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8.3.6.3 Comptabilité des fournisseurs
Les redevances étant facturées par les fournisseurs à leurs clients finals, l’examen de la comptabilité des fournisseurs permettrait de s’assurer que les déclarations qu’ils
transmettent sont conformes à leur facturation et que l’intégralité des redevances perçues auprès des clients a été reversée à la Région wallonne. Ce contrôle offrirait le plus de fiabilité.
Au terme du contrôle précédent, l’administration s’était engagée à l’organiser. En effet, elle avait esquissé différentes pistes pour contrôler les données déclarées par les
fournisseurs, comme la vérification du système comptable de chaque fournisseur afin de le valider et ensuite d’organiser des contrôles ponctuels ; ou encore elle avait pensé à demander
aux réviseurs d’entreprises mandatés par les fournisseurs d’établir un rapport certifiant que l’intégralité des montants perçus par leur client pour le compte de la Région wallonne, dans
le cadre des redevances de raccordement, a bien été reversée à cette dernière.
En janvier 2013, la situation n’avait pas évolué et ce contrôle en était toujours au stade de la réflexion.
La Cour relève pourtant que l’article 51septies, § 3, du décret du 12 avril 2001 relatif à l’organisation du marché régional de l’électricité impose au gouvernement de prendre les
mesures nécessaires en vue d’assurer l’exacte perception de la redevance ainsi que de régler la surveillance et le contrôle des personnes dans le chef desquelles cette redevance est
exigible. L’article 8 de l’arrêté du gouvernement wallon du 19 juin 2003 relatif à la redevance de raccordement au réseau électrique et au réseau gazier prévoit que l’administration peut
requérir des fournisseurs toute information et tout document nécessaires aux fins de procéder au contrôle du respect de leurs obligations et permettre aux agents de
l’administration de s’assurer du paiement de la redevance. Enfin, l’administration peut procéder à un contrôle sur place.
8.4 Contrôle réalisé auprès du receveur
À l’occasion du contrôle précédent, la Cour avait constaté que, comme le service ordonnateur n’établissait pas d’ordre de recettes, le rôle du receveur était particulièrement réduit puisqu’il
se limitait à enregistrer les paiements versés sur le compte financier, dont il assumait la responsabilité en tant que comptable. Il n’y avait donc pas de comptabilisation de droits
constatés mais bien de droits au comptant.
Actuellement, cette situation n’a guère évolué, si ce n’est que le service ordonnateur transmet au receveur les dossiers pour lesquels il existe une déclaration mais dont le règlement
financier n’est pas effectué en totalité ou en partie. Ce même service impute les droits constatés y relatifs.
Dans le cadre de la nouvelle comptabilité publique, il convient que le service ordonnateur comptabilise toutes les déclarations en droits constatés et non uniquement celles qui posent
problème.
La Cour relève qu’à la suite d’un contentieux avec un fournisseur, le service ordonnateur avait, en 2009, comptabilisé des droits constatés de 326.154,05 euros. En janvier 2011,
l’administration a perçu quelque 300.000 euros y relatifs mais n’a pas communiqué au receveur que ce versement apurait une partie des droits constatés en question. Fin
janvier 2013, les droits constatés présentent toujours le montant de la créance initiale et non le solde à recouvrer. L’administration a signalé que ce problème était en voie de règlement.
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8.5 Recommandations
La Cour recommande de vérifier directement les quantités déclarées par les fournisseurs. Au terme du contrôle précédent, l’administration s’était engagée à exercer ces vérifications, mais
cet engagement en est resté au stade de la réflexion.
L’administration a répondu qu’une procédure a été rédigée. Celle-ci comprend deux niveaux de contrôle ; le passage de l’un à l’autre dépend de l’écart entre les données de la CWaPE et
celles qui sont déclarées. Cet écart doit encore être validé.
La Cour recommande également de poursuivre, de manière régulière, les comparaisons avec les données de la CWaPE et celles fournies dans le cadre du calcul de la redevance pour
occupation du domaine public par les réseaux électrique et gazier.
En matière de droits constatés, la Cour préconise d’améliorer la communication de l’information transmise par l’administration à destination du receveur et de modifier la
comptabilisation des déclarations des fournisseurs de gaz et d’électricité afin de la rendre conforme au nouveau droit comptable.
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25 CAHIER D’OBSERVATIONS ADRESSÉ PAR LA COUR DES COMPTES AU PARLEMENT WALLON
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9 Contrôle de la gestion des taxes régionales sur les jeux et paris, les
appareils automatiques de divertissement, les automates et
les sites d’activité économique désaffectés
204
La Cour des comptes a contrôlé la gestion, par la direction générale opérationnelle de la fiscalité DGO7, des taxes régionales sur les jeux et paris, les appareils automatiques de
divertissement, les automates et les sites d’activité économique désaffectés. Elle a constaté que des modifications de montant de taxation avaient été opérées par
cavalier budgétaire, alors que des modifications à caractère permanent doivent faire l’objet d’un décret, et qu’en matière de jeux et paris et d’appareils automatiques de
divertissement, le gouvernement n’avait pas encore fixé les modalités et formes auxquelles les déclarations préalables doivent répondre.
Quant au contrôle interne, le rôle de chacune des directions concernées n’est pas clairement défini, notamment à cause de l’absence de fonctionnaires dirigeants à la tête
des inspections générales. La Cour a constaté l’absence de nombreuses procédures en matière de gestion des déclarations préalables, d’envoi de rappels, de cessation d’activité
et de taxation d’office pour les jeux et paris et les appareils automatiques de divertissement, de constitution de garanties et de cautionnements pour les jeux et paris et
de choix du recours aux différentes procédures de recouvrement. Par ailleurs, la DGO7 ne dispose d’aucune application informatique spécifique pour gérer
les processus d’établissement, de contrôle, de contentieux et de recouvrement des taxes examinées, à l’exception de la taxe sur les automates. Il n’existe pas davantage de base de
données reprenant l’ensemble des redevables au sein de la DGO7 et les listes des redevables existantes au niveau de l’établissement ne sont pas enrichies par des sources
d’informations externes afin d’en assurer l’exhaustivité. La Cour a encore relevé que les amendes prévues par la réglementation ne sont pas
appliquées pour les jeux et paris et qu’elles ne devraient l’être qu’à partir de l’année 2013, pour les automates.
La Cour souligne une recherche d’efficience grâce au contrôle simultané de plusieurs taxes, mais constate que d’autres contrôles sont actuellement peu efficients les tables de
jeux dans les casinos, voire inexistants dans des secteurs porteurs jeux par internet ou machines à sous. Il est nécessaire que les contrôles en matière de taxes sur les jeux et paris
et appareils automatiques de divertissement soient informatisés. Ceci requiert des compétences spécifiques en informatique, dont la direction de la fiscalité devrait de se
doter le plus rapidement possible. La DGO7 a confirmé qu’un recrutement de personnel qualifié, particulièrement en informatique et en comptabilité, était nécessaire.
9.1 Introduction