Les enjeux de la gestion des établissements scolaires au niveau de la commune
10 La commune, centre d’intérêt de cette étude, gère les établissements scolaires et les
actions éducatives sur son territoire, notamment au sein de la responsabilité de sa Direction de l’Education. J’ai donc effectué des entretiens avec des agents de cette direction des deux
communes concernées. Dans l’organisation de la Direction de l’Education, les communes disposent d’un service logistique scolaire qui est en charge du fonctionnement et de l’entretien
des écoles et également de la carte scolaire. Pour comprendre les tâches du service, les outils de la gestion des écoles et de quelle façon ils fonctionnent, j’ai effectué un stage au Service
Logistique Scolaires de la ville de Vaulx-en-Velin. La gestion des établissements scolaires de l’éducation primaire implique l’action de
l’Inspection Académique qui est également la représentative de l’Etat le Ministère de l’Education Nationale au niveau départemental. Les entretiens avec des acteurs de l’IA ont
eu pour but de comprendre la partition des compétences entre l’Etat et la commune pour d’être capable de « voir » les différentes communes de l’extérieur et dans le contexte plus
vaste, l’ensemble du département du Rhône.
1.3. Les sources
Les informations ont été recueillies au cœur de diverses références bibliographiques sous forme d’ouvrages, de revues, rapports, mémoires, conférences, medias… aussi bien sur
support papier qu’électronique. A cette fin, j’ai consulté plusieurs bibliothèques et centres de ressources, y compris : la bibliothèque universitaire, le centre de documentation à l’Agence
d’urbanisme de Lyon, la communauté urbaine du Grand Lyon, la bibliothèque municipale de Lyon, et internet.
J’ai aussi réalisé des entretiens auprès de quelques acteurs intervenant dans la gestion des établissements scolaires à l’Inspection Académique et dans les directions municipales :
L’Inspection Académique du Rhône
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Le Responsable de la Division de l’Organisation Scolaire ;
x
Le Chef du Bureau Moyen Premier Degré public et privé ;
x
Le Chef du Bureau Statistique prévision.
La Ville de Lyon
x
Le Directeur de l’Education ;
x
Le Responsable du Service Travaux de la Direction de l’Education.
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La Ville de Vaulx-en-Velin
x
La Directrice de l’Education ;
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Le Chef du Service Logistique Scolaire ;
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Le Responsable du Secteur Logistique des Ecoles ;
x
Le Responsable de la Gestionnaire Prospectives Scolaires ;
x
Le Responsable de l’Accueil Public Dérogation Scolaires.
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P A R T I E 2
Le système éducatif en France
2.1. Les principes fondamentaux
2.1.1. La liberté de l’enseignement
Dans le Code de l’éducation, l’ensemble des textes réglementaires concernant l’éducation française, il existe quelques articles qui précisent la liberté de l’enseignement.
« Les établissements d’enseignement du premier et du second degré peuvent être public ou prive » [Article L.151-3]. L’article L.151-1 indique que « L’Etat proclame et respecte la
liberté de l’enseignement et garantit l’exercice ». Selon l’article L. 111-2, « Tout enfant a droit à une formation scolaire qui, complétant laction de sa famille, concourt à son éducation
… en fonction de ses aptitudes et de ses besoins particuliers, aux différents types ou niveaux de la formation scolaire. LEtat garantit le respect de la personnalité de lenfant et de laction
éducative des familles ». « La liberté de l’enseignement inclut la liberté dorganiser et de dispenser un
enseignement » [Durand-Prinborgne, 2003]. En tant qu’institution scolaire, l’établissement privé est reconnu par l’Etat et il peut même bénéficier d’aides étatiques s’il est sous contrat
particulier avec l’Etat. Cependant, l’Etat contrôle les établissements privés et lui seul a le droit de délivrer diplômes et grades universitaires. L’autre partie du Code affirme la liberté de
pensée ; elle soutient le droit des parents de choisir un enseignement adapte à leurs propres engagements philosophiques ou religieux.
2.1.2. L’obligation scolaire
En France, l’obligation scolaire a commencé au XIX
e
siècle. La loi Jules Ferry du 28 mars 1882 a affirmé que « linstruction est obligatoire ». Cette loi a concerné tous les enfants
français ou étrangers résidant en France à partir de 6 ans jusquà lâge de 13 ans. Ensuite, la période d’obligation scolaire a évolué. Depuis la loi du 9 août 1936, elle a été prolongée
jusqu’à l’âge de 14 ans. Appliquée depuis 1959, la loi prescrivant l’instruction à partir de 6
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13 ans jusquà lâge de 16 ans est obligatoire dans toute la France en vertu de lordonnance n°59-
45 du 6 janvier 1959. La loi impose une obligation d’instruction en laissant à la famille le choix entre
scolariser l’enfant dans un établissement scolaire, public ou privé, ou assurer elle-même linstruction pour ses enfants. Par conséquence, l’organisation de système éducatif doit assurer
les capacités d’accueil dans les établissements scolaires et leur accessibilité. En outre, les écoles ne peuvent pas avoir une conduite discriminatoire : elles doivent être égalitaires dans
leur accès et dans le déroulement de la scolarité [Durand-Prinborgne, 2003].
2.1.3. L’égalité, la neutralité et la laïcité
Le Code de l’éducation stipule que « le service public contribue à l’égalité des chances » [Article L.111-1]. En tant que service public, l’éducation doit respecter le principe
d’égalité dans son fonctionnement, c’est-à-dire dans l’accueil et le traitement en cours d’études des élèves et de leurs familles. L’article 6 de la Déclaration des droits de l’homme et
du citoyen, l’alinéa 3 et 13 du Préambule de la Constitution de 1946 pour l’égalité des sexes dispose que « la Nation garantit l’égal accès de l’enfant et de l’adulte à l’instruction … ».
De plus, le Code de l’éducation précise qu’il y a prohibition des discriminations d’origine sociale, culturelle ou géographique [Article L.111-1] et son souci d’assurer l’égalité des
élèves [Article L.311-1]. « Le principe d’égalité, qui définit une égalité d’accès au service public et l’égalité de
traitement, emporte deux conséquences : la neutralité politique et la neutralité religieuse, qui est la laïcité » [Durand-Prinborgne, 2003]. L’obligation de neutralité politique et de laïcité
concerne l’accueil des élèves, les programmes et les manuels scolaires. Le Code de l’éducation indique que les établissements scolaires doivent accueillir « tous les enfants sans
distinction … de croyance » et doivent « donner un enseignement dans le respect total de la liberté de conscience » [Article L.442-1] et dans « le respect du pluralisme et du principe de
neutralité » [Article L.511-2].
2.1.4. La gratuité
Le principe de gratuité de lenseignement primaire public a été posé depuis la fin du XIX
e
siècle en France, même avant l’obligation d’instruction, par la loi du 16 juin 1881. Plus d’un demi-siècle après, la loi du 31 mai 1933 a instauré la gratuité de lenseignement
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14 secondaire. Ensuite, l’alinéa 13 du Préambule de la Constitution de 1946 assure que
« l’organisation de l’enseignement public gratuit … est un devoir de l’Etat ». Lenseignement dispensé dans les écoles et les établissements publics est gratuit. Les
manuels scolaires sont gratuits jusquen classe de troisième. Dans les écoles primaires, les matériels et fournitures d’usage collectif sont à la charge et une obligation des communes.
« Le principe de gratuité est strict ; il annule pour illégalité toute demande de participation financière aux familles, domiciliée ou non dans la commune » [Durand-Prinborgne, 2003].
2.2. Les acteurs