Compte de résultats

26 E CAHIER DOBSERVATIONS ADRESSÉ PAR LA COUR DES COMPTES AU PARLEMENT WALLON 91 Le délai pour introduire l’ofre était régulier, mais un délai plus long aurait sans doute permis d’obtenir plusieurs ofres, étant donné l’objet du marché. En tout état de cause, l’impossibilité d’opérer une comparaison entre plusieurs soumissions aurait dû inciter l’or- ganisme à se montrer très attentif à la justiication du prix demandé 153 . La Cour des comptes a également relevé que l’administrateur actuel de l’Iweps avait occupé, avant son engagement, des fonctions de direction au sein du centre de recherche Spiral. Sur la base des informations à sa disposition, la Cour n’était pas en mesure de s’assurer qu’il n’existait pas de conlit d’intérêts au moment de l’attribution de ce marché. Néanmoins, de manière générale, elle a recommandé à l’Iweps de s’assurer de l’absence de toute situation qui pourrait conduire à une suspicion de conlit d’intérêts lors de l’attribution de marchés publics. Dans sa réponse, l’administrateur général a airmé que les procédures d’évaluation des ofres ont été conduites en l’absence de tout conlit d’intérêts. En outre, selon lui, les docu- ments du marché démontrent suisamment que l’Iweps se trouvait dans une situation telle que les spéciications du marché ne pouvaient être établies avec une précision suisante. Ne maîtrisant pas entièrement la méthode à utiliser, l’Institut a en efet jugé nécessaire de passer par une étape de négociation. La Cour des comptes a observé toutefois qu’en tant que spécialiste de l’évaluation, l’Iweps avait déjà explicitement déini la méthode dans la rubrique Prescriptions techniques du cahier spécial des charges. Par ailleurs, comme en témoigne le compte-rendu de la réunion de négociation du 4 mai 2012 entre le soumissionnaire et l’Institut, ces prescriptions n’ont été que très peu précisées à cette occasion.

3.5 Marché de services relatif à l’accompagnement de la Wallonie dans la mise en

œuvre de la dynamique « Horizon 2022 » Le 20 juillet 2012, le gouvernement wallon a attribué un marché de services relatif à l’ac- compagnement de la Wallonie dans la mise en œuvre de la dynamique « Horizon 2022 », pour un montant de 197.500 euros hors TVA. Ce marché, inancé par l’Iweps, a été passé par procédure d’appel d’ofres général avec publicité au niveau belge. Les critères d’attribution ixés dans le cahier spécial des charges portaient sur le prix 25 des points, l’adéquation du calendrier de travail 15 des points et la qualité de la méthode 60 des points, dont 15 pour l’organisation des travaux et le lien avec le respect du calendrier ixé. Le calendrier de travail constituait dès lors un élément impor- tant puisque le délai d’exécution intervenait à deux reprises dans les critères d’attribution. Selon le cahier spécial des charges, les travaux devaient débuter en avril 2012 et se clôtu- rer au début du mois de septembre de la même année par la remise de l’étude au comité d’accompagnement. À ce propos, la Cour des comptes a signalé que, faute d’avoir trouvé mention de la date de réception de ce rapport, elle n’a pu vériier le délai d’exécution du marché. Toutefois, elle a constaté, d’une part, qu’une seule facture, du 18 mars 2013, a été adressée à l’organisme 153 Le rapport d’attribution des ofres se limite à relever que la seule ofre introduite d’un montant de 145.406 euros hors TVA est conforme au maximum prévu au budget 150.000 euros hors TVA. et approuvée par le ministre dont il relève, et, d’autre part, que ces frais d’un montant de 296.250 euros hors TVA portent sur les prestations réalisées dans le cadre de ce marché, mais également sur celles relevant d’un second marché, complémentaire au premier. En efet, à l’issue des quatre mois initialement prévus, un deuxième marché de services, passé par procédure négociée sur la base de l’article 17, § 2, 2°, a, de la loi du 24 décembre 1993 154 , a été attribué à la même société le 20 février 2013, pour des services complémentaires, d’un montant forfaitaire de 98.750 euros hors TVA soit 50 du montant du marché initial. La Cour des comptes a relevé que le recours à la procédure négociée sur la base de l’article précité n’est pas suisamment motivé, car la « circonstance imprévue 155 » n’est pas explici- tement démontrée. Par ailleurs, le montant du marché pour services complémentaires a été ixé forfaitairement à 50 de celui du marché initial, soit le maximum autorisé par la réglementation. L’ofre de la société ne permet toutefois pas d’identiier les éléments qui ont servi de base à l’éta- blissement de ce prix forfaitaire. En efet, elle ne comporte aucune évaluation du volume des prestations complémentaires ni ne précise le tarif horaire. Pourtant, le cahier spécial des charges du marché initial prévoyait la possibilité d’un accompagnement complémen- taire du chargé de mission et l’ofre précisait, dans cette hypothèse, un prix par journée. La Cour des comptes s’est donc interrogée sur les raisons qui ont conduit à ne pas calculer le montant des prestations complémentaires sur la base de ce tarif journalier. Enin, la Cour a noté que, si le montant du marché initial était légèrement inférieur au seuil de publicité européenne, ce dernier aurait été largement dépassé s’il avait été tenu compte du montant des prestations complémentaires envisagées dès le départ. Dans sa réponse, l’administrateur général a conirmé l’importance du calendrier. Le marché a été attribué in juillet 2012 ; le prestataire a dès lors dû organiser le travail d’un panel d’académiques d’universités et de champs disciplinaires diférents dans une période de faible disponibilité du public visé. Selon l’administrateur général, cette situation a néces- sité la réalisation de consultations individuelles non envisagées initialement, ainsi qu’un rapport de synthèse des groupes de travail des experts académiques. Il a par ailleurs signalé que le prestataire a remis trois rapports à l’issue de sa mission deux en janvier 2013 et un en février 2013.

