Les politiques scolaires ANGGA NUGRAHA HAFIIZ

Les enjeux de la gestion des établissements scolaires au niveau de la commune 20 x L’enseignement professionnel. C’est un enseignement en relation avec lentreprise et ses métiers pour obtenir un Certificat daptitude professionnelle CAP, un Brevet détudes professionnelles BEP, un Brevet de technicien supérieur BTS ou un Baccalauréat professionnel Bac pro. x L’enseignement par apprentissage. C’est l’éducation chez un employeur mais a également lien dans un CFA Centre de formation dapprentis afin d’obtenir un CAP, un BEP ou un Bac pro. x La formation continue. Elle se déroule dans un groupement des établissements publics locaux denseignement Greta ou s’obtient par une Validation des acquis de lexpérience VAE.

2.4. Les politiques scolaires

2.4.1. La carte scolaire

La définition de la carte scolaire selon le dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement est « une programmation pluriannuelle des équipements scolaires à réaliser, fondée sur les projections démographiques modification des structures par âge et sur les tendances de l’urbanisation » [Merlin et Choay, 1984]. S’appuyant sur l’analyse du nombre d’élèves, l’inspection académique répartit les postes d’enseignants par commune et décide du nombre de classes. L’ouverture ou la fermeture de classe ainsi que le regroupement d’écoles sont des résultent de l’analyse de la carte scolaire. Il sagit dune compétence partagée entre lÉtat l’inspection académique et les communes. Mais, si l’ouverture ou la fermeture de classe cause la création ou la fermeture d’écoles, c’est le conseil municipal qui prend la décision, et décide de la localisation, de la construction et de l’aménagement de locaux d’école primaire. Finalement, dans le langage courant, la « carte scolaire » désigne surtout la répartition des élèves par zones qu’on appelle « les périmètres scolaires ». Cette programmation montre le découpage géographique d’une ville ou dun département en plusieurs secteurs d’affectation [Encyclopédie éducation, 2008]. Elle représente deux choses : x la répartition géographique des postes denseignants ; x la répartition des élèves en secteurs daffectation. Les enjeux de la gestion des établissements scolaires au niveau de la commune 21 Par conséquent, chaque école primaire, collège et lycée correspond à un secteur géographique précisément défini. La sectorisation est planifiée pour que tous élèves la respectent ; ils doivent être scolarisés dans un établissement scolaire du secteur dans lequel leur famille est domiciliée sauf bien entendu s’ils bénéficient d’une dérogation. Ce système de répartition permet à lEducation Nationale de planifier les ouvertures et les fermetures de classes en fonction des mouvements de population scolarisable chaque année. La tendance varie dans certains départements. Cest pour cela que la carte change dannée en année afin de décider du nombre de postes de classes et aussi du nombre d’enseignants. Pour l’école primaire, cest la mairie qui indique dans quelle école inscrire les enfants. Le fonctionnement est différent pour le collège et le lycée. Ce sont les autorités académiques qui ont compétence pour définir le périmètre de recrutement de chaque établissement. Les élèves devraient donc être inscrits dans un établissement par rapport à leur lieu de résidence. Il faut distinguer trois choses : x la carte scolaire des écoles maternelles et élémentaires qui est déterminée par les Conseils Municipaux lorsque les communes comportent plusieurs écoles ; x la carte scolaire des collèges qui est déterminée par le Conseil Général ; x la carte scolaire établie pour les lycées est toujours sous le contrôle de lÉtat. Les Conseils Régionaux ninterviennent dans les lycées que pour la gestion de léquipement et de laménagement. La carte scolaire donne la possibilité aux élèves de contourner cette dernière avec une régulation claire. Selon l’article L212-8 du Code de l’éducation, il est nécessaire de demander une dérogation à lInspecteur dAcadémie seulement pour certains motifs. A savoir : x L’obligation professionnelle des parents lorsquils résident dans une commune qui nassure pas directement ou indirectement la restauration et la garde des enfants ou si la commune na pas organisé un service dassistantes maternelles agréées ; x Linscription dun frère ou dune sœur dans un établissement de la même commune ; x Des raisons médicales. Depuis l’instauration de la carte scolaire 1963 qui attribue aux établissements scolaires une aire de recrutement des élèves, les parents sont contraints d’envoyer leurs enfants dans des établissements précis en fonction de leur lieu de résidence. Avec l’assouplissement de la carte scolaire, depuis 1984, les parents essaient d’inscrire leurs enfants Les enjeux de la gestion des établissements scolaires au niveau de la commune 22 dans des établissements situés dans des quartiers considérés « de meilleure qualité » [Vasconcellos, 2001]. Puisque les établissements privés ne sont pas concernés par la carte scolaire, une famille peut choisir « la meilleure » école privée pour ses enfants sans aucune restriction de secteur. Les parents ont également une autre possibilité : assurer eux-mêmes l’instruction des enfants l’instruction à la maison. Comme lenseignement public en France est obligatoire, gratuit et laïc, ladministration d’un secteur doit accueillir tous les élèves résidants dans ce secteur. Le Ministère de l’Education Nationale affirme que ces élèves sont prioritaires par rapport à ceux résidants en dehors du secteur et aux élèves qui demandent des dérogations.

