Fonds de réserve et provisions

Dans un marché, le courrier d’information a été envoyé aux soumissionnaires évincés deux mois après l’attribution. En outre, la législation référencée 215 dans le courrier n’était plus en vigueur depuis février 2010. Dans deux autres cas, il n’existe aucun courrier d’information. 2.2.4 Concurrence Dans un dossier, le PAC a fait appel, sans consulter la concurrence, aux services d’une intercommunale pour réaliser les cahiers spéciaux des charges. Dans sa réponse, le Port insiste sur le partenariat établi avec l’intercommunale, notamment pour l’aménagement d’une plateforme multimodale, et mentionne des prestations réalisées en régie. Cependant, les prestations ayant donné lieu à rémunération constituent une commande publique qui aurait dû être mise en concurrence. Dans un autre dossier, la modiication d’une conduite relevant d’une intercommunale a fait l’objet d’un décompte pour un montant de 72.736,96 euros hors TVA. Ce supplément aurait pu être évité par une bonne conception du marché identiication précise des impétrants lors de l’élaboration du CSC, d’autant que l’intercommunale dispose de deux sièges au conseil d’administration du Port. Pour faire face à cet « imprévu », les travaux ont été réali- sés en urgence par une société proposée par l’intercommunale sans mise en concurrence.

2.2.5 Délais de paiement et intérêts de retard

Les factures liées aux marchés de travaux devaient être payées, hormis le décompte inal, dans un délai de 60 jours à compter du jour de la réception de la déclaration de créance introduite par l’adjudicataire 216 . Au Paco, 20 des 28 factures relatives aux travaux subventionnés payées en 2012 et 2013, pour un montant total de 2.036.663 euros TVA comprise, ont été liquidées avec retard. Dans 11 cas, le paiement a été réalisé plus de 100 jours après l’introduction de la facture par l’adjudicataire. Les intérêts de retard n’ont pas été payés alors qu’ils sont dus de plein droit 217 . Ce retard semble trouver une explication dans la procédure suivie : le Port introduit sa déclaration de créance pour l’obtention de la subvention lorsqu’il reçoit la facture de l’adjudicataire et ne paie cette dernière que lorsque la subvention a été liquidée. Dans les autres ports, les factures relatives à l’ensemble des marchés subventionnés exami- nés ont généralement été payées dans les temps.

2.2.6 Constats divers

Certains documents font parfois défaut : il en va ainsi de la preuve de la constitution du cautionnement, ou d’autres documents imposés ou non par le CSC. Les CSC de trois marchés imposent aux soumissionnaires de démontrer leur agréation dans l’une des deux catégories mentionnées, alors que la réglementation prévoit de ne ixer qu’une seule catégorie, celle dans laquelle rentrent les travaux représentant le pourcentage 215 Article 21bis de la loi du 24 décembre 1993. 216 Conformément à l’article 15, § 1 er , 3°, du cahier général des charges en annexe de l’arrêté royal du 26 sep- tembre 1996 établissant les règles générales d’exécution des marchés publics et des concessions de travaux pu- blics. 217 L’article 15, § 4, du cahier général des charges prévoit que lorsque les délais légaux sont dépassés, « l’adjudicataire a droit au paiement, de plein droit et sans mise en demeure, par mois ou partie de mois de retard, à un intérêt ». 26 E CAHIER DOBSERVATIONS ADRESSÉ PAR LA COUR DES COMPTES AU PARLEMENT WALLON 129 le plus élevé du montant total du marché 218 . L’unique exception admise par cette réglemen- tation est celle où l’ouvrage comprend des travaux de nature diférente dont l’importance est plus ou moins équivalente. Par conséquent, l’administration doit justiier que la situa- tion correspond bien à ce cas, ain de vériier si le soumissionnaire a la capacité technique de réaliser le marché. Le délai 219 dans lequel l’ordre de commencer les travaux doit être donné n’est pas respecté dans un marché. L’entrepreneur a, dans ce cas, le droit de le résilier etou d’obtenir la répa- ration du préjudice subi. Dans un cas, les dérogations aux articles du cahier général des charges qui nécessitent une motivation formelle dans le CSC ne sont pas motivées. Dans un marché à tranches conditionnelles 220 , la notiication de la première tranche a eu lieu 30 jours après la notiication de la tranche ferme sans attendre l’expiration du délai d’exécution de cette dernière 90 jours. Ceci contrevient aux dispositions du CSC, selon lesquelles la tranche conditionnelle ne peut être afermie qu’à l’issue de la réalisation de la tranche ferme en fonction de l’évaluation technique qualité du résultat de cette tranche et des disponibilités budgétaires. Au Paco, les factures sont dépourvues de toute marque d’approbation. En outre, les états d’avancement y relatifs ne sont pas joints. La Cour des comptes n’a pas l’assurance qu’une vériication est réalisée avec les états d’avancement éventuellement corrigés par la DT. 3 Marchés non subventionnés

