Conclusions et recommandations 04.Part I French 170e 25e c obs r w

64 convention n° 5729 prévoit en son article 29.3.3 que les redevances d’exploitation remboursement de l’avance récupérable seront dues à partir de l’année 2011 aucun chiffre d’affaires prévisionnel n’est mentionné. Une seconde avance récupérable de 2.172.000 euros a été accordée à la société en 2009 pour la poursuite du projet convention n° 6084. L’arrêté ministériel, non daté, octroyant l’avance stipule cette fois qu’il s’agit de la phase II du projet, mais il n’indique en rien qu’une phase ultérieure sera nécessaire à l’achèvement de la recherche. Cette convention précise que les remboursements de l’avance reçue commenceront en 2012 ; le chiffre d’affaires prévisionnel est de 21.350.000 euros. Dans la troisième convention n° 6529 examinée, le chiffre d’affaire prévisionnel est établi à 32.600.000 euros. Cependant, il est stipulé que les remboursements de l’avance ne commenceront qu’en 2013. Lors de la rédaction du présent article, l’administration a indiqué que la société avait pris contact avec le gestionnaire technique pour introduire une nouvelle demande d’avance récupérable. En résumé, les aides octroyées à la société depuis 2008 atteignent aujourd’hui un total de 5,8 millions d’euros, mais aucun remboursement n’a été réclamé. Lors de l’élaboration de la dernière convention, l’administration a en effet accepté de considérer que le projet n’aboutirait commercialement qu’en 2013 et que les remboursements commenceraient au plus tôt cette même année. Le chiffre d’affaires prévisionnel, prévu pour 2012 dans la deuxième convention, a été reporté en 2013 dans la troisième. L’administration considère qu’elle ne peut pas abandonner le projet après avoir accordé des aides si importantes. Dans l’état actuel du dossier, la récupération de l’avance octroyée paraît largement incertaine. En effet, à la clôture de l’exercice 2011, la société bénéficiaire présentait des fonds propres négatifs et tombait sous l’application des articles 332 et 333 du code des sociétés réduction de l’actif net par suite de pertes. À la clôture de l’exercice 2012, la situation de l’entreprise s’était améliorée mais elle présentait toujours une perte d’exploitation.

