La distribution des classes : Grande capacité mais pas très bien distribuée

Les enjeux de la gestion des établissements scolaires au niveau de la commune 51 P A R T I E 5 Périmètre scolaire : Plus qu’une répartition des élèves

5.1. La distribution des classes : Grande capacité mais pas très bien distribuée

La capacité est beaucoup plus grande « Les capacités totales des écoles primaires sont beaucoup plus grandes que les besoins, mais le problème est qu’elles ne sont pas situées aux bons endroits. », selon le Responsable du Service Travaux de la Direction de l’Education de Lyon. Puis, elle explique que dans les quartiers où il y avait de grands ensembles de logements sociaux, les écoles sont beaucoup plus grandes. Par contre, sur les quartiers où sont construit les logements neufs en ce moment, il n’y a pas assez des classes. Même certains quartiers de Lyon étaient des quartiers industriels où il n’y avait pas du tout d’école. C’est pour cette raison que la mairie a décidé dans quels quartiers des écoles devraient être présentes. A Lyon, il y a des secteurs en tension, c’est-à-dire des secteurs dans lesquels il y a un manque de capacités d’écoles, dans le 7 ème , 3 ème et le 8 ème arrondissement. Par exemple dans l’ancien quartier industriel Etats-Unis 8 ème arr., il n’y a que deux écoles et la commune ne peut pas placer tous les enfants dans les écoles du secteur. Pour y remédier, la direction de l’éducation loue en ce moment des bâtiments modulaires pour y installer des classes provisoires en attendant d’avoir une école neuve ou d’agrandir une école. Vaulx-en-Velin connaît un phénomène quasi-similaire. Dans les écoles des ZUP, notamment les écoles élémentaires, la capacité des classes correspond jusqu’au double des besoins actuels, ce qui ne signifie pas, toutefois, que les salles ne sont pas utilisées. Les écoles disposent de ces dernières pour d’autres activités qui à l’origine n’étaient pas prévues à la création des écoles : salle informatique, art plastique etc. Par exemple, à l’école élémentaire Lorca au quartier Thibaude, il y a 20 salles de classes au total mais seulement 9 qui sont utilisés comme des « vraies » classes. Au contraire, au quartier Village et centre ville, la mairie est en train d’agrandir les écoles afin de satisfaire la prévision de l’accroissement des besoins à cause des nouvelles constructions dans ces secteurs. Les enjeux de la gestion des établissements scolaires au niveau de la commune 52 La distribution des enfants et de l’école par quartier Dans certains quartiers, il y a beaucoup d’enfants mais la commune n’a pas assez d’écoles, pas assez de classes. Dans d’autres, il y a des écoles grandes en taille, mais il y a peu d’enfants… La mairie essaie d’équilibrer la répartition des enfants par secteur en fonction de la capacité des écoles et de la proximité. Le Responsable du Service Travaux de Lyon : « Il y a beaucoup d’écoles à Lyon. Par exemple, au 2 ème ou au 6 ème arrondissement, il y a des écoles seulement à 100 mètres de distance les unes des autres mais au quartier sud-est, les écoles sont éloignées, peut être de 800 mètres, donc cela pose de problèmes parce que normalement on va à l’école à pied… ». La mairie ne va pas envoyer les enfants aux écoles à l’autre bout de la ville, donc petit à petit, d’année en année elle réajuste les périmètres scolaires. A Vaulx-en-Velin, où la superficie du territoire par école représente moins de la moitié de celle de Lyon, il existe également quelques écoles à proximité. C’est notamment le cas dans les ZUP, par exemple l’école Vienot et Vilar sur le secteur du Mas du Taureau et l’école Makarenko et Lorca dans les quartiers Verchères et Thibaud, qui sont très proches les une des autres. La Directrice de l’Education de la ville affirme : « Cela est lié à l’origine de la création de ces secteurs géographiques, où il y avait une importante population scolarisable qui a nécessité d’un nombre important d’écoles». En 1980, ce que la mairie appelle « la date de l’apogée des effectifs sur Vaulx-en- Velin », la commune comptait environ 8.600 enfants en élémentaire et maternelle [DE Vaulx- en-Velin, 1996]. Selon l’Inspection Académique du Rhône, au cours de la rentrée scolaire 2007, il n’y avait que 5.500 enfants scolarisés à Vaulx-en-Velin, soit une baisse de 3.100 enfants -36 en 25 ans. D’après la Direction de l’Education de la ville, cette baisse s’explique notamment : x Par un rééquilibrage de la pyramide des âges de la commune Vaulx-en-Velin prend une forme de bouteille ; x Par une baisse de la natalité comme partout en France voir le graphique 4.1. « Cela nous a