Encours en matière de inancement alternatif

plus tard, du compte annuel d’exécution du budget et d’une situation active et passive arrêtée au 31 décembre de l’année précédente. Elle relève en outre le caractère incomplet des comptes 2006 puisqu’ils ne comprennent pas de compte d’exécution du budget. De plus, en contravention à l’article 18 de l’arrêté du gouvernement wallon du 5 juin 2008 82 , le Centre ne transmet pas de situations comptables trimestrielles comprenant un état des opérations budgétaires. 2 Organisation et contrôle interne 2.1 Organigramme Le CRA-W est organisé en 5 départements, eux-mêmes subdivisés en unités 19 au total dont la plupart sont réparties dans diférents bâtiments. La complexité de cette structure et la dispersion géographique des services posent des problèmes d’organisation et de mise en œuvre des processus de contrôle interne, d’autant que les départements disposent d’une large autonomie. Le Centre est propriétaire des bâtiments qu’il occupe au 1 er janvier 2015 83 . Il examine pour l’instant la possibilité d’en revendre une partie ain de inancer la construction d’un nouveau bâtiment qui pourrait accueillir l’ensemble du personnel. 82 Arrêté du gouvernement wallon du 5 juin 2008 relatif à la comptabilité et aux comptes du Centre. 83 L’arrêté royal du 3 février 2014 organisant le transfert de propriété de l’État à la Région wallonne des bâtiments du ministère des classes moyennes et de l’agriculture entre en vigueur au 1 er janvier 2015. 26 E CAHIER DOBSERVATIONS ADRESSÉ PAR LA COUR DES COMPTES AU PARLEMENT WALLON 53 Le service de la comptabilité et du budget, logé au sein de la direction administrative et inancière du département des services centraux 84 , compte actuellement cinq comptables. Ce service fonctionne toujours sans responsable direct. De plus, la personne qui a assuré la fonction de contrôleur de gestion jusqu’en 2013 n’est toujours pas remplacée. La fonction d’audit interne n’est pas non plus assurée.

2.2 Protection des données comptables

Les informations comptables des années 2004 à 2006 sont abritées sur un serveur situé dans le bâtiment administratif de l’organisme. Ce serveur est vétuste, à quasi saturation et aucune copie de sauvegarde des données n’a été réalisée. La Cour des comptes a, par consé- quent, relevé un risque en matière de sécurité de ces données et recommande la réalisation d’une opération de sauvegarde. À partir de l’année 2007, pour contrer le risque précité, une sauvegarde des données comp- tables issues du nouveau logiciel comptable est efectuée toutes les deux semaines sur un autre serveur. Elles sont en outre gravées sur cédérom une fois par an.

2.3 Inventaires physique et comptable des actifs immobilisés

Avant 2007, l’inventaire comptable des immobilisés était élaboré à l’aide d’un tableur. À partir de l’exercice 2007, l’inventaire est géré dans le module de gestion des immobilisés du nouveau logiciel comptable. Néanmoins, les acquisitions réalisées avant 2007 n’ont tou- jours pas été encodées dans ce module. Le CRA-W n’a encore jamais établi d’inventaire annuel complet. D’après une note interne du 10 décembre 2013, un premier inventaire physique était prévu le 1 er janvier 2014. Cependant, sa réalisation a été reportée à la clôture des comptes 2013. Des inventaires physiques établis par deux départements ont néanmoins été transmis à la Cour des comptes. Ces inventaires partiels sont incomplets, car ils ne comportent pas les informations nécessaires à la localisation et à la destination des biens. Bien que le ichier soit mis à jour quotidiennement, aucune situation n’est arrêtée au 31 décembre de chaque année. La Cour des comptes relève par conséquent l’impossibilité de comparer ces inven- taires physiques aux données comptables. De plus, lorsqu’un bien doit être vendu ou déclassé, l’unité gère seule l’opération, y compris la facturation en cas de revente. Aucune procédure ne garantit la communication au service comptable des informations portant sur les désafectations à opérer. Il existe donc un risque important que certains biens vendus ou désafectés igurent toujours dans le module comp- table ainsi qu’à l’actif du bilan. Ain d’obtenir une situation actualisée et correcte des immobilisés, la Cour des comptes a insisté pour que le Centre réalise un inventaire physique de l’ensemble des immobilisés et en répercute chaque année les mises à jour dans la comptabilité. En outre, le Centre devra 84 La direction administrative et inancière regroupe également les correspondants administration et inances im- plantés dans tous les départements ain d’assurer un service de première ligne en matière de gestion du personnel et des achats, en liaison avec les services des ressources humaines, de la gestion pécuniaire et de la comptabilité. mettre en place une procédure de déclassement ain d’assurer une harmonisation des pra- tiques des diférentes unités et une comptabilisation exhaustive de ces opérations.

