Services de santé mentale

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2.1.2 Cadre réglementaire

Les normes prises en compte pour apprécier les modalités d’octroi de ces aides régionales sont les suivantes :  les dispositions constitutionnelles garantissant l’égalité de traitement articles 10 et 11 de la Constitution ;  le cadre légal régissant l’octroi et le contrôle des subventions défini aux articles 12 et 55 à 58 des lois coordonnées sur la comptabilité de l’État du 17 juillet 1991 ;  la loi du 29 juillet 1991 relative à la motivation formelle des actes administratifs ;  le code wallon de l’action sociale et de la santé du 29 septembre 2011 ;  les dispositions décrets, arrêtés d’exécution et circulaires applicables aux différentes subventions examinées.

2.1.3 Méthode

La Cour des comptes a procédé au tirage aléatoire d’un échantillon de quinze opérations d’ordonnancement pour les soumettre à un contrôle de légalité et de régularité. La liste des opérations a été communiquée à la DGO5 après présentation de la méthode à la directrice générale 113 . La Cour des comptes a basé ses travaux sur une analyse documentaire, assortie d’entretiens avec les gestionnaires et leur hiérarchie. Elle a appliqué une procédure d’examen uniforme aux quinze opérations sélectionnées. Dans chaque cas, il s’agissait, au départ de l’opération de dépense, de remonter au dossier d’ensemble ainsi qu’au processus métier sous-jacent. L’échantillon tiré comprenait une opération traitée par le cabinet de la ministre de l’Action sociale et de la Santé et une autre par la direction générale opérationnelle de l’économie, de l’emploi et de la recherche DGO6. Un avant-projet de rapport a été communiqué à la directrice générale de la DGO5 par courriel le 19 juillet 2013. Cette dernière a répondu le 16 août 2013. Le projet de rapport, tenant compte de cette réponse, a été communiqué le 1 er octobre 2013 à la ministre de la Santé, de l’Action sociale et de l’Égalité des chances, qui n’a pas répondu.

2.2 Octroi des subventions

2.2.1 Services de santé mentale

À la suite de l’adoption du décret du 3 avril 2009 organisant lagrément et le subventionnement des services de santé mentale 114 , lequel a remplacé le décret du 4 avril 1996, les services subsidiés étaient tenus d’introduire, dans les six mois, une nouvelle demande d’agrément accompagnée de leur projet de service de santé mentale visant à se conformer aux nouvelles normes d’encadrement prévues. Dans les six mois du dépôt de la 113 Le 30 avril 2013. 114 Intégré dans le code wallon de l’action sociale et de la santé CWASS, articles 539 et suivants, entré en vigueur le 1 er janvier 2010. 69 demande d’agrément, l’administration devait se prononcer sur cette nouvelle demande, ce qui, suivant les données communiquées par l’administration en juin 2013, n’a été fait que pour 8 services de santé mentale sur un total de 65. Donc 57 services sont toujours en situation d’agrément provisoire alors qu’ils avaient tous introduit une demande d’agrément, conformément aux dispositions transitoires. Outre les subventions classiques de frais de fonctionnement et de frais de personnel, le nouveau régime de subvention prévoit des compléments de subvention au titre de « fonction de liaison » 115 et de « direction administrative » 116 . Dans lattente de la décision relative à lagrément, les services de santé mentale disposent dun agrément provisoire et conservent le droit aux subventions allouées pour les frais de personnel et de fonctionnement sur la base de l’ancien décret du 4 avril 1996, jusquà ce quil soit statué sur leur demande 117 . La Cour des comptes constate que l’administration a octroyé indifféremment les compléments de subventions visés aux articles 606 et 608 du code wallon de l’action sociale et de la santé CWASS à l’ensemble des services, qu’ils soient agréés ou encore en situation d’agrément provisoire et ce, en contravention à la disposition de l’article 708 qui en réserve expressément le bénéfice aux services agréés selon le nouveau dispositif. L’administration justifie l’octroi de ces subventions pour les fonctions de liaison et de direction administrative sur la base de l’article 710, §1 er , du CWASS. Ce dernier ne s’applique cependant que dans le cadre de l’article 570 du code, à savoir pour ce qui concerne la gestion du dossier individuel de l’usager. Par ailleurs, les §§ 6 et 7 de l’article 710 du CWASS traitent de l’octroi phasé des subventions pour les fonctions de liaison et de direction administrative des services agréés. Portant dérogation au principe général fixé par l’article 708, l’article 710 doit être interprété de manière restrictive. Dès lors, les deux paragraphes susmentionnés, tel que rédigés, s’appliquent exclusivement aux services disposant d’un agrément dans le cadre du nouveau dispositif réglementaire. La Cour des comptes estime dès lors que les centres restant soumis au régime du décret antérieur du 3 avril 1996 ne sont pas admis au bénéfice de ces compléments de subvention. Lors de la phase contradictoire, l’administration a précisé que « pour ce qui touche plus spécifiquement aux retards dans le suivi des demandes d’agrément et les résultats des inspections, l’administration, en collaboration avec le Cabinet, a décidé de revoir le fonctionnement de l’inspection et plus largement la procédure d’agrément ». 115 CWASS, article 608 – forfait annuel minimal de 3.935 euros indexés et augmentés des charges patronales. 116 Idem article 606 - forfait annuel minimal de 4.032 euros indexés et augmentés des charges patronales. 117 CWASS, article 708 : § 1 er . Le service de santé mentale agréé en vertu du décret du 4 avril 1996 organisant lagrément et le subventionnement des services de santé mentale, introduit une nouvelle demande dagrément dans les six mois qui suivent le 1 er janvier 2010. La demande est obligatoirement complétée endéans cette période par le projet de service de santé mentale. A défaut, il nest plus agréé au terme de la période de six mois précitée. § 2. Dans lattente de la décision relative à lagrément, le service de santé mentale dispose dun agrément provisoire durant la période au cours de laquelle il se met en conformité avec les présentes normes. Le Gouvernement dispose dun délai de six mois pour examiner les demandes dagrément à partir de la date à laquelle la demande est complète et recevable. Le Gouvernement notifie le début du délai. Si, au terme de ce délai, aucune décision nest intervenue, les pouvoirs organisateurs concernés maintiennent leur droit aux subventions allouées pour les frais de personnel et de fonctionnement sur la base du décret du 4 avril 1996, indexées conformément au Chapitre 2 du Titre II du Livre VI, jusquà ce quil soit statué sur leur demande. 70

2.2.2 Dépenses relatives à la réservation d’espaces publicitaires – parrainage