3.6 Désignation de l’administrateur général

En vertu de l’article 14 du décret organique de l’Iweps, le gouvernement doit désigner l’ad- ministrateur général pour un mandat aux conditions ixées par le livre II de l’arrêté du gouvernement wallon portant le code de la fonction publique. 154 Soit lorsque des travaux ou services complémentaires ne igurant pas au projet initial adjugé ni au premier contrat conclu sont, à la suite d’une circonstance imprévue, devenus nécessaires à l’exécution de l’ouvrage ou du service tel qu’il y est décrit, pour autant que l’attribution soit faite à l’adjudicataire qui exécute l’ouvrage ou le service et que le montant cumulé des marchés passés pour les travaux ou services complémentaires n’excède pas 50 du montant du marché principal. 155 Nécessaire pour pouvoir invoquer le recours à la procédure négociée sur la base de l’article 17, § 2, 2°, a. 26 E CAHIER DOBSERVATIONS ADRESSÉ PAR LA COUR DES COMPTES AU PARLEMENT WALLON 93 Le 17 février 2011, le gouvernement a désigné l’actuel administrateur général par intérim de l’Iweps pour la période du 1 er avril 2011 au 31 décembre 2014. Cette désignation n’a toutefois pas fait l’objet d’une procédure de mandat au motif que ce remplacement présentait un caractère exceptionnel durant une période réduite de trois ans, dans l’attente de la mise en place efective du nouveau régime des mandats, prévue le 31 décembre 2014. Dans sa déci- sion, le gouvernement soulignait également qu’aucune désignation de « faisant fonction » n’était possible, faute d’agent statutaire avec grade scientiique. Le contrat de travail à durée déterminée ixe la rémunération au grade A2 et stipule que l’en- gagement, en qualité d’expert, se fonde sur l’article 2, § 1 er , 5°, de l’arrêté du gouvernement wallon du 18 décembre 2003 relatif aux conditions d’engagement et à la situation adminis- trative et pécuniaire des membres du personnel contractuel. L’article 8 de l’arrêté précité ne prévoit pas la possibilité d’engager au-delà du grade d’inspecteur général rang A3. La Cour des comptes a donc estimé que la décision du gouvernement wallon d’engager au rang A2 d’administrateur général et la rémunération y attachée ne sont pas fondées sur le plan juri- dique. Dès lors, elle a recommandé de veiller au respect des procédures de désignation lors du renouvellement du mandat du poste d’administrateur général de l’Iweps. 26 E CAHIER DOBSERVATIONS ADRESSÉ PAR LA COUR DES COMPTES AU PARLEMENT WALLON 95 Port autonome de Charleroi – Contrôle des comptes 2008 à 2012 Lors du contrôle des comptes 2008 à 2012 du Port autonome de Charleroi, la Cour des comptes a notamment relevé l’absence d’exactitude du compte d’exécution du budget, qui ne men- tionne pas l’ensemble des dépenses d’ investissements. En comptabilité économique, la Cour préconise de comptabiliser la totalité des emprunts contractés dans le cadre des conventions avec la Société wallonne pour la gestion d’un inancement alternatif en dettes à plus d’un an. La créance à l’ égard de cette dernière devra être enregistrée à l’actif du bilan en contrepartie du montant de l’emprunt relatif à la partie subventionnée des investissements. Enin, la Cour a pris acte de la comptabilisation, au 31 décembre 2012, d’une réduction de valeur équivalente au montant de la participation inancière du Port au capital de sa iliale. 1 Introduction

