Procédures Sélection des soumissionnaires et attribution des marchés

112 Compte tenu du rôle central de la juriste dans le contrôle interne des marchés publics, l’absence de suppléant constitue une faiblesse dans le système de validation mis en place.

5.3 Passation des marchés publics

5.3.1 Procédures

Certains marchés ont été passés et exécutés en dehors de toute procédure de marchés publics, comme, par exemple, les marchés de services relatifs aux formations dispensées dans le cadre de la transmission du savoir-faire dans le secteur des métiers du patrimoine. La Cour des comptes a également constaté que la procédure adoptée n’est pas toujours respectée : ainsi il manque parfois la justification du recours à la procédure négociée sans publicité, alors que le pouvoir adjudicateur est tenu 182 d’en indiquer les motifs selon l’une des hypothèses prévues par la loi 183 ; dans quelques cas, les conditions de l’hypothèse invoquée pour justifier le recours à une telle procédure n’ont pas été satisfaites. Dans certains cas, la qualification des marchés est erronée ; or, la réglementation fixe des dispositions spécifiques aux marchés de travaux, de fournitures et de services. Par ailleurs, la Cour a également relevé des manquements par rapport à la base juridique déterminant les règles d’exécution du marché public dans plusieurs cas : le cahier spécial des charges CSC ou le document en tenant lieu fait défaut dans quelques marchés ; le cahier général des charges CGC na pas été rendu intégralement dapplication dans les règles d’exécution de certains marchés alors que leur montant dépassait le seuil qui rend cette application impérative 184 ; enfin, la Cour a observé diverses irrégularités au regard des prescriptions du CGC ; les dispositions du CSC relatives aux critères d’attribution posent également problème dans certains cas. La concurrence, qui constitue un principe fondamental des marchés publics, n’est pas toujours garantie : parfois, elle n’est pas mise en œuvre, sans motivation, ou elle est défaillante, car le CSC mentionne des marques, sans autoriser d‘équivalents, ou des spécifications techniques trop précises.

5.3.2 Sélection des soumissionnaires et attribution des marchés

Afin d’attribuer un marché, le pouvoir adjudicateur doit d’abord sélectionner les soumissionnaires, pour vérifier s’ils ont les capacités financières, économiques et techniques requises, et, ensuite, examiner la régularité de leurs offres et les évaluer. Des carences relevées dans la phase de sélection, telles qu’une analyse erronée des capacités, ou une prise de décision en l’absence des références nécessaires, induisent une inégalité de traitement des soumissionnaires. 182 Articles 654, alinéa 1 er , 1°, et 655, alinéa 1 er , 2°, ainsi que 6529 de la loi du 24 décembre 1993 relative aux marchés publics. 183 Article 17, § 2, de la loi précitée. 184 Articles 2 et 3, § 1 er , de l’arrêté royal précité. 113 L’évaluation des offres fait également apparaître des défaillances : la comparaison peut être biaisée car elle s’effectue entre prix unitaire et prix forfaitaire ; l’examen de certains éléments, comme les délais d’exécution, est parfois inexact ; ou encore l’évaluation néglige de lever des réserves ou de faire préciser certains points. La plupart des dépenses d’investissement de l’IPW dépasse le seuil fixé par le dispositif de délégation de signature 185 . La Cour a constaté que ces règles n’étaient pas toujours connues des agents et que certains marchés, qui relevaient de la compétence du ministre, ou du gouvernement, ont été attribués par l’administrateur général. Enfin, le pouvoir adjudicateur doit établir une décision motivée lorsqu’il attribue le marché et informer les soumissionnaires de la suite qui a été réservée à leurs offres. La Cour a relevé que la motivation n’est pas toujours pertinente, comporte des éléments incorrects ou erronés et que l’information des soumissionnaires s’avère parfois tardive ou non conforme à la loi.

5.4 Exécution des marchés publics