2.4 Facturation et gestion des stocks

Outre les recettes issues des conventions et de la subvention régionale, le Centre tire un revenu des cultures et de l’élevage 85 . Ces ventes sont réalisées par les unités en l’absence de tout contrôle externe à l’unité, notamment sur la politique des prix pratiqués. Le responsable du département approuve les factures de vente avant leur encodage dans le logiciel comptable par un agent administratif du département. Le service comptable ne procède à aucune vériication de l’exactitude des factures et de leur imputation, avant l’envoi aux clients. Ain d’assurer une correcte séparation des fonctions, la Cour des comptes recommande la mise en place de procédures visant à garantir l’exhaustivité et l’exactitude de la factura- tion 86 ainsi que sa correcte comptabilisation. Ces procédures devront permettre au service comptable d’assurer, non seulement sa fonction première, à savoir la saisie et le traitement des informations comptables, mais également son rôle en matière de contrôle interne. Les stocks de produits issus des cultures et de l’élevage sont également gérés par les unités opérationnelles. À l’occasion de la clôture des comptes, ces dernières transmettent l’éva- luation de leurs diférents stocks au service comptable ain que celui-ci en comptabilise les variations 87 . La Cour des comptes a constaté l’absence totale de contrôle de ces stocks par un service indépendant des unités concernées en cours d’année et au moment de la clôture des comptes. Ain d’assurer la protection de ces actifs et la iabilité des comptes, la Cour des comptes a recommandé au Centre d’organiser un contrôle régulier des stocks. Tant en matière de facturation que de stocks, le principe de séparation de fonction qui consiste à ne pas conier au même agent les fonctions de conservation, d’enregistrement et de contrôle devra être respecté.

2.5 Gestion des créances

L’émission, l’envoi et la comptabilisation des déclarations de créances sont réalisés par les départements. Seule la mise en relation des créances et des paiements est assurée par le service comptable. Ain de garantir l’exactitude des enregistrements comptables, la Cour des comptes consi- dère qu’à tout le moins le service comptable doit pouvoir valider la comptabilisation pro- posée par les départements. Par ailleurs, le Centre doit encore mettre en œuvre une gestion proactive, rigoureuse et centralisée des débiteurs ain d’optimiser le recouvrement des créances. 85 À titre d’exemple, en 2006, l’organisme a facturé des ventes de porcelets pour un total de 59.391 euros et des ventes de lait pour 71.147 euros. Le Centre vend également des bovins, des ovins, des fraises, du froment, etc. 86 Voir le point 2.7 Application de la taxe sur la valeur ajoutée. 87 À titre d’exemple, in 2006, le stock « Cheptel » a été valorisé pour un montant de 157.010 euros. 26 E CAHIER DOBSERVATIONS ADRESSÉ PAR LA COUR DES COMPTES AU PARLEMENT WALLON 55

2.6 Contrôle des pulvérisateurs

2.6.1 Procédure En vertu d’une convention à durée indéterminée qui le lie à l’Agence fédérale pour la sécu- rité de la chaîne alimentaire Afsca, le CRA-W assure le contrôle obligatoire des pulvérisa- teurs de produits phytopharmaceutiques 88 . Le Centre envoie au propriétaire d’un pulvérisateur une convocation mentionnant la date, l’heure et le lieu du contrôle et exigeant le paiement en liquide de la prestation. Les contrôleurs de l’unité des machines et infrastructures agricoles du CRA-W se déplacent en camionnette ; celle-ci est équipée d’une imprimante et d’un ordinateur connecté au serveur du Centre et muni d’une application spéciique recensant les contrôles à efectuer. Si le pulvérisateur est conforme, l’agriculteur reçoit un rapport d’inspection 89 et un auto- collant à apposer sur celui-ci. Chaque jour, les contrôleurs déposent la recette en numéraire dans un cofre installé dans les bâtiments du Centre. Un contrôle de la correspondance entre les montants encaissés et facturés est réalisé de façon hebdomadaire au sein de l’unité. Une fois par mois, le respon- sable de l’unité dépose ces fonds sur le compte bancaire du Centre. Pour les années 2012 et 2013, la moyenne de ces dépôts périodiques s’est élevée à 32.000 euros. Vu les risques importants que génère cette situation, la Cour des comptes a recommandé : • dans l’immédiat, d’accélérer le versement des dépôts à un rythme hebdomadaire, par exemple ain d’éviter la conservation de sommes trop importantes dans le cofre ; • d’équiper le plus rapidement possible l’unité chargée des contrôles d’un terminal de paie- ment électronique nomade, ce qui permettrait d’exiger le paiement par carte bancaire. Le Centre devra également prévoir un moyen de paiement alternatif en cas d’absence de dis- ponibilité du réseau de télécommunication, en évitant toutefois les paiements en espèces. En guise de pièce justiicative, seul un récapitulatif mensuel est transmis par l’unité machines et infrastructures agricoles au service comptable. Ce dernier ne dispose donc pas du détail des prestations facturées et est dès lors dans l’impossibilité de vériier l’exhausti- vité des montants perçus ou encore l’exactitude des tarifs appliqués lors des contrôles 90 . La Cour des comptes a donc recommandé d’annexer le relevé des prestations au récapitulatif mensuel. 2.6.2 Comptabilisation La convention entre l’Afsca et le CRA-W prévoit que le prestataire perçoit et conserve les montants versés par les propriétaires des pulvérisateurs. Le Centre est responsable de la gestion des fonds perçus dont l’utilisation est exclusivement réservée au paiement des frais relatifs à l’organisation et à la réalisation du contrôle. 88 Les modalités relatives à ce contrôle sont ixées par l’arrêté royal du 13 mars 2011 relatif au contrôle obligatoire des pulvérisateurs en application de l’article 8 de la directive 2009128 du Parlement européen et du Conseil du 21 octobre 2009 instaurant un cadre d’action communautaire pour parvenir à une utilisation des pesticides com- patible avec le développement durable. 89 Ce rapport mentionne le prix du contrôle et porte les signatures du propriétaire du pulvérisateur et du contrôleur. 90 Les tarifs sont mentionnés à l’annexe 9 de l’AR du 13 mars 2011.