Gestion des stocks et de l’inventaire

26 E CAHIER DOBSERVATIONS ADRESSÉ PAR LA COUR DES COMPTES AU PARLEMENT WALLON 145 Les 54 dossiers envoyés au ministre le 15 mars 2013 ont été agréés le 14 mai 2013 alors que 200 dossiers transmis antérieurement les 5 novembre 2012 et 16 janvier 2013 n’ont été agréés que le 24 mars 2014. De même, 100 dossiers transmis le 13 décembre 2013 ont été agréés le 4 avril 2014 alors que 412 dossiers transmis antérieurement les 1 er juillet 2013 et 18 octobre 2013 ont été agréés le 21 mai 2014. Une telle situation où certaines actions bénéicient d’un paiement plus rapide que d’autres, qui leur sont antérieures, constitue, à défaut de motifs objectifs, une inégalité de traitement. Dans sa réponse à la Cour, la ministre a signalé que cette inégalité de traitement résulte- rait « de circonstances exceptionnelles qui n’ont aucune récurrence » et « qu’elle n’est en rien imputable à l’administration ».

4.3 Conclusions et recommandations

La Cour des comptes estime qu’un tel retard dans l’agrément des actions est préjudiciable aux bénéiciaires et que le traitement des dossiers ne peut donner lieu à des inégalités de traitement. Au demeurant, l’allongement excessif des délais pourrait expliquer en partie pourquoi certains bénéiciaires 35 ne transmettent pas leurs déclarations de créance. Elle recommande dès lors de mettre tout en œuvre pour éviter de telles situations à l’avenir en respectant les délais de traitement des demandes d’agrément prévus à l’article 4 de l’arrêté. 5 Agences de développement local

5.1 Conformité des projets des agences de développement local au regard des mis-

sions décrétales Les subventions accordées aux ADL sont prises en charge, à raison d’un tiers chacun 269 , par les ministres de l’Emploi, de l’Économie et des Pouvoirs locaux, mais le contrôle de l’utili- sation des subventions totales est opéré par la direction de l’emploi et des permis de travail de la DGO6 270 . Le décret du 25 mars 2004 relatif à l’agrément et à l’octroi de subventions aux ADL entend le développement local comme « la promotion du développement durable à l’ échelon local qui consiste en l’amélioration de la qualité de la vie sur le plan économique et la création d’emplois ; il doit être global, prospectif, intégré, s’enraciner dans les ressources endogènes et bénéicier à la collectivité ainsi qu’ à ses membres » 271 . 269 Notice administrative 2013 réglant les modalités pratiques d’application du décret du 25 mars 2004 relatif à l’agré- ment et à l’octroi de subventions aux agences de développement local : « Chaque tranche est ventilée en trois. En efet, chaque administration fonctionnelle liée à chacun des trois ministres compétents pour les ADL prend en charge 13 du paiement, à savoir : la Direction de l’Emploi et des Permis de travail pour le Ministre de l’Emploi, la Direction de l’Économie sociale pour le Ministre de l’Économie, la Direction de la Prospective et du Développement des pouvoirs locaux pour le Ministre des Pouvoirs locaux. Pour chaque subvention annuelle, l’ADL reçoit donc six paiements. » 270 Dans le programme 18.11, les moyens prévus en 2013 pour la liquidation des subventions ADL sont de 1,2 million d’euros. Le montant, estimé en 2013, alloué au subventionnement des ADL est de l’ordre de 3,6 millions d’euros. En efet, outre le programme 18.11, ces montants sont repris aux programmes 18.06 et 17.02, sans qu’ils puissent toujours être directement identiiables. Dans le programme 17.02 Afaires intérieures, les moyens destinés aux ADL sont intégrés à l’AB 43.14 Subventions aux communes pour des actions favorisant l’intégration sociale, l’entretien du patrimoine, et la sécurité, l’emploi et subventions aux communes pour les agences de développement local. Par ailleurs, chaque ministre compétent ne prévoit pas nécessairement le même montant, notamment en raison de l’encours. 271 Article 2 du décret du 25 mars 2004. Les missions des ADL sont précisées à l’article 3 du décret. Il prévoit notamment que les ADL doivent « utiliser prioritairement les ressources et le savoir-faire en vue de développer les capacités d’entreprises du territoire communal et de maintenir ou développer l’emploi durable ». Le gouvernement n’a pas utilisé la faculté, qui lui était ouverte par cette disposi- tion, de préciser ces missions. Lors de l’agrément ou de son renouvellement, l’ADL doit pourtant développer un plan d’ac- tions en accord avec les missions prévues par le décret 272 . La demande d’agrément ou de renouvellement fait l’objet d’une instruction de la part de l’administration et d’un avis de la commission d’agrément et d’accompagnement. Dans le cadre du renouvellement, l’avis de la commission comprend notamment une évaluation des résultats des actions 273 . Pour le 31 mars de chaque année, l’ADL doit remettre un rapport, notamment sur l’état d’avance- ment de son plan 274 . Ce rapport est examiné par l’administration qui transmet son avis à la commission. L’examen des deux dossiers contrôlés montre que ces deux intervenants examinent la conformité des actions proposées au regard du décret et formulent des conditions et recom- mandations. L’administration opère le suivi des recommandations formulées par la com- mission. Dans les deux cas, le renouvellement a été accepté sous réserve ou sous conditions. Certaines des actions proposées par ces deux ADL n’étaient en efet pas totalement en adé- quation avec les missions décrétales. En outre, il n’était pas toujours garanti que les projets ne soient pas déjà assurés par d’autres opérateurs existants, également subsidiés. En 2012, suite au renouvellement sous condition octroyé en mars 2011 à une de ces deux ADL, plusieurs courriers et visites sur place de l’administration ont montré qu’un reca- drage des missions était nécessaire. En date du 19 décembre 2012, la commission d’agré- ment constatait les améliorations, mais conirmait que la situation de cette ADL restait précaire et que si cette agence tentait de se conformer aux recommandations, elle devrait encore parcourir un chemin considérable. Concernant la deuxième ADL, la commission d’agrément a remis, le 17 octobre 2013, un avis favorable au renouvellement de l’agrément pour la période 2014-2016. À cette occasion, la commission a demandé à l’ADL de présenter un plan d’actions remis à jour et des objec- tifs reformulés de manière à être SMART spéciiques, mesurables, atteignables, réalistes, temporels. Un suivi rapproché de la déinition des plans d’actions et de leurs réalisations a donc été nécessaire pour ces deux dossiers. La commission d’agrément, en collaboration avec le SPW, exerce donc son rôle d’orienta- tion et de suivi, au travers des recommandations qu’elle formule. 272 Arrêté du gouvernement wallon du 15 février 2007 portant exécution du décret du 25 mars 2004 relatif à l’agrément et à l’octroi de subventions aux agences de développement local. Pour la procédure, voir les articles 3 et suivants pour l’octroi de l’agrément, et 8 et suivants pour le renouvellement. 273 Article 8, § 2. 274 Article 9, alinéa 2, 2°.