Recouvrement par le receveur du contentieux

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7.4.1.6 Longueur des plans d’apurement

Les plans d’apurement atteignent – voire dépassent – 20 années dans certains dossiers. Cette situation engendre des coûts et accroît les risques de non-recouvrement de la totalité des créances. La longueur des plans d’apurement résulte en partie du fait que le montant des mensualités dépasse rarement le montant minimum fixé par le collège provincial à 80 euros. La Cour des comptes a suggéré à la province de remplacer ce seuil de remboursement unique par une échelle basée sur les revenus imposables du débiteur et de conditionner l’octroi de plans d’apurement excédant 60 mois à une enquête de solvabilité préalable, visant à s’assurer que le débiteur n’a pas la capacité de rembourser sa dette plus rapidement. Le collège a informé la Cour qu’il a chargé l’administration provinciale d’établir une liste des documents probants, pouvant être légalement demandés aux débiteurs, propres à optimiser la gestion des dossiers de remboursement. Enfin, le collège a accepté d’appliquer le principe de la compensation légale pour les sommes que la province doit au débiteur d’indus au titre de pécule de vacances, sous réserve d’un avis juridique favorable sur la légalité de cette procédure. La Cour a fait remarquer que l’article 2 de la loi du 12 avril 1965 sur la protection de la rémunération exclut de son champ d’application le pécule de vacances, qui ne bénéficie donc pas de cette protection.

7.4.2 Recouvrement par le receveur du contentieux

La procédure de recouvrement prévoit l’intervention du receveur du contentieux après l’envoi – sans résultats – par le receveur spécial de deux rappels simples et d’une mise en demeure par recommandé. Comme la Cour des comptes l’a signalé plus haut, la prise en charge des dossiers litigieux par le receveur du contentieux n’est pas assez rapide. Par ailleurs, le lancement de la procédure prend trop de temps, ce qui entraîne l’accumulation des dossiers et l’allongement des délais de récupération. La Cour a examiné un échantillon de 31 dossiers gérés par le receveur du contentieux, représentant un montant de 350.322,84 euros, représentant 43,4 des droits non recouvrés. Cet examen a mis en évidence que leur contenu ne permettait pas toujours de connaître précisément l’état de la procédure engagée. Ainsi, neuf dossiers ne comportent aucune pièce récente rendant compte des devoirs accomplis par l’huissier de justice ou l’avocat dans le cadre de l’exécution du mandat qui leur a été confié. La Cour des comptes a rappelé qu’il incombe au receveur du contentieux d’interroger l’huissier ou l’avocat afin de s’assurer qu’il s’acquitte correctement de sa mission et que les intérêts de la province nécessitent toujours de mener la procédure à son terme. La Cour a, par ailleurs, constaté qu’il n’existe pas d’échéancier de suivi des dossiers et recommandé de mettre un tel outil en place. En guise de synthèse, le collège a insisté sur sa décision de faire des dossiers de remboursements d’indus une priorité. À cette fin, il a notamment requis une analyse des besoins humains nécessaires à leur recouvrement, afin de renforcer les effectifs qui y sont affectés, et chargé le service compétent de poursuivre l’amélioration de l’outil informatique. 123 8 Contrôle des procédures mises en œuvre par le Fonds énergie pour récupérer les redevances de raccordement aux réseaux électrique et gazier 196 La Cour a procédé à un deuxième contrôle des procédures mises en œuvre par le Fonds énergie pour récupérer les redevances de raccordement aux réseaux électrique et gazier. Elle recommande à nouveau de vérifier directement les quantités déclarées par les fournisseurs. Bien que l’administration se soit, à l’issue du contrôle précédent, engagée à réaliser ces vérifications, la Cour a constaté que cet engagement est resté au stade de la réflexion, hormis la rédaction d’une procédure destinée à définir deux niveaux de contrôle. La Cour recommande également de poursuivre les comparaisons avec les données de la Commission wallonne de régulation pour l’énergie CWaPE et celles fournies dans le cadre du calcul de la redevance pour occupation du domaine public par les réseaux. En matière de droits constatés, la Cour préconise d’améliorer la communication de l’information transmise par l’administration à destination du receveur et de modifier la comptabilisation des déclarations des fournisseurs pour la rendre conforme au nouveau droit comptable. Enfin, comme la Cour l’a déjà signalé à plusieurs reprises, faute de définir les conditions et les modalités de remboursement des soldes de dotations allouées à la CWaPE, les montants restitués au Fonds énergie sont actuellement calculés selon des règles que la commission a elle-même fixées.

8.1 Introduction

8.1.1 Contexte

Dans le cadre du contrôle des comptes rendus par le receveur général 197 du service public de Wallonie, la Cour a, dans le courant du dernier trimestre de l’année 2012, consacré un examen particulier aux recettes imputées au Fonds énergie 198 et assuré le suivi de son premier contrôle, effectué fin 2008 199 . 196 Dr 3.700.781. 197 Désigné ci-après par l’appellation « le receveur ». 198 Allocation de base AB 38.01 Produit de diverses amendes et redevances liées à l’organisation des marchés de l’électricité et du gaz et moyens attribués au fonds en vertu de dispositions légales, réglementaires ou conventionnelles en vue de financer les obligations de service public dans le marché de l’électricité et du gaz, titre I Recettes courantes, secteur III Recettes spécifiques, division 16 Aménagement du territoire, logement, patrimoine et énergie. 199 Article publié dans le 21 e cahier d’observations adressé par la Cour des comptes au Parlement wallon, Fasc. I er , Doc parl. Rég. w, 127 2009-2010 – N° 1, p. 118-130.