des éléments n’a pas, à l’origine, une signification de parenté; les termes descriptifs, pour certains termes composés, qui associent plusieurs termes élémentaires pour désigner un parent particulier,
comme en suédois farbror pour « frère bror du père far ». Dans certains cas, il s’agit linguistiquement d’un mot composé, comme dans l’exemple suédois, dans d’autres langues il s’agit de
syntagmes nominaux groupant deux noms dont l’un détermine l’autre.
Pour les termes élémentaires, il n’y a pas de précision supplémentaire à apporter puisque ce sont
des termes qui ne peuvent être décomposés. Mais en ce qui concerne les autres distinctions, nous ferons à cet égard de brèves remarques. Un terme dérivé n’est pas forcément un dérivé linguistique,
c’est-à-dire un lexème et un affixe, mais peut être linguistiquement un nom composé, comme dans le français « grand-père ». Il est dérivé en ce sens qu’il est formé à partir d’un seul terme de parenté
auquel est adjoint un autre élément. Un terme composé est composé en ce sens qu’il est formé à l’aide de deux ou plusieurs termes de parenté. Pour éviter toute confusion, il est préférable donc de parler de
terme descriptif plutôt que de terme composé. Dans tous les cas, il conviendra de préciser d’une part la traduction littérale du terme et d’autre part sa catégorie dans le système de nomenclature de la parenté.
En ce qui concerne les termes classificatoires, il en est autrement. Un terme classificatoire se
rapporte à plusieurs personnes, de même génération et parfois même de générations différentes. Ceci est bien connu ici en Afrique, avec le terme de frère par exemple et parfois aussi avec le terme utilisé
pour le frère de la mère oncle maternel.
La nomenclature reflète ou définit les comportements sociaux, elle est donc très importante.
3.1.4. Classement des différentes catégories de parents.
Les cultures varient énormément selon la manière de classer les différentes catégories de parents. Nous allons voir ci-dessous que les types de nomenclatures ou de terminologie sont des
systèmes de classement.
3.1.4.1. Les types de nomenclatures
Il ne faut pas croire que la terminologie est quelque chose d’universel, et donc pareil pour tous les peuples. Il existe dans le monde six 6 grands systèmes de terminologie, certains sont encore
divisés en sous-systèmes. Ce qui fait que même des ethnies voisines peuvent avoir une terminologie qui n’est pas la même.
C’est George M
URDOCK
1949, trad. fr. 1972 qui a établi une typologie des nomenclatures de parenté. Cette typologie est devenue classique. On se reportera aux tableaux du chapitre suivant voir
également le manuel de L
ABURTHE
-T
OLRA
W
ARNIER
, 1994:91-94. Elle comprend six grands types de nomenclature dont les noms sont tirés des premières populations dans lesquelles ils ont été étudiés.
Il s’agit des types eskimo, hawaïen, iroquois, soudanais, omaha et crow. Certains types peuvent encore se diviser en sous-types. Dans la pratique de nombreuses sociétés diffèrent légèrement des
types établis, mais ces six types sont universellement reconnus et forment une classe fermée.
3.1.4.2. Nomenclature et filiation
Il y a souvent un lien entre un type de nomenclature et une règle de filiation, mais il s’agit plus d’une tendance que d’une concordance.
Les sociétés qui utilisent une nomenclature de type eskimo ou de type hawaïen ou encore de type iroquois sont très souvent à filiation indifférenciée, mais il y a des exceptions.
Les sociétés qui utilisent une nomenclature de type omaha sont très généralement à filiation patrilinéaire. Les sociétés qui utilisent une nomenclature de type crow sont généralement à filiation
matrilinéaire. Il est bon de noter que ces deux types sont parallèles. Les sociétés qui utilisent une nomenclature de type soudanais sont le plus souvent à filiation
patrilinéaire.
