Application du principe de confiance

72 Enfin, la Cour des comptes a relevé, dans un cas, l’acceptation de pièces justificatives dont l’éligibilité pose question 129 . Dans le cas d’espèce, l’administration estime la situation non problématique puisqu’elle reçoit plus de pièces que nécessaire pour justifier l’utilisation de la subvention. À cet égard, la Cour des comptes réitère sa recommandation, déjà formulée antérieurement 130 , d’imposer au bénéficiaire de ne produire que les pièces qui justifient exactement l’utilisation de la subvention de fonctionnement, en lieu et place d’un fatras de documents dont il abandonne à l’administration le soin de faire le tri.

2.3 Application du principe de confiance

Pour rappel, selon la circulaire du 20 juillet 2011 relative à la mise en œuvre du principe de confiance en Wallonie, « le principe de confiance supprime lexigence systématique de pièces probantes etou attestations et de contrôle a priori et les remplace alors par une déclaration sur lhonneur et la possibilité dun contrôle a posteriori du respect des exigences décrétales et réglementaires ». Une circulaire du 6 mars 2013 modifie, avec effet rétroactif pour l’exercice 2012, le dossier justificatif à produire par les établissements relevant de l’accueil, l’hébergement et l’accompagnement des personnes en difficultés sociales : « les pièces comptables factures, preuves de paiement, etc. doivent être gardées au sein de votre institution pour toute vérification comptable ultérieure » 131 . En l’espèce, la Cour des comptes relève que l’administration contrevient directement aux dispositions réglementaires en supprimant par voie de simple circulaire la vérification préalable des pièces comptables factures, preuves de paiement, etc.. En vertu de l’article 115, dernier alinéa, du CWASS, il revient exclusivement au gouvernement de déterminer les modalités et conditions d’octroi des subventions couvrant des dépenses de personnel et des frais de fonctionnement. L’article 47 de l’arrêté d’exécution du 3 juin 2004 portant exécution du décret relatif à l’accueil, l’hébergement et l’accompagnement des personnes en difficultés sociales subordonne expressément le paiement du solde à la vérification des pièces justificatives, qui doivent être transmises à l’administration au plus tard le 30 avril. La circulaire du 6 mars 2013 fait uniquement référence à une éventuelle « vérification comptable ultérieure ». 129 Pièce de caisse - Litière végétale pour chat, achats de nourriture. L’administration précise, pour la litière, que cet achat a été effectué dans le cadre d’un atelier créatif dont une pièce non signée tient lieu de justification. 130 Le subventionnement des centres de planning et de consultation conjugale et familiale, rapport de la Cour des comptes transmis au Parlement wallon, avril 2012. 131 Circulaire o504013330 http:socialsante.wallonie.besitesdefaultfilesDAHA_Circul_adm_2012.pdf. De même, une circulaire du 23 février 2012 avait déjà appliqué le principe de confiance aux documents à fournir par les maisons d’accueil pour justifier l’utilisation des subventions 2011. À noter que ce secteur ne figure pas au nombre des cinq secteurs pilotes choisis par l’administration pour l’application du principe de confiance. Dans ces secteurs pilotes, ce principe pouvait être mis en œuvre sans modifier les dispositions du cadre réglementaire existant. 73 Il ressort cependant des informations fournies par l’administration 132 que :  les missions de l’inspection ne comportent pas de manière systématique l’examen de pièces justificatives de l’utilisation de la subvention : « l’inspection axe ses missions essentiellement sur le suivi pédagogique, les normes en matière de locaux et l’analyse à travers la comptabilité du prix d’hébergement demandé aux hébergés 133 » ;  ce type d’inspection n’est pas fait annuellement ni pour tous les opérateurs 134 ;  les résultats de l’inspection ne sont pas systématiquement communiqués en temps utile, à savoir avant la liquidation du solde de la subvention ;  l’administration considère comme inutile que l’inspection procède à une vérification systématique des frais de fonctionnement : « une analyse des comptes de résultats montrerait que les dépenses admissibles en matière de fonctionnement s’élèveraient sûrement au triple du montant forfaitaire des frais subventionnés 135 ». La Cour des comptes considère que l’arrêté, tel que rédigé actuellement, ne permet pas de mettre en œuvre le principe de confiance dans cette matière. Il en est de même de la suppression de l’obligation de transmettre les pièces. Sans se prononcer sur l’opportunité d’appliquer le principe de confiance, la Cour indique qu’une modification réglementaire aurait dû intervenir en l’espèce.

2.4 Gestion budgétaire