permis, bien entendu, d’accueillir les élèves dans de meilleures conditions, d’autant plus que la mise en place des ZEP en 1981 par le gouvernement a abaissé considérablement les normes de créations de classes » [DE Vaulx-en-Velin, 1996]. La Directrice de l’Education explique qu’en 1980 et avant, la majorité des classes primaires avaient plus de 30 élèves, et les écoles maternelles souvent plus de 40. Aujourd’hui, dans le cadre des RAR et RRS, l’Inspection Académique du Rhône limite le taux d’encadrement dans Les enjeux de la gestion des établissements scolaires au niveau de la commune 53 les écoles publiques à Vaulx-en-Velin à seulement 24 élèves par classe élémentaire et à 25 élèves pour la maternelle. C’est une des raisons pour lesquelles, selon elle, la diminution des effectifs, couplée à l’abaissement des moyennes par classe, avait amené la commune à garder dans le patrimoine scolaire la majorité des bâtiments. Comment les périmètres scolaires fonctionnent-ils pour les écoles à proximité ? Chaque école à proximité a ses propres périmètres scolaires dans les deux communes concernées. La taille des périmètres dépend de la capacité des établissements. Un quartier qui a de petites écoles a un petit périmètre et en revanche, les grandes écoles ont un périmètre assez étendu. A Lyon, la plus petite école compte 2 classes et la plus grande 25. Et à Vaulx- en-Velin, la plus petite et la plus grande école comptent respectivement 4 et 14 classes. L’école Makarenko et l’école Lorca dans quartiers Verchères et Thibaud à Vaulx-en-Velin sont deux écoles situées à proximité. « Makarenko est une école qui est saturée, qui n’a plus de place et dont les locaux sont très limités. Donc, en ce moment nous sommes en train de retravailler sur ses périmètres scolaires parce qu’il y a encore de place à l’école Lorca », explique le Chef du Service Logistique Scolaire. Pour alléger un peu Makarenko et remplir Lorca, la commune étudie la possibilité de modifier les périmètres scolaires pour que certaines rues soient rattachées aux périmètres de Lorca. Au niveau des écoles privées, « l’offre scolaire privé est inégalement répartie sur le territoire lyonnais » [DAU Lyon, 2006]. Dans certains arrondissements, tel que le 9 ème arr., il n’y a qu’une école privée contre 16 écoles publiques avec un taux de scolarisation dans le public de 94. En revanche, au 6 ème arr., il existe 11 écoles privées contre 9 écoles publiques qui accueillent seulement 56 des enfants dans ce quartier. Les périmètres scolaires ne prennent pas en compte la capacité ou la localisation des écoles privées. Les établissements privés accueillent leurs élèves comme ils veulent et c’est surtout pour des raisons religieuses… donc c’est un autre critère, selon le Directeur de l’Education de Lyon. La ville de Lyon fournit les écoles publiques pour tous les enfants de chaque quartier. « C’est vrai qu’envoyer un enfant au privé est aussi un moyen de ne pas aller à l’école publique qui est rattachée aux périmètres scolaires. Mais, le problème est qu’à Lyon, il n’y a plus de place dans écoles privées ; elles sont tous pleines », ajoute-t-il. Construire une nouvelle école La construction d’une nouvelle école relève d’une décision municipale. En fait, on peut dire qu’il s’agit d’un accord entre la commune et l’Etat car une nouvelle école Les enjeux de la gestion des établissements scolaires au niveau de la commune 54 correspond aussi à de nouveaux postes d’enseignants. Le Responsable de la Division de l’Organisation Scolaire de l’IA du Rhône dit que « La mairie connait bien le développement de la ville, les nouvelles habitations par les permis de construction et l’évolution démographique, elle anticipe donc le besoin de la rentrée scolaire de l’année prochaine ou dans 2-4 ans ». Une nouvelle construction n’est pas une seule alternative pour répondre à l’augmentation du nombre d’élèves car cela est beaucoup plus compliqué et évidemment c’est beaucoup plus cher. La commune a un outil pour modifier ou pour « optimiser » la capacité des écoles primaires : les périmètres scolaires. Ils peuvent être redéfinis chaque année si c’est nécessaire. La redéfinition est aussi une solution lorsqu’une commune ne peut pas ouvrir de classe supplémentaire. Mais, selon le Chef du Bureau Statistique de l’IA du Rhône, « le réajustement des périmètres scolaires est davantage possible à mettre en place dans les grandes villes pour satisfaire le besoin de place aux écoles, mais ce n’est pas le cas dans les villages où les petites écoles n’ont qu’un nombre de classes très limitées ».

5.2. Les « bonnes » écoles et les « mauvaises » écoles