux ci-dessous les représentent, ils ont été tirés d’H
ERITIER
1981:181.
Schéma 8. Les systèmes de degré de parenté
SYSTEME SYSTEME CANON
SYSTEME CIVIL COMMUN
OU ROMAIN
¨ ¨
¨ ¨
¨ ¨ ¨ ¨
¨ ¨
¨ ¨
6
e
¨ ¨ ¨ ¨ ¨ ¨
¨ ¨
¨ ¨
5
e
¨
7
e
x x x −
¨ ¨ ¨
− ¨
4
e
¨ 6
e
¨ 8
e
Ego
↓
Ego cousins
ligne de
cousin au 1
er
consanguinité
du 4
e
degré du 2
e
↓
degré du 3
e
↓
cousins au
du 4
e
degré
2
e
degré
Lorsque le degré de parenté est pertinent et qu’il doit alors être précisé, il est important de toujours se référer à un même système, de le mentionner, et de s’y tenir. Dans la littérature, nous
trouvons les trois systèmes utilisés. Le système romain est le plus ancien et a longtemps été utilisé, mais vers le VII
e
et VIII
e
siècle il a été remplacé par le système canon. Souvent, dans la réalité, on utilise le système canon et le système commun et il en résulte des ambiguïtés dues au mélange dans le
calcul soit des générations soit de la collatéralité. H
ERITIER
souligne bien cela 1981:181 « Le mode canon, adopté par la loi anglaise, est devenu le common degree,
anglais. En France, il est aussi à la base du système commun d’appellation, tel qu’on l’utilise dans le parler ordinaire ».
Dans le système romain, on prend en considération le nombre d’intermédiaires entre deux individus. Dans le système canon, on prend en considération les lignes, c’est-à-dire la ligne directe et
les diverses lignes collatérales. Dans le système commun, on prend considération le nombre de générations qui séparent l’ancêtre commun de deux individus. Dans la pratique, il y a parfois mélange
de deux systèmes. Ainsi Ego et le fils du frère de son père sont cousins du deuxième degré, selon le système canon, mais Ego le désigne comme son cousin au premier degré, selon le système commun.
Certains auteurs, comme M
URDOCK
1972, parlent non de degré de parenté mais d’ordre de parenté. Selon sa manière de compter, il se réfère au système civil ou romain. Les parents compris
dans le premier ordre étant le père, la mère, le frère, la sœur, le mari, la femme, le fils et la fille, qui correspondent aux parents du premier degré romain. Il y en a donc huit types. Ceux de deuxième ordre
sont ceux du deuxième degré romain; il y en a trente-trois types. Ceux du troisième ordre sont ceux du troisième degré romain; il y en a 151 types. D’autres auteurs parlent de parents primaires premier
degré romain, de parents secondaires deuxième degré romain et de parents tertiaires troisième degré romain.
3.1.2. Systèmes descriptifs et systèmes classificatoires