Filiation bilinéaire Autres types de filiation 1. La filiation cognatique différenciée bilinéaire

Schéma 5. Filiation matrilinéaire Ò › « Ò œ œ › « Ò œ « Ò Chez les Ashanti du Ghana F ORTES , 1950, l’esprit, msnqn, passe par les hommes tandis que le sang, `atrt` est transmis par la mère, l’enfant appartient donc au lignage de la mère. 2.2.2. Autres types de filiation 2.2.2.1. La filiation cognatique différenciée bilinéaire L’individu qui appartient à un groupe dont la filiation est cognatique différenciée, est limité par une règle telle que le sexe du parent, le domicile, les obligations économiques ou les obligations cérémonielles. La règle alors limite l’individu ou l’oblige à n’être membre que d’un seul groupe de filiation, ex. si la personne réside et cultive la propriété qui appartient à un certain groupe de filiation, on le considère comme appartenant à ce groupe et à aucun autre. Pour quelques groupes, une fois que le choix est fait, l’appartenance est permanente. Pour d’autres, réappliquer la règle - tel que changer le domicile - change également l’appartenance au groupe de filiation. Ce genre de filiation est nettement moins fréquent. ex. les Maori de Nouvelle Zélande F OX , 1972:154 doivent choisir le groupe la lignée du père ou de la mère avec qui ils habitent, et alors en deviennent membres. Même dans des groupes de filiation unilinéaires il existe des raisons semblables pour annuler la règle normale de descendance, ex. s’il y a plus de terres disponibles dans la famille de la femme que dans le groupe patrilinéaire du mari.

2.2.2.2. Filiation bilinéaire

La filiation bilinéaire tient compte des deux lignes de descendance mais elles n’ont pas les mêmes fonctions. ex. Les Yakö du Nigeria F ORDE , 1950 qui habitent la ville de Umor. La ville est divisée en quartiers et dans chaque quartier habite un patriclan exogame qui est lui-même divisé en patrilignages. Le patriclan a en outre une maison commune du clan où sont célébrés certains rituels. Il y a aussi des matriclans qui sont dispersés à cause de la règle de résidence patrilocale. Chaque matriclan a aussi un sanctuaire. Mais ce qui est aussi très caractéristique chez ces gens, c’est qu’un homme hérite des deux cotés ; a un homme hérite de son père : sa maison, sa terre et d’autres bien-fonds, b il hérite du frère de sa mère : le bétail et les bien meubles. Un autre exemple de filiation bilinéaire en Afrique de l’Ouest existe chez les Lobi du Sud-Ouest du Burkina Faso et Nord-Est de la Côte-d’Ivoire. C’est dans l’héritage qu’on peut percevoir aussi ce type de filiation bilinéaire ou bilatérale : a Le mode de transmission ante et post mortem des droits d’usage sur la terre est lié au type résidentiel de l’habitation. Prenons d’abord le cas de la famille agnatique 5 comprenant un père et ses fils mariés. Au décès du chef de famille, une partie de ses terres a déjà été allouée à ses fils aînés au fur et à mesure de leur établissement autonome. Le dernier fils, qui est resté dans la maison paternelle et a continué à cultiver pour son père jusqu’au décès de celui-ci, hérite de la maison et des terres de culture permanentes et semi-permanentes qui 5 R OUVILLE , 1987:71. n’ont pas été reçues en dotation par ses frères aînés. Les champs de brousse sont hérités par l’ensemble des fils résidant dans le village. b Le bétail personnel d’un homme est intégré à son décès dans le capital bovin collectif de son matrilignage. Il est remis à l’héritier utérin qui en devient le gérant 6 . Schéma 6. Filiation bilatérale › œ › œ › œ œ › › œ › œ œ › − 2 . 2 . 2 . 3 . La filiation indifférenciée ou cognatique Un groupe dont la filiation est indifférenciée ou cognatique 7 est un groupe où tous les individus se réclament descendre de l’ancêtre fondateur des deux côtés. Ils peuvent revendiquer le droit de membre des deux côtés paternel et maternel. Les individus appartiennent à plusieurs groupes qui se chevauchent. Un exemple en est donné à propos des Hawaïen F OX , 1972:146ss.. En Occident, la filiation indifférenciée est le type de filiation le plus répandu, en particulier c’est le cas dans le système qu’on utilise en français, même si parfois il y a une légère prédominance patrilinéaire, marquée par le fait que très souvent les enfants reçoivent le nom de famille de leur père.

2.3. La résidence

Il est utile pour commencer de savoir qui réside ensemble qui habite avec qui. C’est au lieu de résidence qu’on peut trouver les gens, et il est donc bon de commencer par là. La résidence est souvent déterminée par une règle. D’après A UGE 1975:86 « celle-ci peut varier dans le temps pour un même couple marié, de même qu’au sein d’une même société peuvent coexister différentes règles de résidence », cf. les Ashanti du Ghana. Voyons les différents types de résidences possibles.

2.3.1. Résidence patrilocale ou virilocale

Ce type de résidence est déterminé par le lignage du mari ; le couple s’établit donc avec les parents du mari ou auprès d’eux.

2.3.2. Résidence matrilocale ou uxorilocale

Ce type de résidence est déterminé par le lignage de la femme ; les époux s’établissent donc auprès des parents de la femme.

2.3.3. Résidence avunculocale auprès de l’oncle maternel

Dans ce type de résidence, les époux résident auprès de l’oncle maternel. Ce type est encore déterminé par le lignage de l’un ou de l’autre des époux, les époux résidant auprès du frère de la mère du mari ou de la femme selon les cas. 6 cf.p.72 7 Le terme cognatique vient de « cognats » qui désigne les individus descendants d’un ancêtre par les hommes ou par les femmes. Du latin cognatus co = cum « avec » + gnatus « né », l’ensemble signifiant « né des deux côtés ».