L’école, le quartier et la commune

Les enjeux de la gestion des établissements scolaires au niveau de la commune 47 cette démarche ». Les besoins des enfants et des familles évoluent, donc petit à petit il n’y a pas seulement les temps scolaires que les services municipaux doivent gérer. A cause de leur besoin, des familles demandent des services pour leur enfant à partir de 7h30 jusqu’à 17h45 pendant les journées scolaires. Hors des temps scolaires formels, 24 heures par semaine, c’est la commune qui s’occupe des élèves le reste du temps : 1 heure le matin, 2 heures à midi, 1,5 heures le soir et 6 heures le mercredi. Ainsi, au cours d’une semaine, certains enfants passent autant de temps avec les enseignants de l’Etat qu’avec des agents payés par la commune. C’est pourquoi, la question éducative se pose pour tout le monde : les enseignants et la ville. Le Directeur ajoute, « Ce qui concerne la mairie est la mise en oeuvre de la cohérence éducative : d’un côté, elle accompagne les enfants dans la réussite scolaire, parce que l’objectif est que tous les enfants réussissent, et d’un autre côté, elle répond aux besoins de garde, de repas, de services, et de loisirs pour tous les enfants à Lyon. » Vaulx-en-Velin : Le Projet éducatif global Au niveau municipal, il y a une volonté politique affirmée de ce que l’éducation doit être un axe prioritaire de la politique de la ville. Et même s’il y a de diminution du total du budget, selon la Directrice de l’Education, l’éducation reste le budget le plus conséquent de la ville. A Vaulx-en-Velin, la mairie à un document référence pour tous les services qui travaillent dans le domaine de l’éducation, le Projet Educatif Global. « Le PEG fixe la priorité en matière de l’éducation avec les valeurs éducatives. Et puis, dans chaque service, on décline cela au projet de service et au projet d’équipement », explique la Directrice. Les valeurs éducatives du PEG de Vaulx-en-Velin incluent l’émancipation, le vivre ensemble, la solidarité comme valeur collective, la reconnaissance du rôle des parents et le partage du travail éducatif, ainsi qu’une confiance mutuelle.

