Constats divers Application de la réglementation relative aux marchés publics

26 E CAHIER DOBSERVATIONS ADRESSÉ PAR LA COUR DES COMPTES AU PARLEMENT WALLON 141 Néanmoins, comme la ministre l’a reconnu dans sa réponse adressée à la Cour le 27 novembre 2014, « en l’absence d’arrêté du GW portant exécution du décret du 3 avril 2009 et compte tenu des nombreuses habilitations au Gouvernement qu’ il contient et de la nature du texte agrément et octroi des subventions, il convient de reconnaître que sa mise en œuvre en l’absence de disposition exécutive est impossible ». La ministre précise que cela entraîne une insécurité juridique dans le chef des bénéiciaires, notamment pour le inancement des structures. La ministre a aussi informé la Cour de l’engagement du gouvernement d’organiser le rap- prochement entre les agences de développement local et les cellules de gestion de centre- ville, conformément aux orientations déinies dans la déclaration de politique régionale. La ministre a indiqué dans sa réponse que « les deux dispositifs présentent des diférences mais s’adressent à un territoire commun qui est d’ailleurs plus élargi pour les ADL. Les disparités des deux dispositifs fondent leur complémentarité qui devrait être traduite dans un dispositif spéciique. » Le système de gestion de centre-ville devrait donc être prochainement revu dans cet esprit.

2.2 Conclusions et recommandations

La politique de gestion de centre-ville, expérimentale depuis 1997, a fait l’objet du décret du 3 avril 2009 relatif à l’agrément et à l’octroi de subventions à des associations de gestion de centre-ville, lequel n’a pas été mis en œuvre et demeure une référence formelle. La Cour des comptes observe qu’une telle situation est préjudiciable à la transparence et à la maîtrise de cette action publique et des moyens qui lui sont alloués. En outre, considérant la grande diversité des sources de inancement des associations de gestion de centre-ville et le fait que les moyens octroyés à la charge de l’allocation de base 31.06 Subvention aux structures de gestion de centre-ville du programme 18.11 n’en constituent qu’une faible proportion, la Cour des comptes estime que l’allocation de base précitée ne donne pas une indication pertinente des moyens alloués à cette politique. Elle recommande dès lors que l’exposé particulier du ministre décrive ces moyens ain de donner une vision claire et globale des ressources afectées à la politique de gestion de centre-ville. Dans sa réponse aux observations de la Cour, la ministre s’est engagée à faire en sorte que ce soit le cas dès le budget 2016. Dans un souci de clariication, le gouvernement entend fusionner les agences de développe- ment local et les cellules de gestion de centre-ville. Dans ce contexte, et au-delà de la recom- mandation précédente, la Cour recommande que les dispositions légales et réglementaires futures, ainsi que les exposés particuliers des ministres compétents, rendent aisément com- préhensibles et identiiables les objectifs de politique publique poursuivis, les moyens qui leur sont alloués, l’évaluation des résultats à atteindre et l’information des parlementaires. 3 Organismes d’insertion socioprofessionnelle OISP

3.1 Référentiel normatif

Le contrôle de la Cour s’inscrit dans le cadre du régime organisé par le décret du 1 er avril 2004 250 et l’arrêté d’exécution du gouvernement wallon du 21 décembre 2006 251 . Un nouveau décret du 10 juillet 2013 relatif aux centres d’insertion socioprofessionnelle est entré en vigueur le 1 er janvier 2014 252 . Il abroge celui de 2004. Le décret de 2004 a toutefois été modiié à plusieurs reprises par des dispositions légales budgétaires, dont la durée de validité était dès lors chaque fois limitée à un an 253 . Depuis 2012, les décrets budgétaires ont également modiié la règle selon laquelle le béné- ice de la subvention annuelle, calculée pour un nombre d’heures de formation garanti pendant trois ans, est conditionnée par la prestation annuelle d’un nombre d’heures au moins égal à 90 du nombre d’heures pour lequel l’organisme a reçu son agrément 254 . Si, après vériication des pièces justiicatives, cette condition n’est pas respectée, le solde de la subvention annuelle doit être réduit ou faire l’objet d’une récupération, comme le prévoit l’article 21, dernier alinéa, de l’arrêté. Par disposition du décret budgétaire 2012 et en dérogation aux règles précitées du décret et de l’arrêté, pour les subventions octroyées en 2012, le calcul des heures de formation à prester est désormais opéré sur la période s’échelonnant de 2011 à 2013. Cette disposition est aussi reprise dans le budget 2013, pour les subventions octroyées en 2013 ; le calcul est efectué sur la période allant de 2010 à 2013 255 . Ces dispositions décrétales budgétaires sup- priment donc l’obligation, prévue par la réglementation organique, de garantir un nombre d’heures de formations par an. Le décret de budget initial 2014 256 introduit dans le décret du 10 juillet 2013 les articles 12bis 257 et 24bis 258 , ainsi qu’un alinéa à l’article 13 259 . Comme pour les années précé- dentes, il modiie les modalités de liquidation et de calcul des 90 des heures de formation à prester 260 pour les subventions octroyées en 2014. Cette dernière disposition comporte, en 250 Décret relatif à l’agrément et au subventionnement des organismes d’insertion socioprofessionnelle et des entre- prises de formation par le travail. 251 Arrêté du gouvernement wallon du 21 décembre 2006 portant exécution du décret du 1 er avril 2004 relatif à l’agré- ment et au subventionnement des organismes d’insertion socioprofessionnelle et des entreprises de formation par le travail. 252 Pour plus de précision, voir l’article 26. 253 Dérogation apportée à l’article 17 du décret par les articles 159 du budget initial 2011, 152 du budget initial 2012 et 161 du budget initial 2013. 254 Article 17, § 1 er , 3°, du décret. 255 Selon le libellé du décret budgétaire. L’administration précise toutefois qu’il s’agirait d’une erreur du rédacteur et que la période de référence reste 2011 à 2013. 256 Article 162. 257 Prévoyant les modalités d’introduction et de traitement de la demande d’autorisation de transfert de ilière de formation. 258 Disposition transitoire ayant pour objet le calcul de la subvention pour les trois premières années suivant l’agré- ment, l’article 17 du décret de 2013 déinissant le régime déinitif entrant en vigueur le 1 er janvier 2015. 259 Octroyant le pouvoir à l’administration de ixer les modalités d’introduction et de préciser les critères relatifs aux demandes de transfert de ilière. 260 La période prévue s’étale de 2013 à 2014.