118 ou de l’insolvabilité du débiteur. Elle relève toutefois que la résorption de l’arriéré devrait
limiter le nombre de nouveaux cas de prescription. Les montants annulés portent aussi sur des transferts au contentieux 275 milliers d’euros en
2011, ce qui ne constitue pas de véritables annulations puisque les droits sont repris dans le compte du receveur du contentieux.
7.3 Mesures visant à réduire le nombre des traitements indûment payés
En 2010 et en 2011, le montant des indus est resté important. Si, à l’avenir, il est appelé à diminuer à la suite de la clôture du processus de résorption des arriérés des années 2006 et
antérieures, il devrait toutefois, à moins que la province de Hainaut ne prenne des mesures structurelles efficaces, se maintenir à un niveau élevé, supérieur à celui de la moyenne des
autres provinces wallonnes.
Dans sa réponse, le collège a reconnu qu’à système de paiement inchangé, le nombre moyen de dossiers mensuels de remboursement d’indus ne descendra pas en-deçà de 150 et que tout
certificat médical arrivant dans le service au-delà du 18 du mois ne peut être pris en considération pour le calcul du traitement du mois suivant. Il a également précisé que pour
éviter le retour des difficultés du passé, les dossiers sont traités de manière contemporaine et, en tout cas, mensuellement.
La Cour des comptes a fait remarquer qu’à terme, les charges imposées aux services du directeur financier, liées à ces dossiers de remboursement, qui concernent souvent les
mêmes débiteurs, risquent de devenir ingérables. En outre, ces charges distraient ces services de leur mission principale, à savoir le contrôle de la légalité et de la régularité des dépenses,
la tenue de la comptabilité et l’établissement des comptes dans les délais prescrits par la loi provinciale.
Par ailleurs, la situation actuelle cause des difficultés financières et sociales aux débiteurs, qui reçoivent régulièrement de nouvelles demandes de remboursement, alors que nombre
d’entre eux ont des ressources réduites, en raison de leur statut de pensionné ou d’agent en disponibilité. Elle occasionne enfin un préjudice financier à la province du fait de la longueur
des plans d’apurement et de l’insolvabilité de certains débiteurs.
Pour réduire le nombre et l’ampleur des traitements indus, la Cour des comptes avait, lors de son premier contrôle, préconisé certaines réformes de la gestion des traitements. Elle avait
notamment proposé, comme le font d’autres provinces wallonnes, de payer les rémunérations à terme échu, mais la province n’a pas réagi à cette proposition. Au terme de
son second contrôle, la Cour reste d’avis que cette mesure permettrait d’atteindre au mieux l’objectif de réduction des indus. Dans sa réponse, le collège a précisé que le paiement des
rémunérations à terme échu a été inscrit à l’agenda de ses discussions avec les organisations syndicales, dans le cadre de négociations plus globales, qui concerneront également la mise
en œuvre de mesures sociales souhaitées par le gouvernement wallon.
La Cour des comptes avait par ailleurs suggéré qu’en cas d’absence d’un agent mis en disponibilité, sa rémunération continue à être amputée des retenues légales jusqu’à ce que
le service chargé du calcul du traitement soit informé de la reprise effective du travail. En effet, beaucoup d’indus résultent du paiement de l’intégralité de leur traitement à des agents
absents pour cause de maladie et placés en disponibilité. Le collège a toutefois émis des réserves sur cette procédure, qui présume que l’agent prolonge son absence pour maladie,
en l’absence de pièces probantes. Il a fait part de son intention de solliciter un avis juridique
119 afin de s’assurer de la légalité du dispositif. La Cour a fait remarquer que cette objection
pourrait être levée si la rémunération de ces agents était payée en deux fois. La Cour des comptes avait également préconisé de raccourcir les procédures de traitement
des certificats médicaux. Dans sa réponse, l’administration provinciale avait fait part de son intention de les modifier et de confier à l’inspection générale des ressources humaines
IGRH la charge complète de la validation des absences. Aucune modification n’a toutefois été apportée aux procédures existantes. La Cour a observé que les retards subis par cette
réforme – reconnue nécessaire par la province – contribuent à maintenir le nombre d’indus à un niveau élevé.
Dans sa réponse, le collège a signalé que l’IGRH a analysé cette question dans une perspective de gestion globale de l’absentéisme pour cause de maladie. Après une étude exhaustive des
procédures appliquées par les autres provinces, comme l’avait recommandé la Cour des comptes, l’IGRH a formalisé la réorganisation de la gestion des absences pour cause de
maladie dans son plan stratégique et proposé de nouvelles modalités fonctionnelles, que le collège a approuvées le 11 juillet 2013. Ces nouvelles modalités entraînent des changements
profonds dans le fonctionnement des services déconcentrés et dans l’informatique de gestion. Le collège s’est engagé à tout mettre en œuvre pour faire aboutir cette réforme
durant le premier semestre 2014.
Enfin, la Cour des comptes avait recommandé, pour alléger les opérations de recouvrement des créances, de privilégier la procédure des retenues sur rémunérations. L’administration
provinciale s’était engagée à appliquer cette procédure, moyennant l’envoi préalable d’un courrier informant l’agent et lui permettant de s’y opposer. Le collège avait toutefois estimé
cette solution aléatoire, compte tenu des contraintes techniques des procédures liées à l’identification des indus.
Les retenues sur salaires restent actuellement limitées au personnel contractuel. Dans sa réponse, le collège a informé la Cour des comptes qu’il n’est nullement opposé à l’extension
de la mesure aux agents statutaires, comme l’ont fait trois autres provinces wallonnes. Le collège a invité l’administration provinciale à mettre cette mesure en œuvre, après avoir
vérifié qu’elle était fondée juridiquement. Il a toutefois relevé que cette mesure nécessite une modification des statuts et une négociation avec les syndicats et que la pratique des retenues
effectuées sur les traitements des agents contractuels montre que la partie récupérable légalement est régulièrement inférieure à la mensualité minimum fixée pour les plans
d’apurement 80 euros par mois. La Cour a fait remarquer qu’il convient également de comparer les charges administratives occasionnées par ces deux modes de recouvrement.
Les retenues sur salaires ne requièrent qu’un suivi limité après l’examen initial du dossier et la détermination de la quotité saisissable, contrairement aux plans d’apurement, qui
imposent l’envoi de rappels successifs en cas de non-respect du plan, donnent lieu à des procédures contentieuses et doivent être revus si les indus se multiplient pour un même
agent.
7.4 Évaluation du recouvrement des droits constatés