3.2. Les attitudes entre parents
C’est « l’ensemble des conduites socialement prescrites, qui caractérisent les rapports entre différentes classes de consanguins et d’alliés : entre certains parents et alliés s’impose la familiarité,
voire la plaisanterie parenté à plaisanterie, entre d’autres catégories, le respect et la distance évitement. Telle catégorie de parents ou d’alliés a des obligations à l’égard de telle autre catégorie
qui, elle, en revanche a des droits à faire valoir » cf. A
UGE
, 1975:43. Il y a interdépendance entre la nomenclature de la parenté et les attitudes ou comportements
entre parents, c’est-à-dire qu’en connaissant les termes de parenté, on peut déterminer quelle sera l’attitude à adopter vis-à-vis de tel parent.
Murdock dit que les termes de référence indiquent le statut des parents. Mais ce sont dans les termes d’adresse qu’il faut chercher pour obtenir l’explication des différentes attitudes et
comportements entre parents. Il y a une tendance, sans que ce soit quelque chose d’absolu, à ce qu’Ego utilise le même terme vis-à-vis des parents envers qui il a les mêmes attitudes.
Chaque société a établi son modèle culturel dans les attitudes entre parents. Généralement les attitudes entre parents peuvent aller d’un extrême respect à une plaisanterie parfois pouvant être même
grossière.
3.2.1. Attitudes de respect
Dans une société patrilinéaire, les relations et attitudes entre le père et les enfants sont quelque peut tendues. Le père représente l’autorité et les enfants lui doivent respect et soumission. Il y a
opposition de la génération adjacente, ils ont entre eux des intérêts qui entrent parfois en conflit, car un jour le fils sera appelé à remplacer son père. Dans ces sociétés, généralement les attitudes entre frères
et sœurs sont aussi quelque peu tendues, car souvent il y a encore le critère aîné cadet qui entre en ligne de compte et tout cadet est tenu de respecter et d’être soumis à ses aînés. Souvent aussi, les
attitudes entre les époux sont de ce type, le mari ayant autorité sur sa femme.
Dans une société matrilinéaire, c’est l’oncle maternel qui joue le rôle de père social. Les enfants de sa sœur lui doivent respect et soumission et c’est lui qui a autorité sur eux.
Généralement, dans les sociétés traditionnelles, Ego aura envers toute personne plus âgée que lui une attitude respectueuse.
3.2.2. Attitudes d’évitement
Dans certaines sociétés, une attitude d’évitement est très marquée vis-à-vis de la belle-mère. Par exemple, chez les Navajo d’Amérique cf. S
CHUSKY
, 1972:61 lorsqu’un homme approche de la maison de sa belle-mère il tousse ou rit bruyamment et si la belle-mère est présente, elle sort et s’en va.
Parfois, s’il sait qu’elle est là, il va changer le moment de sa visite. Cette attitude d’évitement entre le gendre et la belle-mère dénote un extrême respect au point que le gendre doit éviter tout contact avec
elle.
3.2.3. Attitudes détendues mais respectueuses
Premièrement nous trouvons l’attitude des enfants avec leur mère; dans la petite enfance les relations entre mère et enfants sont très étroites, elle leur montre beaucoup d’affection et leurs relations
sont intimes, il n’y a aucune distance entre eux. Des attitudes détendues sont aussi observées avec des parents de génération alternée, comme
entre les grands-parents et les petits-enfants. Entre eux il n’y a aucune compétition ni conflit d’intérêt.
3.2.4. Attitudes à plaisanterie
Dans les sociétés patrilinéaires, l’oncle maternel n’étant pas une figure d’autorité, souvent les attitudes entre neveu et oncle sont empreintes de familiarité, sans pour autant être irrespectueuses. Ici
le neveu n’entre pas dans une relation de conflit ou de compétition avec son oncle, car à sa mort il ne va pas lui succéder. Le neveu a même des privilèges chez son oncle et se permet beaucoup de libertés
vis-à-vis de lui. Il peut lui emprunter ses affaires personnelles telles que chapeau, pipe, massue etc., ce