4.6. L’école, le quartier et la commune

Les rôles de l’école En plus d’être un lieu pédagogique, « l’école primaire est également un lieu social et civil », le Chef du Bureau Moyen Premier Degré à l’IA du Rhône l’affirme. Selon elle, l’école est fédératrice de l’association des parents parce que elle est d’abord un lieu de rencontre, de discussions, un lieu d’échange pour les parents sur des sujets qui ne concernent pas forcément l’école. Elle est également le lieu d’animation parce qu’il y a des activités sportives et Les enjeux de la gestion des établissements scolaires au niveau de la commune 48 artistiques pour les enfants du quartier. Du fait que l’école est un local appartenant à la mairie, ce local peut servir à d’autres choses que l’éducation. Par exemple en période d’élections, l’école devient aussi un bureau de vote dans certains locaux. Même certaines écoles sont équipées par un centre de loisirs et une bibliothèque municipale. Le temps scolaire à l’école est 24 heures par semaine et durant une partie de l’année seulement en raison du nombre de vacances. Donc, hors des périodes scolaires, l’école à Lyon accueille les associations et les activités sportives comme il y a de gymnase et de salles de réunion… pour les habitants du quartier. L’école sert du support à d’autres activités. Comme une partie du Projet éducatif global à Vaulx-en-Velin, il y a une organisation sur la ville, la commission territoriale, qui agit sur chaque quartier de la commune. Cette commission rassemble tous les acteurs concernés par l’éducation dans un travail de partenariat qui n’a rien à voir avec le travail scolaire formel. Cette commission se compose d’enseignants, de travailleurs sociaux, d’animateurs, du chef du quartier, des parents… dirigée par l’élu de l’éducation et facilitée d’un point de vue technique par le service municipal. La commission se réunit une fois par trimestre pour discuter de ce qui se passe dans le quartier et pour organiser un travail collectif tel qu’un projet répondant aux besoins du quartier, et qui peut être spécifique d’un quartier à un autre. Par exemple, elle organise un projet pour que les parents du quartier obtiennent des informations sur le fonctionnement des structures du quartier pour leur enfants : la bibliothèque, le centre des loisirs, l’atelier d’arts plastiques etc. et parfois elle organise des événements collectifs, soit à l’école, soit dans d’autres locaux dans le quartier. Lorsqu’une classe ou une école ferme… L’Inspection Académique du Rhône ne considère pas que le taux d’encadrement doit décider de l’ouverture ou de la fermeture d’une classe. C’est un standard pour toutes les communes. Mais parfois on peut reconsidérer la demande de la commune par rapport à la fermeture de classe avec des critères plus subjectifs, école par école. Par exemple, le Chef du Bureau Moyen Premier Degré dit, « on permet à la commune à garder des classes car il n’y a que peu de différence avec le taux d’encadrement, et notamment si c’est une école en ‘difficulté’ ou l’école accueille des élèves handicapés. Dans certains cas, on attend… On verra l’évolution des élèves l’année après ». La fermeture de l’école est un autre cas. C’est obligatoirement une décision concertée ; tous les acteurs sont informés. Il s’agit d’une partition des compétences entre Les enjeux de la gestion des établissements scolaires au niveau de la commune 49 l’Etat, la mairie et les conseils municipaux. Le Responsable du Bureau Moyen Premier Degré affirme, « Ce n’est pas non plus une décision brutale. On attend l’évolution dans quelques années et on voit la possibilité que les enfants soient accueillis dans d’autres écoles ou un regroupement scolaire avec d’autres communes, comme c’est le cas dans les communes rurales… ». Selon le Chef du Bureau Statistique, une chose importante est que la diminution du nombre d’écoles ne correspond pas forcément à la fermeture mais à la fusion d’écoles pour des raisons de rationalisation économique, par exemple entre une école maternelle et une école élémentaire. La « vraie » fermeture est un cas très peu fréquent. La fermeture de l’école primaire Jean Jaurès au quartier Pré de l’Herpe, Vaulx-en- Velin en 1996 en est un des exemples. Dans le quartier, on a observé une diminution régulière des naissances de 1990 à 1995 ; un déficit de plus de 400 élèves, équivalent à 16 classes maternelles et primaires. A la rentrée 1996, l’école Jean Jaurès n’aurait plus compté que 5, voire seulement 4 classes. Avant que la décision de fermeture ne soit votée, la mairie a proposé trois solutions envisageables [Ville de Vaulx-en-Velin, 2005] : x Laisser les choses en l’état, ce qui aurait signifié pour l’école Jean Jaurès une lente agonie; x Modifier les périmètres scolaires de King et Vilar, deux écoles voisines, pour amener de nouveaux élèves à l’école Jean Jaurès ; x Fermer l’école Jean Jaurès ; préparer avec les parents et les enseignants les conditions d’une bonne adaptation des enfants à leur nouvelle école un réajustement des périmètres scolaires des 5 écoles près du quartier. La seconde proposition aurait peut-être pu stabiliser la situation de l’école Jean Jaurès en faisant passer les prévisions d’effectif à 6 ou 7 classes, mais cela aurait supposé pour certains parents d’élèves des écoles King et Vilar d’accepter une changement de périmètres afin que certains élèves soient intégrés au secteur de Jaurès, ce qui n’était pas forcément une décision facile… A Lyon, « certaines écoles sont trop petites avec deux classes, 40 enfants… cela coûte trop cher à gérer », selon le Responsable du Service Travaux. C’est pourquoi la commune essaie d’en fermer quelques unes et d’envoyer les enfants dans d’autres écoles plus grandes et qui ont des places pour les accueillir. Elle explique que c’est à cause de l’évolution démographique en France depuis l’année 1960 quand beaucoup des écoles ont été construites, y compris dans le cadre des ZUP. Par exemple à la Duchère, la mairie a fermé 2 écoles en 2004 et 2006 car il n’y avait pas assez d’enfants. Les enjeux de la gestion des établissements scolaires au niveau de la commune 50 Les habitants n’aiment pas tellement quand la commune ferme une école. Mais dans le cas de Lyon, il y a beaucoup d’écoles qui sont très proches les une des autres. La mairie essaie de remplacer les activités d’une école fermée par une autre activité qui sert aussi la vie sociale du quartier : une crèche, un centre social…tout dépend de la situation. Donc pour le quartier, d’après le Responsable du Service Travaux de la Direction de l’Education, ce n’est pas vraiment différent. Depuis une vingtaine d’années, la ville de Vaulx-en-Velin a utilisée quelques classes fermées pour répondre à des besoins sociaux pressants et importants, selon le Chef du Service Logistique Scolaire. Par exemple, en 1987, l’école maternelle George Sand a été transformée en Centre de la Petite Enfance, prémices d’un effort important pour l’éducation des mineurs. Une partie de l’école Jean Vilar au quartier Mas du Taureau a été reconvertie en ludothèque en 1990. Au cours de la même année, 3 classes de l’école Makarenko a été transformées en bibliothèque du quartier Verchères. Les enjeux de la gestion des établissements scolaires au niveau de la commune 51 P A R T I E 5 Périmètre scolaire : Plus qu’une répartition des élèves

5.1. La distribution des classes : Grande capacité mais pas très bien distribuée