Reddition des comptes 05.171e 26e c obs r w

26 E CAHIER DOBSERVATIONS ADRESSÉ PAR LA COUR DES COMPTES AU PARLEMENT WALLON 81 réductions de valeur sur créances ont été actées pour un montant total de 467.048,47 euros. La Cour a constaté que l’Issep ne dispose pas d’une procédure formalisée en matière de recouvrement des créances, qui déinirait notamment la fréquence et le nombre de rappels avant recours à un avocat 137 . La Cour en a recommandé l’élaboration. Dans sa réponse, le directeur général a précisé que les créances à un an au plus à l’égard de la Région wallonne s’élèvent, in 2013, à 10 millions d’euros et concernent plus de 40 arrêtés de subvention négociés avec le donneur d’ordre au cours de l’exercice N - 1 et communiqués au cours du premier trimestre de l’exercice budgétaire. En raison de la procédure d’octroi de subvention, qui comporte plus de dix étapes, l’Issep est en permanence confronté à des problèmes de trésorerie. Des discussions ont été entamées pour réviser fondamentalement le mécanisme de inancement par un regroupement des arrêtés de subvention et l’instau- ration d’un système d’avance sous forme de dotation. Enin, le directeur général a ajouté qu’une procédure formalisée en matière de recouvrement des créances commerciales serait mise en place avant la in 2014. Les valeurs disponibles, provenant essentiellement des dotations et subventions de la Région wallonne, s’élèvent à quelque 4,7 millions d’euros au 31 décembre 2012 8,1 millions d’euros in 2011. À titre d’information, les montants ordonnancés en 2011 et 2012 à la charge du budget régional s’élèvent respectivement à 19,9 millions 138 et à 18,2 millions d’euros. Par ailleurs, en vertu de la loi Moerman 139 , l’Issep est dispensé du versement d’une partie du précompte professionnel, à la condition que l’excédent soit afecté à la recherche. Ces mon- tants sont comptabilisés en provisions dans les comptes de l’Institut pour un montant total qui avoisine, in 2012, 12 millions d’euros. Suite à un contrôle iscal réalisé en mars 2013, l’Institut s’est vu inliger un redressement d’environ 3 millions d’euros principal et inté- rêts pour les années 2008 à 2011 140 . Ce montant a été payé à l’administration iscale dans le courant du second trimestre 2014. En 2010 et 2011, des provisions ont été constituées à concurrence de 2,4 millions d’euros pour couvrir le sous-inancement de l’assurance groupe. En 2012, l’organisme assureur a adressé des factures à l’Institut pour un montant de 2,1 millions d’euros ; en conséquence le montant des provisions a été intégralement repris. La Cour a relevé qu’en 2013, 26 agents de l’Institut ont introduit une action devant le tribunal de première instance ain de bénéicier de cette assurance groupe. Le risque devra faire l’objet d’une évaluation et, le cas échéant, d’une provision dans les comptes de l’Institut. En outre, la Cour a constaté que les engagements relatifs au congé de cinq ans préalable à la retraite dont peuvent bénéicier certains agents statutaires de l’Institut ne sont pas comptabilisés en comptes de provisions, mais en droits et engagements hors bilan, pour un montant total estimé par la direction inancière, in 2012, à 10,4 millions d’euros. 137 Actuellement, des rappels sont adressés aux clients en fonction des disponibilités du comptable. Aucun dossier n’a été transmis à un avocat ain de poursuivre les récupérations. 138 Dont 432.000 euros ont été versés à l’Institut en 2012. 139 Loi programme du 24 décembre 2002. La loi dite « Moerman » dispense les institutions scientiiques agréées depuis le 1 er octobre 2003, dont l’Issep, de verser la totalité du précompte professionnel pour les chercheurs à deux condi- tions : premièrement, la tenue d’une liste nominative de « chercheurs » et de leurs activités scientiiques et, deuxiè- mement, la réalisation de recherches nouvelles. Le régime de dispense est organisé par l’article 2753, CIR 92. 140 En raison de l’assimilation de bacheliers à des chercheurs. Enin, au 31 décembre 2012, le montant des dettes commerciales avoisine 2 millions d’euros. D’après les informations reçues, en raison de problèmes de liquidités, l’Institut ne paie les factures de ses créanciers qu’après rappel, mais avant mise en demeure. Les intérêts pour retard de paiement n’ont pas d’impact signiicatif sur les comptes 141 . Toutefois, la Cour des comptes a signalé que les articles 127 et 160 de l’arrêté royal du 14 janvier 2013 établissant les règles générales d’exécution des marchés publics et des concessions de travaux publics imposent un délai maximum de paiement de 30 jours à compter de l’échéance du délai de vériication de la livraison 142 . En outre, en vertu de l’article 69, en cas de dépassement de ce délai, l’adjudicataire a droit au paiement, de plein droit et sans mise en demeure, d’un intérêt au prorata du nombre de jours de retard et d’une indemnité forfaitaire de 40 euros pour les frais de recouvrement. Dans sa réponse, le directeur général a admis que les problèmes récurrents de liquidités ne peuvent justiier les retards systématiques de paiement des factures des fournisseurs. Il a donc donné instruction de payer les factures à leur échéance, pour autant que la commande ait bien été réceptionnée.

4.2 Compte de résultats

L’Institut a clôturé les exercices comptables 2011 et 2012 par une perte respective de 326.214 euros et de 1.357.621 euros. La diminution du chifre d’afaires est liée notamment à la baisse des recettes générées par les missions coniées à l’Institut par la Région wallonne. Toutefois, la Cour des comptes a attiré l’attention sur le mode de comptabilisation de ces recettes. Les arrêtés ministé- riels d’octroi précisent que les subventions, dont la plupart sont accordées pour une année civile 143 , seront mises à disposition de l’Institut par tranches trimestrielles d’un montant égal, sur base de déclarations de créances, transmises en temps opportun, que la justi- ication de l’emploi de cette subvention sera conforme aux dispositions légales et que le versement de la subvention n’a pas pour conséquence de créer un droit inconditionnel dans le chef de l’organisme. Ainsi, la subvention ne sera déinitivement acquise qu’après appro- bation, par l’administration wallonne, du décompte déinitif transmis par l’Issep. La Cour a constaté que les déclarations de créances trimestrielles étaient établies et comp- tabilisées sur l’année concernée, dès réception de l’arrêté ministériel, à concurrence du montant total de la subvention allouée correspondant à l’intervention régionale maximale. De plus, elle a relevé qu’en raison de l’adoption et la notiication tardives de certains arrêtés ministériels 144 , les dispositions qu’ils contiennent en matière d’échelonnement des déclara- tions de créance par l’Institut et des paiements par la Région ne peuvent être respectées. En outre, l’Institut établit en retard le décompte inal justiiant l’utilisation de la subvention. Suite à l’examen par l’administration wallonne des décomptes relatifs à des subventions perçues en 2008 et 2009, l’organisme a comptabilisé en 2012 une charge exceptionnelle de 0,8 million d’euros, correspondant à un excédent de subvention à rembourser. 141 Ils se sont élevés à 17.491 euros en 2011 et à 7.205 euros en 2012. 142 Pour autant que le pouvoir adjudicateur soit en possession de la facture régulièrement établie, ainsi que des autres documents éventuellement exigés. 143 Dans quelques cas, la subvention annuelle chevauche deux exercices comptables. 144 Plusieurs arrêtés ministériels adoptés en décembre 2012 n’ont été notiiés à l’Institut qu’au cours du mois de janvier 2013.