1.1 Statut Le Port autonome de Charleroi PAC est une association de pouvoirs publics comprenant la

Région wallonne, la province de Hainaut, la ville de Charleroi et l’intercommunale Igretec. Il s’agit d’un organisme de la catégorie B au sens de la loi du 16 mars 1954 relative au contrôle de certains organismes d’intérêt public. 1.2 Méthode Le contrôle des comptes des exercices 2008 à 2012 du PAC, qui ont été transmis à la Cour des comptes le 1 er juillet 2011 comptes 2008 et 2009, le 23 décembre 2011 comptes 2010, le 1 er mars 2013 comptes 2011 et le 13 février 2014 comptes 2012, a consisté en l’examen, par sondage, des dépenses de fonctionnement et des factures établies ou reçues, la vériication de la justiication des soldes inanciers, l’analyse du mécanisme de inancement des inves- tissements par l’intermédiaire de la Société wallonne pour la gestion d’un inancement alternatif Sowainal et de la valeur des participations. La Cour des comptes a également examiné les comptes d’exécution du budget et vériié leur concordance avec la comptabilité générale. Les comptes du PAC pour les exercices concernés ont fait l’objet d’une attestation sans réserve par le réviseur d’entreprises chargé de les contrôler. Le projet de rapport a été transmis par lettre du 5 août 2014 au directeur général du Port qui n’a pas formulé de commentaire dans le cadre de la phase contradictoire. Le rapport a ensuite été adressé au ministre du Budget, de la Fonction publique et de la Simpliication adminis- trative ainsi qu’au vice-président et ministre des Travaux publics, de la Santé, de l’Action sociale et du Patrimoine le 30 septembre 2014. Ce dernier a répondu le 14 octobre 2014 qu’il donnait instruction à son cabinet d’assurer le suivi des recommandations de la Cour. 2 Financement via la Sowainal Les investissements portuaires bénéicient d’un subventionnement direct de la Région wal- lonne à hauteur de 80 ; les 20 résiduels sont inancés par le PAC soit sur fonds propres, soit en recourant à l’emprunt. Toutefois, un inancement alternatif a été mis en place dans le cadre du plan Marshall : la convention de inancement conclue entre le PAC, la Région wallonne, la Sowainal et la banque prévoit l’octroi d’un prêt au PAC pour le montant total des investissements. Dès la signature de la convention, l’ouverture de crédit accordée permet le paiement direct des créanciers par la banque, au fur et à mesure de la production des états d’avancement. L’ouverture de crédit n’est convertie en prêt qu’à la in des travaux. À chaque échéance, le capital et les intérêts sont prélevés du compte du PAC, la partie des charges subsidiées par la Région wallonne étant simultanément remboursée par la Sowainal. Le montant total des investissements réalisés s’est élevé à 8,7 millions d’euros, dont 84,5 inancés par la Région wallonne. Le montant total emprunté par l’intermédiaire de la Sowainal se chifre à 8,1 millions d’euros. 3 Comptabilité économique

3.1 Évolution des comptes de bilan

3.1.1 Actif L’augmentation des actifs immobilisés au cours des exercices contrôlés est principalement liée à l’accroissement des immobilisations corporelles, constituées essentiellement de la valeur des travaux et aménagements des zones portuaires. En matière d’immobilisations inancières, le PAC détient des participations dans deux sociétés. La première participation s’élève à 1.250.000 euros, représentant 25 du capital d’une société dont l’activité principale consiste à traiter les boues de dragage. Les comptes 2013 de cette société font apparaître un bénéice de 1.112.625 euros et un bénéice reporté de 1.219.541 euros. La seconde participation s’élève à 365.000 euros, représentant 57 du capital d’une société qui, lors du contrôle, était en procédure de réorganisa- tion judiciaire. Au 31 décembre 2012, ses pertes reportées étaient supérieures à ses fonds propres. Par conséquent, le PAC a acté une réduction de valeur équivalente au montant de sa participation. Enin, les créances à court terme sont constituées des subsides à recevoir de la Région wal- lonne et du Fonds européen de développement régional pour le inancement des aménage- ments portuaires. 3.1.2 Passif Parallèlement à l’augmentation des immobilisations corporelles à l’actif, le montant des subsides en capital, qui inancent en partie ces investissements, est en progression au passif du bilan.