3.1 Objet Indépendamment des marchés de travaux subventionnés traités avec le concours technique

des directions territoriales de la DGO2, les ports concluent des marchés de fournitures, de services ou de travaux d’entretien ordinaire 221 à la charge intégrale de leur budget et sous la gestion de leur personnel. 218 Voir l’article 5 de l’arrêté royal du 26 septembre 1991 ixant certaines mesures d’application de la loi du 20 mars 1991 organisant l’agréation d’entrepreneurs de travaux. 219 Article 28 du cahier général des charges. 220 Article 37, § 1 er , de la loi du 15 juin 2006 : « La conclusion du marché porte sur l’ensemble du marché mais n’engage le pouvoir adjudicateur que pour les tranches fermes. L’exécution de chaque tranche conditionnelle est subordonnée à une décision du pouvoir adjudicateur portée à la connaissance de l’adjudicataire selon les modalités prévues dans les documents du marché concerné. » 221 Exemples : fournitures petit matériel de bureau, énergie, achats alimentaires, etc., services assurances, assis- tance informatique, nettoyage, honoraires, etc., travaux réparation après efraction, colmatage de fuite, débou- chage de canalisation, etc.. En raison de leurs montants, ces marchés non subsidiés sont généralement passés par pro- cédure négociée 222 ou, souvent, constatés par simple facture acceptée 223 . Pour acquérir cer- tains services ou fournitures, tous les ports, sauf le Paco, recourent au SPW, qui agit en tant que centrale de marchés.

3.2 Contrôle interne

3.2.1 Procédures d’achat et documents types

Seul le PAL dispose d’une procédure spéciique en matière de marchés publics : en 2012 224 , le conseil d’administration 225 a approuvé des conditions générales d’achat, applicables aux marchés par simple facture acceptée 226 . Le 22 janvier 2014, le CA a approuvé une procédure d’achat. Celle-ci ne concerne que les marchés pour lesquels le directeur dispose d’une délé- gation, puisque le CA et l’administrateur délégué ne sont désignés à aucune étape. L’établissement et la formalisation de procédures spéciiques permettraient d’encadrer les dépenses constatées sur simple facture acceptée. Ces procédures ne sont pas applicables aux marchés qui concernent des dépenses récurrentes ou nécessitent la passation de marchés plus complexes, tels que les marchés de prestations juridiques, les marchés inanciers, les marchés d’assurances, de leasing ou de téléphonie. Or, dans aucun des quatre ports, l’attri- bution et l’exécution de ces marchés publics ne sont systématiquement supervisées par un service juridique ou un juriste sur la base de procédures préétablies. À la suite du présent rapport, le PAC a précisé avoir désormais recours à un expert juridique qui interviendrait à la demande. Enin, les ports ne disposent que de quelques documents types pour les marchés passés en interne. Ainsi, au PAN, un document inspiré de la procédure de mise en adjudication du SPW contient notamment l’estimation et la justiication du marché à passer, ainsi que la procédure proposée. Ce document n’était cependant pas utilisé pour l’ensemble des marchés audités. Depuis lors, il a été généralisé. Au PAL, deux modèles de CSC ont été élaborés en 2014, mais ils ne concernent que les fournitures et les services. Les deux autres ports ne disposent pas de documents types. 222 L’article 104, § 1 er , 2°, de l’arrêté royal du 16 juillet 2012 relatif à la passation des marchés publics dans les secteurs spéciaux a porté à 170.000 euros le plafond des marchés pouvant être conclus par procédure négociée sans publi- cité depuis le 1 er juillet 2013. Auparavant, ce seuil était ixé à 135.000 euros par l’article 108 de l’arrêté royal du 10 janvier 1996 relatif aux marchés publics de travaux, de fournitures et de services dans les secteurs de l’eau, de l’énergie, des transports et des services postaux. 223 Avant le 1 er juillet 2013, jusqu’à 5.500 euros article 110, § 1 er , 1°, de l’arrêté royal du 10 janvier 1996 relatif aux marchés publics de travaux, de fournitures et de services dans les secteurs de l’eau, de l’énergie, des transports et des services postaux ; à partir de cette date, jusqu’à 17.000 euros article 104, § 1 er , 4°, de l’arrêté royal du 16 juil- let 2012 relatif à la passation des marchés publics dans les secteurs spéciaux. 224 Procès-verbal du CA du 19 septembre 2012. 225 Ain de ne pas se voir imposer des conditions défavorables, de se prémunir de délais de livraison non respectés, de régler les conditions de paiement, etc. 226 Jusqu’à 17.000 euros hors TVA.