Exonération en matière de déchets valorisables utilisés en centre d’enfouisse-

Selon le projet de rapport de l’administration concernant la convention environnementale du 22 décembre 2005 obligation de reprise en matière de piles et accumulateurs usagés pour la période 2012-2013, Bebat a généré des bénéices s’élevant respectivement à 7,5 et 5,7 millions d’euros pour les deux années sous examen. Son bilan 2013 fait apparaître des placements de trésorerie pour 84,7 millions d’euros et des valeurs disponibles de 25,5 mil- lions d’euros. En ce qui concerne la convention environnementale du 11 mai 2010 obligation de reprise en matière de déchets d’équipements électriques et électroniques, le projet de rapport de l’administration pour les années 2012 et 2013 indique que Recupel a généré un bénéice à reporter de respectivement 6,4 millions et 5,9 millions d’euros, tandis que son bilan fait apparaître des valeurs disponibles incluant les comptes de régularisation s’élevant à res- pectivement 251,4 et 254,6 millions d’euros. Recupel a ainsi créé un fonds de placement d’un montant de 171,4 millions d’euros 344 . L’actionnariat de cette Sicav est exclusivement réservé aux producteurs du secteur des équipements électroniques et électriques 345 . La constitution de telles réserves dans les comptes des associations de producteurs s’ex- plique par le montant parfois important des cotisations qui rémunèrent les organismes chargés de reprendre des déchets, ces recettes s’avérant largement supérieures aux coûts de collecte et de recyclage, déduction faite des bénéices de vente. Dans le cas des déchets d’emballage et en application de l’accord de coopération du 4 novembre 2008 concernant la prévention et la gestion de ces déchets, une convention a été signée avec l’association chargée de la reprise, Fost+. Celle-ci s’est engagée à reverser une cotisation de 50 centimes indexés par habitant à chaque région. Ces recettes sont afectées au fonds qui sert exclusivement à inancer des dépenses liées à la prévention, à la propreté et à la gestion des déchets d’emballage 346 . Comme en témoigne le tableau ci-après, ces recettes s’élèvent à ce jour à 10,3 millions d’euros, alors que les dépenses engagées se chifrent à 2,6 millions, dont seulement 1,6 million a été liquidé. Recettes et dépenses liées aux cotisations perçues de Fost+ 2010 2011 2012 2013 2014 Total Recettes 3.456.774,99 1.784.175,84 1.854.143,52 1.915.017,72 1.306.455,36 10.316.567,43 Dépenses – Engagements 0,00 45.393,69 517.144,28 1.310.522,31 717.983,00 2.591.073,28 Dépenses – Liquidations 0,00 22.927,49 388.218,78 853.678,17 310.120,39 1.574.944,83 Source : administration en euros 344 Fonds constitué en obligations d’État dont la notation est au minimum AA. 345 Le cas de l’association Recytyre fait aussi l’objet d’une attention particulière de l’administration, car elle perçoit également des cotisations de la part des acheteurs de pneus. À ce jour, cette association n’a cependant pas consti- tué de réserve importante. 346 Un comité réunissant des représentants de Fost+, de l’administration wallonne et du ministre de l’Environnement a été constitué ain de décider des projets qui seront inancés par le biais de ce fonds. En cas de désaccord au sein de ce comité, c’est le ministre chargé de l’Environnement qui emporte la décision inale. 26 E CAHIER DOBSERVATIONS ADRESSÉ PAR LA COUR DES COMPTES AU PARLEMENT WALLON 175 Le montant assez faible des dépenses réalisées au moyen des cotisations versées par Fost+ résulte des restrictions imposées quant à leur utilisation par l’accord de coopération et la convention environnementale précités, puisque les projets inancés doivent impérative- ment être liés au secteur de l’emballage. La Cour des comptes a donc recommandé de s’in- terroger sur le bien-fondé de ces limitations ain d’envisager un élargissement des facultés d’utilisation du fonds. L’administration a rappelé qu’une autre limitation, d’ordre budgétaire cette fois, interdit de dépenser un montant supérieur aux recettes perçues durant la même année. En outre, il existe un décalage d’environ un an et demi au minimum lors de la phase de démarrage du fonds entre la décision et le paiement. Une rélexion va être entamée pour dégager une solution permettant d’afecter les montants thésaurisés. Dans sa réponse, le ministre chargé de l’Environnement a conirmé que les dépenses auto- risées sont prévues par l’accord de coopération et la convention environnementale validés par les trois régions ; la Région wallonne ne peut donc de son propre chef en modiier les modalités. Il ajoute que les décisions prises lors du dernier conclave budgétaire imposent de réaliser des économies sur le fonds pour la gestion des déchets à hauteur de 2,5 millions d’euros en 2015 et de 6,0 millions d’euros en 2016. La DIE étudie la possibilité d’étendre ce type de convention à d’autres associations ain de récupérer, au sein du budget de l’OWD, une partie des réserves constituées par les asso- ciations. Dans son plan de prévention transmis au ministre fonctionnel, la DIGD a évalué à 0,7 million d’euros ces recettes nouvelles provenant des cotisations à percevoir de Bebat et Recupel. La Cour des comptes ne peut qu’encourager l’administration à poursuivre dans cette voie ; elle a toutefois relevé que le montant estimé de 0,7 million qui pourrait être récupéré auprès de Bebat et Recupel paraît assez faible au regard des réserves accumulées par ces deux associations. Il importe également, comme c’est le cas pour le fonds des emballages, que la Région wallonne conserve la gestion de l’éventuel fonds qui serait alimenté par ces recettes, ainsi que le pouvoir de décision inale de leur afectation. De manière générale, la Cour estime qu’il convient de s’assurer que l’ensemble des cotisations versées par les citoyens aux associations de producteurs sont bien utilisées aux ins pour lesquelles elles leur sont versées 347 . Enin, eu égard au montant des réserves accumulées par les organes de gestion, la Cour des comptes estime nécessaire de mener une rélexion sur l’adéquation du montant des cotisa- tions, compte tenu du coût réel des obligations de reprise. Dans sa réponse, l’administration soutient que la création de tels fonds permettrait de inancer le coût de politiques régionales non prises en compte par les secteurs concernés, prévention, propreté, recherche et développement, lutte contre les ilières illégales, etc. 347 Voir l’article 6 de l’arrêté du gouvernement wallon du 23 septembre 2010.