Égalité de traitement 05.171e 26e c obs r w

26 E CAHIER DOBSERVATIONS ADRESSÉ PAR LA COUR DES COMPTES AU PARLEMENT WALLON 157 constaté que les exposés généraux des budgets 2013 et 2014 tels que publiés ne comportent pas l’inventaire requis 293 . Le montant total des dépenses iscales en matière de taxes déchets estimé par la DIE lors de la confection du budget initial 2014 s’élevait à 106,5 millions d’euros 294 . Ce montant équi- vaut à cinq fois celui des recettes perçues en 2013. La Cour a noté que l’exposé général du budget 2015 reprend un inventaire des dépenses iscales en matière de taxes déchets. 4 Établissement et contrôle des taxes

4.1 Taxes sur la mise des déchets en centre d’enfouissement technique, sur l’inciné-

ration et sur la co-incinération 4.1.1 Cadre Le redevable de la taxe est, selon les circonstances, l’exploitant du CET, de l’installation d’incinération ou de co-incinération 295 . Toutefois, dans le cas de la mise en CET et de l’inci- nération, une commune ou une association de communes peut se substituer au redevable de la taxe 296 . La base taxable est le nombre de tonnes de déchets admis en CET ou à l’incinération et, en cas de co-incinération, le nombre de tonnes de déchets dangereux utilisés comme combus- tible ou soumis au traitement thermique en vue de leur élimination. Le montant de la taxe varie en fonction du mode de gestion, du type et de la qualité du déchet. Des réductions et exonérations sont toutefois prévues par la réglementation. Le décret iscal ne déinit pas l’incinération avec récupération de chaleur. Cette carence amène des redevables à déclarer, dans le cadre du régime de la taxe subsidiaire 297 , des lux de déchets non dangereux comme destinés à la co-incinération actuellement non taxés, alors que l’administration estime qu’ils sont traités par incinération dans un pays tiers. La Cour des comptes considère qu’une déinition plus précise de cette notion permettrait de lever toute ambiguïté. 293 Pour 2014, le département du budget justiie l’absence de cette information dans l’exposé général par le manque de temps dont il a disposé pour achever le document transmis au Parlement. Une version complète de l’exposé général a cependant été réalisée par la suite sans être publiée. Une copie de ce document a été transmise à la Cour des comptes dans le cadre du présent contrôle. La DIE a signalé qu’elle avait, pour sa part, réalisé et transmis cet inventaire au département du budget par courriel le 12 juin 2013 et le 2 juin 2014. 294 L’estimation réalisée par la DIE dans le cadre de l’élaboration du budget 2015 s’élève à 119,1 millions d’euros. La plupart de ces dépenses concernent les terres admissibles en CET de classe 3 ou 5.3, taxées au tarif de 0,25 euro la tonne, ou encore les déchets valorisables exonérés de la taxe en raison de leur utilisation en CET au titre de substi- tut à des produits ou équipements nécessaires à l’exploitation et à la réhabilitation du centre, en conformité avec le permis d’exploiter ou le permis d’environnement. 295 Le décret du 22 mars 2007 déinit la co-incinération comme « une technique de traitement des déchets dans une installation ixe ou mobile dont l’objectif essentiel est de produire de l’énergie ou des produits et : – qui utilise des déchets comme combustibles habituels ou d’appoint, – ou dans laquelle les déchets sont soumis au traitement thermique en vue de leur élimination ». 296 Voir le point 4.1.7 Non déductibilité et substitution. 297 Voir le point 4.2 Taxe subsidiaire sur la collecte et la gestion des déchets. La DIE signale qu’elle a proposé au ministre fonctionnel, le 3 octobre 2014, de réserver le même traitement iscal aux deux types d’incinération, avec et sans récupération de chaleur.

4.1.2 Évolution des recettes par année iscale

Les recettes relatives aux trois principaux régimes existant en matière de taxes sur les déchets ont évolué comme suit, par exercice iscal 298 . Évolution des recettes sur la mise en CET, l’incinération et la co-incinération 2009 2010 2011 2012 2013 Taxe sur la mise de déchets en CET 31.304.226 16.762.532 13.346.639 11.225.516 10.966.793 Taxe sur l’incinération de déchets 2.307.833 5.137.438 5.444.251 7.767.570 8.592.811 Taxe sur la co-incinération de déchets – – – 32 – Total 33.612.059 21.899.970 18.790.890 18.993.119 19.559.604 Y compris substitution en euros En 2013, les taxes sur la mise en CET et sur l’incinération représentent environ 92 des taxes perçues en application du décret du 22 mars 2007. Les recettes provenant de la taxe sur la co-incinération sont extrêmement faibles en raison de la mise en œuvre de chartes de gestion durable. Les montants dus et perçus en exécution de ces chartes sont comptabilisés dans les comptes de l’OWD 299 . Lors de l’adoption du décret en 2007, le législateur wallon a ixé l’évolution des taux, de 2008 à 2011, pour les taxes sur la mise en CET et l’incinération de déchets. Il a également prévu un abaissement des seuils relatifs aux quantités de déchets par habitant au-delà des- quels la taxe favorisant la collecte sélective de déchets ménagers est due. Conformément à l’article 45 du décret, le montant des taxes et des exonérations a été indexé, depuis l’exercice 2011, sur la base de l’indice des prix à la consommation. En outre, à partir de 2012, certains taux ont été modiiés et augmentés annuellement par le biais de cavaliers budgétaires inscrits dans les décrets contenant les budgets initiaux des recettes de la Région wallonne 300 . La Cour des comptes a relevé que ces modiications de taux renouve- lées chaque année, ainsi que toute modiication ayant un caractère permanent par cavalier budgétaire, sont peu transparentes et génèrent parfois des erreurs 301 . Par conséquent, elle considère que celles-ci devaient être réalisées par le biais d’une adaptation du décret iscal du 22 mars 2007. 298 À savoir les recettes établies sur la base des déclarations trimestrielles de l’année. 299 Voir le point 4.1.6 Réduction de taxes liées à un mécanisme de prévention et exonération de taxes liées à un mécanisme d’intérêt général. 300 Les cavaliers budgétaires sont des dispositions dans le projet de décret du budget qui permettent d’accorder des dérogations aux décrets organiques. Ils sont valables pour une année budgétaire. 301 Voir le point 4.1.7 Non-déductibilité et substitution.