Inspection sur place Contrôle

89 Dans le cadre d’un contrôle des comptes du Fonds piscicole de Wallonie, la Cour des comptes a relevé que, lorsque l’arrêté d’octroi prévoit que les originaux doivent être produits, le contrôle ne peut se baser sur des copies. Les dispositions des arrêtés d’octroi sont en effet de stricte application. Par ailleurs, travailler sur la base de copies laisse subsister un risque de sur- ou multisubventionnement source 23. Lors du contrôle du programme 02 Service de la présidence et chancellerie, la Cour a relevé l’absence de nombreuses pièces justificatives. Les conditions d’octroi n’étaient pas toujours respectées et le contrôle était assuré par le cabinet plutôt que par l’administration source 51. Durant son audit sur l’archéologie en Région wallonne, la Cour avait constaté que le contrôle des justificatifs des subventions était faible et que le contrôle comptable était inexistant. Le solde de nombreuses subventions était liquidé, alors que les justificatifs produits n’étaient pas probants. La Cour avait encore relevé un risque de conflit d’intérêt, car, durant la période de référence de son audit, des fonctionnaires régionaux avaient été membres des organes exécutifs de certains allocataires de subventions source 35. Lors du bilan financier des aérodromes régionaux wallons, la Cour avait constaté le défaut de contrôle des subventions en raison de pièces justificatives non pertinentes source 20. Le contrôle du programmes 05 de la division organique 13 Ressources naturelles et environnement a également mis en évidence un contrôle déficient. Les arrêtés d’octroi étaient mal rédigés et ne mentionnaient pas les pièces justificatives probantes à fournir source 30. Des lacunes dans le contrôle ont encore été relevées dans de nombreux autres cas sources 6, 8, 13, 21, 26, 28, 29, 34, 40, 41, 50, 52, 53.

3.6.2 Inspection sur place

L’inspection ou contrôle sur place revêt une grande importance dans le processus de contrôle des subventions. Elle permet en effet de se rendre compte in situ du résultat obtenu au moyen des subventions. Elle devrait être menée par du personnel compétent, en nombre suffisant, de façon régulière, selon un protocole bien défini se basant sur une analyse de risques solide. Afin de ne pas perdre de temps, elle doit également pouvoir s’appuyer sur un traitement efficient des justificatifs envoyés à l’administration par les allocataires de subventions. Dans les matières sociales et de santé, il faut, en outre, bien distinguer le rôle de l’inspection, qui contrôle sur place le bon emploi des deniers publics, et le rôle de conseil, qui doit être réservé à un service ad hoc, si nécessaire. L’audit de l’inspection au sein de la direction générale opérationnelle des pouvoirs locaux, de l’action sociale et de la santé a mis à jour des risques en termes d’organisation, de pilotage et d’efficience, résultant d’un manque de stratégie et de planification. L’inspection sur place joue un rôle décisif dans le dispositif de contrôle : elle permet de vérifier l’adéquation entre les engagements de l’organisme subventionné et ses réalisations concrètes. En pratique, la Cour avait relevé de nombreux dysfonctionnements : l’absence de travail sur la base d’analyse de risques afin de fixer une planification des inspections ; la vacance des postes d’inspecteur général ou de directeur, restés sans titulaires pendant des années ; des défaillances dans les procédures administratives de base référencement, classement des rapports d’inspection, circulation des documents ; la rareté, voire l’inexistence des réunions de services. La Cour avait également relevé que du temps d’inspection était consommé par la collecte et la prise de connaissance sur place de documents, qui auraient utilement pu être communiqués à l’avance. Par ailleurs, la distinction des missions d’inspection et de conseil n’était pas clairement perçue. Une clarification des missions des inspecteurs s’avérait nécessaire source 45. 90 Lors du contrôle du subventionnement régional des investissements communaux, la Cour a constaté qu’il y avait trop peu de contrôles sur place. Lorsqu’ils existent, ces contrôles ne sont pas toujours organisés de manière systématique, la plupart du temps faute de moyens humains et matériels adéquats. La pratique était cependant très diverse en la matière source 37. Dans le cadre d’un audit du FOREM, la Cour des comptes avait déploré l’absence d’un service d’inspection comptable centralisé pour l’ensemble de la Région wallonne, lequel pourrait vérifier sur place l’utilisation des divers financements publics source 9. La nécessité d’un service d’inspection contrôlant sur place les différentes subventions avait déjà été relevée lors de l’audit initial sur les aides à la promotion de l’emploi source 10. L’audit des centres de planning familial a également mis en évidence que les inspections ne s’appuyaient pas sur une analyse de risques. Par ailleurs, le personnel affecté aux inspections était insuffisant source 43. La Cour des comptes avait fait le même constat lors de l’audit sur la gestion des aides financées par le Fonds énergie source 22. L’insuffisance de l’inspection était également observée lors de l’audit sur les services d’aide aux familles source 47.

3.6.3 Risques de double subventionnement