Dans la terminologie de la parenté, le grec ancien utilise le terme de désignation au cas vocatif le plus souvent. Parfois, c’est plutôt le terme affectif qui est utilisé au vocatif, ce terme étant plus rare
comme désignation, un peu comme en français « papa » est l’adresse normale d’Ego à son père, mais la désignation « mon papa » plus rare que « mon père ».
À part les formes usuelles du vocatif, certains termes n’apparaissent pratiquement qu’en adresse. Plusieurs des formes diminutives mentionnées dans les notes des sections précédentes sont utilisées
surtout en adresse. Les citations des dictionnaires cependant ne permettent pas de savoir précisément quelle est la proportion des vocatifs, c’est pourquoi nous les avons mentionnés avec les termes
d’adresse.
Les deux termes suivants semblent d’abord des vocatifs sur lesquels on a formé la déclinaison complète.
48. πáππας páppas
52
, utilisé généralement au vocatif
πáππα páppa
53
; 49.
μáμμη mámm
54
, utilisé en adresse, parfois en désignation
55
.
Ces termes désignent : a Le papa et la maman
56
.
8. TERMES GENERIQUES DE DESIGNATION
8.1. Générations + 1 et – 1 8.1.1. Génération + 1
En plus de l’usage du terme
πατéρες patéres] pluriel de πατρ patr, cf. 1.1.1 pour
désigner les deux parents et, par extension, les gens de leur génération, on a les termes suivants :
50. τοκεúς tokeús. Ce terme désigne :
a Au masculin, le père. b Au féminin, la mère.
c Au pluriel,
τοκéες tokées ou τοκς toks, ou au duel τοκéε tokée les
parents au sens étroit : le père et la mère
57
.
51. γονεúς goneús. Ce terme désigne :
52
Il existe aussi deux formes dérivées ayant valeur de diminutifs appréciatifs, toutes deux attestées chez A
RISTOPHANE
Eq.1215, Vesp.655 pour la première forme, Pax.128, Vesp.297 pour la seconde : •
l’une neutre, παππíδιον pappídion ;
• l’autre masculine,
παππíας pappías.
53
Il existe encore de nombreux autres termes d’adresse affectifs pour le père : •
ππα áppa attesté chez C
ALLIMAQUE
Dian.6 ; •
πφα áppha ou πφá apphá, et les dérivés πφáριον apphárion, attesté chez X
ENOPHON
Ath.569c, et πφς apphûs, attesté chez T
HEOCRITE
15,15 ; •
ττα átta, en revanche, semble être un terme d’adresse à l’endroit d’un homme plus âgé qui n’est pas de la famille voir G
ATES
, 1971:32, et B
AILLY
, 1963:305a
54
Il existe aussi deux formes dérivées ayant valeur de diminutifs appréciatifs : •
l’une neutre : μαμμíδιον mammídion, attestée chez P
LUTARQUE
M.858c et H
ELIODORE
7,10 ; •
l’autre féminine μαμμíα mammía, attestée chez A
RISTOPHANE
Lys.879-880.
55
Il existe aussi un autre terme, μαα maîa, qui semble être utilisé d’une part en adresse à une femme plus âgée hors de la
parenté cf. G
ATES
, 1971:32 et B
AILLY
, 1963:1216b, sens I, mais aussi pour la mère chez E
SCHYLE
Ch.45 et E
URIPIDE
Alc.393, ou la nourrice chez S
OPHOCLE
fr.782 et E
URIPIDE
Hipp.243,311.
56
Ce terme peut aussi s’appliquer à la grand-mère, mère de la mère vraisemblablement, mais seulement dans des écrits récents : P
LUTARQUE
M.704b, Agis 4. Il en va d’ailleurs de même, dans les dialectes doriens, du terme d’adresse affectif μαα maîa mentionné dans la note précédente.
57
Ainsi H
ESIODE
Th.138,155 pour le père, E
SCHYLE
Eum.659 pour la mère, H
ERODOTE
1,122; 3,52 et T
HUCYDIDE
2,44 au pluriel, le duel apparaissant dans Homère.
a Au masculin, le père. b Au pluriel,
γονς gons, les parents au sens étroit : le père et la mère.
c Au pluriel, les ancêtres
58
. Ces deux termes sont dérivés de racines qui signifient « engendrer »,
τíκτω tíkt pour le premier, et « être amené à la vie »,
γíγνομαι gígnomai pour le second. On pourrait donc les traduire plus précisément par « géniteurs ».
Pour les collatéraux, on n’a pas de terme générique propre, mais on utilise les termes
πáτρωες pátres et μτρωες mtres, pluriels de πáτρως pátrs et de μτρως mtrs, désignant tout parent de sexe masculin du côté du père et de la mère respectivement cf. 1.1.2 B.
8.1.2. Génération – 1
Les termes ici sont assez nombreux et se répartissent en trois groupes :
Groupe A Il comporte un terme pouvant être soit masculin, soit féminin :
52. πας paîs