Non-déductibilité et substitution

Déclarations Les déclarations annuelles doivent être rentrées et payées pour le 20 avril de l’année N + 1. Lors de son contrôle, la Cour des comptes a constaté que seules 137 communes avaient rentré leur déclaration relative à l’année 2013, en bonne et due forme, dans ce délai. Au 30 juin 2014, avant l’envoi d’un premier rappel, 50 communes n’avaient toujours pas trans- mis leurs déclarations. Au 17 juillet 2014, 26 communes devaient encore les transmettre 352 . Bien que de nombreuses communes ne rentrent pas leur déclaration dans les délais ixés par le décret iscal, la Cour des comptes a constaté que l’administration n’entame pas direc- tement les procédures légales prévues dans ce cas. La DIE a reconnu qu’un premier rappel n’était envoyé que dans le courant du mois de juin. Elle justiie le délai supplémentaire accordé aux communes par le fait que ce régime ne génère plus aucune recette en raison des résultats de collectes sélectives. Toutefois, à partir de l’exercice 2015 année d’imposition 2014, la DIE adressera un rappel le 20 mai et, le cas échéant, un avis de taxation d’oice dès le 20 juin.

4.4.3 Contrôle des déclarations

Sept contrôles organisés conjointement 353 avec la cellule chargée du contrôle du coût- vérité au cours des années 2010 à 2013 n’ont donné lieu à aucune rectiication de la taxe. L’administration considère dès lors que la systématisation des contrôles sur les données communiquées par les communes ne devrait pas permettre d’augmenter les recettes, compte tenu des objectifs actuels en matière de collecte non sélective des déchets ménagers. Dans sa réponse, le ministre a souligné qu’au vu des tonnages déclarés par les communes, toutes se situent en deçà du seuil taxable et que l’efet incitatif de la taxe en termes de pré- vention n’existe donc plus. Il a signalé que, dans le cadre de la simpliication administra- tive, il avait demandé à l’administration de recenser les taxes inutiles, avec, pour objectif, à terme, de les supprimer si la nécessité d’une taxe « couvercle » ne se justiie pas.

4.5 Taxe sur la détention de déchets

4.5.1 Objet La taxe sur la détention de déchets, visée par les articles 35 à 38 du décret, concerne les déchets non soumis à une autre taxe, détenus en région wallonne. Le redevable est le pro- priétaire de tout immeuble bâti ou non, situé en région wallonne, où sont présents les déchets. Concrètement, les sites concernés sont : • ceux identiiés par l’OWD dans le cadre d’opérations d’assainissement non exécu- tés conformément aux dispositions du décret « sols » 354 ou aux dispositions similaires antérieures ; • ceux identiiés par une police chargée de l’environnement et n’entrant pas dans le cadre d’opérations d’assainissement, tel que déini par le décret iscal. 352 Parmi celles-ci, 13 communes avaient transmis leurs déclarations, mais, à défaut de double signature, elles ne pou- vaient être considérées comme valables par l’administration. 353 Quatre contrôles en 2010, deux en 2011 et un en 2013. 354 Décret du 5 décembre 2008 relatif à la gestion des sols. 26 E CAHIER DOBSERVATIONS ADRESSÉ PAR LA COUR DES COMPTES AU PARLEMENT WALLON 179 Toutefois, la taxe n’est pas due si le plan de réhabilitation ou les travaux d’assainissement sont exécutés selon les prescriptions arrêtées par les autorités compétentes. La Cour des comptes a constaté que les montants restant dus pour des années précédentes sont parfois annulés lorsque les travaux de réhabilitation ou d’assainissement sont réalisés. Bien que l’objectif poursuivi par la taxe soit atteint si le site est assaini, la Cour a relevé que cette annulation de la taxe avec efet rétroactif n’était pas prévue par le décret. Dans sa réponse, le ministre a souligné que l’annulation de la taxe était liée à une procé- dure relative à l’application du décret iscal du 25 juillet 1991 concernant le régime du droit commun. Depuis l’instauration du décret du 22 mars 2007, plus aucune taxe n’est annulée, sauf en cas de recours administratif dûment motivé et relevant d’éléments probants.

4.5.2 Évolution des recettes iscales

Évolution des taxes sur la détention de déchets 2011 2012 2013 Dû Perçu Dû Perçu Dû Perçu Taxe sur la détention de déchets 1.082.664 5.109 – – – – en euros Les recettes iscales générées par cette taxe dissuasive sont faibles.

4.5.3 Établissement de la taxe

Pour établir cette taxe, l’administration doit disposer de données précises 355 , ce qui, selon les informations communiquées, n’est pas toujours le cas. Cette situation fragilise la taxa- tion en cas de contestation du redevable et génère d’ailleurs l’essentiel du contentieux 356 . En outre, la taxe ne vise que le propriétaire du site pollué alors que celui-ci n’est pas néces- sairement le titulaire des obligations en matière d’assainissement 357 . Sur les treize dossiers pour lesquels une procédure de taxation pour la détention de déchets a été lancée au cours de l’année 2013, l’administration a transmis un avis de rectiication à sept redevables et un avis de taxation d’oice à cinq autres. La DIE ne réalise pas d’inspection sur le terrain pour découvrir de nouveaux sites pollués, mais travaille en collaboration avec le DPC, le service environnement de la police judiciaire fédérale, la direction de la protection des sols DPS et le Parquet. 355 Nom du propriétaire du site pollué, références des parcelles cadastrales concernées, nature et cubage des déchets concernés. 356 Les dossiers relatifs à la taxe sur la détention de déchets sont ceux qui font l’objet de la majorité des recours judi- caires. Sur les six recours judiciaires introduits au cours des trois dernières années, quatre concernent cette taxe. 357 L’article 22 du décret du 5 décembre 2008 relatif à la gestion des sols stipule que les titulaires des obligations sont : • l’auteur ou l’auteur présumé de la pollution du sol ou de l’abandon des déchets ; • l’exploitant, lorsque l’auteur présumé ou les auteurs sont diicilement identiiables, lorsque l’auteur est insol- vable ou dispose de sûretés inancières insuisantes, ou encore lorsqu’aucun des auteurs ne peut se voir imputer la responsabilité ; • à défaut, le propriétaire, l’emphytéote, le supericiaire, l’usufruitier du terrain désigné par l’administration, lorsqu’un titulaire ne peut être identiié ou que tout autre titulaire est insolvable ou diicilement identiiable.