Conclusions 04.Part I French 170e 25e c obs r w

95 l’application du principe de confiance, et donc venir à l’appui de l’évaluation dont question ci-avant, et non être effectuée ultérieurement en vue de légitimer une décision déjà adoptée. Par ailleurs, l’avant-projet de décret précité soulignait également que des analyses discriminantes menées sur la base des caractéristiques des usagers pourraient guider le choix des contrôles à opérer : « une autre forme de contrôle, complémentaire au contrôle a posteriori, repose sur un agrégat d’informations en possession de l’administration au moment du dépôt de la demande de l’usager et qui permet de se faire une idée du niveau de maturité du demandeur et de la vraisemblance de la demande ». Selon les informations dont la Cour des comptes dispose, l’administration ne pratique pas encore ce type d’analyse. Le risque d’une mise en œuvre hâtive du principe de confiance est d’autant plus important que la circulaire précitée laisse de nouveau transparaître un parti pris favorable quant à son application. La circulaire fournit, à titre indicatif, un arbre de décisions établi sur la base des résultats obtenus sur les trois axes « opportunité », « risques » et « faisabilité ». Dans certains cas, l’examen de la faisabilité est considéré comme facultatif par la circulaire, au motif que « la faisabilité n’est plus qu’une question de moyens à mettre en œuvre » 169 . Le plan de simplification administrative et e-gouvernement 2010-2014 prévoit en effet de repenser le contrôle et de « lui donner plus de moyens ». La circulaire stipule également que le changement de procédures la suppression des pièces ne peut intervenir qu’une fois que les contrôles de substitution seront opérationnels. Les moyens précités doivent donc être dégagés avant d’apporter des modifications aux modalités du contrôle.

3.8 Conclusions

Le principe de confiance, tel que prévu par la circulaire, présente un certain nombre de risques, qui dépendent de deux paramètres. Le premier a trait au degré de maturité de la gestion des risques de l’organisation considérée : en effet, une évaluation précise des impacts que peut représenter l’application du principe de confiance ne peut se faire que si une identification et une évaluation correcte des risques pesant sur les activités et les objectifs de l’organisation ont été réalisées au préalable. Le second facteur de risque réside dans l’ordonnancement des actions inhérentes à la mise en œuvre du principe de confiance. En effet, les risques liés à son application ne peuvent être maîtrisés que si un contrôle a posteriori efficient et efficace est mis en œuvre préalablement à la suppression des activités de contrôle a priori 170 . Le tableau, dressé par la Cour des comptes, de dix ans de contrôle des subventions montre des lacunes importantes à tous les stades du processus de subventionnement. Le processus administratif doit être mieux défini et encadré afin d’unifier des pratiques qui sont actuellement trop diversifiées. La rédaction d’un vade-mecum des subventions, reprenant la législation en vigueur et des règles communes pour tous les services wallons serait utile, à l’image de ce qui s’est fait en matière de marchés publics. L’évaluation préalable doit être renforcée pour cerner au mieux les véritables besoins et mettre à jour les différents dispositifs existants. Les arrêtés d’octroi doivent être rédigés avec plus de soin, mentionner précisément tous les justificatifs à présenter ainsi que les délais dans lesquels ils doivent l’être, afin de 169 La circulaire précise que « si le score d’opportunité dépasse 75 [et] si la maîtrise du risque dépasse les 50 , rien ne semble s’opposer à l’application du principe de confiance puisque la faisabilité n’est plus qu’une question de moyens à mettre en oeuvre ». 170 En outre, à l’instar de ce que soulignait le Conseil d’État, ce principe d’antériorité doit également prévaloir pour ce qui est du régime des sanctions. 96 permettre un contrôle efficace a posteriori, et être signés à temps. L’inspection sur place doit être renforcée : du personnel qualifié doit y être affecté et travailler sur la base d’une analyse de risques et d’une planification bien définies. La Cour des comptes observe que des déficiences ont souvent été constatées dans les procédures de contrôle et d’inspection. Par ailleurs, la prise en compte, dans l’analyse préalable à la mise en œuvre du principe de confiance, de l’efficacité des contrôles et inspections ou du coût de leur mise en œuvre est insuffisante. En conséquence, la Cour estime qu’à ce stade, l’application du principe de confiance est insuffisamment maîtrisée et prématurée.

3.9 Réponse du ministre-président