Maintien dans la comptabilité du receveur spécial de créances Gestion inadéquate des plans d’apurement groupés Longueur des plans d’apurement

121

7.4.1.3 Suivi insuffisant des dossiers de débiteurs qui font l’objet d’une médiation de

dettes judiciaire ou non Dans l’échantillon, seul un des dix dossiers concernés était complet. La Cour des comptes a fait observer que les dossiers doivent comporter un minimum d’informations sur l’état d’avancement de la procédure et sur les montants que la province pourrait récupérer 195 . Elle a suggéré, pour des raisons d’efficacité, que le directeur financier de la province dispose d’une délégation du conseil provincial, l’habilitant à négocier avec les médiateurs les termes d’un règlement à l’amiable, ce qui suppose l’abandon partiel des créances concernées. Le collège a estimé qu’une telle délégation était envisageable. Il a toutefois signalé que le directeur financier refuse systématiquement ces transactions et exige une décision judiciaire pour acter l’abandon. De plus, cette délégation n’aurait aucun impact sur le nombre de dossiers à traiter ni sur le taux de recouvrement des créances : elle permettrait simplement de clôturer le dossier plus rapidement, avec toutefois l’obligation d’acter une réduction de la valeur des créances. La Cour a fait remarquer que les chances de récupération de la partie à abandonner des créances sont presque nulles et que la clôture anticipée du dossier aurait au moins l’avantage de réduire le coût de son traitement.

7.4.1.4 Maintien dans la comptabilité du receveur spécial de créances

manifestement irrécouvrables Dans l’échantillon, quatre dossiers comportant des créances irrécouvrables, pour un montant total à annuler s’élevant à 32.000 euros, ont été recensés. Le maintien de ces créances dans la comptabilité patrimoniale de la province méconnaît le principe de l’image fidèle. La Cour des comptes a dès lors invité la province à annuler plus rapidement les créances irrécouvrables.

7.4.1.5 Gestion inadéquate des plans d’apurement groupés

Les plans d’apurement groupés concernent des débiteurs qui ont fait l’objet de plusieurs ordres de recettes et qui en ont demandé le regroupement dans un plan d’apurement unique. Les documents relatifs à ces plans sont conservés dans un des dossiers concernés généralement le dernier, tandis que les autres n’y font pas référence. Par ailleurs, les paiements effectués par le débiteur sont imputés aléatoirement sur les différentes créances, ce qui rend malaisé le contrôle du respect du plan d’apurement. La Cour des comptes a recommandé à la province d’apurer prioritairement les créances les plus anciennes. Enfin, le système informatique, qui génère automatiquement les rappels en cas de non- respect des plans d’apurement, n’est pas conçu pour assurer le suivi des plans groupés. Il permet tout au plus de bloquer l’envoi de rappels pour les différents dossiers. L’absence d’automatisation augmente le risque de ne pas envoyer les rappels dans les délais prévus. 195 Dans une médiation de dettes judiciaire ou règlement collectif de dettes, le débiteur est libéré de toute obligation au terme du plan convenu, même si la totalité de la dette n’a pas été remboursée. 122

7.4.1.6 Longueur des plans d’apurement

Les plans d’apurement atteignent – voire dépassent – 20 années dans certains dossiers. Cette situation engendre des coûts et accroît les risques de non-recouvrement de la totalité des créances. La longueur des plans d’apurement résulte en partie du fait que le montant des mensualités dépasse rarement le montant minimum fixé par le collège provincial à 80 euros. La Cour des comptes a suggéré à la province de remplacer ce seuil de remboursement unique par une échelle basée sur les revenus imposables du débiteur et de conditionner l’octroi de plans d’apurement excédant 60 mois à une enquête de solvabilité préalable, visant à s’assurer que le débiteur n’a pas la capacité de rembourser sa dette plus rapidement. Le collège a informé la Cour qu’il a chargé l’administration provinciale d’établir une liste des documents probants, pouvant être légalement demandés aux débiteurs, propres à optimiser la gestion des dossiers de remboursement. Enfin, le collège a accepté d’appliquer le principe de la compensation légale pour les sommes que la province doit au débiteur d’indus au titre de pécule de vacances, sous réserve d’un avis juridique favorable sur la légalité de cette procédure. La Cour a fait remarquer que l’article 2 de la loi du 12 avril 1965 sur la protection de la rémunération exclut de son champ d’application le pécule de vacances, qui ne bénéficie donc pas de cette protection.

7.4.2 Recouvrement par le receveur du contentieux