Objet Principe de confiance Méthode

78 Ainsi, les outils de contrôle – manuel des subventions et inspection –, l’élaboration d’une méthode d’analyse de risques et la formation des agents sont encore insuffisamment développés. La Cour des comptes a relevé des différences marquées entre les services dans le mode, l’ampleur et l’organisation du contrôle. Elle attire l’attention sur la nécessité de donner des instructions claires et univoques aux services concernés et d’instaurer un suivi attentif du système de contrôle de la qualité dans le cadre du cycle administratif de gestion. Enfin, la Cour des comptes réitère ses recommandations d’organiser une inspection efficace au sein de la direction générale opérationnelle des pouvoirs locaux, de l’action sociale et de la santé afin de garantir la légalité et la régularité des opérations dont cette direction générale a la charge. 3 Le principe de confiance à la lumière de dix ans de contrôle des subventions 150 Dans le cadre de la simplification administrative, la Région wallonne s’apprête à adopter un nouveau système de contrôle des subventions fondé sur le principe de confiance. Sur la base d’une analyse rétrospective de dix ans de contrôle des subventions, la Cour des comptes attire l’attention du gouvernement sur les zones à risques les plus fréquemment rencontrées en cette matière. Le tableau dressé par la Cour montre des lacunes importantes à tous les stades du processus de subventionnement : évaluation préalable, rédaction des arrêtés d’octroi, mention des justificatifs à présenter, contrôle a posteriori, inspection sur place, etc. Vu l’insuffisance de la prise en compte, dans l’analyse préalable à la mise en œuvre du principe de confiance, de l’efficacité des contrôles et inspections ou du coût de leur mise en œuvre, la Cour des comptes estime qu’à ce stade, l’application du principe de confiance est insuffisamment maîtrisée et prématurée. Dans sa réponse, le ministre-président ne remet pas en cause les observations de la Cour, mais expose des mesures, déjà prises ou en projet, qui devraient diminuer les risques relevés.

3.1 Introduction

3.1.1 Objet

La Cour des comptes communique régulièrement le résultat de ses contrôles au Parlement wallon par le biais de son cahier d’observations annuel ou de rapports spécifiques. Au cours des dix années écoulées, elle a souvent eu l’occasion de faire des observations sur une série de subventions octroyées par la Région. Ces observations concernent toutes les étapes du processus subventionnel. 150 Dr 3.703.129. 79 À la veille de l’adoption, par la Région wallonne, d’un nouveau système de contrôle des subventions basé sur le principe de confiance, il a paru utile à la Cour des comptes de tirer les enseignements des contrôles effectués au cours des dix dernières années, afin d’attirer l’attention du gouvernement sur les zones à risques les plus fréquemment rencontrées en cette matière.

3.1.2 Principe de confiance

Le principe de confiance est une mesure de simplification administrative, qui, depuis 2004, figure parmi les priorités du gouvernement wallon 151 . Il vise à réduire les charges administratives pour les usagers entreprises, citoyens, secteur non marchand, etc. en se fondant sur le postulat énoncé comme suit dans le plan 2005-2009 de simplification administrative, e-gouvernement et lisibilité 152 : « Bon nombre de formalités imposées aux usagers ont pour objectif de combattre toutes tentatives de fraude. Poussée à l’extrême, cette logique du soupçon voit dans chaque usager un fraudeur potentiel, ce qui à l’évidence ne correspond pas à la réalité. Le principe de confiance consiste à inverser la vision : l’usager est, en première analyse, digne de confiance. »

3.1.3 Méthode

Dans un premier temps, les rapports spécifiques publiés depuis 2003 ainsi que les articles parus au cahier d’observations depuis le 15 e cahier adressé au Parlement wallon ont été collationnés. Plus de 350 dispositifs de subvention ont été analysés dans ce cadre, couvrant la plupart des directions générales et des organismes de la Région wallonne. Les constatations n’ont pas été actualisées, car l’objectif du présent article était de relever, sur dix ans, les éléments récurrents afin de désigner les zones à risques les plus sensibles. Les constats sont présentés dans une suite logique en fonction des diverses étapes du processus de subventionnement : mise en œuvre de la politique publique, processus administratif, octroi des subventions et contrôle. Dans un deuxième temps, et en lien avec les risques mis à jour en matière de contrôle, la Cour des comptes expose ses remarques à propos du dispositif de mise en œuvre du principe de confiance. Le projet d’article a été envoyé par lettre du 15 octobre 2013 au ministre-président du gouvernement wallon, qui a répondu à la Cour par lettre du 15 novembre 2013. Les principaux éléments de la réponse du ministre-président sont repris à la fin du présent article.

3.2 Définition et cadre juridique des subventions