2.4.2. La prévision d’élèves

Dans la prévision d’élèves à chaque rentrée scolaire, on analyse école par école et il existe deux prévisions : celle de l’Inspecteur de l’Education Nationale et celle du directeur de l’école lui-même. Les calculs de l’IEN sont basés sur la prévision démographique annuelle de la commune et la projection par âge scolarisable en prenant en compte la variation de la population déménagée et arrivante. Les directeurs d’école connaissent mieux l’évolution des élèves dans leur établissement. A part le nombre d’élèves de l’année actuelle, leur analyse inclut le nombre d’élèves qui vont déménager et le total des inscriptions. En pratique, l’IEN consulte aussi l’analyse du directeur d’école ainsi il n’y a pas beaucoup de différences entre les deux analyses. Au niveau du département, les données sont compilées et utilisées par l’Inspection Académique comme les bases de la partition des enseignants et du nombre de classes par commune. Les périmètres scolaires jouent un rôle à l’intérieur de la prévision. Comme la projection d’élèves est mise en place école par école et chaque école correspond à son propre secteur défini par les périmètres scolaires, les calculs de l’IEN considèrent l’évolution de chaque secteur, les bâtiments construits par exemple. La commune ne prend pas en compte la préférence des parents d’élèves dans la prévision. Elle suppose que tous les enfants scolarisables dans un secteur vont aller à l’école publique dans ce secteur. S’il y a des différences à cause de la préférence des parents, cela est géré par la dérogation. Les enjeux de la gestion des établissements scolaires au niveau de la commune 23

2.4.3. La zone d’éducation prioritaire

« A l’école primaire, il ne s’agit pas d’une inégalité des chances d’accès à l’école, mais d’une inégalité des parcours et des résultats scolaires qui est liée à l’origine sociale des enfants. Elle est indiquée par le fait que tous les élèves ne peuvent pas à acquérir au même rythme les savoirs et les savoir-faire demandés par l’institution » [INED, 1970 ; Isambert Jamati, 1984 ; Prost, 1986 ; Forquin, 1990] 2 . Mise en place en 1981, « léducation prioritaire vise à corriger les effets des inégalités sociales, économiques et culturelles en renforçant laction éducative là où léchec scolaire est le plus élevé » [MEN, 2008]. Cette politique scolaire délimite les zones géographiques, que l’on appelle les zones déducation prioritaires ZEP, où l’Etat avec les autres acteurs éducatifs mettent en application un moyen d’enseignement spécifique pour assurer la réussite scolaire des élèves. En 1997, sont nés les réseaux déducation prioritaire REP. L’action éducative en fonction de la limitation territoriale des établissements scolaires évolue jusqu’à constituer des réseaux d’établissements. Les écoles dans l’éducation prioritaire sont liées à un collège de secteur même s’il ne correspond pas aux critères des ZEP. Cette liaison aide les établissements à partager leurs ressources pédagogiques et éducatives avec l’objectif de réduire l’échec scolaire [MEN, 2008]. Etape suivante des REP, les responsables de chaque réseau avec les autorités académiques ont signé des contrats de réussite scolaire à partir de 2003. Dans ces contrats, sont déterminés les objectifs pédagogiques du réseau ainsi que ses procédures et ses critères dévaluation en tant qu’élément de l’éducation prioritaire. Ce sont aussi les responsables du réseau avec les partenaires concernés qui fixent la meilleure méthode d’éducation à appliquer pour le réseau afin d’obtenir ces objectifs. Trois années après, en 2006, les contrats de réussite scolaire deviennent les réseaux ambition réussite RAR qui incluent les collèges ainsi que les écoles de leur secteur. Les deux établissements mettent en œuvre l’action pédagogique et les moyens renforcés par plus de personnels d’éducation et d’assistantes sociales, l’organisation simplifiée, la contractualisation, la mise en cohérence des actions engagées, l’accompagnement des équipes, les évaluations strictes, le développement de lambition et des pratiques pédagogiques mieux adaptées aux besoins [MEN, 2008]. 2 VASCONCELLOS Maria. Le système éducatif. 2001. Les enjeux de la gestion des établissements scolaires au niveau de la commune 24 P A R T I E 3 L’école primaire

3.1. Les rôles et les objectifs