3.2.2. Descendants de la fille
On a des termes strictement parallèles à ceux pour les descendants du fils. Ils sont aussi clairement des dérivés de 9
θυγáτηρ thugátr « fille » au moyen du suffixe -ιδε- -ide- « fils de » cf. 1.2.2.
35
.
29. θυγατριδος thugatridoûs ou θυγατριδéος thugatridéos « petit-fils » ;
30. θυγατριδ thugatrid « petite-fille ».
Ces termes désignent : a Le fils et la fille de la fille.
4. AUTRES GENERATIONS
Aux autres générations, on fait surtout usage de termes composés dérivés. On a cependant des termes spécifiques pour les générations ascendantes :
31. πρóπαππος própappos
36
« arrière-grand-père » ; 32.
προτθη protth
37
« arrière-grand-mère » ; 33.
κπαππος ékpappos
38
« arrière-arrière-grand-père » ; 34.
παππεπíπαππος pappepípappos
39
« arrière-arrière-arrière-grand-père ».
5. INTERPRETATION
Les termes utilisés pour les germains du père et de la mère cf. 1.1.2 sont les mêmes du côté paternel et du côté maternel, même s’il existe en outre des termes particuliers pour les frères des
géniteurs d’Ego. Il existe aussi des termes particuliers pour désigner les enfants des germains des géniteurs d’Ego
enfants des frères et sœurs du père ou de la mère, cf. 2.2. En ce qui concerne les termes en usage pour désigner les germains d’Ego, ses frères et sœurs,
ces termes sont exclusivement réservés pour les frères et sœurs de mêmes géniteurs ou ayant au moins un géniteur en commun cf. 2.1.
De ces constatations, nous pouvons conclure que la terminologie de la parenté en grec ancien est de type eskimo : tous les cousins patrilatéraux et matrilatéraux sont classés ensemble et sont distingués
des germains.
6. PARENTE PAR ALLIANCE
On distinguera trois cas : les époux, les personnes de la parenté d’un allié consanguins d’un allié et les personnes alliées à des personnes de la parenté alliés d’un consanguin.
6.1. Conjoints
Le grec ancien possède de nombreux termes pour désigner les conjoints, et il n’est pas toujours facile de savoir lesquels font partie de la terminologie de la parenté. On a exclu de cette section les
35
Ces termes napparaissent pas chez Homère. Ils sont attestés le premier sans crase chez H
ERODOTE
5,67, avec crase chez I
SEE
70,30 et A
RISTOTE
fr.433 ; le second chez A
NDOCIDE
17,2 et L
YSIAS
208,8.
36
Ce terme n’apparaît pas chez Homère. Il est attesté chez P
LATON
Tim.20e, A
NDOCIDE
23,2, L
YSIAS
143,26.
37
Ce terme n’apparaît pas chez Homère. Il est attesté chez à l’époque récente chez D
ION
C
ASIUS
59,2.
38
Ce terme n’apparaît pas chez Homère. Il est signalé par G
ATES
, 1971:20, sans référence, mais ne figure pas dans B
AILLY
.
39
Ce terme n’apparaît pas chez Homère. Il est attesté chez P
HILONIDES
.
termes qui semblent mettre l’accent sur le lien conjugal cf. le français « époux », « compagne » et qui seront examinés avec les termes génériques section 8.5.1.
Groupe A Ce groupe comporte les termes courants à toutes les époques pour désigner les
conjoints. Il est en outre caractérisé par le fait que les deux termes désignent aussi l’homme et la femme dans le sens général l’un par rapport à l’autre sans relation
conjugale. Il s’agit de polysémie comme d’ailleurs dans le français « femme ».
35. νρ anr « mari » ;
36. γυν gun « femme ».
Ces termes désignent : a Le mari
40
et la femme épouse
41
.
Groupe B Ce groupe comporte deux termes archaïques :
37. πóσις pósis « époux » ;
38. λοχος álokhos « épouse ».
Ces termes désignent : a Le mari
42
et la femme épouse
43
.
6.2. Alliés des consanguins
On a ici deux termes parallèles :
39. γαμβρóς gambrós « allié » ;
40. νυóς nuós « alliée ».
Ces termes désignent : a Le gendre, mari de la fille
44
, et la bru, femme du fils. b Le beau-frère, mari de la sœur
45
, et la belle-sœur, femme du frère. c Tout allié et toute alliée
46
d’un consanguin ; Ces deux termes semblent donc les seuls pour ce type de parents par alliance peuvent par
conséquent s’étendre à tous les cas
47
.
6.3. Consanguins des alliés
On distingue deux types de termes, selon que l’allié est homme ou femme.
40
Dans ce sens, ce mot est fréquent chez Homère. C’est aussi le terme normal pour l’époux par la suite : H
ERODOTE
1,146, P
LATON
Criti.113d. Il peut en outre désigner aussi un amant, mais ce sens n’apparaît pas chez Homère. Les diminutifs neutres,
νδρíον andríon et νδρáριον andrárion s’appliquent en premier lieu à des personnes de sexe masculin indépendamment du lien conjugal. Ils ont tous les deux une valeur péjorative.
41
Dans ce sens, ce mot est fréquent chez Homère. C’est aussi le terme normal pour l’épouse par la suite : X
ENOPHON
An.3,2,25, T
HEOCRITE
27,63,64. Les diminutifs neutres,
γúναιον gúnaion et γυναικáριον gunaikárion s’appliquent en premier lieu à des personnes de sexe féminin indépendamment du lien conjugal. Ils ont tous les deux une valeur péjorative, mais le premier peut aussi,
selon les contextes, avoir une valeur affective.
42
Ce terme apparaît encore à l’époque classique, mais comme archaïque où il tend à prendre le sens plus précis d’époux légitime. Ainsi E
SCHYLE
Ag.1108, S
OPHOCLE
Tr.550, E
URIPIDE
Alc.323, A
RISTOTE
Pol.7,16,18.
43
Ce terme apparaît encore à l’époque classique, mais comme archaïque où il tend à prendre le sens plus précis d’épouse légitime. Ainsi E
SCHYLE
Pers.63, S
OPHOCLE
O.R.183, E
URIPIDE
Or.248, A
RISTOTE
Pol.1,3,1.
44
Ce sens est attesté chez Homère, mais aussi chez H
ERODOTE
5,30,67 et E
URIPIDE
Ph.427.
45
Ce sens est attesté chez Homère, mais aussi chez H
ERODOTE
1,73.
46
Toutes les citations de B
AILLY
sont dans Homère.
47
Voir la discussion à ce sujet dans G
ATES
, 1971:25 et sa conclusion « In short, it is probable that gambrós and nuós are
parallel, denoting, respectively, male and female affines of the consanguineal’s affine type ».
6.3.1. Consanguins d’un allié homme
On distingue ici entre les consanguins de la génération supérieure et ceux de la même génération.
Groupe A Génération + 1. On a deux termes de même racine :
41. κυρóς hekurós « beau-père » ;
42. κυρá hekurá, forme ionienne κυρ hekur « belle-mère ».
Ces termes désignent : a Le beau-père et la belle-mère le père et la mère du mari.
Groupe B Génération 0. On a ici deux termes parallèles d’origines différentes :
43. δαρ dar « beau-frère » ;
44. γαλóως galós « belle-sœur ».