Risques de double subventionnement

90 Lors du contrôle du subventionnement régional des investissements communaux, la Cour a constaté qu’il y avait trop peu de contrôles sur place. Lorsqu’ils existent, ces contrôles ne sont pas toujours organisés de manière systématique, la plupart du temps faute de moyens humains et matériels adéquats. La pratique était cependant très diverse en la matière source 37. Dans le cadre d’un audit du FOREM, la Cour des comptes avait déploré l’absence d’un service d’inspection comptable centralisé pour l’ensemble de la Région wallonne, lequel pourrait vérifier sur place l’utilisation des divers financements publics source 9. La nécessité d’un service d’inspection contrôlant sur place les différentes subventions avait déjà été relevée lors de l’audit initial sur les aides à la promotion de l’emploi source 10. L’audit des centres de planning familial a également mis en évidence que les inspections ne s’appuyaient pas sur une analyse de risques. Par ailleurs, le personnel affecté aux inspections était insuffisant source 43. La Cour des comptes avait fait le même constat lors de l’audit sur la gestion des aides financées par le Fonds énergie source 22. L’insuffisance de l’inspection était également observée lors de l’audit sur les services d’aide aux familles source 47.

3.6.3 Risques de double subventionnement

L’audit sur le subventionnement régional des investissements communaux a notamment mis en lumière plusieurs risques de double subventionnement ou de subvention indue. La Cour écrivait à cet égard : « Au vu de ces différents constats, force est de conclure que les mesures mises en place par l’administration wallonne pour détecter le risque de subvention indue sont insuffisantes. Dans la majeure partie des cas, l’administration ne dispose d’aucun moyen systématique de contrôle des déclarations des communes en matière de subventions multiples visant un même objet. Dans d’autres cas, aucune information n’est exigée alors que le risque de subvention indue existe. Enfin, même lorsque des limites claires sont définies en matière de subventionnement multiple, celles-ci ne sont pas toujours suivies par l’administration. » source 37 Lors du contrôle de la gestion des aides financées par le Fonds énergie, la Cour avait relevé une concurrence des primes avec les réductions d’impôts au niveau fédéral source 22. La disparition de la plupart des réductions d’impôt a fait diminuer ce risque. En matière d’aides à la promotion de l’emploi, le risque de subventionnement excédentaire ou de double subventionnement a été clairement établi source 9. L’absence d’une base de données de l’ensemble des subventions régionales, fédérales et européennes est à déplorer 158 . Dans le cadre de l’audit relatif au Fonds piscicole de Wallonie, la Cour des comptes a également recommandé de tenir un inventaire des biens ayant fait l’objet d’une subvention pour éviter le risque de double subventionnement ou le renouvellement trop fréquent des biens acquis au moyen de la subvention sources 23, 24. Le secteur de l’aide familiale connaît également le risque de subventionnement multiple. Ainsi, les subventions APE doivent être déduites des dépenses de personnel faisant l’objet d’une subvention spécifique, ce qui n’est pas toujours le cas source 47. 158 Une telle base de données centrale facilitera également les contrôles administratifs et les inspections. 91 En matière de gestion des déchets, le mode de calcul forfaitaire des subventions aboutissait, du fait des rendements d’échelle, à verser aux agglomérations et intercommunales importantes, des montants parfois largement supérieurs aux frais réels identifiables dans les déclarations de créances introduites comme justificatifs source 31.

3.7 Principe de confiance