Évaluation préalable des besoins

centres et aux employeurs qui assurent conjointement la formation en alternance des jeunes 265 . Ces primes sont de 1.240 ou 744 euros 266 par personne à former, selon que l’élève a accompli annuellement plus ou moins de 270 jours de formation. L’action de formation en alternance doit avoir une durée minimale de 180 jours 267 . Elle est déinie comme étant toute action associant un ou plusieurs opérateurs de formation et un ou plusieurs employeurs dans la mise en œuvre d’un programme de formation qualiiante combinant une formation pratique en milieu de travail et une formation théorique, géné- rale etou professionnelle 268 . Dans le passé, un encours important s’était constitué : le budget 2010 initial mentionnait que des engagements antérieurs à cette année restaient à ordonnancer pour un montant total de 10,4 millions d’euros. Durant les années qui ont suivi, cet encours a progressive- ment diminué. Au budget 2014 initial, il s’élevait à 2,4 millions d’euros. Cependant, la Cour des comptes a constaté que le délai prévu à l’article 4 de l’arrêté pour le traitement des demandes d’agrément n’a pas été respecté dans un nombre important de dossiers. Cette disposition prévoit en efet que « Dans un délai de 90 jours francs à dater de la réception par l’administration de la demande d’agrément, le Conseil consultatif rend son avis au Ministre qui communique sa décision à l’administration endéans les 30 jours francs. » Dans la pratique, c’est l’administration qui transmet les demandes au ministre, après réception de l’avis du conseil consultatif de la formation en alternance. Le tableau ci-après présente les délais d’agrément observés, à compter de la transmission au ministre de l’avis du conseil consultatif. Il en ressort que plus de 82,1 des actions de formations concernées ont été agréées avec un délai minimal allant de sept à seize mois. Références des dossiers DGO6 Date d’envoi au ministre Date d’agrément Délai mois Nombre d’actions dossiers n° 20120001 à 20120100 05112012 24032014 16 574 dossiers n° 20120101 à 20120200 16012013 24032014 14 603 dossiers n° 20120201 à 20120254 15032013 14052013 2 415 dossiers n° 20120255 à 20120500 01072013 21052014 10 2.563 dossiers n° 20120501 à 20120666 18102013 21052014 7 1.156 dossiers n° 20130001 à 20130100 13122013 04042014 3 638 Total nombre d’actions 5.949

4.2 Égalité de traitement

Ainsi qu’il ressort du tableau ci-dessus, les actions présentées dans les dossiers transmis par l’administration au ministre n’ont pas été agréées dans l’ordre de leur transmission, mais à des rythmes diférents. 265 Soit les apprentis qui ne sont pas formés via la ilière comparable proposée par l’IFAPME. 266 Pour l’obtention de la prime de 744 euros, le nombre de jours de formation doit être situé entre 180 et 270 jours articles 6 et 7 de l’arrêté du gouvernement wallon du 17 mars 1999. 267 Article 2, 1 er alinéa, 4°, de l’accord de coopération. 268 Article 1, 1 er alinéa, 2°, de l’accord de coopération. 26 E CAHIER DOBSERVATIONS ADRESSÉ PAR LA COUR DES COMPTES AU PARLEMENT WALLON 145 Les 54 dossiers envoyés au ministre le 15 mars 2013 ont été agréés le 14 mai 2013 alors que 200 dossiers transmis antérieurement les 5 novembre 2012 et 16 janvier 2013 n’ont été agréés que le 24 mars 2014. De même, 100 dossiers transmis le 13 décembre 2013 ont été agréés le 4 avril 2014 alors que 412 dossiers transmis antérieurement les 1 er juillet 2013 et 18 octobre 2013 ont été agréés le 21 mai 2014. Une telle situation où certaines actions bénéicient d’un paiement plus rapide que d’autres, qui leur sont antérieures, constitue, à défaut de motifs objectifs, une inégalité de traitement. Dans sa réponse à la Cour, la ministre a signalé que cette inégalité de traitement résulte- rait « de circonstances exceptionnelles qui n’ont aucune récurrence » et « qu’elle n’est en rien imputable à l’administration ».

4.3 Conclusions et recommandations

La Cour des comptes estime qu’un tel retard dans l’agrément des actions est préjudiciable aux bénéiciaires et que le traitement des dossiers ne peut donner lieu à des inégalités de traitement. Au demeurant, l’allongement excessif des délais pourrait expliquer en partie pourquoi certains bénéiciaires 35 ne transmettent pas leurs déclarations de créance. Elle recommande dès lors de mettre tout en œuvre pour éviter de telles situations à l’avenir en respectant les délais de traitement des demandes d’agrément prévus à l’article 4 de l’arrêté. 5 Agences de développement local

5.1 Conformité des projets des agences de développement local au regard des mis-

sions décrétales Les subventions accordées aux ADL sont prises en charge, à raison d’un tiers chacun 269 , par les ministres de l’Emploi, de l’Économie et des Pouvoirs locaux, mais le contrôle de l’utili- sation des subventions totales est opéré par la direction de l’emploi et des permis de travail de la DGO6 270 . Le décret du 25 mars 2004 relatif à l’agrément et à l’octroi de subventions aux ADL entend le développement local comme « la promotion du développement durable à l’ échelon local qui consiste en l’amélioration de la qualité de la vie sur le plan économique et la création d’emplois ; il doit être global, prospectif, intégré, s’enraciner dans les ressources endogènes et bénéicier à la collectivité ainsi qu’ à ses membres » 271 . 269 Notice administrative 2013 réglant les modalités pratiques d’application du décret du 25 mars 2004 relatif à l’agré- ment et à l’octroi de subventions aux agences de développement local : « Chaque tranche est ventilée en trois. En efet, chaque administration fonctionnelle liée à chacun des trois ministres compétents pour les ADL prend en charge 13 du paiement, à savoir : la Direction de l’Emploi et des Permis de travail pour le Ministre de l’Emploi, la Direction de l’Économie sociale pour le Ministre de l’Économie, la Direction de la Prospective et du Développement des pouvoirs locaux pour le Ministre des Pouvoirs locaux. Pour chaque subvention annuelle, l’ADL reçoit donc six paiements. » 270 Dans le programme 18.11, les moyens prévus en 2013 pour la liquidation des subventions ADL sont de 1,2 million d’euros. Le montant, estimé en 2013, alloué au subventionnement des ADL est de l’ordre de 3,6 millions d’euros. En efet, outre le programme 18.11, ces montants sont repris aux programmes 18.06 et 17.02, sans qu’ils puissent toujours être directement identiiables. Dans le programme 17.02 Afaires intérieures, les moyens destinés aux ADL sont intégrés à l’AB 43.14 Subventions aux communes pour des actions favorisant l’intégration sociale, l’entretien du patrimoine, et la sécurité, l’emploi et subventions aux communes pour les agences de développement local. Par ailleurs, chaque ministre compétent ne prévoit pas nécessairement le même montant, notamment en raison de l’encours. 271 Article 2 du décret du 25 mars 2004.