Réponse du ministre-président

96 permettre un contrôle efficace a posteriori, et être signés à temps. L’inspection sur place doit être renforcée : du personnel qualifié doit y être affecté et travailler sur la base d’une analyse de risques et d’une planification bien définies. La Cour des comptes observe que des déficiences ont souvent été constatées dans les procédures de contrôle et d’inspection. Par ailleurs, la prise en compte, dans l’analyse préalable à la mise en œuvre du principe de confiance, de l’efficacité des contrôles et inspections ou du coût de leur mise en œuvre est insuffisante. En conséquence, la Cour estime qu’à ce stade, l’application du principe de confiance est insuffisamment maîtrisée et prématurée.

3.9 Réponse du ministre-président

Dans sa réponse, le ministre-président ne remet pas en cause les observations de la Cour des comptes, tout en soulignant que, depuis 2003, « des corrections ont été apportées dans les dispositifs examinés pour rencontrer tout ou partie des remarques émises ». Il partage la recommandation de rédiger et d’adresser des directives communes aux diverses autorités octroyant des subventions sous la forme d’un vade-mecum des subventions. Il remarque, à cet égard, que cette recommandation rejoint une décision du gouvernement du 18 juillet 2013 qui allait dans ce sens et ajoute que ces directives communes tiendront compte des constats effectués par la Cour des comptes et intégreront les initiatives récentes menées en matière de simplification administrative. La mise en œuvre d’un guichet unique sera également expérimentée dans le cadre de la mise en œuvre du projet de décret relatif à la reconnaissance et au subventionnement des associations environnementales. Le ministre-président ajoute, par ailleurs, que la DGO5 a déjà mis en place un tel guichet unique des subventions des pouvoirs locaux. Le ministre-président affirme que de réelles avancées sont déjà en cours dans le cadre du plan Ensemble, simplifions 2010-2014 et cite à ce propos l’initiative lancée par la même DGO5 pour revoir profondément l’ensemble du processus de subventionnement en matière d’action sociale et de santé. Il ajoute qu’une application informatique adéquate est nécessaire pour supporter l’optimisation du processus de subventionnement et que la Région wallonne pourrait s’inspirer d’une application actuellement développée en Communauté française. Le ministre-président écrit encore qu’une Banque-carrefour d’échange de données BCED a été créée pour avoir une vue complète des différentes subventions accordées dans le non- marchand. Pour ce qui est du principe de confiance, le ministre-président souligne que sa mise en œuvre est précédée depuis juillet 2011 d’une phase pilote dont l’objet est de tester le modèle proposé par la circulaire de juillet 2011 et ce afin d’en tirer les enseignements et, le cas échéant, d’apporter les améliorations requises. Selon le ministre-président, les premiers résultats tirés de cette phase pilote sont positifs, celle-ci ayant abouti à la suppression d’un pourcentage significatif de pièces justificatives. De plus, cette approche « a permis aux services du Gouvernement concernés de se poser certaines questions et de revoir leurs processus de subventionnement ou de gestion sans en déforcer la gestion ». Il précise que la circulaire examinée dans le cadre de l’article de la Cour fournit un cadre général d’analyse mais que, concrètement, le principe de confiance est appliqué au cas par 97 cas, et ce au travers d’une démarche de simplification globale, cohérente et intégrée. Celle- ci examine un dispositif à simplifier sous différents angles, à savoir la problématique du partage des données, des processus génériques, des formulaires, etc. Cette approche permet, selon le ministre-président, d’intégrer « l’ensemble des aspects relatifs à l’organisation du contrôle existant, l’évaluation et l’examen de son efficacité et la maîtrise des risques y relatifs ». Le ministre-président valide les constats formulés par la Cour dans le présent article. En effet, le processus générique « contrôler » est seulement mis à jour dans le cadre de l’application du principe de confiance, alors que, selon sa réponse, des pièces ont déjà été supprimées dans le cadre des expériences pilote. e-Wallonie-Bruxelles simplification e-WBS s’emploie dès lors actuellement à « mieux lier les aspects principe de confiance au processus générique « contrôler » et donc à l’analyse de critère de risques. Ce travail intégrera également les aspects liés à la méthodologie de contrôle des dossiers à l’administration ». La réponse du ministre-président souligne que la méthode d’analyse prévue par la circulaire de juillet 2011 sera améliorée afin de mieux intégrer l’aspect de mesure des risques. À l’avenir, le type et la qualité du contrôle mis en place au sein d’un service seront plus spécifiquement vérifiés. Le principe de confiance ne sera effectivement appliqué que là où l’analyse de risque et l’analyse coût-avantages auront démontré sa plus-value et ce, après avoir établi un échéancier précis pour la mise en place d’un contrôle adéquat.

3.10 Sources