6.1 Base de données des droits
Lors de son contrôle, la Cour des comptes a constaté que l’administration iscale ne dis- posait d’aucune application informatique spéciique pour assurer le recouvrement de ces
taxes. Les seules informations disponibles sont celles du GCOM-Recettes, mais elles ne sont pas directement exploitables par l’administration iscale. En efet, faute de pouvoir
disposer de l’outil de rapportage pour le module spéciique réservé aux taxes déchets, elle est tributaire du prestataire informatique pour extraire sous format exploitable les données
relatives à l’encours des droits constatés. Le système comptable de la Région ne lui permet donc pas d’obtenir directement une vue globale des droits composant l’encours et d’en
suivre l’évolution.
En outre, les informations contenues dans le GCOM ne sont pas exhaustives. En particulier, les droits constatés relatifs aux anciennes taxes sur les déchets non ménagers relevant du
régime du droit commun n’y sont pas enregistrés. L’administration iscale gère ces droits antérieurs à l’aide d’un tableur.
Le service du receveur des taxes déchets a entamé la réalisation d’une base de données sur tableur pour assurer le suivi de toutes les taxes sur les déchets, mais elle n’est pas encore
opérationnelle. Puisque cet outil ne permet aucune traçabilité des modiications opérées et que son accès n’est pas limité, la protection des données qu’il contient n’est pas garan-
tie. Dès lors, la Cour a recommandé à l’administration de se doter des outils nécessaires pour opérer un suivi eicace des créances iscales en matière de taxes sur les déchets. Elle
considère que la tenue d’une comptabilité générale en partie double à l’aide d’un logiciel comptable adapté favoriserait un meilleur suivi de ces créances.
Selon l’administration, le développement futur de l’application Pereisc, actuellement des- tinée à la gestion des taxes sur les véhicules et de la redevance télévision, devrait permettre
à terme d’intégrer la gestion des autres taxes, dont celles relatives aux déchets.
6.2 Séparation des fonctions d’ordonnateur et de receveur
En vertu de l’article 7 de l’arrêté du 16 novembre 2000 portant exécution du décret du 6 mai 1999, les rôles en matière de taxes déchets doivent être formés par l’inspecteur
général de l’OWD et rendus exécutoires par l’inspecteur général du département de la iscalité immobilière et environnementale de la DGO7
372
. Cette disposition est conforme à l’article 19 du décret du 15 décembre 2011 précité selon lequel « chacun dans leurs compé-
tences, les ordonnateurs constatent les droits à la charge des tiers ».
La Cour des comptes a relevé qu’en pratique, le receveur intervient dans la procédure de formation du rôle. Sur la base des notes de calcul validées dans le logiciel Coditax par la
DIE, le receveur génère automatiquement, au départ du GCOM, les propositions de rôle. Après vériication et accord de la DIE, ces propositions sont soumises à la signature de
l’inspecteur général de l’OWD pour achever la formation du rôle et du directeur général de la DGO7 ain d’être rendus exécutoires. Le receveur procède alors, dans le GCOM, à
l’encodage de la date d’exécution du rôle et de sa date de notiication au redevable, ce qui
372 Ou le fonctionnaire qui exerce cette fonction ou le fonctionnaire délégué par lui.
26
E
CAHIER DOBSERVATIONS ADRESSÉ PAR LA COUR DES COMPTES AU PARLEMENT WALLON 185
entraîne la comptabilisation d’un droit constaté. Il lance alors l’impression des avertisse- ments-extraits de rôles en vue de leur notiication aux tiers.
La Cour des comptes a rappelé que les fonctions d’ordonnateur et de receveur sont incom- patibles
373
. La formation du rôle devrait donc relever exclusivement de l’ordonnateur et du service chargé de l’établissement de la taxe, conformément à l’article 7 de l’arrêté du
16 novembre 2000. Consciente de la situation, la direction de l’établissement de la iscalité immobilière et environnementale a convenu avec la DIE, le 6 décembre 2013, de se charger
de la confection et de l’envoi des rôles en matière de déchets. La Cour ne peut que recom- mander de se conformer à cette décision, car cette répartition des tâches permettrait de
respecter le principe de séparation des fonctions.
Dans sa réponse, la DIE a signalé que ce point serait inscrit à l’ordre du jour de la prochaine réunion entre la DGO3 et la DGO7 et que la décision prise le 6 décembre serait réairmée
et complètement mise en œuvre.
Par ailleurs, en contravention au service Level Agreement déinissant le processus des actions et de circulation de l’information relatif à la iscalité en matière de déchets
374
, la DRE ne transmet pas à la DIE la liste trimestrielle des avertissements-extraits de rôle rendus exé-
cutoires. La Cour estime indispensable d’assurer la communication de cette liste ain que la DIE dispose de l’ensemble des informations relatives aux rôles rendus exécutoires en
matière de déchets et puisse ainsi assurer un suivi de ces dossiers, notamment dans le cadre du traitement des recours administratifs.
La Cour des comptes a en outre relevé que le processus automatisé d’échange d’infor- mations entre Coditax et le GCOM n’est pas sans faille. Ainsi, dans le courant du mois
d’août 2014, la DIE a validé 18 notes de calcul relatives aux amendes appliquées en matière de taxe subsidiaire sur la collecte sélective des déchets pour l’année 2011. Outre le fait que
seules 13 propositions de rôle ont été générées par la DRE sur la base des 18 notes de calcul validées par la DIE
375
, cette dernière a également constaté, lors de la vériication des pro- positions de rôle, que l’identiication de deux redevables était erronée. Les corrections ont
été opérées par le prestataire informatique, mais aucune explication n’a pu, à ce jour, être fournie sur les motifs de ces incohérences.
Selon la DIE, ce problème était limité et ponctuel ; il ne s’est pas répété depuis le mois d’août 2014. Une réunion a néanmoins été programmée avec les acteurs concernés, respon-
sables de l’application Coditax.
Ain d’éviter ce type d’erreur et de garantir la qualité de l’échange d’informations entre les deux applications informatiques, la Cour a recommandé aux services concernés d’identiier
les sources d’incohérence des données.
373 Voir l’article 20 du décret du 15 décembre 2011.
374 SLA – Processus de gestion des relations entre la DGO3-DSD-DIE et la DGO7-DR-DRE relatif à la iscalité en ma-
tière de déchets validé par le directeur général de la DGO7, le 3 mai 2012, et le directeur général de la DGO3, le 25 juin 2012.
375 Seuls les rôles relatifs au premier trimestre 2011 avaient été produits.