Missions et inancement 05.171e 26e c obs r w

26 E CAHIER DOBSERVATIONS ADRESSÉ PAR LA COUR DES COMPTES AU PARLEMENT WALLON 57

2.7.3 Qualité d’assujetti

La Cour des comptes s’est interrogée précisément à propos de l’absence d’assujettissement du Centre pour ses activités de recherche et d’analyses réalisées notamment au bénéice de tiers privé. Ces prestations ne sont pas visées par le régime particulier agricole qui exclut tout autre régime. Lorsqu’un assujetti efectue des opérations exclues du régime agricole, il perd en principe le bénéice de ce régime particulier. Interrogée sur cette question, la direction générale du CRA-W n’a pas été en mesure de justiier la non-application de la TVA pour les activités précitées. La Cour des comptes a souligné que certaines institutions, telles que les universités par exemple, sont assujetties pour les activités d’analyse et ce, ain d’éviter les situations de distorsion de concurrence. Elle a en outre relevé que, pour le Centre, la qualité d’assujetti ouvrirait le droit à la récupération de la taxe payée sur ses achats. Néanmoins, ain de béné- icier de cette déductibilité, la législation impose à l’assujetti la tenue d’une comptabilité appropriée à l’étendue de ses activités en vue de permettre l’application et le contrôle de la taxe sur la valeur ajoutée. Actuellement, compte tenu du retard dans la reddition des comptes, le Centre ne remplit pas cette condition. La Cour des comptes a donc recommandé au Centre de clariier sa situation en matière de TVA, non seulement pour respecter les obligations imposées par la législation, mais égale- ment pour examiner, en concertation avec l’administration iscale, les diférentes possibi- lités ofertes par le code pour optimiser sa situation iscale, compte tenu de la particularité et la diversité de ses activités.

2.7.4 Liste TVA

Dans le cadre du régime particulier de la TVA pour les exploitants agricoles, le CRA-W a l’obligation de déposer la liste des clients annuelle pour le 31 mars de chaque année. Ce dernier ne doit reprendre que les clients assujettis non exemptés à qui, au cours de l’année civile écoulée, des biens ou des services ont été fournis pour un montant annuel de plus de 250 euros. Alors que les listes des années 2007 à 2009 mentionnaient un chifre d’afaires de 1.931.528,15 euros, 515.976,55 euros et 478.864,10 euros, la Cour des comptes a constaté que les listes TVA des années 2010 à 2012 renseignent un chifre d’afaires nul, alors qu’une multitude de factures ont été délivrées par le Centre avec un taux de compensation de 6 pour ces années 2010 à 2012. La Cour des comptes relève par conséquent le caractère erroné des listes établies. Enin, la Cour des comptes a constaté qu’à la date du 31 mars 2014, la liste de l’année 2013 n’avait toujours pas été déposée par le Centre, ce qui constitue une infraction au code de la TVA 92 .

2.8 Cartes carburant

Actuellement, le CRA-W compte 70 véhicules et 40 engins agricoles et horticoles motorisés. Les dépenses en carburant sur l’année 2013 s’élèvent à 84.046,54 euros. 92 Voir l’article 53 quinquies du code de la TVA. Chaque véhicule dispose d’une carte carburant et onze cartes sont mises à disposition des départements utilisateurs des engins agricoles et horticoles. La Cour des comptes constate que le contrôle de l’utilisation des cartes n’a plus été réalisé depuis plus de deux ans. Par conséquent, la Cour des comptes a insisté sur la nécessité de réactiver le contrôle de l’utilisation des véhicules ainsi que des cartes carburants. 3 Comptabilité

3.1 Cadre juridique

En vertu de l’article 11 du décret du 3 juillet 2003, le gouvernement a déterminé, par arrêté du 5 juin 2008, les règles relatives à la présentation des budgets, à la comptabilité, à la red- dition des comptes ainsi qu’aux situations et rapports périodiques. En application de l’article 13 de cet arrêté, les règles d’évaluation et les dispositions comp- tables particulières adaptées à la nature des activités du Centre ont été arrêtées par le ministre chargé de l’agriculture le 24 juin 2008. Toutefois, la Cour des comptes a relevé qu’en contravention à l’article 4 de l’arrêté du 5 juin 2008, le plan comptable, adopté par le Centre, n’a toujours pas fait l’objet d’une approbation ministérielle. Ce plan comptable devrait par ailleurs être simpliié 93 .

3.2 Comptes 2006

3.2.1 Comptabilité budgétaire

Bien qu’aucun compte d’exécution du budget ne igure dans les comptes oiciellement transmis, un compte d’exécution du budget non approuvé, établi au départ des comptes de charges et produits de la comptabilité économique, a été communiqué par le CRA-W lors du contrôle. Ce compte s’est toutefois avéré erroné car, d’une part, les dépenses d’investis- sements n’y sont pas comptabilisées 94 et, d’autre part, les soldes de la comptabilité écono- mique pris en compte pour son élaboration ne correspondent pas aux soldes des comptes économiques transmis oiciellement 95 . À défaut de compte d’exécution du budget iable, la Cour des comptes n’a pas été en mesure de vériier l’absence de dépassement de crédit.

3.2.2 Comptabilité économique

Les actifs du Centre sont principalement constitués d’actifs circulants 33,4 millions d’euros, dont les stocks et commandes en cours d’exécution pour un montant de 22,4 mil- lions d’euros. Au passif, les dettes à un an au plus représentent 27,6 millions d’euros. Ces comptes sont utilisés pour comptabiliser les frais et les recettes liés à l’exécution des conventions, notamment de recherches 96 . La Cour des comptes a relevé, à ce propos, que 93 Ce plan comporte notamment une multitude de comptes inutiles relatifs aux salaires. 94 Les comptes annuels mentionnent des investissements pour un montant total de 1.398.437,54 euros. 95 Le résultat économique difère de 320.975,54 euros. 96 À chaque clôture comptable, les dépenses sont transférées dans un compte 37 Commandes en cours d’exécution et les recettes en compte 46 Acomptes perçus jusqu’ à l’échéance de la convention. Le compte de résultats n’enre- gistre, dès lors, aucun bénéice sur les contrats et conventions en cours de réalisation. À l’échéance de la conven- tion, le bénéice ou la perte est alors imputé au compte de résultats via l’extourne des comptes du bilan.