1.4 Conclusions et recommandations

Au terme du contrôle de légalité mené sur un échantillon de treize dossiers sélectionnés de manière aléatoire parmi les ordonnances de 2011 imputées aux programmes 31 et 32 de la division organique 18, la Cour des comptes a observé que cinq arrêtés du gouvernement wallon accordant des aides à des partenariats d’innovation technologique et deux arrêtés accordant des aides à des entreprises individuelles ne satisfont pas aux exigences de la loi du 29 juillet 1991 relative à la motivation formelle des actes administratifs. L’absence de motivation formelle adéquate de ces décisions ne permet pas d’assurer qu’elles résultent d’une analyse cohérente et impartiale garantissant l’égalité de traitement des bénéficiaires. Concernant les projets d’innovation technologique, les arrêtés ministériels faisant référence à lévaluation du programme de recherche « par le jury constitué à cet effet » ne permettent pas d’expliquer la décision prise, ni d’apprécier dans quelle mesure les avis et les réserves éventuelles du jury sont traduits adéquatement par le gouvernement. Quant aux arrêtés accordant des aides à des entreprises individuelles, ils reposent sur l’avis du collège prévu par l’article 57 de l’arrêté du gouvernement wallon du 18 septembre 2008 et sur une note de synthèse élaborée par l’administration. Cependant ils ne font aucune 65 mention ni des notes de synthèse ni des avis de ce collège, qui n’établit d’ailleurs pas de procès-verbal et dont la composition n’a pas été précisée par arrêté. Pour ce qui concerne plus spécifiquement l’aide accordée à une société en particulier, plusieurs irrégularités ont été relevées. Outre l’avance récupérable accordée à cette société en 2011, qui fait l’objet du présent contrôle, deux autres avances récupérables pour le même projet de recherche lui ont été accordées, en 2008 et en 2009. Cette société a donc bénéficié, à ce jour, d’un montant total d’aides à la recherche de 5,8 millions d’euros. La note de synthèse élaborée par l’administration comporte des anomalies : contradiction quant à la situation financière de l’entreprise, mention d’une garantie non stipulée dans la convention du 31 août 2011 entre la Région et l’entreprise, utilisation inadéquate des critères d’évaluation fixés par la réglementation. Les termes de la convention initiale précitée ne correspondent pas à la réalité puisque toutes les sous-traitances n’y figurent pas à ce titre. Par ailleurs, elle rend admissibles au budget de la recherche des frais de mission qui font double emploi avec le budget de la sous-traitance. En outre, la sous-traitance exécutée en dehors de l’Union européenne rend impossible le contrôle prescrit par l’article 22 du décret du 8 juillet 2008. L’avenant n° 1 à cette convention, daté du 13 janvier 2012, autorise la prise en compte d’un montant de 487.964 euros affecté à des réserves dans le budget de la recherche, alors qu’une telle dépense n’est pas admissible au sens de l’article 22 du décret du 8 juillet 2008. Lors de la rédaction du présent article, aucun remboursement des avances récupérables n’avait encore été réclamé depuis 2008, chaque convention en reportant systématiquement le début Dans l’état actuel du dossier, la récupération de l’avance octroyée paraît incertaine compte tenu de la situation financière de l’entreprise et de son incapacité à dégager un bénéfice d’exploitation. La Cour a donc formulé les recommandations suivantes. Les arrêtés d’octroi des aides doivent être motivés, dans le respect du prescrit de la loi du 29 juillet 1991 relative à la motivation formelle des actes administratifs, et intégrer le contenu des avis auxquels il est fait référence, afin d’assurer que les motivations, d’une part, résultent d’une analyse cohérente et impartiale garantissant l’égalité de traitement des bénéficiaires et, d’autre part, soient exactes en fait. Il importe que le collège ou comité agissant en application de l’article 57 de l’arrêté du gouvernement wallon du 18 septembre 2008 établisse des procès-verbaux de ses réunions, et que ses avis soient motivés dans le respect de la loi précitée. Les conventions doivent respecter les prescriptions réglementaires, spécialement en ce qui concerne les dépenses admissibles, et une attention particulière doit être accordée aux cas où une garantie est exigée d’un tiers. Aucun montant ne peut être liquidé au profit d’un bénéficiaire pour des dépenses non admissibles, et les arrêtés octroyant des aides doivent être rectifiés dans la mesure du possible. Il convient d’apporter une vigilance particulière à la récupération des aides octroyées, en particulier si la situation financière du bénéficiaire est précaire, si les montants sont importants, et si l’existence même de la société bénéficiaire dépend de l’aide octroyée. 66 Dans une réponse du 13 août 2013, le ministre du gouvernement wallon chargé de la Recherche a annoncé à la Cour les mesures prises à la suite de ses recommandations. Les procès-verbaux existants du collège ou comité de pré-sélection agissant en application de larticle 57 de larrêté du gouvernement wallon du 18 septembre 2008, cest-à- dire le tableau récapitulatif et les notes de synthèses actualisées par projet constituant les annexes au tableau, seront consignés sous forme de procès-verbaux officiels des réunions. Les arrêtés doctroi des aides seront motivés, dans le respect du prescrit de la loi du 29 juillet 1991 relative à la motivation formelle des actes administratifs, en référence à ces procès- verbaux. Enfin, dans le cas particulier des partenariats d’innovation technologique, larrêté fera référence à lavis remis par le jury international des pôles de compétitivité. Le ministre a marqué son accord sur le fait que seules les dépenses admissibles telles que prévues par le décret du 3 juillet 2008 peuvent être liquidées au profit des bénéficiaires. 67 2 Contrôle de légalité et de régularité de quatre programmes de la division organique 17 du budget général des dépenses de la Région wallonne pour l’année 2012 112 La Cour des comptes a constaté l’absence de normes réglementaires et de pratiques de contrôle interne permettant d’encadrer l’octroi des subventions notamment en matière de parrainage. Cette carence crée un risque d’inégalité de traitement entre bénéficiaires des subventions. Certaines opérations ont, en outre, fait l’objet d’une imputation budgétaire sur les crédits de l’administration contraire à la codification SEC, dans la mesure où elles sont traitées comme des dépenses de fonctionnement et non comme des transferts financiers. Les nombreux manquements constatés dans l’échantillon témoignent de la faiblesse des procédures de contrôle interne et des carences des processus de contrôle administratif et d’inspection de la bonne utilisation des subventions. La Cour des comptes a relevé des différences marquées entre les services dans le mode, l’ampleur et l’organisation du contrôle. Elle attire l’attention sur la nécessité de donner des instructions claires et univoques aux services concernés. Enfin, la Cour des comptes réitère sa recommandation d’organiser une inspection efficace afin de garantir la légalité et la régularité des opérations.

2.1 Introduction