Diférentiel entre solde ex ante et ex post

26 E CAHIER DOBSERVATIONS ADRESSÉ PAR LA COUR DES COMPTES AU PARLEMENT WALLON 123 Les marchés publics des ports autonomes de la Région wallonne La Cour des comptes a réalisé un audit des marchés publics passés par les quatre ports de la Région wallonne qui subventionne directement la majorité de ces dépenses. Elle a constaté que des contrats de gestion n’avaient pas été conclus, que l’encadrement légal régissant les modalités et le taux de subventionnement des marchés était incomplet et obso- lète, et que les missions respectives du SPW et des ports dans la passation et l’exécution des marchés n’ étaient pas précisément déinies. La Cour des comptes a recommandé d’ établir des procédures documentées couvrant l’ensemble du cycle des achats pour les marchés non subventionnés et l’archivage, dans les ports, de toutes les pièces des marchés subventionnés. L’examen des dossiers de marchés conclus directement par les ports a mis en évidence des situations de limitation de la concurrence, des faiblesses dans le contrôle de l’exécution et diverses erreurs ou lacunes dans les documents de marchés. La Cour a recommandé l’ identi- ication préalable des besoins, la globalisation des commandes, une centralisation accrue des marchés récurrents, le recours systématique au SPW agissant comme centrale des marchés et un meilleur encadrement de la phase d’exécution. À la suite de cet audit, le ministre des Travaux publics, de la Santé, de l’Action sociale et du Patrimoine, ainsi que les ports ont précisé que les contrats de gestion prochainement conclus satisferont aux remarques liées à l’encadrement légal et aux modalités de subventionnement. 1 Introduction 1.1 Contexte Les quatre ports autonomes de la Région wallonne ont été créés pour assurer la gestion, l’aménagement et l’équipement de zones portuaires et industrielles : le Port autonome de Liège PAL en 1937 190 , le Port autonome de Charleroi PAC en 1971 191 , le Port autonome de Namur PAN en 1978 192 et le Port autonome du Centre et de l’Ouest Paco en 1999 193 . Leur personnel varie de 6 personnes 194 , au Paco, à 36 195 , au PAL. 190 Loi du 21 juin 1937 relative à la création du Port autonome de Liège. 191 Loi du 12 février 1971 relative à la création du Port autonome de Charleroi. 192 Loi du 20 juin 1978 créant le Port autonome de Namur. 193 Décret du 1 er avril 1999 relatif à la création du Port autonome du Centre et de l’Ouest. 194 Y compris les agents mis à disposition par le service public de Wallonie en vertu d’arrêtés du gouvernement. 195 Dont 12 agents dans les services administratifs et 24 dans les services techniques. Les quatre ports sont des organismes publics de catégorie B soumis à la loi du 16 mars 1954 rela- tive au contrôle de certains organismes d’intérêt public 196 . À ce titre 197 , ils sont soumis à la réglementation relative aux marchés publics, mais, compte tenu de leurs activités de trans- port, aux seules dispositions relatives aux secteurs spéciaux 198 eau, énergie, transport et services postaux. Parmi les marchés passés par les ports, certains portent sur des investissements éligibles au bénéice de subventions octroyées par la Région wallonne ou le Commissariat général au tourisme, ou encore émargeant aux programmes Feder 199 de l’Union européenne. En vertu du décret du 12 février 2004 relatif au contrat de gestion et aux obligations d’infor- mation, les ports sont dans l’obligation de conclure un contrat de gestion 200 avec le gouver- nement wallon. Or, à la clôture de l’audit, in juin 2014, aucun contrat n’était signé.

1.2 Objet et méthode

Au premier semestre de 2014, la Cour des comptes a procédé au contrôle des marchés publics passés en 2012 et 2013 par les quatre ports autonomes de la Région wallonne. La Cour a examiné tous les marchés subventionnés notiiés en 2012 et 2013 : il s’agit de 15 marchés attribués par adjudication publique pour un montant total de 32.345.357,7 euros hors TVA 39.137.882,82 euros TVA comprise. En ce qui concerne les marchés inancés intégralement par les ports, l’examen a porté, d’une part, sur un échantillon de 377 dépenses retenues pour 2012 et 2013 201 , qui représentent un montant total de 885.508,02 euros hors TVA 1.071.464,70 euros TVA comprise 202 , et, d’autre part, sur les dépenses récurrentes, telles que celles relatives à la téléphonie, à la fourniture d’énergie, aux contrats d’entretien et d’assurance, et aux services juridiques. La Cour des comptes a contrôlé la légalité et la régularité des marchés au regard de la légis- lation des marchés publics. Ain d’évaluer la qualité du contrôle interne, elle a également examiné les procédures liées au subventionnement, à partir des résultats d’un question- naire adressé aux directions territoriales 203 de la direction générale opérationnelle de la mobilité et des voies hydrauliques DGO2. Un projet de rapport a été envoyé le 7 octobre 2014 aux directeurs des ports autonomes et au ministre des Travaux publics, de la Santé, de l’Action sociale et du Patrimoine. Ce dernier a répondu par courrier du 10 novembre 2014, tandis qu’une réponse de trois ports est par- 196 Le PAL est un établissement public, le PAC et le PAN sont des associations de pouvoirs publics et le Paco une société d’économie mixte. 197 Article 4, § 2, 1°, de la loi du 24 décembre 1993 et article 12 de la loi du 15 juin 2006 relatives aux marchés publics et à certains marchés de travaux, de fournitures et services. 198 Article 32, 2°, de la loi du 24 décembre 1993 et article 50, 2°, de la loi du 15 juin 2006. 199 Fonds européen de développement régional. 200 Article 2 : « la convention passée entre le Gouvernement et l’organe de gestion d’un organisme visé à l’article 3 du pré- sent décret, en vue de déinir les règles et conditions spéciales en vertu desquelles cet organisme exerce ses missions de service public ». 201 Réparties comme suit : PAN 98, PAL 119, PAC 105, Paco 55. 202 Ce montant représente 23,46 du total des dépenses de ce type pour l’ensemble des ports. 203 Mons, Tournai, Namur, Charleroi, Liège.